Le Voyage artistique à Bayreuth / V- Analyse musicale – (11/14) Tristan et Isolde

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Le Voyage artistique à Bayreuth (1897)
Librairie Ch. Delagrave (p. 309-341).
TRISTAN ET ISEULT


DÉSIGNATION
des principaux Leit-motifs de
TRISTAN ET ISEULT
dans l’ordre de leur première
apparition intégrale.
1er  ACTE 2me  ACTE 3me ACTE
SCÈNES : P 1 2 3 4 5 P 1 2 3 P 1 2 3
L’Aveu
Le Désir
Le Regard
Le Breuvage d’amour
Le Breuvage mortel
Le Coffret magique
La Délivrance par la mort
La Mer
La Colère
La Mort
Gloire de Tristan
Tristan blessé
Tristan héroïque
Le Jour
L’Impatience
L’ Ardeur
L’Élan passionné
Le Chant d’amour
Invocation à la Nuit
La Mort libératrice
La Félicité
Le Chant de mort
Le Chagrin de Marke
La Consternation
La Solitude
La Tristesse
L’ Allégresse de Kurwenal
Karéol
La Joie
PRÉLUDE

Le Prélude du 1er  acte de Tristan et Iseult est presque entièrement construit au moyen de sept motifs des plus importants, faisant dès ce moment pressentir la prédominance du genre chromatique qui persistera dans la plus grande partie de cet ouvrage, et qui nous sont ainsi présentés dès le début. Tout d’abord L’Aveu,

L’AVEU
[partition à transcrire]


[que l’on retrouvera à la scène v (au moment où Iseult boit à Tristan) sous cette autre forme :]

[partition à transcrire]


mais qui dans le Prélude est constamment suivi de cet autre motif, Le Désir [1]

LE DÉSIR
[partition à transcrire]
qui en complète le sens harmonique et donne l’impression d’un triste et pénible point d’interrogation, quatre fois répété avec de longs et émouvants silences.

[De fréquents emplois de ce motif ont lieu dans le cours de l’ouvrage sous les formes les plus variées.]

L’AVEU
[partition à transcrire]

Aussitôt apparaît un nouveau thème exprimant avec éloquence que la passion de Tristan et Iseult a eu pour cause première, pour point de départ, la rencontre de leurs yeux, c’est Le Regard.

LE REGARD
[partition à transcrire]
[D’ailleurs, ce thème du Regard se rencontrera fréquemment au cours de l’ouvrage, plus ou moins modifié ; j’en donne ci-après une forme intéressante, qui se trouve à la 133e mesure de la scène III (réduction Kleinmichel, p. 32, 2me  mesure).]
[partition à transcrire]

Continuant l’analyse du Prélude, dans lequel ce motif du Regard est l’objet de nombreux et importants développements, jusqu’au point de prendre en certains moments la prépondérance, nous rencontrons, dans l’espace de quatre mesures, deux phrases fortement expressives, caractérisant les deux philtres, celui d’amour et celui de mort, dont la substitution est comme le nœud de l’action : Le Breuvage d’amour et Le Breuvage de mort,

LE BREUVAGE D’AMOUR
[partition à transcrire]


le premier plein de poésie et de passion, le deuxième formant une opposition sinistre et lugubre, qu’accentue encore l’instrumentation en le confiant tantôt aux gros cuivres, tantôt à la clarinette-basse et aux hautbois.

[Ce dernier apparaîtra de nouveau à la fin de la scène III, au moment où Brangaine cherche les flacons dans le coffret.]

[partition à transcrire]

Voici maintenant le motif qu’on peut considérer comme dérivé de celui du Regard, auquel est attachée l’idée de ce précieux coffret de secours : Le Coffret magique.

LE COFFRET MAGIQUE
[partition à transcrire]


[motif qui nécessairement trouvera son emploi lorsqu’on aura recours au coffret (scène iii) ou lorsqu’il y sera fait allusion.]

LE COFFRET MAGIQUE
[partition à transcrire]

Alors, préparé par un superbe crescendo dont le motif du Regard fait les frais, est introduit le thème de La Délivrance par la mort, le dernier de ceux que nous présente le Prélude, qui se termine ensuite par de nouvelles combinaisons des Leit-motifs déjà énoncés

LA DÉLIVRANCE PAR LA MORT
[partition à transcrire]

[Au sujet du motif de La Délivrance, observons qu’il subit souvent des modifications profondes ; c’est ainsi que lorsque nous le retrouverons au début de la scène II du 3e acte, il aura revêtu la forme suivante :]

LE COFFRET MAGIQUE
[partition à transcrire]



1er  Acte.

Scène i. — Le chant du jeune matelot, perché dans la mâture, n’est pas par lui-même un Leit-motif ; mais son troisième membre de phrase : La Mer,

LA MER
[partition à transcrire]


en constitue un, dont l’emploi sera fréquent, et qui subira les plus curieuses transformations. Ici, presque au début de la scène I, c’est Iseult dépitée d’avoir à faire ce voyage en Mer, dont le but ne lui est pas sympathique ;

[partition à transcrire]


quelques pages plus loin (quand arrive le ton de fa), c’est bien le flegme et l’indifférence des matelots pendant une longue et paisible traversée ; c’est le calme de La Mer ;

[partition à transcrire]


[à la scène iv, on approche de terre, on est joyeux, et c’est encore le motif de La Mer qui est chargé de nous le dire :

[partition à transcrire]

Ailleurs, on le rencontrera sous bien d’autres formes, qui ne peuvent trouver leur place ici.]

Le motif de La Colère est facilement reconnaissable et expressif.

LA COLÈRE
[partition à transcrire]

Scène ii. — Il en est de même de celui qui prédit d’une façon si lugubre La Mort de Tristan et les douleurs d’Iseult.

LA MORT
[partition à transcrire]

[S’il ne se répète pas toujours dans son entier, il est fréquemment représenté par l’une ou l’autre de ses moitiés, la première entraînant plus spécialement l’idée de Tristan, la deuxième celle d’Iseult, et de nombreuses allusions y sont faites au cours de l’ouvrage.]

Après divers retours, motivés par les épisodes scéniques, de plusieurs des thèmes importants qui nous sont déjà connus, notamment Le Regard, Le Désir, La, Mer sous la forme calme que j’ai signalée en troisième lieu, Le Breuvage d’amour, etc., la scène se termine par la narquoise chanson d’allure populaire de Kurwenal, dont le refrain, joyeux salut : Gloire à Tristan,

GLOIRE À TRISTAN
[partition à transcrire]


est repris en chœur par les matelots, mais une tierce plus haut, par un amusant caprice de l’auteur.

Scène iii. — La scène iii ne fait connaître qu’un seul nouveau motif d’importance capitale, celui qui nous montre Tristan alors que, blessé, il fut soigné et sauvé par Iseult, Tristan blessé.

TRISTAN BLESSÉ
[partition à transcrire]

Ce motif, dont il sera fait un emploi considérable dans la suite du drame, subit en général peu de modifications dans sa forme mélodique, mais les dessins d’accompagnement avec lesquels il apparaît dans les diverses circonstances sont variés avec une admirable et inépuisable fécondité. En voici quelques exemples.

[partition à transcrire]


Le reste de la scène est tissé avec des motifs déjà connus, qui se présentent à peu près dans cet ordre : Gloire à Tristan, Le Désir, Le Regard, La Colère, Le Coffret magique, La Délivrance, Le Breuvage d’amour, Le Breuvage mortel, pendant qu’Iseult raconte à Brangaine la trahison de Tristan, et lui révèle ses sinistres projets.

Scène iv. — Après une apparition du motif de La Mer, sous sa forme gaie, reviennent successivement ceux de Tristan blessé, La Mort, Le Désir, Le Breuvage mortel, et enfin La Colère. Cette scène ne comporte pas de Leit-motif nouveau.

Scène v. — Les premiers accords de la scène v nous montrent Tristan héroïque venant saluer respectueusement sa souveraine.

TRISTAN HÉROÏQUE
[partition à transcrire]

Puis, pendant que se déroule l’action capitale de la pièce, la substitution des philtres, vont défiler tous les motifs du 1er  acte, qui se termine par les acclamations du peuple, avec une nouvelle forme du motif de La Mer.

2me  Acte.

Scène i. — Presque toute la 1re  scène se développe sur ce nouveau motif, d’une importance considérable, et l’un de ceux que Wagner s’est complu à présenter sous les aspects les plus variés et inattendus, après l’avoir exposé dans sa forme la plus simple dès le début du Prélude.

[Exemple musical : LE JOUR]


C’est Le Jour, ennemi des amours de Tristan et Iseult.

[Voici comment on le retrouvera à la scène ii, dans l’ensemble en la bémol, à trois temps :

[partition à transcrire]


et précédemment, dans le même duo, par diminution :

[partition à transcrire]

En voici une autre forme, très fréquente dans le même morceau,

[partition à transcrire]


et enfin le voici, cette fois par forte augmentation, tel qu’il est présenté par Brangaine protégeant les amours de Tristan et Iseult :

[partition à transcrire]

Une chose à observer, c’est que les deux notes initiales de ce motif sont tantôt en rapport de 5te, tantôt en rapport de 4te ; dans le premier de ces deux cas, il a une ressemblance très marquée avec celui de Gloire à Tristan, dont il n’est, pour mieux dire, que la transposition en mineur.

Il subit encore beaucoup d’autres transformations, que je ne puis noter toutes ici, et qu’on aura plaisir à rechercher dans la partition.]

Dès la 9e mesure du Prélude se dessine le motif de L’Impatience, qui pourtant n’atteint sa forme définitive qu’à la 21e mesure :

L’IMPATIENCE
[partition à transcrire]


[il trouvera son emploi principal lorsque Iseult, après avoir fait à Tristan le signal convenu, l’attend anxieusement.]

À peine quelques mesures plus loin, ce motif, très légèrement modifié, se combine heureusement avec celui de L’Ardeur (qu’on nomme aussi l’Appel d’amour), d’une importance considérable dans tout cet acte ;

L’ARDEUR
[partition à transcrire]
le voici sous une deuxième forme,
[partition à transcrire]


qui en change complètement le caractère. Il subit en général peu de transformations, et il en est de même du suivant, L’Élan passionné.

L’ÉLAN PASSIONNÉ
[partition à transcrire]


[que nous retrouverons pourtant, par augmentation et en partie syncopé, à la scène ii, peu avant L’Invocation à la nuit :

[partition à transcrire]

Il reparaîtra encore, à la fin de l’ouvrage, pour servir d’accompagnement aux dernières paroles d’Iseult.]

Le Chant d’amour, qui forme la trame orchestrale de toute la partie de cette scène qui précède l’extinction de la torche, et dont l’allure tout italienne ne laisse pas de surprendre ceux qui n’ont pas encore remarqué combien elle est fréquente chez Wagner,

LE CHANT D’AMOUR
[partition à transcrire]


se représente ensuite très fréquemment dans le reste du 2me  acte.

Parmi les thèmes déjà connus, ceux qui concourent spécialement à la structure musicale de cette 1re  scène sont : Le Désir, Le Breuvage mortel, La Mort, L’Impatience, et ils se présentent à peu près dans l’ordre ci-dessus.

Scène ii. — Cette scène n’est qu’un long Duo d’amour (Brangaine dit bien quelques mots, mais elle est invisible, sur la tour) ; pendant le premier ensemble, la partie symphonique présente les plus beaux entrelacements des motifs de L’Élan passionné, de L’Ardeur ; plus loin reparaît le thème du Jour, celui de Gloire à Tristan, le Chant d’amour, le Breuvage mortel ; puis apparaît, d’abord sous cette forme provisoire, et fort peu après sous sa forme définitive, L’Invocation à la nuit, large et suave cantilène,

INVOCATION À LA NUIT
[partition à transcrire]


qui donne lieu à un deuxième et important ensemble, d’une beauté saisissante.

[partition à transcrire]
[partition à transcrire]


Au cours de ce même ensemble, constamment soutenu par un rythme syncopé plein de vie et de passion, où transparaissent quelques notes du Jour, la phrase subit de nombreuses et profondes modifications ; elle revêt notamment cet aspect tout nouveau, résultant de l’introduction de notes de passage, et d’une structure tout autre de sa coupe harmonique, qu’on appelle quelquefois « La nuit révélatrice ».

[partition à transcrire]

[Or, il faut noter que lorsque cette même phrase, avec ses notes de passage, mais par mouvement contraire, renversée, sera entendue au dernier acte, sa signification sera tout autre et entraînera l’idée du Soupçon.]

LE SOUPÇON
[partition à transcrire]


LA MORT LIBÉRATRICE
[partition à transcrire]


Vers la fin apparaît le motif de La Mort libératrice, avec ses si curieuses dissonances. [qui réapparaîtra souvent dans le reste du drame, tantôt aux voix, tantôt à l’orchestre, rarement modifié en tant que contour mélodique, mais souvent avec des variantes harmoniques ou rythmiques.]

[partition à transcrire]


Aussitôt cet ensemble terminé, Brangaine, du haut de la tour, fait entendre le motif du Jour sous la forme indiquée page 320, puis arrive alors ce ravissant motif :

LA FÉLICITÉ
[partition à transcrire]


d’un charme pénétrant et d’une suavité idéale, exprimant si bien le bonheur calme et La Félicité, [lequel ne sera jamais reproduit intégralement ; mais, outre les répétitions partielles, de nombreuses allusions y seront faites, et il sera fréquemment transformé ; je signale seulement ici l’une des plus curieuses formes, à 5 temps et à la basse (3e acte, scène ii).]

[partition à transcrire]

Voici maintenant le superbe Chant de Mort sous les deux aspects qu’il revêt dans cette scène,

LE CHANT DE MORT
[partition à transcrire]
[partition à transcrire]


où il fournit un troisième et merveilleux ensemble.

[Dans la scène finale du drame, légèrement modifié, il servira de base au chant d’Iseult, jusqu’au moment où celle-ci, s’exaltant de plus en plus, trouvera son soutien dans le motif de L’Élan passionné.]

[partition à transcrire]

Après divers retours de La Félicité, de La Mort libératrice, du Breuvage mortel, du Jour,… la scène se termine par l’arrivée subite de Mélot et du roi Marke.

Scène iii. — Aussitôt apparaissent de nouveau les motifs de l’Impatience, du Chant de Mort, du Jour, puis deux autres thèmes, qui n’auront pas d’emploi ailleurs qu’en cette fin d’acte ; d’abord celui-ci, qui, très en dehors dans l’orchestre, souligne la peine profonde qu’éprouve le roi Marke en constatant la trahison de Tristan : c’est Le Chagrin de Marke,

LE CHAGRIN DE MARKE
[partition à transcrire]


(Le sentiment qui domine chez l’excellent roi Marke, ce n’est pas la colère, ce n’est pas la jalousie, ce nest pas le désir de vengeance, ni la haine : c’est une vive affliction, un profond chagrin : comme c’est bien exprimé !) puis, peu après, cet autre, qui caractérise sa Consternation et peut-être aussi celle de Tristan :

LA CONSTERNATION
[partition à transcrire]

La fin de cette scène est construite en grande partie à l’aide de ces deux nouveaux motifs, avec de fréquents rappels de La Colère, L’Aveu, Le Désir, La Félicité, La Mort libératrice, et L’Invocation à la nuit.

3me  Acte.

Scène i. — Le Prélude nous transporte de suite au manoir de Tristan, au moyen d’un motif en exprimant admirablement La Solitude, qui ne sera employé qu’au début de ce dernier acte, mais dont les notes initiales ne sont pas sans une certaine analogie avec le motif déjà connu du Désir.

En l’analysant par fragments, on découvre dans ces premières notes le sentiment de la désespérance causée par la fatalité, auquel succède, dans la montée en tierces et quartes augmentées, l’image de la solitude, de l’infini de l’Océan ; un nouveau dessin exprime l’état de détresse et d’isolement où se trouve Tristan (voir p. 338) ; après un triple point d’orgue, les mêmes dessins se reproduisent, suivis, cette fois (au ff), des dernières notes de La Mort ;… puis la montée par tierces revient une troisième fois et forme le lien avec la 1re  scène.

L’ensemble de ce Prélude, d’une profonde mélancolie, prédispose merveilleusement l’esprit au dénouement du drame.

LA SOLITUDE
[partition à transcrire]


Aussitôt le rideau levé, on entend, derrière la scène, un navrant solo de cor anglais sans aucun accompagnement, fort curieusement développé et expressif.

LA TRISTESSE
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[Au début du 1er  acte, un jeune matelot chantait dans les mâts du navire, et un fragment de sa chanson a fourni le motif de La Mer ; ici, c’est un pâtre qui joue sur son chalumeau un chant triste et plaintif, qui servira dans l’orchestre à accompagner une bonne partie du récit de Tristan en délire, après que le pâtre l’aura fait entendre une seconde fois.]

Cet autre motif est spécial au personnage de Kurwenal, dont il dépeint pittoresquement l’allégresse d’abord lorsque Tristan rouvre les yeux, comme plus tard lorsqu’il pense quiseult peut le guérir définitivement.

L’ALLÉGRESSE DE KURWENAL
[partition à transcrire]

[Il apparaîtra encore au moment où Kurwenal s’élance sur la suite du roi Marke pour y trouver la mort, à la fin de la Scène iii.]

Le calme et paisible motif de Karéol, formant une opposition souriante à l’angoisse de l’action, n’apparaît que deux fois, et assez rapprochées, à l’orchestre, pour rappeler à Tristan le temps heureux de sa jeunesse.

KARÉOL
[partition à transcrire]
[partition à transcrire]

À partir d’ici, tous les principaux Leit-motifs se pressent dans un tel enchevêtrement que leur énuraération deviendrait fastidieuse ; au surplus, on les a rencontrés déjà assez souvent pour les reconnaître facilement, soit à la lecture, soit à l’audition. Parmi les plus fréquents, on peut pourtant appeler l’attention sur : Gloire à Tristan, La Solitude, puis, après un retour de Karéol, L’invocation à la nuit, La Mort libératrice

Un seul motif nouveau reste à signaler ; celui-ci aussi dépeint la Joie, mais il n’est pas, comme celui de L’Allégresse, spécialement attaché à un seul personnage ; il se rapporte aussi bien à la joie de Tristan qu’à celle de Kurwenal ; de Tristan lorsque, dans sa fièvre, il croit voir Iseult arriver, de Kurwenal lorsque celui-ci peut enfin, en frappant à mort le traître Mélot, venger son maître.

LA JOIE
[partition à transcrire]
[partition à transcrire]

Les Scène ii et iii ne fournissent pas de motifs nouveaux ; voici l’ordre dans lequel on retrouvera les précédents, qui y fourmillent.

Scène ii. — L’Invocation à la nuit, Le Chant d’amour, La Délivrance, La Félicité, L’Ardeur, La Mort, Le Désir L’Aveu, Le Regard, La Mort libératrice, Le Chant de mort, Tristan blessé, Le Breuvage de mort

Scène iii. — La Joie, Karéol, Le Chant de mort, L’Aveu, Le Désir, L’Élan passionné,… et le rideau se referme sur une dernière transformation du Désir.


En dehors de ces thèmes essentiels, il en est plusieurs d’une importance secondaire, mais pourtant d’un usage assez fréquent, tel le motif de L’Exaltation, apparaissant dès le 1er  acte,

L’EXALTATION
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puis au 2e , au moment de l’arrivée de Tristan. Plusieurs fois, il sert de développement au motif de La Colère.

Seulement à partir du 3e acte, mais dès le Prélude, on rencontre celui-ci, très expressif :

LA DÉTRESSE DE TRISTAN
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L’Anéantissement ne se présente que deux fois, sous des formes très distinctes, à la scène i, après la deuxième apparition de Karéol,

L’ANÉANTISSEMENT
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et tout à fait à la fin, presque aux derniers mots d’Iseult.

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Celui-ci aussi, également à la scène i, arrivant fort peu après le précédent :

L’AMOUR IMPLACABLE
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Cet autre, à la scène ii, devançant de quelques pages un charmant rappel de La Félicité :

MALÉDICTION DU PHILTRE D’AMOUR
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Ce dernier enfin, aussitôt après la mort de Tristan.

LA MORT PARTAGÉE
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On pourrait certainement en signaler beaucoup d’autres, mais ceux-ci me paraissent suffisants pour l’intelligence de l’œuvre ; d’ailleurs, en entrant dans cette voie, on ne saurait exactement où s’arrêter, et on arriverait finalement à trouver des Leit-motifs là où il n’y a que de la belle déclamation lyrique et des formes caractéristiques du langage musical de Wagner. L’essentiel, c’est que le lecteur sache qu’il lui en reste à découvrir qui, pour être secondaires, n’en sont pas moins intéressants.


  1. À signaler une certaine analogie avec le motif du Sort dans « l’Anneau du Nibelung ».