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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Rat

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 292).
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RAT, s. m. — 1. Caprice, lubie. Avoir un rat. Se dit d’une femme qui a un caprice et d’une serrure qui tantôt fonctionne, tantôt ne fonctionne pas. — De rat, quadrupède, mais la dérivation est bizarre. L’idée est-elle d’avoir un rat dans le cerveau ?

2. Terme de canuserie, Petit taquet de bois, portant en saillie un bout de buffle, qui chasse la navetle hors de la boîte du battant à bouton.

3. Avare, lésinier. Il est si rat que ça ne donnera pas deux liards à un affligé !

4. Mouillé comme un rat, Très mouillé.

Je ne comprends pas très bien le symbolisme de rat dans ces deux expressions. Les rats ne sont pas réputés pour porter à la caisse d’épargne, et ils semblent préférer aux bèches la huche au pain.

5. Courir comme un rat empoisonné. Voy. courir.

6. Le remède du rat. Beaucoup de maladies ont des remèdes populaires. Pour les enfants qui ont l’infirmité de faire pipi au lit, le tradition est, si la patte mouillée ne suffit pas, de leur faire manger un rat rôti Mais M. Chrétien n’était pas de cet avi parce qu’il disait que les rats ont des fois dans le corps des saletés qui peuvent donner d’autres maladies. Il faisait envelopper l’enfant, pendant la nuit, dans une chemise sale du père, parce que, comme cela, l’enfant pompe la force des reins du père. Ce remède était général. Je ne sais si l’on en use encore.