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Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes/Pietro PERUGINO

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Pietro PERUGINO
Peintre, né en 1446, mort en 1523

Dans la ville de Pérouse, naquit un pauvre homme de Castello della Pieve, nommé Cristofano[1], un fils qui, au baptême, reçut le nom de Pietro. Elevé entre la misère et la souffrance, il fut donné par son père comme apprenti à un peintre de Pérouse, qui n’était pas très habile, mais qui avait en grande vénération l’art et les hommes qui y excellaient. Il ne cessait de répéter à Pietro de quel profit et de quel honneur est la peinture pour celui qui l’exerce avec distinction, et, en lui faisant le récit des récompenses gagnées par les anciens et les modernes, il l’engageait à étudier cet art. Il enflamma ainsi son esprit de manière que Pietro eut l’idée de devenir, si la fortune voulait l’aider, un de ces hommes éminents. S’il rencontrait quelqu’un qu’il connaissait comme ayant couru le monde, il lui demandait dans quel pays se formaient le mieux les artistes ; et son maître qu’il interrogeait ainsi, lui fit toujours la même réponse, que c’était à Florence plus qu’autre part que les hommes devenaient parfaits dans tous les arts et particulièrement dans la peinture. Pietro se rendit donc à Florence et étudia sous la discipline d’Andrea Verrocchio. Ses premières figures furent hors la Porta al Prato, au couvent des religieuses de San Martino, actuellement détruit par la guerre. Aux Camaldules, il fit sur un mur un saint Jérôme qui fut très estimé des Florentins[2]. Il acquit ainsi en peu d’années un tel crédit que ses ouvrages se répandirent non seulement à Florence et en Italie, mais encore en France, en Espagne et dans les autres pays étrangers. Aussi les marchands commencèrent-ils à en tenir compte et à en envoyer hors du pays, pour leur plus grand profit. Pour les religieuses de Santa Chiara, il peignit, sur un tableau, un Christ mort dont le coloris était si agréable et si nouveau qu’il donna à croire aux artistes que Pietro ne tarderait pas a devenir excellent. On voit, dans ce tableau, quelques têtes de vieillards très belles et les Maries qui s’arrêtent de pleurer et contemplent avec un amour indicible le corps du Sauveur ; en outre, il fit un paysage qui fut trouvé très beau, parce que l’on n’avait pas encore vu la vraie manière de le traiter, comme on l’a vue depuis[3]. On raconte que Francesco del Pugliese voulut donner aux dites religieuses trois fois autant d’argent qu’elles en avaient payé à Pietro, et faire faire pour elles un tableau semblable, sortant de la propre main de son auteur ; et qu’elles ne voulurent pas y consentir, parce que Pietro leur dit qu’il ne croyait pas pouvoir le recommencer. Il y avait encore, hors la Porta a Pinti, dans le couvent des Frères jésuites, plusieurs œuvres de la main de Pietro, mais l’église et le couvent ont été ruinés pendant le siège de Florence[4]. Des œuvres qu’il y exécuta, ne se sont conservés que les tableaux qui furent portés à la Porta a San Pier Gattolini, où l’on donna asile à cet ordre dans l’église et le couvent de San Giovannino. Il y avait donc deux tableaux de Pietro sur la cloison transverse de l’église des Jésuites[5]. L’un d’eux représente le Christ au jardin des Oliviers et les Apôtres dormant. Il y montra combien le sommeil l’emporte sur les soucis et les chagrins, ayant figuré les Apôtres dormant dans des attitudes très reposées. Sur l’autre tableau, il représenta une Pietà, c’est à dire un Christ couché sur les genoux de sa mère, entouré de quatre figures qui ne sont pas moins bonnes que celles de ses autres œuvres ; entre autres choses, il fit le corps du Christ raidi, comme si le froid de la mort et le long espace de temps où il resta sur la croix l’avaient rendu tel, en sorte que Jean et la Madeleine, tous affligés et en pleurs, sont obligés de le soutenir. Il peignit, sur un autre tableau, un Christ en croix, avec la Madeleine et, à ses pieds, saint Jérôme, saint Jean-Baptiste et le bienheureux Giovanni Colombini, fondateur de cet ordre[6]. Ces trois tableaux ont beaucoup souffert et sont entièrement gercés dans les noirs et dans les ombres ; cela vient de ce que la première couche de couleur que l’on pose sur l’enduit [parce que l’on donne trois couches de couleurs l’une par-dessus l’autre], n’étant pas très sèche, les autres couches se retirent plus tard en séchant, ce qui amène nécessairement ces crevasses. Pietro ne pouvait connaître ce danger, car, de son temps seulement, on commença à bien peindre à l’huile.

Les œuvres de Pietro étant donc très estimées par les Florentins, un prieur de ce couvent des Jésuites, qui appréciait les œuvres d’art, lui fit peindre, sur un mur du premier cloître, une Nativité avec les Mages, traitée dans une manière un peu menue, mais très soignée ; et, dans le second cloître, au-dessus de la porte du réfectoire, le pape Boniface[7] confirmant l’ordre du bienheureux Giovanni Colombini. Au-dessous de cette fresque, on voyait la Nativité du Christ avec des anges et des bergers d’un coloris très frais. Sur la porte de l’Oratoire, il fit encore, dans un arc, les trois demi-figures de la Vierge, de saint Jérôme et du bienheureux Giovanni, d’une si belle manière que cette fresque fut estimée une des meilleures qu’il ait jamais produites. D’après ce que j’ai entendu dire autrefois, ledit prieur excellait à faire le bleu d’outremer, et comme il en possédait une certaine quantité, il voulut que Pietro en mît beaucoup dans toutes les œuvres susdites ; mais le pauvre homme était si méfiant que n’ayant pas confiance dans Pietro, il voulait toujours être présent quand celui-ci employait le bleu dans son travail. Pietro, qui était un homme de bien, au cœur droit et qui ne désirait autre chose que la récompense de ses peines, avait sur le cœur de voir la méfiance du prieur, et il imagina de l’en faire rougir. Ayant pris un petit bassin plein d’eau, quand il avait fait les dessous de ses draperies ou d’autre chose qu’il voulait peindre en bleu ou en blanc, il demandait successivement de l’outremer au prieur qui mettait avec peine la main au sac et le lui faisait mettre dans la fiole pleine d’eau à détrempe. Passant ensuite à l’exécution, après deux coups de pinceau, Pietro plongeait le pinceau dans le bassin en sorte qu’il restait plus d’outremer dans l’eau qu’il n’en posait sur sa peinture. Le prieur, qui voyait que le sac se vidait et que le travail ne sortait pas, ne cessait de répéter : « Dieu ! que cet enduit absorbe d’outremer ! — Vous le voyez bien ! » répondait Pietro. Puis quand le prieur était parti, Pietro retirait l’outremer qui était au fond du bassin ; et, quand il lui parut temps de le faire, il le rendit au prieur, et lui dit : « Mon père, ceci vous appartient ; apprenez à vous fier aux hommes de bien, qui ne trompent jamais ceux qui se fient à eux, mais qui sauraient bien tromper, s’ils le voulaient, les méfiants tel que vous. »

Ces œuvres et beaucoup d’autres le mirent en telle réputation qu’il fut presque forcé d’aller à Sienne, où il peignit, à San Francesco, un grand tableau[8] qui fut trouvé très beau, et, à Sant’Agostino, un autre représentant un Christ en croix avec quelques saints[9]. Peu après, il fit à Florence, dans l’église San Gallo, un tableau de saint Jérôme pénitent[10], qui est aujourd’hui à San Jacopo tra Fossi. On le chargea ensuite de représenter, au-dessus des escaliers de la porte latérale de San Pier Maggiore[11], un Christ mort avec un saint Jean et la Madone ; il l’exécuta de telle manière que, bien qu’exposée à la pluie et au vent, cette fresque s’est conservée avec une extrême fraîcheur, comme si elle venait d’être terminée par Pietro. Certes, il montra une profonde intelligence du coloris à fresque aussi bien qu’à l’huile. À Santa Croce, il fit une Pietà[12], qui est étonnante à regarder, non pas tant pour sa beauté, que pour s’être maintenue si vive et si fraîche de couleurs à fresque. Bernardino de’ Rossi, citoyen florentin, lui fit faire un saint Sébastien[13] pour cent écus d’or, lequel fut vendu ensuite par Bernardino au roi de France quatre cents ducats d’or. À Valle Ombrosa, il peignit un tableau pour le maître-autel[14], et pareillement un autre dans la Chartreuse de Pavie[15]. Pour le cardinal Caraffa, de Naples, il peignit une Assomption de la Vierge, avec les disciples en admiration autour du sépulcre[16], destinée au maître-autel de l’évéché ; l’abbé Simone de’ Oraziani de Borgo San Sepolcro lui demanda un grand tableau[17], qu’il exécuta à Florence et qui fut porté à San Gilio del Borgo sur les épaules d’hommes que l’on a payés chèrement. Il envoya à Bologne un tableau représentant quelques figures debout et une Madone dans les airs[18], qui dut être placé à San Giovanni in Monte.

La renommée de Pietro s’était répandue de telle sorte, en Italie et au dehors, que le pape Sixte IV, pour sa plus grande gloire, l’appela à Rome, pour travailler dans sa chapelle, en compagnie d’autres artistes excellents. Aidé par don Bartolommeo della Gatta, abbé de San Clemente d’Arezzo, il peignit le Christ donnant les clefs à saint Pierre[19], la Nativité et le Baptême du Christ, et la naissance de Moïse, quand il est sauvé des eaux par la fille de Pharaon. Sur la paroi où est l’autel, il peignit l’Assomption de la Vierge et représenta le pape Sixte agenouillé. Mais cette fresque fut jetée à terre, du temps de Paul III, pour faire place au Jugement dernier du divin Michel-Ange. Il couvrit une voûte, dans la tour Borgia, de quelques épisodes de la vie du Christ, et de feuillages en grisaille[20], qui furent réputés de son temps une œuvre excellente. Pareillement à Rome, il peignit l’Histoire de deux Martyrs[21], dans l’église San Marco, près du Saint-Sacrement, une des bonnes œuvres qu’il ait faites à Rome, et décora une loggia et quelques chambres du palais Sant’ Apostolo, pour Sciarra Colonna[22]. Tous ces travaux lui mirent en main une grande quantité d’argent ; il résolut donc de ne plus rester à Rome et, emportant la faveur de toute la cour, il revint à Pérouse, sa patrie, où il exécuta nombre de tableaux et de fresques, particulièrement dans le Palais, un tableau à l’huile dans la chapelle des Signori renfermant la Vierge et quelques saints[23]. À San Francesco del Monte, il peignit à fresque deux chapelles[24]; dans l’une il représenta l’Adoration des Mages, dans l’autre le martyre de quelques religieux de l’ordre de saint François, qui furent mis à mort en allant trouver le Soudan de Babylone. Pour le couvent de San Francesco, il peignit, à l’huile, deux tableaux représentant l’un la Résurrection du Christ[25] et l’autre saint Jean-Baptiste avec d’autres saints[26]. Dans l’église des Servi, il fit pareillement deux tableaux[27], sur l’un la Transfiguration de Notre-Seigneur, sur l’autre, à côté de la sacristie, l’Histoire des Mages[28]. Mais, comme ces peintures ne sont pas aussi bonnes que les autres œuvres de Pietro, on tient pour certain que ce sont de ses premières œuvres. À San Lorenzo, cathédrale de cette ville, il y a, de la main de Pietro, une Vierge entourée de saints[29], dans la chapelle del Crocifisso. À l’autel del Sacramento, où est conservé l’anneau de mariage de la Vierge, il représenta le Mariage de la Vierge[30]. Après cela, il fit à fresque toute la salle d’audience du Cambio[31], à savoir, dans les compartiments de la voûte, les sept planètes tirées sur des chars par divers animaux, selon la tradition antique ; sur la paroi face à la porte d’entrée, la Nativité et la Résurrection du Christ[32], et, sur un tableau, saint Jean-Baptiste entouré d’autres saints[33]. Sur les parois latérales, il peignit, dans sa manière, des grands hommes latins et grecs et, sur la quatrième paroi, des prophètes et des sibylles. Sous chaque figure, en guise d’inscription, il traça quelques mots se rapportant à leur objet, et dans un ornement il plaça son portrait, très vivant, au-dessous duquel il écrivit son nom et la date[34]. Cette œuvre, qui est très belle et fut considérée plus qu’aucune autre qu’il exécuta à Pérouse, est regardée aujourd’hui par les habitants de cette ville comme un précieux souvenir de leur glorieux compatriote. Il fit ensuite, dans la grande chapelle de l’église Sant’ Agostino, un grand tableau isolé et entouré d’un riche ornement, qui représente, sur le devant, saint Jean baptisant le Christ, et sur la face postérieure tournée du côté du chœur, la Nativité du Christ[35], la prédelle renferme plusieurs sujets de petites figures exécutées avec grand soin. Dans la même église, il fit, pour Messer Benedetto Calera[36], un tableau placé dans la chapelle San Niecolo. Étant ensuite retourné à Florence, il fit dans le couvent de Cestello[37] un tableau de saint Bernard[38] et dans le chapitre un Christ en croix, entre la Vierge, saint Benoît, saint Bernard et saint Jean[39]. À San Domenico de Fiesole, dans la deuxième chapelle à main droite, il y a de lui un tableau représentant la Vierge avec trois figures, parmi lesquelles est un saint Sébastien que l’on admire beaucoup[40].

Pietro avait tant produit, et les commandes lui venait en telle abondance qu’il mettait en œuvre bien souvent les mêmes choses, et la doctrine de son art était devenue tellement un système qu’il donnait la même physionnomie à toutes ses figures. Comme Michel-Ange Buonarroti commençait à être connu, Pietro désirait vivement voir ses figures, à cause des éloges que les artistes leur donnaient. Et sentant cette réputation naissante obscurcir la sienne, il cherchait avec des paroles mordantes à nuire à ceux qui travaillaient. Il en résulta qu’outre plusieurs querelles qu’il eut avec des artistes, Michel-Ange lui dit un jour en public qu’il n’était qu’une ganache. Pietro ne pouvant supporter cette injure, tous deux comparurent devant le tribunal des Huit ; mais Pietro ne s’en tira pas à sa gloire. Entre temps, les frères des Servi de Florence, désireux d’avoir le tableau de leur maître-autel peint par un artiste fameux, et s’étant adressés à Filippino, après le départ de Léonard de Vinci pour la France, celui-ci, quand il eut fait la moitié d’un des deux tableaux qui lui étaient commandés, passa à une meilleure vie. En sorte que les pères, confiants en Pietro, le chargèrent de tout le travail[41]. Filippino avait terminé, dans la Déposition de Croix[42], les Nicodèmes qui descendent le corps ; Pietro y ajouta la Vierge évanouie et quelques autres figures. Comme le tableau devait avoir deux faces, l'une, du côté du chœur, avait à représenter la Déposition de Croix, et l’autre, tournée vers la nef, l’Assomption de la Vierge[43], que Pietro traita d’une manière si vulgaire que le tableau fut retourné. Ces deux tableaux ont été depuis mis sur des autels de la nef, et il n’est resté en place que six panneaux sur lesquels sont peints, dans des niches, des saints, de la main de Pietro[44] On raconte que, lorsque Pietro découvrit son ouvrage, il fut extrêmement blâmé par tous les nouveaux artistes, particulièrement parce qu’il avait reproduit des figures dont il s’était déjà servi dans d’autres œuvres. Ses amis lui disaient qu’il ne s’était pas appliqué, et qu’il avait abandonné la bonne manière. Soit, par avarice, soit pour ne pas perdre de temps, Pietro leur répondait : « J’ai produit des figures qui autrefois vous plaisaient et obtenaient vos éloges. Si maintenant, elles vous déplaisent et si vous leur refusez vos éloges, qu’y puis-je faire ? » Accablé de sonnets piquants et d’épigrammes, il quitta Florence, étant déjà vieux, et revint à Pérouse, où il fit quelques fresques[45] dans l’église San Severo, monastère de l’ordre des Camaldules, où le jeune Raphaël d’Urbin, son élève, avait peint plusieurs figures, comme nous le dirons lorsque nous raconterons sa vie. Il travailla également à Montone, à la Fratta[46], et dans divers endroits du pays de Pérouse, en particulier à Assise, dans l’église Santa Maria degli Angeli, où il peignit à fresque, sur le mur, derrière la chapelle de la Vierge, qui correspond au chœur des Frères, un Christ en croix avec plusieurs figures[47]. Dans l’église de San Piero, abbaye des moines noirs de Pérouse, il peignit le tableau du maître-autel représentant l’Ascension, avec les Apôtres dans le bas regardant vers le ciel[48]; la prédelle renferme trois histoires exécutées avec grand soin, à savoir : l’Adoration des Mages, le baptême et la Résurrection du Christ[49]. De tous les tableaux à l’huile de Pietro qui sont à Pérouse, celui-là est sans contredit le meilleur. Il commença une vaste fresque à Castello della Pieve[50], mais il ne l’acheva pas.

Il avait l’habitude, en homme qui ne se fiait à personne, de porter tout son argent sur lui, quand il allait et revenait de Castello à Pérouse. Un jour, il fut attendu et assailli par des voleurs qui le dépouillèrent complètement, mais, sur ses supplications, lui laissèrent la vie par la grâce de Dieu. Depuis, par l’entremise de ses amis, qui étaient nombreux, il récupéra une grande partie de l’argent qui lui avait été volé ; toutefois la douleur que lui causa cette aventure le mit à deux doigts de la mort.

Pietro fut une personne de très peu de religion : on ne put jamais lui faire admettre l’immortalité de l’âme ; aussi, avec des paroles appropriées à son cerveau obstiné, il refusa toujours de suivre la bonne voie. Toute son espérance reposait sur les biens de la fortune, et pour de l’argent il aurait été capable de tout. Il amassa de grandes richesses, bâtit et acheta des maisons à Florence, et acquit une foule de biens stables à Pérouse et à Castello della Pieve. Il prit pour femme une jeune fille très belle[51], dont il eut plusieurs enfants ; il se plut tellement à la voir revêtue de parures agréables chez lui et au dehors, que souvent, dit-on, il la parait de ses propres mains. Finalement, étant parvenu à l’âge de soixante-dix-huit ans, il mourut à Castello della Pieve, où il fut honorablement enseveli l’an 1524[52].

Il forma dans sa manière bon nombre de maîtres et, entre autres, le miraculeux Raphaël d’Urbin, qui le surpassa de beaucoup, après avoir travaillé pendant plusieurs années avec lui, et en compagnie de son père, Giovanni de’ Santi. Parmi ses autres disciples, il y eut encore Pinturicchio, Rocco Zoppo florentin, le Montevarchi, le Bacchiacca qui fut très habile dans les grotesques, Giovanni Spagna, le meilleur coloriste de tous les élèves de Pietro, enfin Benedetto Caporali ou Bitti, qui exécuta une foule de peintures à Pérouse, sa patrie. Mais aucun de ces élèves n’égala la perfection de Pietro, ni le charme de son coloris ; sa manière plut tellement en son temps, qu’une multitude d’Allemands, de Français, d’Espagnols et d’autres étrangers accoururent pour l’apprendre. On fit grand commerce des tableaux de Pietro, que l’on envoya au loin, jusqu’au moment où parut la manière de Michel-Ange, qui ouvrit aux art la véritable voie.



  1. Christoforo Vannucci. Pietro, né en 1446 à Castel della Pieve, signait fréquemment Petrus de Castro Plebis. Immatriculé en 1506 au Collège des Peintres de Pérouse. Immatriculé à l’art des Peintres de Florence le 1er septembre 1499 : 1499, 1 septembris, Magister Petrus Cristophori Vannucci pictor de Perusio.
  2. Peinture non retrouvée.
  3. Actuellement au Palais Pitti, signé : PETRUS. PERVSINVS. PINXIT. A. D. MCCCC. LXXXXV.
  4. En 1520.
  5. Ces deux tableaux sont actuellement à l’Académie des Beaux-Arts.
  6. Tableau perdu.
  7. Le pape Urbain V, en 1367.
  8. Une Nativité, détruite par l’incendie de l’église, le 24 août 1655.
  9. En place ; payé 200 écus d’or.
  10. Tableau perdu.
  11. Église détruite à la fin du XVIIIe siècle. La fresque est actuellement dans le palais Albizzi.
  12. N’existe plus.
  13. Tableau perdu. Un tableau analogue, provenant de la galerie Sciarra, est au Louvre.
  14. Une Vierge, à l’Académie des Beaux-Arts, signée, datée 1500.
  15. Actuellement à la Galerie Nationale de Londres, c’est la célèbre Madone de Pavie
  16. Actuellement dans la cathédrale de Naples, au-dessus de la petite porte.
  17. Une Ascension, en place.
  18. À la Pinacothèque de Bologne, signé : PETRUS PERVSINVS PINXIT.
  19. Existent encore : les deux autres fresques restituées à Pinturicchio furent détruites, en même temps que l’Assomption.
  20. Existe encore, dans la chambre de l’incendie du Bourg.
  21. N’existe plus.
  22. Peintures détruites.
  23. À la Pinacothèque du Vatican, signée : HOC PETRVS. DE CASTRO. PLEBIS PINCXIT.
  24. Ces fresques existent encore, en mauvais état.
  25. À la Pinacothèque du Vatican.
  26. À la Pinacothèque de Pérouse.
  27. Tous deux à la Pinacothèque de Pérouse.
  28. Restituée a Fiorenzo di Lorenzo.
  29. Tableau disparu.
  30. Au Musée de Caen, commandé en 1495 ; exécute en 1500.
  31. Ces peintures existent encore, 1499-1500.
  32. Lire : la Nativité et la Transfiguration.
  33. Dans la chapelle, à côté de la salle du Cambio.
  34. Extrait de l’inscription Petrus Perusinus Anno Salut. M. D ; travail payé 350 ducats d’or en 1501.
  35. À la Pinacothèque de Pérouse ; commandée en 1502.
  36. Benedetto Capra, c’est une Vierge, en place, datée : Anno Salutis M. D.
  37. Appelé actuellement Santa Maria Maddalena de’ Pazzi.
  38. Tableau disparu.
  39. Existe encore, 1493-1496 ; payé 55 ducats d’or. Commandé par Dionisio. Pucci et Giovanna, sa femme.
  40. Aux Offices, signé : PETRVS PERVSINVS PINXIT. AN.MCCCCLXXXXIII.
  41. Le 5 août 1505, pour 150 ducats.
  42. À l’Académie des Beaux-Arts.
  43. Placée actuellement dans la cinquième chapelle à gauche.
  44. II en reste deux à Florence, dans la collection des frères Metzger.
  45. Six figures de saints, sous la Trinité de Raphaël, signées, datées 1521.
  46. Localités de la province de Pérouse.
  47. N’existe plus.
  48. Au musée de Lyon ; commandée le 8 mars 1495 pour 500 ducats d’or. Peinture transportée sur toile.
  49. Tous trois au musée de Rouen.
  50. Une Adoration des Mages, dans l’oratoire de la compagnie de la Vierge, dite de’ Blanchi. Daté MDIIII.
  51. Chiara di Luca Fancelli, qu’il épousa le Ier septembre 1493 et qui lui donna sept enfants.
  52. Mort de la peste au château de Fontignano, entre Castel della Pieve et Pérouse, en 1523, entre les mois de février et de mars.