Lettres à Frederic Donnadieu.djvu/3

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III


Gontaud, 17 mars 1886.


Monsieur et très honoré Confrère,

Votre souvenir m’est doublement précieux il charme en moi le confrère que vous daignez ne pas oublier, il charme en moi le bibliophile qui a la passion des choses bien écrites et bien imprimées. Votre plaquette, magnifique par son papier et par ses caractères, est fort intéressante et fort instructive. Vous m’avez appris, en un style fort attrayant, une foule de particularités sur Fabre d’Olivet. Je me suis empressé de corriger, dans le Dictionnaire Historique de mon ami Ludovic Lalanne, la date inexactement donnée (la, comme partout, du reste), de la naissance de l’auteur des Poésies Occitaniques. Je vous dois des félicitations, Monsieur et très honoré confrère, de triples félicitations, car en vous le critique, le biographe et l’écrivain les méritent également et · · · · · Je vous dois un remerciement particulier pour l’hommage si délicat et si poétique que vous avez rendu à notre cher Jasmin. Tout l’Agenais vous en saura gré à jamais.

De la Cour d’Amour du Verchant[1] revenons à Béziers : J’ai dans mes cartons quelques lettres inédites de votre grand helléniste Philippe de Maussac à Peiresc. Je voudrais, vers la fin de l’été, vous les offrir pour le Bulletin Archéologique (avec tirage à part). Mais, avant tout, je voudrais avoir quelques détails biographiques sur Maussac et son savant père, et quelques notes généalogiques sur sa famille. Pourriez-vous, d’après les livres et les manuscrits de la région, me procurer des renseignements plus étendus que ceux de la Biographie Toulousaine ? Ne s’est-on pas déjà occupé des deux Maussac dans quelque étude locale non connue de MM. les biographes et bibliographes ? Venez à mon secours, je vous en supplie, Monsieur et très honoré confrère, et avec mes remerciements agréez l’assurance de mes sentiments les plus dévoués.

Tamizey de Larroque.


(Pour répondre au désir exprimé dans la lettre précédente je priai nos deux confrères, M. Guéry, de Corneilhan, et M. le marquis de Saint-Geniez, de vouloir bien me communiquer, pour mon aimable correspondant, les renseignements et les documents qu’ils devraient avoir, le premier, par ses recherches dans les archives de Corneilhan, ancienne seigneurie de Maussac, le second comme descendant de cette même famille Baderon de Maussac. L’un et l’autre répondirent à ma demande avec une extrême obligeance. On enverra la preuve dans les lettres subséquentes.–F. D.)

  1. C’est au château de Verchant, près de Montpellier, devant les Félibres et Félibresses de Provence et de Languedoc, réunis en Cour d’Amour, que j’avais prononcé en languedocien l’éloge du très oublié Fabre d’Olivet qui fut le premier crayon en quelque sorte du portrait définitif consacré a cet écrivain de talent, à ce grand poète, dans mes Précurseurs des Félibres. (Paris, Quantin, 1888, gr. in-8o avec eaux fortes et portraits.