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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Rigue

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 305).
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RIGUE, s. f. — 1. Équipages de chevaux qui remontaient les trains de bateaux sur le Rhône, et qui étaient habituellement composés de vingt-quatre chevaux géants, attelés deux par deux.

2. Au fig., File de crocheleurs remontant les bateaux dans la traversée de Lyon.

3. Par extension, Le train de bateaux lui-même. « Depuis que les bateaux à vapeur ont supprimé ces nombreux équipages, ces longues rigues qui, traînées par d’énormes chevaux, mettaient un mois pour monter d’Arles à Lyon, » dit le pauvre Raverat.

4. Grand bateau du haut Rhône, pour le transport des pierres de Villebois, et qui a de 35 à 40 mètres de long, sur 6 mètres de large, mesurés dans le milieu du fond. Il y avait jadis jusqu’à septante de ces bateaux faisant le service de Villebois à Lyon. Il n’y en avait naguère plus qu’une dizaine. « Une rigue chargée de pierres, portant douze hommes d’équipage, descendait le fleuve. » (Salut public du 4 avril 1888.)

Le sens primilif est celui de ligne de bêtes, attachées à la queue l’une de l’autre, du provençal rega, qui parait emprunté au catalan recua, qu’on fait venir de l’arabe recb. De ce sens est dérivé celui de ligne de bateaux, puis d’une espèce de bateau.