Le Mirage perpétuel/L’AMOUR/Ô mon enfant, pardonne à ce cœur trop puni

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Librairie Paul Ollendorff (p. 105-106).






Ô mon enfant, pardonne à ce cœur trop puni
Le trouble qu’il jeta dans tes sens juvéniles,
Pouvais-je deviner en ton âme fragile
Si grande passion de rêve et d’infini ?

Tu souffres, me dis-tu, de ce fatal mystère
Qui nous fait nous cacher comme des criminels,
Je ne souffre pas moins de ces détours cruels,
Le mal que je t’ai fait était involontaire.


Pleurons ensemble. Il faut que nous mêlions nos pleurs
Pour nous sentir unis à jamais l’un à l’autre,
Tes remords sont les miens, tes fautes sont les nôtres,
Et nous les expions dans la même douleur.

Mais prends courage ! Appuie à mon cœur ton oreille,
Fais-moi de tes deux bras un collier de douceur,
Et dors sur ma poitrine, ô ma petite sœur,

Paisible et douce, ainsi qu’une enfant qui sommeille.