Les Mille et Une Nuits/Avertissement
Le lecteur ne trouvera plus à chaque nuit : Ma chère sœur, si vous ne dormez pas, etc[1]. Comme cette répétition a choqué plusieurs personnes d’esprit, on l’a retranchée pour s’accommoder à leur délicatesse. Le traducteur espère que les savans lui pardonneront l’infidélité qu’il fait en cela à son original, puisqu’il a d’ailleurs si religieusement conservé le genre et le caractère des contes orientaux, qu’il a rendu par-là son ouvrage digne de leur bibliothèque. Il avoit pressenti que cette répétition pourroit bien déplaire aux Français ; mais par une timidité assez rare dans un auteur qui traduit un livre peu connu, il n’osa pas s’écarter de son texte. Le succès qu’a eu le premier volume qu’il a déjà donné au public, doit répondre de la réussite des autres, qui ne contiennent pas des choses moins merveilleuses ni moins agréables.
- ↑ Cet avertissement est de M. Galland. La suppression n’a lieu qu’à commencer de l’histoire de Sindbad le marin, page 58.