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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Monter

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 234-235).
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MONTER, v. a. — Monter un commerce, un établissement (c’est-à-dire un café, une brasserie). Ces expressions que les forts en grammaire ont oublié de signaler, sont si généralement employées que je les avais toujours crues françaises. J’en dirai autant de :

Monter le feu, Le préparer de façon qu’on n’ait qu’à l’allumer. Cette expression doit être particulière à Lyon, car un jour, dans un hôtel de Nice, je sortis à midi en recommandant de monter le feu dans ma chembre. La bonne paraissant n’avoir pas entendu, je répétai la phrase et sortis. Rentrant à neuf heures, je trouve un rafoyaud qui durait depuis midi, et avait consommé quatre paniers de bois à 2 fr. 75. La bonne ne pouvant parvenir à comprendre ce que c’était que de monter le feu, s’était adressé à la maîtresse d’hôtel, qui n’avait pas compris davantage. On avait tenu conseil et décidé que cela voulait dire l’allumer et l’entretenir.

Monter un métier, Le disposer de façon à recevoir la pièce qu’on lui destine ; le munir de ses agrès, faire faire le remettage, etc.