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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Prononciation

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 281).
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PRONONCIATION. — À ot j’ai signalé la prononciation très brève de o lorsqu’il est suivi d’un t à la finale : pot, gigot, etc. Je dois signaler le phénomène contraire dans abonner que nous prononçons abôner. M. Sylvestre Casati-Brochier signale aussi malle que nous prononçons mâle et é fermé pour é ouvert dans pièce, nièce, fièvre que nous prononçons piéce, niéce, fiévre. Ce que c’est que de nous ! j’avais toujours cru qu’on devait prononcer de cette manière.

Dans mon enfance, il n’était pas une seule personne qui ne prononçât câfé. Le singulier est que les campagnes prononçaient café. J’avais quelque six ans quand ma nourrice vint nous voir avec mon frère de lait. On lui offrit du café, et comme je demandais au Tienne s’il aimait le câfé, il me répondit : « On ne dit pas câfé, mais café. » — Aujourd’hui il n’y a plus que quelques rares Lyonnais qui aient gardé notre antique prononciation.