Lettres à Sixtine/Pas deux jours de suite

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3 juin 1887.



PAS deux jours de suite, ni deux jours différents, même, je n’éprouve des sensations pareilles. Instrument sur lequel on peut jouer à l’infini des mélodies diverses. Je souffre ou je jouis de ma vie perpétuellement et jamais sur le même mode : variété de rythmes.

— Il est assuré que de telles alternatives peuvent amener après d’étranges excitations des phases de lourde dépression.

— Est-ce ma vie que je joue après tout ?

Assez invraisemblable. Aussi, et dans le fond, je sais où je vais. L’alternative est entre un absolu de joies et le néant. C’est avoir la partie belle.