Les Misérables (1908)/Tome 2/Le manuscrit des Misérables

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Œuvres complètes de Victor Hugo. [volume XI] [Section A.] Roman, tome IV. Les Misérables (édition 1908). Deuxième partie  : Cosette. Troisième partie : Marius.
Texte établi par Gustave SimonImprimerie Nationale ; Ollendorff (p. 563-592).

LE MANUSCRIT
des
MISÉRABLES.




DEUXIÈME ET TROISIÈME PARTIES




DEUXIÈME PARTIE. — COSETTE.



Pour cette deuxième partie, nous comptons 295 feuillets, de 370 à 665 inclus ; la série alphabétique établie de 1846 à 1848 va de la lettre K3 à M4 bis.

Le titre-table, dont nous donnons le fac-similé page i, est placé entre le titre de la deuxième partie (feuillet 370) et la table du livre premier.

Dans ce volume et dans les suivants, nous citerons quelques notes de travail à la fin du livre ou du chapitre auquel elles se rapportent.

Nous avons du adopter cette méthode en raison de la confusion qui existe sur ces pages volantes. Ainsi, une remarque sur Toussaint, dont il n’est question qu’à la quatrième partie, est écrite au-dessus d’un trait de caractère de Gillenormand et à côté d’indications sur la règle du silence observée au couvent (deuxième partie). Un fac-similé (page 639) donne la physionomie de ces notes. Si nous ne les avons pas mentionnées dans le tome Ier de cette édition, c’est qu’elles n’avaient pas grande importance pour la première partie.

LIVRE PREMIER. — waterloo.

Tout ce livre, comme la première phrase l’indique, a été écrit pendant le dernier mois de 1861 et les premiers de 1862. Pas de titres au courant de ce livre qui n’est divisé que par des chiffres. Il comprend deux séries d’alphabet, de Aw[1] à Zw, et de Aw2 à Xw2.

Feuillets bleu foncé, remplis d’un seul côté.

Plusieurs ratures et remaniements.

En regard de la première ligné la date 8 décembre 1861. (Voir le fac-similé page 633).

I. Ce qu’on rencontre en venant de Nivelles.

Autre titre : Un homme venant de Nivelles[2].

Feuillet 389. — III. Le 18 juin 1815.

Nous avons dû respecter dans ce volume, au dernier paragraphe du chapitre iii, le texte modifié par Victor Hugo lui-même dans l’édition Hetzel-Quantin, mais nous ne pouvons Faire autrement que d’indiquer ici la version du manuscrit qui ne mentionne qu’un historien, Charras.

… Cette histoire d’ailleurs est faite, et faite magistralement, à un point de vue par Napoléon, à l’autre point de vue par Charras. Quant à nous, nous laissons les deux historiens aux prises. (Voir page 14.)

Feuillet 390. — IV. A.

Au bas de ce feuillet le dernier paragraphe est marqué d’un trait vertical et précédé d’un point d’interrogation ; le texte diffère un peu de celui imprimé page 15 :

Au milieu de cette corde est le point précis où Cambronne a dit son mot éternel. C’est là qu’on a placé le lion, symbole involontaire du suprême héroïsme de la garde impériale.

Si quelque chose dans cette bataille ressemble au grondement du lion, c’est, à coup sûr, le mot de Cambronne.

Feuillet 397, verso. — V. Le quid obscurum des batailles.

Brouillon bitîé de la fin du chapitre ix.

Feuillets 398-399. — À partir de ces mots :

Cette bataille, entre toutes, est une énigme...

le texte est rayé ; on le relit en tête du chapitre xvi, moins cette phrase qui indique pourquoi Victor Hugo a reporté plus loin ces deux paragraphes :

Mais n’anticipons point, le dénouement arrivera assez tôt, reprenons l’enchaînement des faits. Quelle qu’eut été la confusion des premières heures, dans l’après-midi, à un certain moment, la bataille se précisa.

Feuillet 407. — VII. Napoléon de belle humeur.

Petit fragment de papier bleu foncé collé au bas du feuillet 406 et relatant les « gaités » de Napoléon.

Feuillet 413. — VIII. L’Empereur fait une question au guide Lacoste.

En tête du chapitre, nous lisons sous les ratures un passage donnant le plan de bataille de Napoléon ; comme ce plan se lit textuellement au chapitre iii, il faut en conclure que le viii- siècle chapitre a été écrit avant le iii- siècle. Le feuillet 413 est un des plus surchargés.

Feuillet 453. — XVI. Quot libras in duce ?

Changement d’écriture marquant une reprise de travail à partir de cet alinéa :

Ce que nous admirons par-dessus tout…

Copie, au feuillet précédent, d’un article de l’Étoile belge du 8 juin 1861, donnant la statistique des pertes étrangères et françaises dans les diverses batailles, statistique dont Victor Hugo s’est servi dans le même chapitre.

Feuiilet 468. — XIX. Le champ de bataille la nuit.

On découvre sous les ratures du commencement de ce feuillet le mot qui le relie au feuillet 465 ; la visite de Thénardier glissant comme une bête fauve sur le champ de bataille, les angoisses des blessés laissés pour morts, ces incidents, d’une vérité si cruelle et si saisissante, ont donc fourni les développements des feuillets intercalaires 466 et 467.

À propos de ce chapitre, citons une note de travail donnant plusieurs variantes du nom de Pontmercy :

Pontchaumont — Pontverdicr. — Pontbéziers. — Pontvitry. — Pontverdan, — Pontbadon. — Pontflorent. —

Au-dessus de tous ces noms Victor Hugo a ajouté le nom définitif, Pontmercy, dont les deux dernières syllabes justifiaient la méprise de Thénardier, méprise expliquée à la troisième partie :

Je n’ai entendu que Merci. J’aurais mieux aimé son nom que son remerciement.

Comme appendice au manuscrit du livre Ier, donnons la description d’un petit carnet de voyage emporté par Victor Hugo dans ses excursions à Waterloo, carnet bien simple, pas même broché, fabriqué sans doute par le poète lui-même avec quelques feuilles de papier à lettres et de papier écolier pliées en deux, sorte de journal contenant des vers pour la Fin de Satan, le relevé des dépenses journalières, des faits personnels, des fragments de dialogue pour les différentes parties des Misérables, mais surtout des notes, presque toutes utilisées, sur Waterloo ; nous en extrairons pourtant quelques-unes inédites.

J’ai passe deux mois à Waterloo. C’est là que j’ai fait l’autopsie de la catastrophe. J’ai été deux mois courhé sur ce cadavre.

Le livre {{Ier}, Waterloo, a donc été, pour ainsi dire, écrit sur place ; Victor Hugo, pendant son séjour à Mont-Saint-Jean, a recommencé pour son propre compte l’inspection du champ de bataille, et, non content du témoignage des historiens qu’il cite, il a voulu voir, ressusciter, vivre par lui-même cette tragique épopée avant de nous la raconter. Il l’a vécue en effet :

Waterloo (17 mai).
Là, je me promené la nuit, je regarde, j’écoute, V effrayant 18 juin revit, des limes d’infanterie ondulent dans la plaine…[3]

Après cette vision, voici en quelques lignes le tableau que le poète a devant les yeux :

Waterloo. — Le champ de bataille — le terrain. Plutôt une série de plateaux qu’une plaine, plutôt des ondulations que des collines ; d’énormes vagues de terre immobiles, mais capables pourtant de tempête, comme cela s’est vu le 18 juin 1815. Çà et là de brusques escarpements, bas, mais âpres, comme on peut en voir encore quelques-uns, quoique la plaine ait été stupidement remaniée, notamment près de Mont-Saint-Jean à droite de la route de Nivelles, et près de la Haie-Sainte, et derrière Rossomme. Un sol marneux, glaiseux, visqueux dans les pluies, qui garde l’eau et fait partout des flasques et des mares. Comme Napoléon mettait pied à terre près de la Belle-Alliance et enjambait un fossé, un grenadier lui cria :

Prenez garde à ce terrain-là, Sire, on y glisse.

On fait plus qu’y glisser, on y tombe.



Plus loin, cette réflexion amère en manière de conclusion :

Rien n’est heureux comme le bonheur. Rien n’a raison comme la victoire. Si Wellington avait été battu, c’eût été lui qui aurait perdu le temps. On lui aurait reproché son bal de la duchesse de Richmond, ses soldats laissés sous la pluie toute la nuit quand il était maître de tant de villages dont il pouvait tirer parti pour abriter ses troupes, l’imprudence d’adosser son armée à un bois qui en cas de défaite devait désagréger son armée, heurter chaque homme à un arbre, dissoudre les bataillons, et changer la retraite en désastre, les étangs de Groenendael et de Boisfort derrière lui, obstacles infranchissables à son artillerie en fuite, ses communications négligées avec Blücher, etc. — Vainqueur, tout cela fut habile.



Tout en visitant les divers points où la lutte s’était engagée, Victor Hugo, son carnet à la main, écrit, debout, où il se trouve, d’abord sur la porte de la ferme d’Hougomont dont il prend deux croquis, l’un de la porte méridionale, l’autre de la porte septentrionale ; ensuite sur l’autel de la chapelle du château, dont il décrit minutieusement l’intérieur ; au milieu d’une feuille il trace un plan sommaire prêt à être consulté à tout moment : là se trouvaient Napoléon et son guide Lacoste ; quelques lignes au coin opposé de la feuille assignent à Wellington sa place ; tout autour les divers points d’attaque sont indiqués : Hougomont, Ohain, la Belle-Alliance, Plancenoit.

À part les notes relatives au livre même, il arrive souvent qu’un village, un hameau suggère à Victor Hugo une remarque ou donne matière à un croquis ; après avoir visité l’église de Nivelles, le poète écrit :

Il y a dans l’église de Nivelles un bas-relief remarquable. La Mort est assise sur un tombeau. L’Amour vient à elle. La Mort se couvre les yeux de sa main. C’est beau, cet éblouissement de la nuit par la lumière.

Plus loin, nous voyons le pilori de Braine-le-Château, si finement esquissé qu’on peut à peine le fixer.

On verra, page 621, le joli dessin de l’abbaye de Villers.

Au-dessous du moulin de Mont-Saint-Jean, crayonné sur place, on lit ces vers écrits à l’encre :

....................
Ô despote orageux, que fut ta destinée !
Tu fus César, tu fus grand comme Salmonée,
Tu fis rouler des chars de fumée et de feu,
Tu fis sur terre un bruit égal au bruit de Dieu,
Et les hommes croyaient entendre le tonnerre
Quand passait au galop ta cavale de guerre
Sur ce noir champ d’airain qu’on appelle Austerlitz.
(Fait à travers le rêve et le sommeil.
Nuit du 7 au 8 juin.)        

Ce qui domine dans les croquis, c’est le lion de Waterloo ; on a pu s’apercevoir qu’il ne le considérait pas comme un chef-d’œuvre ; c’est un peu, sous bien des rapports, sa « bête noire » ; aussi le malmène-t-il de toutes façons ; d’abord il ébauche deux fois la tête, puis il le dessine tout entier au crayon ; nous sommes forcé de dire qu’il ne le flatte pas.

Quelques pages plus loin, nouveau croquis à l’encre au-dessous de cette note :

Nuit du 28 au 29 mai. Orage. Pluie. Tonnerre. Larges éclairs sur le lion de Waterloo.

C’est cet orage sans doute qui lui a inspiré les lignes suivantes :

Le lion de Waterloo, point culminant de tout ce large horizon, a cette particularité qu’il coupe les orages en deux et les partage, selon le vent, tantôt entre Ohain et Plancenoit, tantôt entre la Hulpe et Braine-l’Alleud. Chose remarquable, depuis un demi-siècle qu’il est là, debout, masse de fer énorme, sans paratonnerre, sans défense, à la pointe d’une cime de cent cinquante pieds de haut, au milieu des nuages, jamais l’éclair ne l’a touché. Il semble qu’il ne court aucun risque d’être renversé de ce côté-là. Serait-ce que le tonnerre du ciel sait que cette besogne est réservée au tonnerre de la terre ?

Plus loin il lui décoche encore ce trait :

De cette bataille gagnée par le hasard, on a fait une bataille gagnée par les hommes. Faute grave. Faute plus grave encore, à l’erreur on a ajouté un monument. Où Dieu n’avait fait qu’une plaine et n’avait jeté qu’une leçon, les hommes ont mis une montagne et un lion. Fausse montagne, faux lion. La montagne n’est pas en roche et le lion n’est pas en bronze. Dans cette argile, façonnée en hauteur, dans cette fonte, peinte en airain, dans cette grandeur fausse, on sent la petitesse. Ce n’est pas un lieu, c’est un décor.

Terminons ces citations par deux petits extraits qui semblent résumer l’espoir du poète :

Maintenant l’anniversaire de Waterloo s’efface à Waterloo même. Les Anglais ont renoncé à y venir ce jour-là avec des branches de laurier. Le 18 juin 1861, l’anniversaire a été célébré à Mont-Saint-Jean par une vente à l’encan.

L’hymne anniversaire a eu pour tout refrain : une fois, deux fois, adjugé.

Au mois de juin, à l’anniversaire, la cocarde tricolore enterrée dans ces sombres plaines y renaît en pâquerettes, en bleuets et en coquelicots.

Notes de travail : (Peut-être Waterloo — grand récit épique mêlé au roman.)

Commencer par là. (19 octobre) [1860].

LIVRE II. — LE VAISSEAU L’ORION.

(Autre titre : Jean Valjean à Toulon.)
Ce livre, à l’exception du chapitre ii, est de 1847.

Feuillet 475. — Cette page de titre contient plusieurs indications précieuses. Et d’abord, dans un coin en haut, ces mots rayés :

Fin de la première partie.

Le Vaisseau l’Orion devait en effet, dans l’esprit de l’auteur, appartenir à la première partie : Fantine.

Sous la variante de titre indiquée plus haut, cette mention entourée :

La dernière page fait partie du dossier suivant Cosette. Elle commence le feuillet M3.

Cette « dernière page commençant le feuillet M3 » porte actuellement, par suite de remaniements et d’intercalations que nous expliquerons, le numéro 495 et contient, au recto, la fin du récit de l’évasion de Jean Valjean à Toulon, récit qui devait primitivement clore la première partie, Fantine, et, au verso, le premier chapitre du livre iii : La question de l’eau à Montfermeil, qui devait commencer la seconde partie : Cosette.

Enfin, toujours sur ce feuillet 475, on lit sous le titre : Le vaisseau l’Orion, cette mention :

Il faudrait dire : Jean Valjean avait été repris.

Nous avons dit aux Notes du tome Ier de cette édition que la série alphabétique établie de 1845 à 1848, s’arrêtait pour la première partie à la première page de la lettre J3 ; on trouve la seconde page et la suite de l’alphabet à partir du livre deuxième, le livre premier Waterloo ayant été écrit en 1861 et chiffré à part, comme nous l’avons indiqué.

Rappelons aussi que le dernier livre de Fantine ne portait pas de divisions nettement établies, les chiffres des chapitres ayant été ajoutés entre les lignes ou en marge ; le Vaisseau l’Orion devant être autrefois englobé dans la première partie, il s’ensuit une surcharge de chiffres dans les trois chapitres de ce livre.

Feuillet 476. — I. Le numéro 24601 devient le numéro 9430.

L’article supposé du Drapeau blanc a été ajouté en marge en 1862.

Ce chapitre comprend deux feuillets recto et verso numérotés actuellement 476-480. L’intervalle est rempli par le chapitre 11 composé aussi de deux feuillets et intercalé, comme l’indique une mention, entre le premier et le troisième chapitre. Une page blanche porte le numéro 479.

Feuillet 480. — Fin du premier chapitre daté par une note en marge, et entre parenthèses :

(Interrompu le 18 avril par la loi sur les prisons.)

Victor Hugo s’est occupé en avril 1847 de la loi sur les prisons.

Feuillet 480, verso. — III. Qu’il fallait que la chaîne de la manille…

En tête du chapitre, cette mention :

Repris le 1er juin.

Ce feuillet et le suivant contiennent beaucoup d’intercalations en marge, datant de Guernesey, notamment tout le commentaire sur la guerre d’Espagne.

LIVRE III. ACCOMPLISSEMENT DE LA PROMESSE FAITE À LA MORTE.

(Autre titre : La petite Cosette.)

Feuillet 485. — Titre-table du livre où nous relevons quelques variantes dans les titres des chapitres :

Louches au premier, affreux au second.

II. Deux portraits complétés.

Qui donne peut-être raison aux recherches de Boulatruelle

IV. Qui peut-être prouve l’intelligence de Boulatruelle.

Exploitation du Monsieur du n° I, « Philanthrope »

IX. Thénardier à la manœuvre.

Plus une variante illisible sous la rature.

Après la table, au feuillet suivant, nous voyons, au lieu du premier chapitre, le chapitre ii. Voici pourquoi :

Dans la version de 1847, le livre III n’était pas divisé, et le chapitre : La question de l’eau à Montfermeil qui suivait immédiatement, nous l’avons déjà dit, le livre II intitulé depuis : Le vaisseau l’Orion, se continuait sans interruption jusqu’à ces mots : l’enfant n’eut pas peur (fin actuelle du chapitre v). À la révision, en 1861, Victor Hugo a dressé la table du livre III : Accomplissement de la promesse…, et écrit tout le chapitre ii : Deux portraits complétés ; puis à la suite il a recopié, comme début du chapitre iii : Il faut du vin aux hommes… quelques phrases empruntées à sa première version, et établi entre les lignes les sections du livre III.

Feuillet 495. — Fin du livre II : Le vaisseau l’Orion.

Au bas, une note :

7 juin. Interrompu pour les travaux de la Chambre. Affaire Cubièrcs. Loi sur le <travail des enfants. Pétition Jérôme.

On trouve en effet dans Choses vues la relation du procès Cubières, et le volume Avant l’exil (Actes et paroles) donne le discours prononcé par Victor Hugo en 1847 pour appuyer la rentrée des Bonaparte en France.

Feuillet 495, verso. — I. La question de l’eau à Montfermeil. En tête la date : 5 juillet [1847].

Ce chapitre et les deux suivants ont été remaniés en 1861 ; une note de travail nous donne ce renseignement :

11 mars 1861. Aujourd’hui je mets dans ce dossier la copie du commencement refait depuis : Montfermeil est situé[4] jusqu’à : Je lui ai parlé[5].

Feuillet 496. — En marge une note biffée :

Interrompu. Les procès. Repris le 1er août.

Feuillets 497-498. — Les conversations entre buveurs et l’alinéa relatif au dernier-né des Thénardier sont écrits sur de petits bouts de papier collés en regard et au bas du feuillet 496. Deux lignes qui fixeraient l’âge de Gavroche sont rayées ; les voici :

C’était un petit garçon que la Thénardier avait eu au commencement de l’année et qui était âgé d’environ huit mois.

Feuillet 502, verso. — V. La petite toute seule.

Un ajouté en marge, écrit en 1862, comprend deux alinéas à partir de ces mots :

L’obscurité est vertigineuse.

Feuillet 504. — VI. Qui peut-être prouve l’intelligence de Boulatruelle.

Tout le portrait de Louis XVIII dans sa berline a été écrit en marge en 1862.

Feuillet 507. — VII. Cosette côte à côte dans l’ombre avec l’inconnu.

L’âge de Cosette n’était pas bien fixé ; il y a en effet trois variantes, d’abord cinq ans, puis six, puis huit.

Feuillet 513. — VIII. Désagrément de recevoir chez soi un pauvre

Après cette ligne : Cosette s’alla coucher emportant Catherine entre ses bras, vient ce passage biffé :

Pour sortir de la salle, il fallait qu’elle côtoyât la table où était assis l’étranger ; en passant devant cette table, elle s’arrêta tout près de l’homme, sans lever les yeux sur lui, comme si elle attendait quelque chose. L’homme se pencha, et parut être au moment de l’embrasser sur le front, puis il se baissa encore plus bas, prit sa petite main rouge et la baisa.

Deux feuillets plus loin, quelques lignes ajoutées en marge, puis rayées, en face de l’alinéa où Victor Hugo nous montre Jean Valjean considérant Cosette endormie :

L’homme posa sa bougie à terre, et se mit à genoux près de ce lit.

Il resta ainsi quelque temps dans l’attitude de la prière, puis il se releva et reprit sa bougie.

Ces détails ont été utilisés au livre suivant.

Feuillet 516. — IX. Thénardier a la manœuvre.

Chapitre daté en tête : 18 août. Premier début biffé :

Avant le jour, la Thénardier, suivant son habitude, était dans la salle basse où une lampe brûlait toute la nuit. Elle y était à peine depuis quelques minutes lorsque l’étranger à la redingote jaune y entra ; on entendait un bruit dans la maison, un bruit de bois heurté contre la pierre. C’était Cosette qui balayait les escaliers.

Feuillet 522. — XI. Le numéro 9430 reparaît, et Cosette le gagne à la loterie.

Ce chapitre devait, comme l’indique une rature, être le premier du livre IV.

LIVRE IV. — LA MASURE CORBEAU.

{{centré|{{Taille|Autre titre : La Masure 50-52.)

Ce livre, à la révision près, est tout entier de 1847.

Feuillet 523. — Note sous le titre :

La dernière page commence la section suivante : Jean Valjean traqué. Elle est la première page du feuillet C4.

Le livre Jean Valjean traqué a été définitivement appelé : À chasse noire, meute muette.

Feuillet 524. — I. Maître Corbeau.

En marge de ce feuillet, ces intéressantes notes au crayon :

(Peut-être à partir d’ici, faudra-t-il mettre une note pour dire que cela a été écrit il y a douze ans, quand l’ancien Paris des 12 arrondissements existait encore, et avant tous les travaux commencés en 1852.)

On comprend que l’auteur n’a pu modifier toute cette partie de son livre selon la réalité actuelle, n’ayant point vu Paris depuis neuf ans.

Pourtant, au-dessus de la première ligne Victor Hugo a ajouté ces mots :

Il y a quarante ans…

Feuillets 525-526-527. — Le premier et le dernier sont collés de chaque côté du feuillet 5265 le feuillet 525 n’est que la copie mise au net d’un ajouté marginal ; le 527 a été écrit à Guernesey, il contient le récit des mésaventures de Maîtres Corbeau et Renard.

Le feuillet 526 porte plusieurs corrections datant de Guernesey. Sur l’ancien texte nous lisons :

Il y a vingt-cinq ans, en laissant à part cette place Saint-Jacques…

À la révision, Victor Hugo a biffé le nombre vingt-cinq et écrit au-dessus : trente-sept.

Au verso, même particularité.

Aujourd’hui et depuis six vingt ans…

Feuillet 531. — IV. Les remarques de la principale locataire.

Autre titre : Stupéfactions de la principale locataire.

Cette division a été ajoutée d’après coup entre les lignes, ce qui amène une surcharge dans le chiffre du chapitre suivant, d’abord iv, puis v. — Une des remarques a été supprimée ; la principale locataire trouvait dans les poches de Jean Valjean : un rouleau de corde assez volumineux. Ces mots ont été biffés.

LIVRE V — À CHASSE NOIRE, MEUTE MUETTE.


(Autre titre : Jean Valjean traqué.)

Ce livre, de 1847, a été remanié en 1861.

Sous le titre, cette note :

(La première page qui commence le feuillet C4 est la dernière du dossier précédant la Masure 50-52. La dernière page qui commence le feuillet G4 est la première du dossier suivant le Couvent.)

Cette note nous donne la clef des bouleversements du manuscrit relié. Victor Hugo, en 1847, écrivait des deux côtés de la page ; quand le commencement d’un chapitre se trouvait au verso d’une page, si ce chapitre, à la révision, en 1861, prenait la tête d’un livre, le titre de ce livre, ou les chapitres ajoutés, venaient forcément couper le livre précédent ; de là la nécessité d’une note explicative.

Pas de divisions établies pour le livre V qui se poursuit sans interruption.

Feuillet 534, verso. — I. Les zigzags de la stratégie.

En tête de ce feuillet, qui débute par : Jean Valjean avait tout de suite quitté le boulevard, nous lisons cette indication :

Commencer ce chapitre par les deux pages ci-jointes qui ont pour premier mot ici et pour dernier mot continuons.

Les deux pages « ci-jointes » commencent actuellement en effet le chapitre Ier ; elles ont été, le texte seul l’indique, écrites à Guernesey. Victor Hugo avait d’abord voulu modifier l’itinéraire de sa « Chasse noire » selon le Paris de 1862, mais il n’avait pu obtenir les renseignements précis qu’il demandait dans cette note :

Me dire s’il y a dans les rues des maisons nouvelles et leur numéro.

Que faire ? les lecteurs de 1862 pourront-ils se reconnaître dans cette description écrite en 1847 ?

Cette difficulté même inspire alors au poète, au Français, deux pages exquises où, sous prétexte de topographie, il fait passer dans l’âme du lecteur un peu de sa tristesse d’exilé, de ses regrets et de son amour de « tous ces lieux qu’on ne voit plus, qu’on ne reverra peut-être jamais ».

Avant de continuer la description du livre V, nous sommes forcé de citer deux notes placées en tête du livre VI, et qui ont amené les modifications des livres V et VI :

Texte non modifié, tel que je l’ai écrit dans la réalité absolue.

Aujourd’hui, vu le régime et les tracasseries possibles, j’ai dû dépayser le couvent, en changer le nom et le transporter imaginairement quartier Saint-Antoine.

25 janvier 1862.


Le lieu, fort respectable d’ailleurs, où les aventures de ce livre vont pénétrer, existait très réellement dans Paris à l’époque où se passent les faits que nous racontons, mais pour des raisons que l’auteur aura peut-être l’occasion d’expliquer plus tard, il convient, en cette année 1861 où nous sommes, que cette réalité soit voilée. Le lecteur donc trouvera bon que désormais nous le dépaysions un peu en supprimant le nom des rues et les indications qui pourraient faire reconnaître le quartier.

(Transporter la chose quartier
Saint-Antoine.)
(Ne faire les altérations de cette
nature que sur la copie.)

Cette copie, placée à la fin du manuscrit, comprend soixante feuillets, parmi lesquels on en trouve dix de l’écriture de Victor Hugo.

Nous en parlerons souvent au cours de la description du livre V. Établissons d’abord ceci : Victor Hugo, ayant choisi un autre quartier pour le couvent où Jean Valjean et Cosette se réfugieront, devait, par cela même, changer l’itinéraire suivi par Jean Valjean pour arriver à ce couvent situé d’abord sur la rive gauche ; pour aller au quartier Saint-Antoine il fallait traverser la Seine ; ce déplacement a amené l’incident du pont d’Austerlitz, incident qui n’existait naturellement pas sur le manuscrit de 1847. La version définitive remplit dix feuillets originaux mêlés à la copie dont nous avons parlé plus haut ; le lecteur nous saura gré de rétablir les passages tels qu’ils ont été écrits primitivement, quand le couvent était situé sur la rive gauche ; nous citerons donc le manuscrit de 1847, à partir de cette ligne :

[Jean Valjean reconnut parfaitement Javert. (Voir page 153.)]

À partir du carrefour, la rue Neuve-Sainte-Geneviève suit presque parallèlement la rue des Postes. Les trois petites rues désertes du Pot-de-Fer-Saint-Marcel, du Puits-qui-parle et des Irlandais rattachent les deux rues l’une à l’autre à peu près comme des échelons réunissent les deux montants d’une échelle.

La rue des Postes aboutit à la place de l’Estrapade et la rue Neuve-Sainte-Geneviève à l’ancienne muraille des Génovéfains, où il y avait à cette époque un corps de garde.

..........................

Du reste, en exceptant la rue Mouffetard et quelques affluents de cette artère du faubourg Saint-Marceau, tout ce quartier a presque l’aspect monacal d’une ville espagnole. Pas une boutique dans la plupart des rues, pas une voiture, à peine çà et là une chandelle allumée aux fenêtres, toute lumière éteinte après dix heures. Ce ne sont que des couvents et des jardins, de rares maisons basses et de grands murs aussi hauts que les maisons.

Jean Valjean avait remarqué dans ses promenades que la rue Neuve-Sainte-Geneviève menait directement au corps de garde du Panthéon. Il songea que Javert allait probablement chercher main-forte à ce corps de garde et reviendrait de là lui barrer le chemin par la rue des Irlandais. Rétrograder était impossible, l’entrée de la rue étant gardée derrière lui. Il s’enfonça rapidement dans la rue des Postes, espérant s’échapper par quelque ruelle latérale. Cosette commençait à se fatiguer et ne marchait plus aussi vite. Il la prit dans ses bras et la porta. Il n’y avait pas un passant, et l’on n’avait point allumé les réverbères à cause de la lune.

En quelques enjambées il fut à la rue du Pot-de-Fer-Saint-Marcel, qui coupe, comme nous l’avons indiqué, la rue des Postes à angle droit. Il allait s’y jeter lorsqu’il aperçut à l’autre bout de la ruelle, au coin de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, un fantôme debout et immobile qui gardait le passage. C’était un des hommes qui accompagnaient Javert. Jean Valjean recula.

En face de la rue du Pot-de-Fer, une autre ruelle opère sa jonction avec la rue des Postes. Jean Valjean sonda cette ruelle du regard. Le clair de lune la lui montra distinctement murée à son extrémité. C’est en effet le cul-de-sac des Vignes. S’y engager, c’était entrer dans une souricière. Javert avait évidemment calculé cela.

Il poussa plus avant, dépassa la haute et triste porte monumentale du couvent des Spiritains, et atteignit la rue du Puits-qui-parle. L’évasion était possible par là. Il regarda. Là aussi, au coin opposé de la rue, il y avait une statue noire qui attendait. C’était le second des deux hommes de Javert.

Que faire ? Il n’était plus temps de gagner la place de l’Estrapade : Javert était probablement déjà dans la rue des Irlandais. Il revint sur ses pas. Cosette avait appuyé sa tête sur l’épaule du bonhomme et ne disait pas un mot.

En passant il revit les deux figures muettes qui faisaient sentinelle aux deux bouts des ruelles du Puits-qui-parle et du Pot-de-Fer, et il entrevoyait le troisième qui fermait l’issue de la rue des Postes, et qui se détachait en noir sur le pavé blanc du carrefour inondé de clair de lune. Avancer, c’était se jeter dans Javert. Il se sentait pris comme dans un filet qui se resserrait lentement.

Ici finit la différence de texte. Victor Hugo a choisi dans le quartier Saint-Antoine le labyrinthe de rues ayant à peu près la même configuration que celui du quartier Sainte-Geneviève, deux rues en Y, un mur bas bordant une bâtisse, l’impasse des Vignes devient l’impasse Genrot, et la poursuite, avec ses péripéties, se répète avec quelques noms changés.

Feuillet 537, verso. — En marge, petit plan des rues avoisinant le couvent Sainte-Geneviève.

Feuillet 538. — V. Qui serait impossible avec l’éclairage au gaz.

Les dernières lignes du feuillet sont rayées ; elles se rapportent au détail supprimé au livre précédent :

Il n’y avait plus qu’une chose possible. Il la tenta. La difficulté était Cosette. Heureusement il se souvint tout à coup qu’il avait une corde sur lui, cette corde qui avait éveillé l’attention de la vieille principale locataire du n° 50-52.

En marge du feuillet suivant, Victor Hugo remplace ces lignes par un nouvel incident.

Une note au crayon, presque illisible aujourd’hui, montre les objections que Victor Hugo se posait à lui-même en travaillant :

Expliquer pourquoi Javert ne l’a pas arrêté dans la rue.

Les arrestations arbitraires dénoncées par les journaux rendaient la police assez timide et les agents craignaient d’arrêter des légitimistes ou de se tromper.

Cette note a été développée à la fin du chapitre x.

Feuillets 543, verso, et 54.4. — X. Où il est expliqué comment Javert a fait buisson creux.

Il y a de nombreuses lacunes dans le manuscrit de 1847 ; les ajoutés et les corrections ont été faits à la suite des dix feuillets originaux, sur la copie qui est à la fin du manuscrit.

LIVRE VI. — LE PETIT PICPUS.

Nous avons donné deux des notes du livre VI, en voici trois autres en marge de la première page du livre :

Conserver le manuscrit tel qu’il est, et dans le cas où, vu le régime actuel (1860), je jugerais nécessaire de dépayser le couvent, ne faire cette altération que sur la copie. (En cas de dépaysement, transférer le couvent rue de Lourcine ou de l’Arbalète.)



Peut-être pour tout dépaysement suffirait-il de mettre le n°… de la rue *** au lieu de : le n° 12 de la rue Neuve-Sainte-Geneviève.



2 janvier 1862.
En faisant la révision définitive, je me décide à tout mettre à l’imparfait et au prétérit sur la copie, mais je laisse le manuscrit tel qu’il est.



Il faudra donc nous reporter encore à la fin du manuscrit pour trouver sur la copie le texte définitif revu et corrigé par Victor Hugo ; cette copie ne commence qu’au chapitre ii ; pour le chapitre premier, seuls les noms de rues ont été changés. Quand la version primitive nous semblera intéressante, nous la citerons.

Le livre VI n’a pas de divisions sur le manuscrit.

Feuillet 549, versa. — II. L’Obédience de Martin Verga.

Le chapitre commençait par ces lignes :

Ce couvent, qui existe depuis de longues années déjà rue Neuve-Sainte-Gcneviève, est une communauté de bénédictines.

Après la règle des carmélites… la règle la plus dure est celle des bénédictines de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement.

Voilà donc la communauté que Victor Hugo avait d’abord voulu présenter au lecteur. Changeant le couvent, il avait nécessairement changé l’ordre et avait, comme pour le quartier, choisi celui qui lui offrait le plus de similitudes. Entre les deux alinéas cités plus haut est venue s’intercaler la généalogie des bernardines.

Le feuillet 550, entièrement biffé, contient le premier texte résumé.

Feuillet 554. — IV. Gaietés.

En marge, deux ajoutés importants, datant de Guernesey, le premier comprenant tout l’alinéa commençant par :

À de certaines heures l’enfance étincelait dans ce cloître ;

Le deuxième citant des mots d’enfants.

Au bas du feuillet, un fragment de papier donne la confession écrite d’une petite fille, le conte des petits coqs et le « poëme de Polichinelle ».

Feuillet 556. — V. Distractions.

Toute la Patenôtre blanche est copiée ; l’original n’est pas dans le manuscrit.

Feuillet 558. — On a relié avec le manuscrit un fragment du journal de la pensionnaire qui avait fourni à Victor Hugo les renseignements sur le couvent ; ce fragment a trait au réfectoire.

Feuillet 562. — VII. Quelques silhouettes de cette ombre.

Tous les noms des religieuses ont été changés et remplacés par ceux de la communauté des bernardines ; la prieure était madame de Bèze, la sous-prieure mère Saint-Basile, etc.

Ces modifications, à partir de ce feuillet jusqu’à la fin du livre, datent de 1861. La note de travail que nous avons déjà citée page 570 nous l’apprend :

Ce même jour 11 mars je donne à copier la suite du manuscrit à partir de la feuille J4 jusqu’à la feuille N4 octiès inclusivement. Douze feuilles.

Nous reparlerons de la feuille N4.

La feuille J4 porte actuellement le chiffre 562.

Feuillet 563. — VIII. Post corda lapides.

Nous revenons ici à la description topographique du couvent ; la première version s’accorde assez bien avec la dernière et, à part les noms change’s, le texte est à peu près identique. À la fin du chapitre même, le texte ancien s’adapte merveilleusement :

La rue du Pot-de-Fer s’est appelée la rue de Bon-quitte, la rue du Puits-qui-parle s’est appelée la rue des Rosiers, car Dieu ouvrait les fleurs avant que l’homme taillât les pierres. Il n’y a pas deux siècles que la rue des Irlandais s’appelait la rue du Cheval-Vert.

Feuillet 566. — XI. Fin du Petit Picpus.

Modification de date à la révision. Voici le texte primitif avec le texte définitif en variantes.

En 1845, il se fait faisait encore çà et là quelques sœurs converses Il y a vingt quarante ans, les religieuses étaient près de cent, à l’heure qu’il est il y a quinze ans, elles ne sont n’étaient plus que vingt-huit. Combien sont-elles aujourd’hui[6] ?

En 1847[7] la prieure est était jeune, signe que le cercle du choix se restreint. La prieure n’a même pas Elle n’avait pas quarante ans.

Le bas et le verso du feuillet sont raturés ; une note au verso donne cette indication ;

Ne pas tenir compte de la rature. Ceci est conservé.

Conservé, oui, mais déplacé ; on retrouve ces passages recopiés en différents endroits du livre suivant.

LIVRE VII. — PARENTHÈSE.

Le livre entier, moins les passages rayés à la fin du livre précédent, a été écrit en 1861.

Feuillet 569. — II. Le Couvent, fait historique.

Note biffée en tête de ce feuillet qui devait d’abord être en tête du livre :

Les pages qui peuvent être reprises pour Prière sont marquées d’une ✗.

Le premier paragraphe est rayé, le voici :

Nous avons quelque chose à dire.

Mais, avant tout, et pour écarter absolument toute équivoque, commençons par renouveler ici, en très peu de mots, une déclaration qu’à propos des établissements ascétiques l’auteur de ce livre a déjà faite ailleurs, plusieurs fois. Feuillet 573, verso. — Brouillon biffé d’un passage du livre VIII, relatif à Jean Valjean et à Fauchelevent. Nous reparlerons, au chapitre correspondant, de ce brouillon qui diffère sensiblement de la version adoptée.

Feuillet 581. — V. La Prière.

Après les trois premières lignes le texte est écrit sur un papier blanc coupé et collé sur le feuillet bleu.

Au verso, ancien titre du livre précédent : Le Couvent ; notes rayées. La seconde indique que le livre VII, Parenthèse, n’a été écrit qu’après la révision faite en 1860 :

Beaucoup de choses à faire. Entre autres la grande Parenthèse (la Prière). Revoir. Remanier ou retoucher çà et là.

Feuillet 583. — Un ajouté marginal commençant par : Quant au mode de prier, tous sont bons. Cet ajouté a été biffé et reporté à la fin du chapitre suivant.

Feuillet 584, verso. — Brouillon biffé qui résumait le chapitre iii en le fondant avec le chapitre ii.

Voici cette page :

Ces murs qui suintent, quels déclamateurs !

Toutefois, à propos de la maison dont nous venons de parler, évoquer ces mornes fantômes du passé, ce serait injuste. Évoquons-les en toute autre occasion. Ces fantômes, tout fantômes qu’ils sont, sont plus vivants peut-être qu’on ne croit, et il faut les attaquer, et il faut les prendre corps à corps ; car c’est une des fatalités de l’humanité d’être condamnée à l’éternel combat des fantômes. L’ombre est difficile à tuer. Faisons donc cette guerre et faisons-la sans trêve.

Mais distinguons. Ne crions point les paroles de destruction et de ruine. Il y a ce qu’il faut détruire, et il y a ce qu’il faut simplement éclairer et regarder.

L’examen bienveillant et grave, quelle force !

N’apportons point la flamme là où la lumière suffit. Un couvent en France au dix-neuvième siècle est un anachronisme. Pour dissoudre un anachronisme et le faire évanouir, il n’est besoin de rien de plus que de lui faire épeler le millésime.

Feuillet 585. — VII. Précautions à prendre dans le blâme.

Tout ce chapitre a été très remanié, chaque alinéa interverti est marqué d’un numéro.

LIVRE VIII.
LES CIMETIÈRES PRENNENT CE QU’ON LEUR DONNE.


Tout ce livre a été remanié et considérablement augmenté en 1860-1862. Seul le dernier chapitre a subsisté du texte de 1847.

Feuillet 595. — I. Où il est traité de la manière d’entrer au couvent.

En marge, un important développement sur le caractère de Fauchelevent à partir de ces mots : Nous venons de le qualifier pauvre paysan picard.

Feuillet 609. — III. Mère Innocente.

Ce feuillet a été ajouté après coup ; il contient le quiproquo entre la prieure et Fauchelevent sur l’exclamation de celui-ci : Plus souvent !

Au même chapitre, les deux feuillets 615-616 remplis par la longue dissertation de Mère Innocente ont été intercalés entre les feuillets 614 et 617.

Feuillet 621. — IV. Où Jean Valjean a tout à fait l’air d’avoir lu Austin Castillejo.

Dans ce chapitre, très développé à Guernesey, c’est Jean Valjean qui a l’idée de sortir du couvent dans la bière ; il existe une autre version dont nous ne possédons malheureusement que deux feuillets séparés sur trois ; ces trois feuillets se reliaient à un brouillon écrit au verso du feuillet 573, nous avons déjà parlé de ce brouillon ; voici le texte de cette version ; une ligne de points remplacera le feuillet manquant :

[Des enjambées de boiteux sont comme des œillades de borgne ; elles n’arrivent pas vite au but.] Pourtant il ne fallut pas plus de six ou sept minutes à Fauchelevent pour revenir auprès de Jean Valjean.

Il aborda M. Madeleine avec cette grimace sagace et satisfaite qui résulte de la bouche pincée, des lèvres gonflées intérieurement, des deux jeux rapetisses par un clignement qui fait rire la patte d’oie, et de l’index de la main droite exécutant un trémolo devant le nez.

Après cette grimace qui signifiait : réussite, il commença en ces termes :

— Après ça, il y a une chose, c’est que le fossoyeur est un ivrogne. Ça, c’est pour nous. On le ferait boire. Maintenant, avez-vous peur de quatre planches de sapin ?

Jean Valjean ouvrit les yeux et regarda Fauchelevent.

— Vous comprenez ? dit Fauchelevent.

— Non.

— C’est pourtant simple.

Il n’est eau si trouble qui ne se filtre et si confuse explication qui ne se précise. Tout se débrouilla, non sans peine. Quand Fauchelevent eut jeté le trop-plein de son idée et de sa satisfaction, il devint intelligible. Il consentit à commencer par le commencement, et Jean Valjean, à force d’attention et de patience, et en saisissant ses paroles brin à brin, comprit ceci : une religieuse, très vénérée, était morte. Elle avait demandé à être ensevelie dans le cercueil qui lui servait de lit et à être enterrée dans le caveau du couvent sous l’autel, chose expressément défendue par les règlements de police. Les mères vocales avaient décidé qu’en dépit « du gouvernement », le vœu de la morte serait exécuté. Fauchelevent ferait l’inhumation en secret dans le caveau de la chapelle, et, pour le récompenser, la communauté admettrait dans le couvent son frère en qualité de jardinier, et sa nièce en qualité de pensionnaire. Son frère, c’est-à-dire M. Madeleine ; sa nièce, c’est-à-dire Cosette. Le lendemain, M. Madeleine et Cosette entreraient dans le couvent. Mais avant d’y entrer, il fallait en sortir ? Comment ferait-on ? Ce problème-là aussi était résolu. Fauchelevent emporterait Cosette dans sa hotte et sous sa bâche chez sa fruitière qui la garderait le temps qu’il faudrait. Il ferait cela la nuit, et tirerait Cosette de sa hotte dans le coin le plus désert de la rue des… ........................[8]

Jean Valjean, si sérieuse que fût la conjoncture, ne put s’empêcher d’admirer ce plan, conçu par un naïf paysan et digne d’un vieux galérien. Quant à lui, comme tout misérable sujet aux évasions, il avait traversé de pires détroits. Se faire clouer et emporter dans une caisse comme un colis, vivre longtemps dans une boîte, trouver de l’air où il n’y en a pas, économiser sa respiration des heures entières, savoir étouffer sans mourir, c’était là un des sombres talents de Jean Valjean.

Fauchelevent, heureux comme un auteur, se frottait les mains.

— Soyez tranquille, monsieur Madeleine. C’est moi qui cloue la bière, je ménagerai des jours ; je ne serrerai pas les planches, et vous respirerez. Seulement ne remuez pas quand on vous portera. Quant à la petite, je la déposerai chez cette vieille bonne amie de fruitière que j’ai, et je lui dirai de me garder ma nièce jusqu’à demain. La vieille fruitière est pas mal sourde et vit toute seule. Il n’y aurait qu’un danger, le fossoyeur. Mais je fais joujou avec le vieux Mestienne. Je fais ce que je veux dans ce cimetière-là. Le fossoyeur met les morts dans la fosse et moi je mets le fossoyeur dans ma poche. Tout ira bien.

Feuillet 663, recto et verso. Contient la première version très résumée et très simplifiée de tout le livre VIII. Ces deux pages de texte suivaient, avant l’intercalation du livre VII, Parenthèse, la description du couvent. Nous les donnons intégralement afin que le lecteur puisse suivre l’évolution de la pensée de Victor Hugo, de 1847 à 1862 :

C’est dans cette maison que Jean Valjean était, comme avait dit Fauchelevent, « tombé du ciel ». Il avait franchi le mur du jardin qui fait l’angle de la rue des Postes[9]. Cet hymne des anges qu’il avait entendu au milieu de la nuit, c’étaient les religieuses chantant matines. Cette salle qu’il avait entrevue dans l’obscurité, c’était la chapelle ; ce fantôme qu’il avait vu étendu à terre, c’était la sœur faisant « la réparation » ; ce grelot dont le bruit l’avait si étrangement surpris, c’était le grelot du jardinier attaché au genou du père Fauchelevent.

Ce père Fauchelevent était un vieux qui toute sa vie avait été égoïste et qui, à la fin de ses jours, boiteux et infirme, n’ayant plus aucun intérêt au monde, trouvant une généreuse action à faire, se jeta dessus comme un homme qui, au moment de mourir, rencontrerait sous sa main un verre d’un bon vin dont il n’aurait jamais goûté et le boirait avidement. On peut ajouter que l’air qu’il respirait depuis plusieurs années déjà dans ce couvent avait détruit la personnalité en lui et avait fini par lui rendre nécessaire une bonne action quelconque. Le père Fauchelevent n’adressa pas une question à Jean Valjean. La reconnaissance le fit inventif. Il fut admirable.

Or, pour un malheureux dans la position de Jean Valjean, ce couvent était à la fois le lieu le plus dangereux et le plus sûr. Le plus dangereux, car aucun homme ne pouvait y pénétrer, et à plus forte raison y demeurer. Le plus sûr, car si l’on parvenait à y demeurer, qui viendrait vous chercher là ? Mais comment s’y faire admettre ? Problème sérieux. Le père Fauchelevent l’aborda de front. En trois jours, ce pauvre paysan picard, sans autre échelle que son dévouement, sa bonne volonté, et un peu de cette vieille finesse campagnarde mise cette fois au service d’une action honnête, tourna, gravit et surmonta les impossibilités du cloître et les rudes escarpements de la règle de saint-Benoît. Il dit à Jean Valjean, qu’il ne connaissait toujours que sous le nom de M. Madeleine : laissez-moi faire. Il commença par lui recommander de ne point sortir pendant le jour de la baraque qu’il habitait, laquelle avait du moins cet avantage que, comme elle était au fond du jardin, dans un pli du mur derrière la ruine, et que les religieuses n’en approchaient jamais, Jean Valjean, que personne n’avait vu entrer dans le couvent, aurait pu y rester caché six mois sans qu’on s’en doutât. Puis le vieux jardinier demanda à parler à madame la prieure. Fauchelevent avait réussi dans la communauté. Il était régulier et silencieux et ne sortait que fort rarement, et seulement pour les nécessités démontrées du verger ou du potager. Tout cela lui était compté, et les mères vocales avaient confiance en lui. Il parla à madame la prieure de ses infirmités, de son grand âge, et qu’il avait un frère point jeune qui, si on le voulait bien, pourrait venir loger avec lui et l’aider, et que ce frère avait une petite fille qui s’élèverait en Dieu dans la maison, et, qui sait ? ferait une religieuse un jour ; qu’autrement, si l’on n’admettait point son frère et sa nièce, se sentant trop cassé et trop faible pour la besogne, lui Fauchelevent, il serait obligé de s’en aller. On tenait à lui. La prieure et les mères s’assemblèrent en conseil. Bref, un soir, Jean Valjean, grâce à une petite porte qu’on voit de la rue, qui est au fond de la cour à droite et qui communique au jardin, sortit avec Cosette pendant que Fauchelevent occupait l’attention du portier, puis rentra presque tout de suite et Rit introduit officiellement dans le parloir par le portier qui, comme dit le vieux paysan jardinier, « n’y vit que du bleu ». La prieure, qui était cette excellente madame de Bèze, mère Sainte-Marie, questionna Jean Valjean et Cosette. Une heure après, Jean Valjean était régulièrement installé, comme aide-jardinier, dans la baraque de Fauchelevent et avait au genou la genouillère de cuir et le grelot.

Ici le texte rejoint le chapitre x : Clôture, écrit en 1847 et maintenu intégralement.



TROISIÈME PARTIE. — MARIUS.

Cette troisième partie a surtout été écrite en 1861, puisque, sur 221 feuillets, 41 seulement datent de 1847 ; il est vrai qu’ils comptent double, étant remplis des deux côtés ; ils sont chiffrés alphabétiquement depuis N4 jusqu’à M5 bis.

LIVRE PREMIER. — PARIS ÉTUDIÉ DANS SON ATOME.

(Autre titre, lisible sous la surcharge : Gavroche.)

Ce livre, dans le manuscrit de 1847, ne devait former qu’un chapitre se reliant au livre précédent Le couvent[10] ; ce chapitre présentait brièvement Gavroche au lecteur et ne comportait que deux pages, numérotées actuellement 669 et 692.

Victor Hugo, en 1861, a chiffré N4 la page 669 écrite en 1847 et commençant le portrait du gamin de Paris, puis il a intercalé entre le 669 et le 692 huit doubles pages chiffrées N4 bis, N4 ter, etc., jusqu’à N4 octiès. Rappelons à ce propos la note de travail citée page 576. Elle nous apprenait que, le 11 mars 1861, « le manuscrit, à partir de la feuille J4 jusqu’à la feuille N4 octiès inclusivement », était prêt pour la copie. Or la feuille J4 fait partie du livre VI : Le couvent ; la seconde feuille N4 octiès contient la fin du portrait de Gavroche jusqu’à : Disons ce que c’était que monsieur Marius. Toutes deux, avant les remaniements, appartenaient au livre VI de la deuxième partie.

Feuillet 669. — I. Parvulus.

Les cinq premières lignes sont biffées ; nombreux ajoutés ; l’un d’eux, fragment de papier collé au bas de la page, constitue le feuillet 670. — Le verso du feuillet 669 est complètement biffé ; le texte en a été utilisé dans les remaniements.

Feuillet 673. — III. Il est agréable.

Le premier des feuillets intercalés. Il se relie au texte de 1847 à ces mots :

…et planant. Il suffit qu’il soit là.

Tous les feuillets écrits en 1861 ont été eux-mêmes très remaniés ; quelques-uns sont couverts de ratures, d’ajoutés et de béquets collés dans tous les sens.

Feuillet 676. — VII. Le gamin aurait sa place dans les classifications de l’Inde.

Brouillon à peine lisible que Victor Hugo ne s’est pas donné la peine de recopier. Il prend à ces mots : Être esprit fort est important.

Feuillet 692. — XIII. Le petit Gavroche.

Puisque c’est en tête de ce chapitre que le nom de Gavroche se lit pour la première fois, disons que ce nom n’était pas le premier qui s’était présenté sous la plume de l’auteur. Gavroche devait d’abord s’appeler Chavroche.

Une note de travail donne à Gavroche cette variante de nom : Grimebodin.

En marge de ce feuillet dont nous avons déjà parlé plus haut, cette note intéressante :

(Interrompu le 25 septembre (1847). — Mort de Soulié. — Voyage à Villequier. — Maladie de ma femme. — Repris le 20 octobre. )

Madame Victor Hugo avait été atteinte de la fièvre typhoïde.

Sous les ratures au bas de ce feuillet, on lit le premier nom de Marius : Thomas Telmau. Au verso, brouillon biffé du début du livre suivant.

LIVRE II. — LE GRAND BOURGEOIS.

{{centré|(Autre titre : M. Gillenormand.)

Le livre II semble appartenir à plusieurs époques ; on y voit trois écritures différentes ; la plus ancienne n’est pourtant pas l’écriture menue de 1847, mais un changement de plume a pu suffire à la grossit ; elle ne remplit que deux feuillets recto et verso (696 et 700) et pourtant résument tout le livre ; le feuillet 702, dont nous avons reproduit un fragment en fac-similé, ressemble à l’écriture que nous avons attribuée, dans la première partie, à 1851 ; le reste du livre est de 1860-1862.

Une note de travail porte à la date du Ier octobre 1860 : Compléter Gillenormand.

Une autre remarque nous ferait supposer que les livres II et III n’en faisaient qu’un.

On se rappelle que le livre I : Paris Étudie dans son atome, finissait à la lettre N4 octiès ; les deux premiers feuillets du livre II ont été chiffrés à Guernesey O4, mais le livre III (Le grand-père et le petit-fils), écrit en 1847, commence également à la lettre O4 à laquelle on a ajouté à la révision, pour ne pas faire double emploi, le mot ter.

Tout le livre II a été augmenté et modifié en 1861.

Feuillet 695. — I. Quatrevingt-dix ans et trente-deux dents.

Notes au crayon en tête du chapitre :

La rue des 12 portes n’est pas indiquée dans le portrait. Chercher où elle est indiquée. Il serait bon de la placer ici tout de suite. M. Gillenormand une fois casé dans le Marais, ne doit plus bouger[11].

En marge de cette note biffée, deux mots :

C’est fait.

Plus bas :

Ne pas oublier que Basque et Nicolette doivent connaître Marius.

Feuillet 696, verso, texte très développé au feuillet suivant et remanié encore sur la copie de ce feuillet reliée après l’original.

Feuillet 699. — Petit fragment relié avec le manuscrit et répétant la fin du premier chapitre.

Feuillet 700, verso. — VI. Où l’on entrevoit la Magnon et ses deux petits.

Sous les ratures, une phrase, modifiée depuis et qui attribue à un frère de Gillenormand le rôle joué par son gendre, Pontmercy :

Son frère avait servi dans les armées de l’empereur et y avait reçu la croix. C’est la honte de ma famille, disait le vieux bourgeois.

Tout ce passage est biffé et remanié en marge, puis rayé de nouveau. Citons la seconde version :

Il avait eu deux femmes, de la première une fille et un fils qui était mort comme l’oncle, prêtre.

Nouvelle rature, et au-dessous, troisième version d’après laquelle Marius serait l’arrière-petit-fils de Gillenormand :

Un fils qu’il avait eu était mort également et avait laissé une fille, laquelle avait épousé par amour ou hasard ou autrement un jeune homme qui avait servi dans les armées de la république et de l’empire.

Victor Hugo a rayé le début de la phrase et en a développé la fin deux chapitres plus loin.

M. Gillenormand devait d’abord s’appeler M. Esprit Charpentier.

Le dernier chapitre a été écrit entièrement en 1861.

LIVRE III. — LE GRAND-PÈRE ET LE PETIT-FILS.

(Autre titre : Une révolution faite dans une âme par un marguillier.)

À part le chapitre VII et les ajoutés qui sont de 1861, le livre est de 1847. Dans la partie primitive du manuscrit, les titres sont ajoutés entre les lignes.

Feuillet 706. — Table du livre. Nous y relevons deux variantes de titre pour les chapitres i et ii.

Madame de T., laquelle signifie peut-être Madame de P. ou Madame de C.

Un de ceux qui avaient alors dans l’opinion la place qu’ont aujourd’hui les démagogues.

Au feuillet suivant, la description du salon de M"" de T. a été très développée à partir des mots :

On y accueillait avec des transports de joie…

Feuillet 709, verso. — II. Un des spectres rouges de ce temps-là.

Beaucoup de remaniements et d’ajoutés dans ce chapitre.

Tout le passage concernant la conduite et le sauvetage de Pontmercy à Waterloo a été modifié en marge après l’introduction du livre Waterloo et l’incident Thénardier sur le champ de bataille.

Ce chapitre donne les raisons qui ont déterminé Pontmercy à se séparer de son fils. Citons, à ce propos, une note de travail d’octobre 1860 :

Peindre l’arrachement de Marius à son père en évitant la ressemblance avec la douleur de Fantine perdant Cosette et de Jean Valjcan perdant Cosette.

Feuillet 717. — Page de copie, mise au net des passages les plus embrouillés du manuscrit.

Feuillet 721. — IV. Fin du brigand.

Les quelques lignes du testament relatif à Thénardier ont été ajoutées en marge.

Au verso, un passage rayé ; il s’accorde avec la suite de la version de 1847 ; nous le citons :

…Il était revenu à Paris et s’était remis à son droit.

Un jour il vit dans la maison une servante qui cherchait M. Gillenormand.

— Que lui voulez-vous ? demanda Thomas[12].

— Monsieur m’a donné un de ses vieux habits, répondit la servante. Il ne s’est pas souvenu qu’il y avait des papiers dans les poches, je le cherche pour les lui rendre.

— Donnez-les-moi, dit Thomas, je les lui remettrai.

La servante lui donna les papiers ; Thomas les jeta négligemment dans un tiroir. Au moment où il allait refermer ce tiroir, son regard tomba sur ces paperasses, et il reconnut l’écriture de son père.

En rapprochant ce passage d’une note de travail prise au coin d’une convocation de la Chambre des pairs (1847), on peut présumer que ce n’était pas seulement sa rencontre avec Mabeuf qui ouvrait les yeux à Marius et déterminait la brouille entre le petit-fils et le grand-père, mais aussi la lecture des lettres du colonel Pontmercy :

C’étaient les lettres de son père, les mêmes qu’il avait vu tant de fois M. Gillenormand mettre dans sa poche sans les lire.

La curiosité le prit, un autre instinct peut-être le poussa. — Voyons ce que c’est, dit-il, et il en déplia une qu’il lut.

Dans ce chapitre, le nom de Mabeuf est écrit au-dessus de : Babeuf.

Au feuillet suivant, deux lignes biffées remplaçaient tout le récit du voyage de Marius à Vernon. Quelques mots restent illisibles sous les ratures.

Marius…, vit le curé, et passa quatre heures a genoux sur la fosse de son père.

Feuillet 722, verso. — VI. Ce que c’est que d’avoir rencontré un marguillier.

À travers les transformations des idées politiques de Marius, on se rend compte par les ratures de la divergence d’opinions entre le Victor Hugo républicain et proscrit et le poète qui avait publié le Retour de l’Empereur sept ans avant d’avoir écrit ce chapitre. Ainsi cette histoire « où Marius venait de mettre les yeux » ne « l’effarait » pas, mais l’éblouissait.

Quelques lignes plus bas, Marius « voit la révolution et l’empire se résumer dans deux faits énormes, la république dans la souveraineté du droit civique restituée aux masses, l’empire dans la souveraineté de l’idée française imposée à l’Europe ».

En 1847 il voyait la république se résumer dans la démolition des fictions féodales, despotiques et cléricales, et l’empire dans la reconstruction de l’unité nationale.

Feuillets 725 à 734. — VII. Quelque cotillon.

Ce chapitre et le commencement remanié du chapitre suivant viennent s’intercaler entre les feuillets 724 et 735. Nous avons dit plus haut que la surveillance de Théodule et le voyage de Marius étaient résumés dans les deux lignes biffées que nous avons citées. Victor Hugo, en ajoutant à la révision le chapitre vu, a biffé la fin du verso du feuillet 724 qui s’enchaînait au feuillet 735 à ces mots dits par Gillenormand après la découverte du papier conservé par Marius : De la même au même !

Feuillet 735, verso. — VIII. Marbre contre granit.

Le feuillet 735, écrit en 1847, finit à ces mots : Le vieillard, d’écarlate qu’il était, devint subitement plus blanc que ses cheveux. Vers…

Le feuillet suivant finit la phrase, mais nous sommes en présence de la grosse écriture de l’exil. Nous ne retrouvons la suite du manuscrit primitif que trente-neuf pages plus loin, au feuillet 797. — Le livre IV, les Amis de l’A B C, est venu en 1861 s’intercaler entre ces deux feuillets, et a modifié la première version dont nous reproduisons les passages marquant l’enchaînement :

Vous enverrez tous les six mois soixante pistoles à ce buveur de sang, et vous ne m’en parlerez jamais.

Ayant un immense reste de fureur à dépenser et ne sachant qu’en faire, il continua de dire vous à sa fille pendant plus de trois mois.

Thomas renvoya les « soixante pistoles » à sa tante avec une lettre respectueuse où il déclarait avoir des moyens d’existence et pouvoir se suffire. La tante n’informa point de ce refus le grand-père de peur d’achever de l’exaspérer. D’ailleurs n’avait-il pas dit : Qu’on ne me parle jamais de ce buveur de sang.

Thomas était sorti de chez son grand-père avec quinze francs, sa montre et quelques hardes. Il trouva asile dans un hôtel garni du quartier de la Sorbonne où logeait un nommé Courfeyrac qu’il connaissait, le seul étudiant à peu près auquel il eût parlé, parce qu’il était bonapartiste comme lui.

Au bout de quelques jours, l’hôte vint et lui dit :

— Monsieur Courfeyrac a répondu pour vous.

— Oui, répondit Thomas.

— Mais il me faudrait de l’argent.

— Priez Courfeyrac de venir me parler, dit Thomas.

Suit l’interrogatoire tel qu’il est publié à la fin du livre IV.

LIVRE IV. — LES AMIS DE L’A B C.

Tout le manuscrit de ce livre est de 1861, moins le dernier feuillet (797) que nous avons décrit plus haut.

Au bas du titre cette mention :

Le dernier verso de ce dossier contient les premières lignes du livre V Nous reparlerons en temps utile de cette note. En voici une autre, assez énigmatique, au verso du titre :

T. exagérait E., et pour commencer, il était roux. Il se méprenait sur la rare élégance personnelle d’E., et, croyant que tout le secret était de se bien mettre, il avait un tailleur excellent. Il ne s’apercevait point qu’Enjolras, très négligé dans sa toilette, ayant pour cravate un foulard, noué…, était singulièrement beau. T. était un mirliflore, E. était un éphèbe.

T. signifierait-il Thomas, le premier nom de Marius ? quel singulier caractère, et combien il diffère du portrait définitif !

Feuillet 744. — I. Un groupe qui a failli devenir historique.

À la nomenclature des Amis de l’A B C, Feuilly n’est pas cité dans le manuscrit.

Feuillet 755. — Au haut de cette page, deux notes rayées :

Page à intercaler.

Revoir la page où Thomas se réfugie chez Courfeyrac.

Ce feuillet contenant le portrait de Bahorel (sur le manuscrit Bahorel) doit être antérieur à l’intercalation du livre Les amis de l’A B C. Il paraît, d’après la deuxième note citée plus haut, avoir été écrit pour donner un portrait de l’ami chez lequel Thomas se réfugiait. En effet, le nom de Bahorel est écrit partout dans cette page en surcharge à celui de Courfeyrac. Le bas du feuillet est biffé ; il contient les portraits très résumés des jeunes gens avec quelques modifications :

Autour de Courfeyrac, qui avait toutes les qualités d’un centre, la rondeur et le rayonnement, se groupaient plusieurs jeunes gens qui, comme on le verra plus tard, avaient en outre un autre lien ; Combeferre, qui faisait des vers, qui était tendre, élégiaque et en même temps résolu, aujourd’hui rêveur, demain rageur ; Joly, dit Jolllly, Grantaire qui signait de ce rébus R, Enjolras, froid, fanatique et triste avec un teint de femme, un sourire de vierge et les plus doux yeux bleus qu’il y éût au monde ; enfin Lègle, ou Laigle, qui était de Meaux et qu’on appelait Bossuet. Excepté Bossuet, tous étaient du midi.

Une note de travail, sorte de plan du livre IV, résume le chapitre ii et le fond avec le reste du livre. Dans ce brouillon, la présentation de Marius suivait immédiatement sa rencontre avec Courfeyrac, que le manuscrit définitif remplace par Bossuet. Nous ne reproduirons de cette note que les passages non biffés, qui ont été très modifiés dans le texte adopté :

Courfeyrac sur la porte. Voit un cabriolet passer sur la place au pas et comme indécis. Tiens ! pourquoi ce cabriolet va-t-il au pas. ? Il y regarde et croit y reconnaître un visage.

— Monsieur ?

— Plaît-il ?

— N’est-ce pas vous qu’on appelle Marius Pontmcrcy ?

— Oui.

— Eh bien, je suis du même cours que vous. Il y a trois jours on a fait l’appel.

et on vous a marque absent. Vous savez qu’ils sont rigides maintenant, et qu’après 3 absences on raye l’inscription. Quant à moi cela m’est égal, je n’y vais jamais. On me raye mon inscription, mais je suis toujours étudiant. J’ai été renseigné sur votre appel par un ami qui est là dans le café.

— Merci, monsieur.

— Je m’appelle Courfeyrac. Où logez-vous ?

— Dans ce cabriolet.

— Bah !

— Je suis dans la rue pour l’instant. C’est une histoire comme cela. Je ne sais où aller.

— Venez chez moi, dit Courfeyrac.

Marius descendit et entra dans le café.

— Je vais vous présenter aux amis, dit Courfeyrac.

— Quels sont les amis ?

— Regardez et vous verrez, écoutez et vous entendrez.

Marius entra dans la salle réservée. Tous y parlaient et semblaient discuter avec chaleur. Mais avant que Courfeyrac eût pu prononcer un mot et présenter Marius, E.[13], voyant un étranger, avait froncé le sourcil et fait un signe. Tous se retournèrent vers le nouveau venu. Marius écouta selon l’indication de Courfeyrac, et voici ce qu’il entendit :

— (Ici la partie de dominos.)

Marius n’avait pas consenti à encombrer la chambre de Courfeyrac, mais s’était logé au même hôtel que lui, le trouvant cordial. Le lendemain conversation sur les ressources. — Le surlendemain sur la politique.

En regard de ce plan, Victor Hugo a écrit :

Tout ceci est à rédiger.

Feuillet 773. — III. Les étonnements de Marius.

Petit fragment de papier contenant le brouillon, écrit au crayon, du texte relatif à Jean-Jacques Rousseau, plus la seconde réplique restée inédite de Courfeyrac :

— Enjolras, répondit Courfeyrac, Rousseau eût pu adopter le peuple sans renier ses enfants ; mon admiration pour lui ne peut aller que jusqu’à l’amnistie.

Feuillet 788. — V. Élargissement de l’horizon.

Ce que dit Courfeyrac à propos du nombre 18 est emprunté à une feuille volante du dossier Histoire dans les fragments inédits de Tas de pierres.

LIVRE V. — EXCELLENCE DU MALHEUR.

(Autre titre : La belle et bonne misère.)

Nous avons cité en commençant la description du livre IV une note indiquant que le dernier verso du dossier du livre IV contenait les premières lignes du livre V.

Ce dernier verso est celui du feuillet 797 écrit en 1847. Il enchaînait sans interruption le livre IV au livre V,

Une note au crayon en marge :

Indiquer qu’il apprend l’allemand, l’anglais, qu’il traduit, qu’il gagne un peu d’argent. Très peu.

Autre note accolée à celle-ci et également biffée :

Ceci est mis plus loin.

Le livre V, à part le dernier chapitre et les remaniements, est de 1847.

Feuillet 799, verso. — II. Marius pauvre.

Un ajouté de quelques lignes biffé en marge :

Le restaurant Rousseau s’appelle en l’année 1847 où nous écrivons ce livre

le restaurant                 [14] Les prix sont restés les mêmes. Seulement le pain se paie quatre sous. On y est très bien.

Feuillet 800. — III. Marius grandi.

Au début de ce chapitre, un fragment de papier numéroté 802 est collé sur l’ancien texte ; les pains à cacheter qui masquaient la version primitive ayant sauté, nous avons pu constater que le caractère de M. Gillenormand avait été à la révision complètement changé ; très heureusement d’ailleurs, car nous y avons gagné les belles pages qui nous font assister plus tard au désespoir du vieux grand-père. Disons comment Victor Hugo comprenait M. Gillenormand en 1847 :

M. Gillenormand se passait parfaitement de son petit-fils. Il n’avait jamais eu pour Thomas que cette affection à la fois sévère et légère des Gérontes de comédie. Depuis qu’il le savait terroriste, jacobin, septembriseur et buonapartiste, il ne le haïssait pas ; mais il s’accommodait fort et se trouvait bien de n’y jamais songer. Cela est bon pour ma santé d’oublier ce monsieur, disait-il.

Feuillet 804. — Après le refus de Marius d’entrer chez un libraire, une note indique l’intercalation de trois pages « U4 bis ». Cette intercalation en comporte une autre de deux pages. Le tout contient un développement important du caractère de M. Mabeuf, et forme les chapitres IV et V. Au chapitre V, verso du feuillet 806, la troisième ligne biffée était la seule qui mentionnât la mère Plutarque :

Il vivait seul avec une vieille gouvernante surnommée par lui la mère Plutarque.

Plus tard, Victor Hugo a écrit en marge le portrait complet de la mère Plutarque.

LIVRE VI. — LA CONJONCTION DE DEUX ÉTOILES.


Livre écrit en 1847. Quelques ajoutés. Au titre-table, variante du chapitre VI : Huile sur le feu.

Au bas, une note :

Le dernier verso[15] porte la première page du livre VIII. Un livre est intercalé entre le recto et le verso de ce dernier feuillet.

Feuillet 826. — VIII. Les invalides eux-mêmes peuvent Être heureux.

Ce chapitre, souvenir de jeunesse publié dans les Lettres a la fiancée, a été ajouté à Guernesey.

LIVRE VII. — PATRON-MINETTE.


Livre intercalé en 1862 et dont il a été question au bas du titre du livre VI. À part le numérotage de la Bibliothèque nationale, chaque double feuillet est numéroté au crayon de 1 à 9, soit 18 pages ; il ne comprenait que deux divisions ; à la révision, Victor Hugo a fait quatre chapitres de ces deux divisions et a réservé le reste du livre, qui n’est pas relié avec le manuscrit ; nous donnons au Reliquat cette fin contenant cinq chapitres et chiffrée de 10 à 42, soit 64 pages.

LIVRE VIII. — LE MAUVAIS PAUVRE.


Tout le livre, moins le dernier chapitre, est de 1847.

Une seule variante dans la table pour le chapitre xix :

Quelque chose s’ébauche dans l’obscurité du fond.

Notes au verso du titre :

Aujourd’hui 10 juin 1861 : je donne à copier sur le cahier réservé du 1er octobre 1860, vingt-un feuillets depuis T4 inclusivement jusqu’à O5 inclusivement. Il faudra maintenir ces 21 feuillets sous cette chemise et ne pas oublier, au moment de la revision, qu’ils font partie du cahier réservé.

Mont-St-Jean.

Aujourd’hui 13 juillet tout ce que j’avais donné à copier m’est remis, attendu que nous quittons Mont-St-Jean demain. En copie est faite jusqu’à : — S’il faut fendre du bois, je suis là, moi. ( 2e recto du feuillet J5.)

Mt-St-Jean.

Aujourd’hui 8 novembre 1861 je donne à Mme D. à copier 28 feuillets de ce dossier.

La première de ces notes nous prouve qu’en juin 1861 le texte de 1847 était revu et prêt pour la copie depuis T4 jusqu’à O5 c’est-à-dire depuis le commencement du livre V jusqu’au livre II de la quatrième partie.

Feuillet 851. — I : Marius, cherchant une fille en chapeau…

Ce feuillet commence par ces mots :

Elle est pour rien, la peine du monde !

On se souvient que Victor Hugo a pris soin d’indiquer lui-même que le début du livre VIII était au verso terminant le livre VI ; il faut donc, pour trouver ce début, retourner au feuillet 829.

Feuillet 864. — XIV. Où un agent de police donne deux coups de poing a un avocat.

En marge du feuillet, cette note :

1847. Interrompu le 15 novembre. Pouce droit foulé en sortant de chez le chancelier. Repris le 2 décembre.

Tout le dialogue, entre Javert et Marius, relatif à Patron-Minette a été ajouté en

1861, après l’intercalation du livre : Patron-Minette.

Feuillet 873, verso. — XX. Le Guet-Apens.

Un ajouté en marge et quelques surcharges constituent le passage relatif à l’enseigne de la gargote Thénardier.

Une note de travail de juillet 1861 indique en effet cette correction :

Pour ce qui est relatif à Thénardier, revoir tout ce qui le concerne. Substituer la vente de son enseigne à la vente du Songe dans le bouge Jondrette.

Cette substitution sert à paralyser encore un peu plus l’action de Marius croyant reconnaître son père dans l’homme blessé du « tableau de maître ».

Une autre note de 1860 relative aux bandits :

Il faudra relire avec soin la scène du bouge et en ôter Boulatruelle. Le remplacer par un vieux ivrogne voleur quelconque.

S’il ne l’est pas, expliquer comment il se fait qu’il est libre à la fin dans le bois de Montfermeil.

On a vu que Boulatruelle avait été maintenu à la scène du bouge.

Feuillet 881, verso. — XXII : Le petit qui criait au tome III.

Chaque partie des Misérables formant dans l’édition originale deux volumes, le tome III se trouve être le tome II de cette édition.

La première page de ce chapitre est de 1847, les deux dernières (882-883) ont été recopiées en 1860-1862 ; on en trouve l’original au feuillet 54 du second volume du manuscrit. À citer cette variante dans la chanson de Gavroche terminant la troisième partie :

Napoléon Landais,
Gentilhomme irlandais.
S’en allait à la chasse,
Monté sur des échasses.
Récapitulation des chapitres écrits en 1847 et en 1860-1862 :
deuxième partie
1847. 1860-1862.

Livre II : chapitres i, iii.
Livre III : chapitres i, iii, iv, v, vi,
vii, viii, ix, x, xi.
Livre IV : complet.
Livre V : complet, mais modifié en 1861.
Livre VI : complet

Livre VIII : première version.
Livre Ier : complet.
Livre II : chapitre ii.
Livre III : chapitre ii.

Livre V : modifié.

Livre VII : complet.
Livre VIII : complet.
troisième partie

Livre Ier : chapitres i, xiii.

Livre II : chapitres i (en partie), ii,
iii, iv, vi, vii (ces deux derniers
chapitres attribués à 1851)
Livre III : chapitres i, ii,iii, iv, v,
vi, viii.

Livre V : chapitres i, ii,iii, iv, v
Livre VI : complet

Livre VIII : complet, moins le dernier chapitre.
Livre Ier : chapitres ii, iii, iv, v, vi,
vii, viii, ix, x, xi, xii.
Livre II : chapitres i (en partie), v, viii.

Livre III : chapitre vii.

Livre IV : complet.
Livre V : chapitre vi.

Livre VII : complet.
Livre VIII : chapitre xxii.
  1. w signifie Waterloo.
  2. Cette variante est sur les épreuves corrigées par Victor Hugo.
  3. Victor Hugo a repris ce passage sous la forme impersonnelle. (Voir page 50.)
  4. Chapitre I.
  5. Chapitre II.
  6. Ces quatre derniers mots sont ajoutés.
  7. Ajouté.
  8. Le feuillet manquant devait relater l’idée de Fauchelevent : faire sortir du couvent M. Madeleine dans le cercueil.
  9. Cette version étant de 1847, le couvent reste situé rue Neuve-Sainte-Geneviève, sur la rive gauche.
  10. Le livre VII (Parenthèse) et le livre VIII (Les cimetières…) ont été intercalés presque entièrement à Guernesey.
  11. Le logis de M. Gillenormand a été définitivement situé rue des Filles-du-Calvaire.
  12. Dans le manuscrit de 1847 le nom de Marius est toujours écrit en surcharge à Thomas.
  13. Enjolras.
  14. Le nom est resté en blanc.
  15. Dernier verso du dossier formant le livre VI.