Le Magasin d’antiquités/Tome 1/3

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Traduction par Alfred Des Essarts.
Hachette (1p. 24-31).



CHAPITRE III.


Nelly était suivie de près par un homme âgé, dont les traits étaient remarquablement durs et repoussants. Cet homme était de si petite taille, qu’il eût pu passer pour un nain, bien que sa tête et sa figure n’eussent pas déparé le corps d’un géant. Ses yeux noirs, vifs et empreints d’une expression d’astuce, étaient sans cesse en mouvement, sa bouche et son menton hérissés du chaume d’une barbe dure et inculte. Il avait de ces teints qui ont toujours l’air malpropre ou malsain. Mais ce qui donnait à l’ensemble de sa physionomie quelque chose de plus grotesque encore, c’était un sourire sinistre qui semblait provenir d’une simple habitude sans avoir rapport à aucun sentiment de joie ou de plaisir, et mettait constamment en évidence le peu de dents jaunâtres éparpillées dans sa bouche, ce qui lui donnait l’aspect d’un dogue haletant. Son costume se composait d’un vaste chapeau rond à haute forme, de vêtements de drap noir usé, d’une paire de larges souliers, et d’une cravate d’un blanc sale chiffonnée comme une corde, de manière à laisser à découvert la plus grande partie de son cou roide et nerveux. Le peu de cheveux qu’il avait étaient d’un noir grisonnant, coupés ras, aplatis sur les tempes et retombant sur ses oreilles en frange dégoûtante. Ses mains, couvertes d’un véritable cuir à gros grains, étaient d’une odieuse malpropreté ; il avait les ongles crochus, longs et jaunes.

J’eus amplement le temps de noter ces traits caractéristiques ; car, outre qu’ils étaient de nature à frapper sans plus ample examen, il se passa quelques instants avant que le silence, fût rompu. L’enfant s’avança timidement vers son frère et mit sa main dans la sienne. Le nain, si l’on veut bien nous permettre de l’appeler ainsi, avait embrassé d’un coup d’œil pénétrant tous ceux qui étaient présents ; et le marchand de curiosités, qui sans doute ne comptait pas sur cet étrange visiteur, semblait éprouver un profond embarras.

« Ah ! ah ! dit le nain qui, la main posée au-dessus de ses yeux, avait regardé attentivement le jeune homme ; ce doit être là votre petit-fils, voisin ?

— Vous voulez dire qu’il ne devrait pas l’être, répondit le vieillard ; mais il l’est en effet.

— Et celui-ci ? demanda le nain, montrant Dick Swiveller.

— C’est un de ses amis, aussi bienvenu que l’autre dans ma maison.

— Et celui-là ? demanda encore le nain, tournant sur ses talons et me montrant du doigt.

— Un gentleman qui a eu la bonté de ramener Nell au logis l’autre soir qu’elle s’était égarée en revenant de chez vous. »

Le petit homme se tourna vers l’enfant pour la gronder ou lui exprimer son étonnement ; mais, comme elle était en train de causer avec le jeune homme, il se contint et pencha la tête afin d’entendre leur conversation.

« Eh bien, Nelly, disait à haute voix le jeune homme, est-ce qu’on ne vous enseigne pas à me haïr, hein ?

— Non, non. Quelle horreur ! Oh ! non.

— On vous enseigne à m’aimer, peut-être ? dit-il en ricanant.

— Ni l’un ni l’autre. Jamais on ne me parle de vous, jamais.

— J’en suis persuadé, dit-il en lançant à son grand-père un regard farouche ; j’en suis persuadé, Nell. Je vous crois.

— Moi, je vous aime sincèrement, Fred.

— Sans doute !

— Je vous aime et vous aimerai toujours, répéta-t-elle avec une vive émotion ; mais si vous vouliez cesser de le tourmenter, de le rendre malheureux, ah ! je vous aimerais encore davantage.

— Je comprends, dit le jeune homme qui s’inclina nonchalamment vers l’enfant et la repoussa après l’avoir embrassée. Là ! maintenant que vous avez bien débité votre leçon, vous pouvez vous retirer. Il est inutile de pleurnicher. Nous ne nous quittons pas mal ensemble, si c’est cela qu’il vous faut. »

Il demeura silencieux, la suivant du regard jusqu’à ce qu’elle eût regagné sa petite chambre et fermé la porte ; se tournant ensuite vers le nain, il lui dit brusquement :

« Écoutez-moi, monsieur…

— C’est à moi que vous parlez ? répliqua le nain. Mon nom est Quilp. Ce n’est pas long à retenir : Daniel Quilp.

— Alors, écoutez-moi, monsieur Quilp. Vous avez un peu d’influence sur mon grand-père…

— Un peu ! dit l’autre avec un ton d’importance.

— Vous êtes un peu dans la confidence de ses mystères, de ses secrets ?

— Un peu ! répliqua Quilp sèchement.

— Dites-lui donc de ma part, une fois pour toutes, qu’il doit s’attendre à me voir entrer ici et en sortir aussi souvent qu’il me conviendra, aussi longtemps qu’il gardera Nelly ici, et que, s’il veut se débarrasser de moi, il faut que d’abord il se soit débarrassé d’elle. Qu’ai-je donc fait pour être traité comme un loup-garou, pour qu’on me fuie et qu’on me redoute comme si j’apportais la peste ? Ce vieillard vous dira que je ne sais pas ce que c’est qu’une affection de famille, et que je ne me soucie pas plus du bonheur de Nelly que de lui-même ; laissez-le dire. En ce cas, ce dont je me soucie, c’est de venir ici à ma guise et de rappeler à ma sœur que j’existe. Je veux la voir quand il me plaira. J’y tiens. C’est un droit que je suis venu maintenir aujourd’hui. Je reviendrai cinquante fois dans le même but, et toujours avec le même succès. J’ai dit que je resterais ici jusqu’à ce que j’eusse eu satisfaction : je l’ai eue, voilà ma visite terminée. Allons, Dick.

— Arrêtez ! cria M. Swiveller au moment où son ami se dirigeait vers la porte. Monsieur…

— Monsieur, votre très-humble serviteur, dit M. Quilp, à qui s’adressait ce dernier mot.

— Avant de quitter ce lieu de joie et de plaisir, ce séjour où règne une clarté éblouissante, je désire, avec votre permission, hasarder une petite remarque. Je suis venu ici aujourd’hui, monsieur, avec la pensée que le bonhomme était bien disposé…

— Continuez, monsieur, dit Daniel Quilp en voyant l’orateur s’arrêter subitement.

— Inspiré par cette idée et par les sentiments qu’elle éveille, et jugeant, en ma qualité d’ami commun, que ce n’est pas par des criailleries, des disputes, des querelles, que les âmes arrivent à s’épancher et que l’harmonie sociale se rétablit entre les parties adverses, j’ai pris sur moi de suggérer un moyen, le seul qu’on puisse adopter en pareille occurrence. Voulez-vous me permettre de vous glisser un tout petit mot à ce sujet ? »

Sans attendre la permission qu’il avait sollicitée, M. Swiveller fit un pas vers le nain ; puis, s’appuyant sur son épaule et se penchant comme pour lui parler à l’oreille, il lui dit, de manière à être parfaitement entendu de tout le monde :

« Voilà le mot d’ordre pour le bonhomme : fouille.

— Quoi ?… demanda Quilp.

— Fouille, monsieur, fouille, répéta M. Swiveller en frappant sur son gousset pour montrer qu’il fallait fouiller à la poche. Vous comprenez, monsieur ? »

Le nain fit un signe de tête. M. Swiveller fit quelques pas pour se retirer, et il s’arrêta pour lui rendre le même signe de tête à chaque pas qu’il faisait en arrière. Ce fut ainsi qu’il arriva à la porte : là, il toussa fortement pour appeler l’attention du nain et saisir cette occasion de lui recommander par un jeu muet la discrétion la plus absolue et le secret le plus inviolable. Après cette grave pantomime, qui dura le temps nécessaire selon lui pour bien lui inculquer ses idées, il suivit les traces de son ami et disparut.

« Hum ! dit le nain avec un regard de travers et en haussant les épaules, il en coûte cher d’avoir de chers parents. Dieu merci, je ne m’en connais pas ! Et vous seriez comme moi si vous n’étiez pas aussi faible qu’un roseau et presque aussi dépourvu de raisonnement.

— Que voulez-vous que je fasse ? répliqua le vieillard avec une sorte de désespoir impuissant. Il est bien facile de parler et de ricaner. Que voulez-vous que je fasse ?

— Ce que je ferais, moi, si j’étais à votre place.

— Quelque acte violent, sans doute ?

— Fort bien, dit le petit homme très-flatté de ce qu’il prenait pour un compliment et grimaçant un rire diabolique en frottant ses mains sales l’une contre l’autre. Demandez à Mme Quilp, à la jolie, soumise, timide et tendre Mme Quilp. Mais son nom me rappelle que je l’ai laissée toute seule ; je me figure son inquiétude… Elle n’aura pas un moment de repos jusqu’à ce que je sois de retour. C’est toujours ainsi qu’elle est quand je suis dehors, bien qu’elle n’ose en dire un mot à moins que je ne l’y engage en l’avertissant qu’elle peut parler librement sans avoir peur de me fâcher. Oh ! Mme Quilp est bien dressée ! »

Cet être difforme me parut horrible avec sa tête monstrueuse sur son petit corps, tandis qu’il frottait lentement ses mains en les tournant l’une sur l’autre, toujours l’une sur l’autre, geste bien simple assurément, mais qui prenait chez lui quelque chose de fantastique. Il fallait le voir aussi abaisser ses épais sourcils et retrousser son menton en l’air, en lançant à la dérobée un regard de triomphe qu’un lutin aurait pu copier pour en faire son profit.

« Tenez, dit-il en mettant la main dans la poche de son habit et en s’approchant de côté vers le vieillard, je l’ai apporté moi-même de crainte d’accident ; la somme, quoique en or, eût été trop forte et trop lourde pour tenir dans le petit sac de Nelly. Il faut cependant, voisin, qu’elle s’habitue de bonne heure à de semblables fardeaux, car elle en aura à porter quand vous serez mort.

— Fasse le ciel que vous disiez vrai ! Je l’espère, du moins ! dit le vieillard avec une sorte de gémissement.

— Je l’espère ! » répéta le nain.

Et s’approchant plus près encore :

« Voisin, je voudrais bien savoir où vous mettez tout cet argent ; mais vous êtes un homme profond, et vous gardez bien votre secret.

— Mon secret !… dit l’autre avec un regard plein de trouble. Oui, vous avez raison, je… je garde bien mon secret, je le garde bien. »

Sans rien ajouter, il prit l’argent et s’en alla d’un pas lourd et incertain, portant la main à son visage comme un homme contrarié et abattu. Le nain le suivit de ses yeux pénétrants, tandis que le vieillard passait dans le petit salon et plaçait la somme dans un coffre-fort en fer, près de la cheminée. Après avoir rêvé quelques instants, il se disposa à prendre congé du bonhomme en disant que, s’il ne faisait diligence, il trouverait certainement à son retour Mme Quilp en pleine crise nerveuse.

« Ainsi, voisin, dit-il, je vais regagner mon logis en vous chargeant de mes amitiés pour Nelly ; j’espère qu’à l’avenir elle ne se perdra plus en route, quoique sa mésaventure m’ait valu un honneur sur lequel je ne comptais pas. »

En parlant ainsi, il s’inclina, me regardant du coin de l’œil ; puis, après avoir jeté un regard intelligent qui semblait embrasser tous les objets d’alentour, quelle que fût leur petitesse ou leur peu de valeur, il partit.

Plusieurs fois j’avais essayé de m’en aller moi-même, mais le vieillard s’y était toujours opposé en me conjurant de rester. Comme il renouvelait sa prière au moment où enfin nous étions seuls, et revenait, avec mille remercîments, sur la circonstance à laquelle nous devions de nous connaître, je cédai volontiers à ses instances et m’assis avec l’air d’examiner quelques miniatures curieuses et un petit nombre d’anciennes médailles qu’il plaça devant moi. Il ne fallait pas, d’ailleurs, insister beaucoup pour me déterminer à rester, car il est certain que si ma curiosité avait été éveillée lors de ma première visite, elle n’avait pas diminué dans la seconde.

Nell ne tarda pas à venir nous rejoindre, et, posant sur la table quelque travail de couture, elle s’assit à côté du vieillard. Rien de charmant à voir comme les fleurs fraîches qu’elle avait mises dans la chambre, comme l’oiseau favori dont la petite cage était ombragée par un vert rameau, comme le souffle de fraîcheur et de jeunesse qui semblait frémir à travers cette vieille et triste maison, et voltiger autour de l’enfant ! Il était curieux aussi, quoique moins agréable, de passer de la beauté et de la grâce de l’enfant, à la taille voûtée, au visage soucieux, à la physionomie fatiguée du vieillard. À mesure qu’il allait devenir, plus faible et plus abattu, qu’adviendrait-il de cette petite créature isolée ? Et s’il mourait, le pauvre protecteur, quel serait le sort de la protégée ?

Le vieillard, qui parut répondre exactement à mes pensées, posa sa main sur celle de Nelly et dit tout haut :

« Je ne veux plus être si triste, Nelly, il est impossible qu’il n’y ait pas quelque bonne fortune en réserve pour toi ; je dis pour toi, car pour moi je ne demande rien. Sinon, le malheur s’appesantirait si lourdement sur ta tête innocente !… Mais non, tous mes efforts ne seront pas perdus, c’est impossible. »

Elle le regarda gaiement, mais sans rien répondre.

« Quand je pense, reprit-il, à ces années nombreuses, oui, nombreuses dans ta courte existence, où tu as vécu seule auprès de moi ; à ces jours monotones, sans compagnes ni plaisirs de ton âge ; à cette solitude où tu as grandi, en quelque sorte, loin du genre humain tout entier, et en face d’un vieillard seulement, je crains quelquefois, Nelly, de n’avoir pas agi avec toi comme je le devais.

— Oh ! grand-père !… s’écria l’enfant avec une surprise pleine d’émotion.

— Oui, dit-il, sans le vouloir, sans le vouloir. J’ai toujours aspiré au moment où tu pourrais figurer parmi les dames les plus heureuses et les plus belles dans la position la plus brillante. Mais j’en suis encore à y aspirer, j’y aspire toujours, et, en attendant, s’il me fallait te quitter, t’aurais-je suffisamment préparée pour les luttes du monde ? Ce pauvre oiseau que voilà serait aussi bien en état d’en courir les risques si on lui donnait la volée. Attention ! j’entends Kit ; il est à la porte : va lui ouvrir, Nell. »

Elle se leva, fit vivement quelques pas, s’arrêta, se retourna et jeta ses bras au cou du vieillard, puis le quitta, et s’élança, plus vite cette fois afin de cacher les larmes qui coulaient de ses yeux.

« Un mot, monsieur, me dit le vieillard à voix basse et d’un ton précipité ; un mot à l’oreille. Vos paroles de l’autre soir m’ont rendu malheureux. Voici ma seule justification : j’ai tout fait pour le mieux, il est trop tard pour revenir sur mes pas quand bien même je le pourrais ; mais je ne le puis, et d’ailleurs j’espère encore triompher ! Tout pour elle. J’ai supporté moi-même la plus grande misère afin de lui épargner les souffrances qu’entraîne la pauvreté ; je veux lui épargner les peines qui ont mis au tombeau, hélas ! trop tôt ! sa mère, ma chère fille ! Je veux lui laisser non pas de ces ressources vulgaires qui pourraient aisément se perdre et se dissiper, mais une fortune qui la place pour toujours au-dessus du besoin. Remarquez bien cela, monsieur : ce n’est pas du pain que je veux lui assurer, c’est une fortune. Mais, chut ! la voici, je ne puis vous en dire davantage, ni maintenant, ni jamais, en sa présence. »

L’impétuosité avec laquelle il me fit cette confidence, le tremblement de sa main qui pressait mon bras, les yeux ouverts et brillants qu’il fixait sur moi, sa véhémence passionnée et son agitation, tout cela me remplit, d’étonnement. D’après ce que j’avais vu et entendu, d’après une grande partie de ce qu’il m’avait dit lui-même, je le supposais riche. Mais, quant à son caractère, je ne pouvais le définir, à moins que ce ne fût un de ces misérables qui, ayant fait de la fortune l’unique but, l’unique objet de leur vie, et ayant réussi à amasser de grands biens, sont continuellement torturé par la crainte de la pauvreté et obsédés par l’inquiétude de perdre de l’argent et de se ruiner. Il m’avait dit bien des choses que je n’avais pu comprendre, et qui ne pouvaient s’expliquer que par cette supposition. Je finis donc par conclure que sans nul doute il appartenait à cette catégorie malheureuse.

On ne dira toujours pas que cette opinion fut pour moi le résultat d’une réflexion rapide, car je n’eus pas le temps de réfléchir du tout, la jeune fille étant revenue tout de suite et se disposant à donner à Kit une leçon d’écriture. Il en recevait deux par semaine, dont une régulièrement ce soir-là, et j’ai lieu de croire que le professeur et l’élève y trouvaient un égal plaisir. Il me faudrait plus de temps et d’espace que n’en méritent de tels détails pour dire tous les efforts qu’il fallut faire avant qu’on pût décider le modeste Kit à s’asseoir devant un monsieur qu’il ne connaissait pas ; comment, étant assis enfin, il retroussa ses manches, posa carrément ses coudes, appliqua son nez sur son cahier et fixa ses yeux sur l’exemple en louchant horriblement : comment, dès qu’il eut la plume en main, il se vautra dans les pâtés et se barbouilla d’encre jusqu’à la racine des cheveux ; comment, si par hasard il lui arrivait de bien tracer une lettre, il l’effaçait aussitôt avec son bras en se disposant à en faire une autre ; comment chaque nouvelle bévue était pour l’enfant le sujet d’un franc éclat de rire, auquel répondait, avec plus de bruit encore et non moins de gaieté, le rire du pauvre Kit lui-même ; comment cependant, à travers tout cela, il y avait chez le professeur un désir sincère d’enseigner et chez l’élève un vif désir d’apprendre. Il me suffira de dire que la leçon fut donnée, que la soirée se passa, que la nuit vint, que le vieillard, en proie à son anxiété et à son impatience habituelles, quitta secrètement la maison à la même heure, c’est-à-dire à minuit, et qu’une fois de plus l’enfant resta seule dans cette sombre maison.

Et maintenant que j’ai conduit jusqu’ici cette histoire en y jouant un rôle ; maintenant que j’ai présenté au lecteur les figures avec lesquelles il a déjà fait connaissance, je crois qu’il convient que je disparaisse personnellement de la suite du récit, pour laisser parler et agir eux-mêmes les personnages qui prendront à l’action une part nécessaire et importante.