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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Largeur

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 209).
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LARGEUR, s. f. — 1. Largeur des étoffes de soie. Dans les anciens temps les étoffes se mesuraient à l’aune. Or l’aune de Lyon (pas plus d’ailleurs que l’aune de Paris) n’était un multiple du pied. Elle mesurait 43 pouces 10 lignes 6/10e, soit 1m187. Pour indiquer la largeur, il fallait donc l’exprimer par un nombre fractionnaire. Le dénominateur, dans ce cas, était 8, 12, 16 ou 24. On avait des étoffes en 3/8, 5/8, 7/16, etc. d’aune. L’étoffe en 7/12, par exemple, mesurait ainsi 69 cent. 2 mill. 1/3 ; celle en 5/12, 49 cent. 4 mill. 1/2, etc. Après l’adoption du système métrique, on arrondit la mesure de l’aune pour la faire coïncider avec les mesures nouvelles ; on fixa l’aune à 1m20 et on la divisa par 12. Dont résultait que 5/12 représentait 50 cent. ; 7/12, 70 cent., etc. C’est ainsi que l’on désignait les largeurs de mon temps. On s’aperçut sans doute que le dénominateur 12 était bien inutile, et l’on dit aujourd’hui une étoffe de 50, de 70 cent., etc. — Toutefois, à côté de l’aune de 120 c., il y avait une aune de 116 c., et certains marchands, hélas ! mesuraient à 120 c. pour la façon du canut, et à 116 c. pour la vente.

2. Terme de couturière, Largeur d’une étoffe en général. Vous ajouterez une largeur à cette robe.