Mémoires historiques/44

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Maisons héréditaires
Quatorzième maison
Wei

CHAPITRE XLIV

Quatorzième maison héréditaire

Wei (101).


p.132 L’ancêtre de (la maison des) Wei fut un descendant de Kao, duc de Pi (102). Kao, duc de Pi, appartenait à la famille p.133 des Tcheou. Quand le roi Ou eut triomphé de Tcheou (103), Kao reçut en fief (la principauté de) Pi. Pi devint alors son nom de famille. Ses descendants perdirent leur fief et furent des hommes du commun ; les uns résidèrent dans les Royaumes du Milieu ; les autres, chez les (barbares) I et Ti.

Un de ces descendants se nommait Pi Wan ; il servit le duc Hien, de Tsin. La seizième année (661) du duc Hien, Tchao Sou (104) conduisait (le char du duc) et Pi Wan était l’homme de droite, lorsqu’on fit une expédition contre Houo, Keng et Wei (105) et qu’on les anéantit. (Le duc) donna à Tchao Sou (le territoire de) Keng, et, à Pi Wan (le territoire de) Wei (106), en leur conférant le titre de grand officier (ta-fou). [(107) Le devin Yen dit :

— Les descendants de Pi Wan seront certainement grands. Wan ( = dix mille) est le nombre complet ; Wei ( = haut) est un grand nom. Que ce (pays de Wei) ait été sa première récompense, c’est la preuve que le Ciel lui ouvre (le chemin du bonheur). Quand on parle du Fils du Ciel, on dit « les millions de son peuple » ; quand on parle d’un seigneur, on dit « les myriades (wan) de son « peuple ». Maintenant, on a décerné (à Pi Wan) le nom de grand p.134 ( = Wei) qui est suivi du nombre complet ( = Wan) (108) ; il ne peut donc manquer d’avoir une multitude (à qui il commandera) (109).

Auparavant, Pi Wan avait consulté les sorts au sujet des fonctions qu’il remplirait dans le pays de Tsin ; il avait obtenu (l’hexagramme) tchoen combiné à (l’hexagramme) pi (110). Sin Leao interpréta (ces hexagrammes) en disant :

— C’est de bon augure : tchoen, c’est « fermeté » ; pi, c’est « entrer » ; quel augure peut être plus grandement favorable ? ses (descendants) (111) seront certainement nombreux et prospères. »]

Onze ans après que Pi Wan eut reçu le fief, le duc Hien, de Tsin, mourut (651). Ses quatre fils se disputèrent tour à tour le trône (112) ; le pays de Tsin fut bouleversé, et (la famille de) Pi Wan devint de génération en génération plus puissante ; du nom de son royaume, elle s’appela la famille Wei.

(Pi Wan) engendra Ou-tse (113). Wei Ou-tse, avec tous les jeunes gens de Wei, se mit au service du kong-tse de p.135 Tsin, Tch’ong-eul. La vingt-et-unième année (656) du duc Hien, de Tsin, Ou-tse sortit en fugitif (du royaume de Tsin), à la suite de Tch’ong-eul (114). Dix-neuf ans plus tard (637), il revint ; Tch’ong-eul monta sur le trône ; ce fut le duc Wen, de Tsin ; il ordonna alors que Wei Ou-tse continuerait la descendance de la famille Wei, qu’on lui conférerait le rang de ta-fou et qu’il gouvernerait Wei.

(Ou-tse) engendra Tao-tse. Wei Tao-tse transféra sa capitale à Houo (115). Il engendra Wei Kiang.

Wei Kiang servit le duc Tao, de Tsin. La troisième année (570) de son règne, le duc Tao tint une réunion des seigneurs. Le frère cadet du duc Tao, Yang-kan, mit le désordre dans les rangs ; Wei Kiang fit un affront à Yang-kan (116) ; le duc Tao, irrité, dit :

— J’ai réuni les seigneurs pour être couvert de gloire ; maintenant on a fait affront à mon frère cadet.

Il voulait mettre à mort Wei Kiang, mais, quelqu’un l’en ayant dissuadé, il y renonça ; en définitive, il confia à Wei Kiang une charge dans le gouvernement et l’envoya maintenir l’harmonie avec les Jong-Ti (117) : les Jong-Ti furent amis et soumis. — p.136 La onzième année (562), le duc Tao dit :

— Depuis que je me sers de Wei-Kiang, dans un espace de huit années, j’ai réuni neuf fois les seigneurs ; les Jong-Ti ont été en bonne harmonie avec moi ; c’est grâce à cet homme ; je lui confère une musique.

(Wei Kiang) déclina par trois fois (cet honneur), mais enfin l’accepta (118). — Il transporta sa capitale à Ngan-i (119). — Wei Kiang mourut. Son nom posthume fut Tchao-tse. Il engendra Wei Yng. Celui-ci engendra Wei Hien-tse.

(Wei) Hien-tse servit le duc Tchao, de Tsin. A la mort du duc Tchao (526), les six hauts dignitaires devinrent puissants et la maison ducale s’affaiblit. La douzième année (514) du duc K’ing de Tsin, Han Siuen-tse étant vieux (120), Wei Hien-tse dirigea le gouvernement du royaume. Les (chefs des) familles K’i et Yang-cho, qui appartenaient à la maison princière de Tsin, s’entr’aidèrent pour se mal conduire (121) ; les six hauts dignitaires les firent périr et s’emparèrent de toutes leurs villes dont ils firent dix préfectures ; les six hauts dignitaires nommèrent chacun leurs fils gouverneurs (de ces villes) (122). (Wei) Hien-tse, avec Tchao Kien-tse, Tchong-hang Wen-tse et Fan Hien-tse (123), étaient tous ensemble p.137 hauts dignitaires de Tsin. — Quatorze ans plus tard (500), K’ong-tse devint conseiller de Lou. — Quatre ans plus tard (497), Tchao Kien-tse, à la suite des troubles de Tsin-yang (124), s’unit à Han et à Wei, et ensemble ils attaquèrent les familles Fan et Tchong-hang. Wei Hien-tse avait engendré Wei Tch’e (125) ; c’est Wei Tch’e qui s’unit à Tchao Yang pour attaquer avec lui les familles Fan et Tchong-hang.

Le petit-fils de Wei Tch’e se nomma Wei Hoan-tse (126) ; il s’unit à Han K’ang-tse (127) et à Tchao Siang-tse pour attaquer avec eux et anéantir Tche po (128) (453) ; ils se partagèrent p.138 son territoire. — Le petit-fils de Hoan-tse se nomma Tou (129), marquis Wen. La première année (424) du marquis Wen, de Wei, fut (aussi) la première année du duc Ling, de Ts’in ; à cette même époque vivaient Han Ou-tse, Tchao Hoan-tse et le roi Wei, de la dynastie Tcheou. — La sixième année (419), on éleva un rempart à Chao-leang (130). — La treizième année (412), (le marquis Wen) envoya son fils Ki (131) assiéger (les villes de) Fan et P’ang (132) et en fit sortir la population. — La seizième année (409), (le marquis Wen) combattit contre Ts’in ; il construisit des murs à Lin-tsin (133) et à Yuen-li (134).

La dix-septième année (408), il attaqua Tchong-chan (135) et chargea son fils Ki d’y tenir garnison ; Tchao Ts’ang-t’ang (accompagna Ki) en qualité de maître chargé de l’enseigner. Le prince Ki rencontra à Tchao-ko T’ien Tse-fang, précepteur du marquis Wen ; il tira son char de côté pour lui laisser le passage libre, mit pied à terre et se présenta à lui. T’ien Tse-fang lui manqua d’égards. Le prince Ki lui demanda alors :

— Les gens riches et puissants ont-ils le droit de se montrer arrogants envers autrui ? à plus forte raison un homme pauvre et vil p.139 peut-il se montrer arrogant envers autrui ?

(T’ien) Tse-fang répondit :

— En ce qui le concerne, un homme pauvre et vil peut se montrer arrogant envers autrui. En effet, si un seigneur se conduit avec arrogance, il perd son royaume ; si un grand officier se conduit avec arrogance, il perd sa maison. Mais si un homme pauvre et humble agit d’une manière déplacée ou parle d’une façon inconvenante, il n’a qu’à s’en aller dans les pays de Tch’ou et de Yue, ce qui est aussi aisé que d’enlever un soulier de paille (136). Comment donc pouvez-vous dire que le cas est le même ?

Le prince Ki s’en alla mécontent (137). — (Le marquis Wen) attaqua à l’ouest Ts’in. Il p.140 arriva jusqu’à Tcheng puis s’en revint. Il construisit des remparts à Lo-yn et à Ho-yang (138). — La vingt-deuxième année (403), Wei, Tchao et Han furent mis au rang des seigneurs. — La vingt-quatrième année (401), Ts’in nous attaqua et arriva jusqu’à Yang-hou (139). — p.141 La vingt-cinquième année (400), le prince Ki engendra le prince Yng.

Le marquis Wen reçut de Tse-hia (140), (l’enseignement) des livres classiques et des arts libéraux. Il traita comme un hôte Toan-kan Mou (141), et, chaque fois qu’il p.142 passait devant sa maison (142), il ne manquait jamais de p.143 s’incliner sur la barre d’appui de son char (143). Ts’in ayant eu le désir d’attaquer Wei, quelqu’un lui dit :

— Le prince de Wei envers les hommes sages se montre plein d’égards ; les gens de son pays exaltent sa bonté ; (ainsi) le prince et ses sujets sont d’accord et unis ; vous ne pouvez point encore faire des projets contre lui.

A partir de ce moment, le marquis Wen obtint un grand renom parmi les seigneurs. — Il confia à Si-men Pao la charge de préfet de Ye, et le Ho-nei célébra son bon gouvernement (144). — Le marquis Wen, de Wei, dit à Li K’o (145) :

— Maître, vous m’avez enseigné que, lorsqu’une famille est pauvre, on souhaite une bonne épouse, que, lorsqu’un royaume est troublé, on souhaite un bon p.144 conseiller ; maintenant, celui que je nommerai (conseiller), si ce n’est pas Tch’eng, ce sera Hoang (146). Ces deux hommes, que pensez-vous d’eux ?

Li K’o répondit :

— Votre sujet a entendu dire que, lorsqu’on est dans une situation humble, on ne doit pas se permettre de discuter sur ceux qui sont élevés en dignité, que, lorsqu’on est étranger à la famille, on ne doit pas se permettre de discuter sur ceux qui lui sont apparentés. Je suis en dehors du palais, je ne saurais satisfaire à l’ordre que vous me donnez.

Le marquis Wen lui dit :

— Maître, abordez cette affaire en toute indépendance.

Li K’o dit (alors) :

— O prince, (si vous êtes indécis), c’est parce que vous n’avez pas fait un examen attentif. Quand un homme est dans sa demeure, regardez qui il chérit ; quand il est riche, regardez ce qu’il donne ; quand il est parvenu (aux honneurs), regardez qui il recommande ; quand il est sans ressources, regardez ce dont il s’abstient ; quand il est pauvre, regardez ce qu’il ne prend pas. Ces cinq considérations suffiront à fixer votre choix. Qu’est-il besoin de moi, (Li) K’o ?

Le marquis Wen lui dit :

— Maître, retournez chez vous. Le choix de mon conseiller est fixé.

Li K’o se retira promptement et sortit. Il passa devant la maison de Ti Hoang. Ti Hoang lui dit :

— Je viens d’apprendre que le prince vous avait mandé pour vous consulter sur le choix d’un conseiller. Qui le sera effectivement ?

Li K’o répondit :

— C’est Wei Tch’eng-tse qui sera conseiller.

Ti Hoang, irrité, changea de couleur et dit :

— Si j’en crois ce que mes yeux ont vu et ce que mes oreilles se rappellent, en quoi suis-je inférieur à p.145 Wei Tch’eng-tse ? Le gouverneur du Si-ho, c’est moi qui l’ai fait nommer. A l’intérieur du royaume, (la région de) Ye était un sujet d’anxiété pour le prince ; c’est moi qui ai fait nommer Si-men Pao. Quand le prince a projeté d’attaquer (le pays de) Tchong-chan, c’est moi qui ait fait nommer Yo Yang. Quand le Tchong-chan eut été conquis, on n’avait personne à y envoyer pour le garder ; c’est moi qui vous ai fait nommer. Le fils du prince n’avait pas de précepteur ; c’est moi qui ai fait nommer K’iu-heou Fou (147). En quoi donc suis-je inférieur à Wei p.146 Tch’eng-tse ?

Li K’o lui répondit :

— Quand vous avez parlé en faveur de moi, (Li) K’o à mon souverain, comment aurait-ce été dans l’intention de lier partie avec moi pour que je demande (pour vous) de hautes fonctions ? Le prince m’a interrogé au sujet de la nomination d’un conseiller en disant qu’il prendrait soit Tch’eng, soit Hoang, et en me demandant ce que je pensais de ces deux hommes. Moi, (Li) K’o, je lui ai répondu :

— Ô prince (si vous êtes indécis), c’est parce que vous n’avez pas fait un examen attentif. Quand un homme est dans sa demeure, regardez qui il chérit ; quand il est riche, regardez ce qu’il donne ; quand il est parvenu (aux honneurs), regardez qui il recommande ; quand il est sans ressources, regardez ce dont il s’abstient ; quand il est pauvre, regardez ce qu’il ne prend pas. Ces cinq considérations suffiront à fixer votre choix. Qu’est-il besoin de moi, (Li) K’o ?

Voilà pourquoi je sais que Wei Tch’eng-tse sera conseiller. Comment en effet pourriez-vous supporter la comparaison avec Wei Tch’eng-tse ? Wei Tch’eng-tse, ayant des appointements de mille tchong (de grain), en donnait les neuf dixièmes au-dehors et n’en employait qu’un dixième à son propre usage. C’est pourquoi, à l’orient il a trouvé Pou Tse-hia, T’ien Tse-fang et Toan-kan Mou. Ces trois hommes, le p.147 prince les considère tous comme ses maîtres. Quant aux cinq hommes que vous avez fait nommer, le prince les considère tous comme ses sujets. Comment donc supporteriez-vous la comparaison avec Wei Tch’eng-tse ?

Ti Hoang recula, se prosterna à deux reprises et dit :

— Je suis un homme méprisable, ma réponse a été fautive ; je désire en définitive être votre disciple.

La vingt-sixième année (399), la montagne Kouo (148) s’éboula et obstrua le Ho. — La trente-deuxième année (393), (Wei) attaqua Tcheng. Il éleva un rempart à Soan-tsao (149). Il battit Ts’in à Tchou (150). — La trente-cinquième année (390), Ts’i attaqua et prit notre ville de Siang-ling (151). — La trente-sixième année (389), Ts’in envahit notre (territoire de) Yn-tsin (152). — La trente-huitième année (387), (Wei) attaqua Ts’in qui nous battit sous les murs de Ou (153), mais on prit son général Che. — Cette année-là, le marquis Wen mourut. Son fils Ki monta sur le trône ; ce fut le marquis Ou.

p.148 La première année (386) du marquis Ou, de Wei, le marquis King, de Tchao, monta sur le trône ; le kong-tse Cho (154) fit une rébellion ; n’ayant pas été vainqueur, il s’enfuit dans (le pays de) Wei ; avec l’aide de Wei, il attaqua à l’improviste Han-tan ; Wei fut battu et se retira. — La deuxième année (385), on éleva des remparts à Ngan-i (155) et à Wang-yuen (156). — La septième année (380), (Wei) attaqua Ts’i et parvint jusqu’à Sang-k’ieou (157). — La neuvième année (378), les Ti nous battirent sur (les bords de la rivière) Koai (158). (Wei) envoya Ou K’i attaquer p.149 Ts’i ; (ce général) arriva jusqu’à Ling-k’ieou (159). Le roi Wei, de Ts’i, monta sur le trône. — La onzième année (376), (Wei), ainsi que Han et Tchao, partagèrent entre eux trois le territoire (des princes) de Tsin et mirent fin à leur descendance. — La treizième année (374), le duc Hien, de Ts’in, érigea Yo-yang en préfecture (160). — La quinzième année (372) Wei) prit à Tchao (la ville de) Lin septentrional (161). — La seizième année (371), (Wei) attaqua Tch’ou et prit Lou-yang (162). — Le marquis Ou mourut. Son fils Yng monta sur le trône ; ce fut le roi Hoei.

La première année (370) du roi Hoei (se passèrent les événements suivants) : auparavant, au moment de la mort du marquis Ou, le prince Yng et Kong-tchong Hoan se disputaient le titre d’héritier présomptif. Kong-suen K’i se rendit du pays de Song dans celui de Tchao, puis du pays de Tchao dans celui de Han (163) ; il dit au marquis I (164), de Han :

— Wei Yng (165) et Kong-tchong Hoan (166) se p.150 disputent le titre d’héritier présomptif. Ô prince, ne l’avez-vous pas vous-même entendu dire ? Maintenant, Wei Yng s’est assuré les services de Wang Ts’o (167), enserre le Chang-tang (168), et certainement divisera votre royaume. Si vous profitez (des circonstances présentes) pour le supprimer, la ruine de Wei est assurée. Il ne faut pas manquer (cette occasion).

Le marquis I fut content ; il réunit donc son armée et joignit ses troupes à celles du marquis Tch’eng, de Tchao, pour attaquer Wei ; on combattit à Tchouo-tse (169) ; les gens de Wei essuyèrent une grande défaite et le prince de Wei fut assiégé (170). (Le marquis Tch’eng, de) Tchao dit (au marquis I, de) Han :

— Supprimons le prince de Wei ; mettons sur le trône Kong-tchong Hoan ; enlevons-lui quelques territoires puis retirons-nous ; nous y aurons trouvé profit.

(Le marquis I, de) Han lui répondit :

— Il ne faut pas agir ainsi. Si nous tuons le prince de Wei, les hommes certainement nous taxeront de cruauté ; si nous nous retirons après p.151 avoir enlevé quelques territoires, les gens diront certainement que nous sommes avides. Il vaut mieux diviser en deux le pays ; quand Wei aura été divisé en deux, il sera moins puissant encore que Song ou Wei [b] (171). Alors nous n’aurons plus jamais à souffrir de Wei.

(Le marquis Tch’eng, de) Tchao refusa d’écouter (ce conseil) ; (le marquis I, de) Han fut mécontent et se retira nuitamment avec ses jeunes soldats. Si le roi Hoei ne périt pas lui-même et si son royaume ne fut pas divisé, c’est parce que les avis de ces deux chefs ne furent pas concordants ; si on avait suivi l’avis d’un seul chef, la division de Wei était assurée. On dit donc : Lorsqu’un prince meurt sans avoir de fils légitimement aîné, son royaume risque d’être brisé.

La deuxième année (369), Wei battit Han à Ma-ling (172) ; il battit Tchao à Hoai (173). — La troisième année (368), Ts’i nous vainquit à Koan (174). — La cinquième année (366), (le roi de Wei) eut une entrevue avec (le roi de) Han à Tchai-yang (175). p.152 Il éleva un rempart à Ou-tou. Il fut battu par Ts’in. — La sixième année (365), (le roi de Wei) attaqua et prit la terrasse I qui appartenait à Song. — La neuvième année (362), il attaqua et battit Han sur (les bords de la rivière) Koai (176). Il combattit contre Ts’in à Chao-leang (177) ; (Ts’in) fit prisonnier notre général Kong-suen Ts’o (178). (Le roi de Wei) prit (la ville de) P’ang (179). — Le duc Hien, de Ts’in, mourut ; son fils, qui fut le duc Hiao, monta sur le trône. — La dixième année (361), (le roi de Wei) attaqua et prit (la ville de) P’i-lao (180) qui appartenait à Tchao. Une comète apparut. — La douzième année (359), une étoile en plein jour tomba avec fracas. — La quatorzième année (357), (le roi de Wei) eut une entrevue avec (le roi de) Tchao à Hao (181). — La quinzième année (356), les princes de Lou, Wei [b], Song et p.153 Tcheng (182) vinrent rendre hommage (au roi de Wei). — La seizième année (355) (le roi de Wei) eut une entrevue avec le duc Hiao, de Ts’in, à Cho-p’ing (183). Il envahit (le territoire de) Hoang-tch’e (184) qui appartenait à Song, mais Song le reprit. — La dix-septième année (354), il combattit contre Ts’in à Yuen-li. Ts’in nous prit Chao-leang (185). (Wei) assiégea Han-tan, (capitale) de Tchao. — La dix-huitième année (353), il prit Han-tan ; Tchao implora l’aide de Ts’i ; Ts’i envoya T’ien Ki et Suen Pin (186) au secours de Tchao ; ils vainquirent Wei à Koei-ling (187). — La dix-neuvième année (352), les seigneurs assiégèrent notre ville de Siang-ling (188). (Le roi de Wei) construisit un long mur et boucha ainsi Kou-yang (189). La vingtième année (351), (Wei) rendit Han-tan p.154 à Tchao et conclut avec lui un traité sur les bords de la rivière Tchang (190). — La vingt-et-unième année (350), (le roi de Wei) eut une entrevue avec (le roi de Ts’in) à T’ong (191). Le marquis Tch’eng, de Tchao, mourut. — La p.155 vingt-huitième année (343), le roi Wei, de Ts’i, mourut. Le prince de Tchong-chan devint conseiller de Wei.

La trentième année (341), Wei attaqua Tchao (192) ; Tchao déclara à Ts’i le danger où il se trouvait. Le roi Siuen, de Ts’i, suivant les conseils de Suen-tse (193), secourut Tchao et attaqua Wei. Wei alors leva une armée considérable dont il confia le commandement à Pang Kiuen, tandis qu’il donnait le titre de général en chef à l’héritier présomptif Chen. (L’armée) passa par Wai-hoang (194). [(195) Un homme de Wai-hoang, nommé Siu-tse, dit à l’héritier présomptif :

— Je possède une recette pour, sur cent combats, gagner cent fois la victoire.

L’héritier présomptif demanda :

— Puis-je l’apprendre ?

L’étranger lui répondit :

— Je désire assurément vous la communiquer. La voici : ô héritier présomptif, étant en personne à la tête de l’armée, vous allez attaquer Ts’i ; à supposer que vous remportiez de grandes victoires et que vous vous annexiez Kiu (196), cependant votre richesse ne sera pas plus considérable que lorsque vous possédez Wei, votre dignité ne s’élèvera pas au-dessus du titre de roi. Mais si, après avoir combattu, vous n’êtes pas vainqueur de Ts’i, alors pendant dix mille p.156 générations vous ne posséderez plus (le royaume) de Wei (197). Telle est ma recette pour, sur cent combats, gagner cent fois la victoire.

L’héritier présomptif dit :

— Je vous approuve ; je vous demande donc la permission de suivre votre avis et de m’en retourner.

L’étranger dit :

— Quand bien même, ô héritier présomptif, vous voudriez vous en retourner, vous ne le pourriez pas. Ceux qui vous exhortent à combattre et qui désirent goûter au jus (198), sont très nombreux. Même si vous vouliez revenir, je crains que vous ne le puissiez pas.

L’héritier présomptif voulut donc s’en retourner ; mais son cocher lui dit :

— Quand un général est entré en campagne, s’il revient sur ses pas, c’est comme s’il était battu.]

L’héritier présomptif livra effectivement bataille aux gens de Ts’i et fut battu à Ma-ling (199). Ts’i fit p.157 prisonnier Chen, héritier présomptif de Wei, et tua le général (Pang) Kiuen ; l’armée (de Wei) subit alors une grande défaite.

La trente et unième année (340), Ts’in, Tchao et Ts’i s’unirent pour nous attaquer. Le prince de Chang, général de Ts’in, attira dans une embûche notre général, le kong-tse Ang, puis il assaillit à l’improviste et par ruse son armée et l’écrasa. Grâce au prince de Chang, Ts’in avait étendu à l’est son territoire jusqu’au Ho ; en outre, Ts’i et Tchao nous avaient vaincus à plusieurs reprises ; comme Ngan-i était proche de Ts’in, (le roi de Wei) transféra donc sa capitale à Ta-leang (200). Il nomma le kong-tse Ho héritier présomptif. — La trente-troisième année (338), le duc Hiao, de Ts’in, mourut. Le prince de Chang s’enfuit du pays de Ts’in et vint se réfugier dans le pays de Wei ; mais (le roi de) Wei, qui était irrité contre lui, ne l’accueillit pas. — La trente-cinquième année (336), (le roi de Wei) eut une entrevue avec le roi Siuen, de Ts’i, au sud de P’ing-ngo (201).

Le roi Hoei, ayant subi de nombreux échecs militaires, se montra humble et fit des présents considérables p.158 pour attirer auprès de lui des sages. Tseou Yen, Choen-yu K’oen et Mong K’o (202) vinrent tous à Leang. Le roi Hoei, de Leang, dit :

— Je suis dépourvu de talents ; mes soldats ont été trois fois vaincus au dehors ; mon héritier présomptif a été fait prisonnier ; mon général en chef a péri. Mon royaume se trouve ainsi vide et épuisé ; j’ai ainsi couvert de honte le temple ancestral et les dieux du sol et des moissons des princes mes prédécesseurs. J’en suis fort confus, [(203) ô vieillard, vous n’avez pas jugé trop longue une distance de mille li] et vous avez daigné favoriser de votre venue la cour de mon humble ville. [Quel profit allez-vous apporter à mon royaume ?]

[Mong K’o lui dit :

— Votre Majesté ne doit pas parler de profit. En effet, si le prince désire son profit, les grands officiers désirent leur profit ; quand les grands officiers désirent leur profit, alors les hommes du commun désirent leur profit. Du haut en bas (de l’échelle sociale) on se dispute pour le profit et le royaume est alors en péril]. Pour celui qui règne sur des hommes [la bonté et la justice sont tout ; à quoi bon le profit ?] (204)

La trente-sixième année (335), (le roi Hoei) eut de nouveau une entrevue avec le roi de Ts’i à Kiuen. Cette année-là, le roi Hoei mourut (205). Son fils, qui fut le roi Siang, prit le pouvoir.

La première année (334) de son règne, le roi Siang se p.159 réunit avec les seigneurs à Siu-tcheou (206). Ils se reconnurent mutuellement le titre de roi ; (le roi Siang) honora rétrospectivement son père, le roi Hoei, en lui conférant le titre de roi (207). — La cinquième année (330) (208), Ts’in battit l’armée de notre (général) Long Kou, qui comptait quarante-cinq mille hommes, à Tiao-yn (209) ; il assiégea nos (villes de) Tsiao et de K’iu-ou (210) ; (Wei) p.160 donna à Ts’in le territoire de Ho-si (211). — La sixième année (329), (le roi Siang) eut une entrevue avec (le roi de) Ts’in à Yng (212). Ts’in prit nos (villes de) Fen-yn (213), P’i-che (214) et Tsiao (215). — Wei attaqua Tch’ou et le battit à Hing-chan (216). — La septième année (328), Wei livra tout le territoire de la commanderie de Chang (217) à Ts’in. Ts’in soumit notre (ville de) P’ou-yang (218). — La huitième année (327), Ts’in nous rendit Tsiao et K’iu-ou (219). — La douzième année (323), Tch’ou nous battit à Siang-ling (220). Ceux qui exerçaient le gouvernement (221) chez les seigneurs eurent une entrevue avec le conseiller de Ts’in, p.161 Tchang I, à Ye-sang (222). — La treizième année (322), Tchang I devint conseiller de Wei. — Dans le pays de Wei, il y eut une femme qui se changea en homme. — Ts’in prit nos (villes de) K’iu-ou (223) et P’ing-tcheou (224). — La seizième année (319), le roi Siang mourut. Son fils, qui fut le roi Ngai, monta sur le trône. Tchang I retourna dans le pays de Ts’in.

La première année (318) du roi Ngai, les cinq royaumes (225) attaquèrent ensemble Ts’in ; ils ne furent pas vainqueurs et se retirèrent. — La deuxième année (317), Ts’i nous battit à Koan-tsin (226). — La cinquième année (314), Ts’in envoya Tch’ou-li tse attaquer et prendre notre (ville de) K’iu-ou (227) ; (ce général) mit en fuite Si-cheou (228) à Ngan-men (229). — La sixième année (313), Ts’in demanda que le kong-tse Tcheng fût nommé héritier présomptif. (Le roi de Wei) eut une entrevue avec (le roi de) Ts’in à Lin-tsin (230). — La septième année (312), il attaqua Ts’i (231). Allié à Ts’in, il attaqua Yen. — La p.162 huitième année (311), il attaqua Wei [b], et lui prit deux villes importantes (232). Le prince de Wei [b] en fut accablé d’anxiété. Jou Eul (233) vint voir le prince de Wei [b] et lui dit :

— Je vous propose de faire battre en retraite les soldats de Wei et de faire dégrader le prince de Tch’eng-ling. Qu’en dites-vous ?

Le prince de Wei [b] lui répondit :

— Maître, si vous êtes réellement capable de faire cela, je vous demanderai la permission de mettre éternellement toutes les forces de Wei [b] à votre service.

Jou Eul se rendit (alors) auprès du prince de Tch’eng-ling et lui dit :

— Autrefois, Wei (234) ayant attaqué Tchao, intercepta le (chemin de la montagne) Yang-tch’ang (235) et prit Yen-yu (236) ; il fit une convention qui p.163 coupait Tchao et Tchao se trouva divisé en deux parties ; s’il échappa à la destruction, c’est parce que Wei était le chef de la ligne tsong (237). Maintenant, si Wei [b] est menacé de destruction, il va se tourner vers l’Ouest pour demander un service à Ts’in. Plutôt que Ts’in délivre Wei [b], mieux vaut que Wei délivre Wei [b], car alors la reconnaissance de Wei [b] pour Wei sera en définitive sans limites.

Le prince de Tch’eng-ling dit :

— Vous avez raison.

Jou Eul se rendit (ensuite) auprès du roi de Wei et lui dit :

— Votre sujet a été reçu en audience par (le prince de) Wei [b]. Wei [b] est un ancien rameau détaché de la maison des Tcheou ; quoiqu’on le dise un petit royaume il possède beaucoup d’objets précieux. Maintenant que ce royaume est dans un danger pressant, s’il ne livre pas ses objets précieux, c’est parce que dans son for intérieur il pense que ce n’est pas vous, ô roi, qui êtes maître d’attaquer Wei [b] ou de délivrer Wei [b] (238) ; ainsi, même quand il p.164 livrera ses objets précieux, ce ne sera pas pour les donner à Votre Majesté. A mon avis, celui qui le premier parlera de délivrer Wei [b], c’est celui-là qui aura reçu (les cadeaux de) Wei [b].

Quand Jou Eul fut sorti, le prince de Tch’eng-ling entra et, dans l’audience que lui accorda le roi de Wei, tint le langage (que lui avait suggéré Jou Eul) ; dès que le roi l’eut entendu parler, il fit battre en retraite ses soldats et dégrada le prince de Tch’eng-ling qui ne fut plus reçu en sa présence jusqu’à sa mort.

La neuvième année (310), (le roi de Wei) eut une entrevue avec (le roi de) Ts’in à Lin-tsin (239). Tchang I et Wei Tchang revinrent tous deux dans le pays de Wei. — Le conseiller de Wei, T’ien Siu, étant mort, (le roi de) Tch’ou redoutait Tchang I, Si-cheou (240) et le gouverneur de Sie (241). Le conseiller de Tch’ou, [(242) Tchao Yu, dit à Sou Tai :

— T’ien Siu est mort ; je crains que l’un de ces trois hommes, Tchang I, Si cheou ou le gouverneur de Sie, ne devienne conseiller de Wei.

(Sou) Tai (243) lui répondit :

— En effet, mais, comme conseiller, qui désireriez-vous qui fût nommé comme pouvant vous être avantageux ?

Tchao p.165 Yu dit :

— Je désirerais que l’héritier présomptif (244) lui-même fût conseiller.

(Sou) Tai dit :

— Je vous demande la permission d’aller pour vous servir dans le Nord (245), et je ferai certainement nommer conseiller (l’héritier présomptif).

— Comment ferez-vous ? demanda Tchao Yu.

— Supposez, répliqua (Sou Tai), que vous soyez le roi de Leang (246) ; moi, (Sou) Tai, je vous demande la permission de vous conseiller.

— Eh bien ? demanda Tchao Yu.

(Sou Tai) dit :

— Moi, (Sou Tai), je viens du pays de Tch’ou ; Tchao Yu, fort inquiet, m’a dit :

— T’ien Siu est mort ; je crains que l’un de ces trois hommes, Tchang I, Si-cheou ou le gouverneur de Sie, ne devienne conseiller de Wei.

Moi, (Sou) Tai, je lui ai répondu :

— Le roi de Leang est un grand souverain ; il ne prendra certainement pas Tchang I pour conseiller ; si en effet Tchang I était conseiller, il ne manquerait pas de donner la première place à Ts’in et la seconde à Wei. (De même), si Si-cheou était conseiller, il ne manquerait pas de donner la première place à Han et la seconde à Wei ; si le gouverneur de Sie était conseiller, il ne manquerait pas de donner la première place à Ts’i et la seconde à Wei. Le roi de Leang est un grand souverain ; certainement il ne trouvera pas opportun (de nommer conseiller un de ces trois hommes).

(Quand j’aurai ainsi parlé), le roi me dira :

— Qui donc dois-je prendre pour conseiller ?

Moi, Tai, je lui répondrai :

— Le mieux serait que l’héritier présomptif lui-même fût conseiller. Ces trois hommes, considérant tous que l’héritier présomptif ne peut pas être toujours p.166 conseiller, s’appliqueront à mettre au service de Wei leurs royaumes respectifs, dans le désir d’obtenir (pour eux-mêmes) le sceau de conseiller. Vu la puissance de Wei, quand il sera appuyé par trois royaumes possédant chacun dix mille chars de guerre, Wei assurément jouira du calme. C’est pourquoi je dis : Le mieux serait que l’héritier présomptif lui-même fût conseiller.

(Sou Tai) se rendit donc dans le nord pour voir le roi de Leang et lui tint ce langage ; l’héritier présomptif devint en effet conseiller de Wei].

La dixième année (309), Tchang I mourut. — La onzième année (308), (le roi de Wei) eut une entrevue avec le roi Ou, de Ts’in, à Yng (247). — La douzième année (307), l’héritier présomptif alla rendre hommage à Ts’in. Ts’in vint attaquer notre ville de P’i-che (248), mais leva le siège avant de l’avoir prise. — La quatorzième année (305), la reine, (femme du roi) Ou, de Ts’in, revint (249). — La seizième année (303), Ts’in prit nos (villes de) P’ou-fan (250), Yang-tsin (251) p.167 et Fong-ling (252). — La dix-septième année (302), (le roi de Wei) eut une entrevue avec (le roi de) Ts’in à Lin-tsin (253). Ts’in nous donna (la ville de) P’ou-fan (254). La dix-huitième année (301), (le roi de Wei), allié à Ts’in, attaqua Tch’ou. — La vingt et unième année (298) (Wei), ainsi que Ts’i et Han battirent ensemble l’armée de Ts’in à Han-kou (255). — La vingt-troisième année (296), p.168 Ts’in nous rendit le territoire de Ho-wai (256), ainsi que Fong-Ling (257), pour avoir la paix. — Le roi Ngai mourut (258) ; son fils, qui fut le roi Tchao, monta sur le trône.

La première année (295) du roi Tchao, Ts’in prit notre (ville de) Siang-tch’eng (259). — La deuxième année (294), nous combattîmes contre Ts’in, mais nous n’eûmes pas l’avantage. — La troisième année (293), (Wei) aida Han à attaquer Ts’in. Le général de Ts’in, Po K’i, battit à I-k’iue (260) notre armée qui comptait deux cent quarante p.169 mille hommes. — La sixième année (290), (Wei) donna à Ts’in le territoire de Ho-tong qui avait une superficie de quatre cents li de côté (261). Mang Mao, par ses ruses (de guerre) fut tenu en grande estime (262). — La septième année (289), Ts’in nous prit soixante et une villes grandes ou petites. — La huitième année (288), le roi Tchao, de Ts’in, se proclama empereur d’Occident ; le roi Min, de Ts’i, se proclama empereur d’Orient ; au bout de plus d’un mois, tous deux reprirent le titre de roi et renoncèrent à celui d’empereur. — La neuvième année (287), Ts’in prit nos villes de Sin-yuen et de K’iu-yang (263). — La dixième année (286), Ts’i anéantit Song ; le roi de Song mourut dans notre (ville de) Wen (264). — La douzième année (284), (Wei) ainsi que Ts’in, Tchao, Han et Yen, attaquèrent ensemble Ts’i et le battirent à l’ouest de la rivière Tsi ; le roi Min s’enfuit (hors de son royaume) ; (le p.170 général de) Yen entra seul à Lin-tse (265). — (Le roi de) Wei et le roi de Ts’in eurent une entrevue dans (la ville des) Tcheou occidentaux (266). — La treizième année (283) Ts’in prit notre (ville de) Ngan-tch’eng (267) ; ses soldats arrivèrent jusqu’à Ta-leang (268) puis se retirèrent. — La dix-huitième année (278), Ts’in prit Yng (269) ; le roi de Tch’ou se transporta à Tch’en. — La dix-neuvième année (277), le roi Tchao mourut. Son fils, qui fut le roi Ngan-hi, monta sur le trône.

La première année (276) du roi Ngan-hi, Ts’in nous prit deux villes (270). — La deuxième année (275), il nous prit encore trois villes et vint camper sous les murs de Ta-leang ; Han vint à notre secours ; nous donnâmes à Ts’in (la ville de) Wen (271) pour avoir la paix. — La troisième année (274), Tsin nous prit quatre villes et coupa quarante mille têtes. — La quatrième année (273), Ts’in nous écrasa, ainsi que Han et Tchao, et tua cent p.171 cinquante mille hommes ; il mit en fuite notre général Mang Mao.

[(272) Toan-kan tse (273), général de Wei, proposa de donner à Ts’in (la ville de) Nan-yang (274) pour avoir la paix. Sou Tai (275) dit au roi de Wei (276) :

— Celui qui désire un sceau c’est Toan-kan tse ; celui qui désire un territoire, c’est Ts’in (277). Si maintenant Votre Majesté fait en sorte que celui qui désire le territoire, dispose du sceau, et que celui qui désire le sceau dispose du territoire, aussi longtemps que le territoire de Wei ne sera pas entièrement épuisé, je ne sais pas quand cela finira (278). En effet, p.172 rendre service à Ts’in en lui offrant des terres, c’est comme prendre une brassée de bois mort pour secourir au moment d’un incendie (279) ; aussi longtemps que le bois mort ne sera pas entièrement épuisé, le feu ne s’éteindra pas (280).

Le roi dit :

— Il en est bien ainsi. Cependant l’affaire a déjà commencé d’être exécutée : je ne puis rien y changer.

L’autre lui répondit :

— Ô roi, ne voyez-vous pas comment les joueurs mettent en valeur la pièce hiao (281) ? quand c’est avantageux, ils mangent ; quand ce n’est pas avantageux, ils restent immobiles. Maintenant, p.173 ô roi, vous dites : L’affaire a déjà commencé d’être exécutée ; je ne puis rien y changer. Pourquoi, ô roi, la manière dont vous vous servez de votre sagesse ne vaut-elle pas la manière dont on se sert de la pièce hiao (282) ?

La neuvième année (268), Ts’in prit notre (ville de) Hoai (283). — La dixième année (267), l’héritier présomptif de Ts’in qui avait été envoyé hors de son pays comme otage dans le pays de Wei, mourut. — La onzième année (266), Ts’in prit notre (ville de) Ts’i-k’ieou (284).

[(285) Le roi Tchao, de Ts’in, dit à ceux qui l’entouraient (286) :

— Maintenant Han et Wei sont-ils plus ou moins puissants qu’ils ne l’étaient autrefois ?

On lui répondit :

— Ils ne sont pas aussi puissants qu’ils l’étaient au début.

Le roi reprit :

— Aujourd’hui Jou Eul (287) et Wei Ts’i (288) sont-ils plus ou moins sages que ne l’étaient (le prince de) Mong-tch’ang (289) et Mang Mao (290) ?

On lui répondit :

— Ils ne les valent pas.

Le roi dit :

— Lorsque Han et Wei étaient dans toute leur puissance et avaient pour les guider la sagesse du (prince de) Mong-tch’ang et de p.174 Mang Mao, quand ils ont attaqué Ts’in, ils n’ont pu cependant venir à bout de moi. Maintenant que Han et Wei sont affaiblis et qu’ils ont pour les guider les incapables Jou Eul et Wei Ts’i, quand ils attaqueront Ts’in, ils ne pourront venir à bout de moi ; cela aussi est évident.

Les assistants dirent tous :

— Vous avez parfaitement raison.

Tchong K’i s’appuya sur son luth et répliqua :

— O roi, vos appréciations sur le monde sont erronées. A l’époque des six hauts dignitaires de Tsin, le chef de la famille Tche était le plus puissant ; il anéantit (les familles) Fan et Tchong-hang ; en outre, à la tête des soldats (des familles) Han et Wei, il assiégea Tchao Siang-tse à Tsin-yang (291) ; il ouvrit une brèche à la rivière Tsin (292) pour inonder les remparts de Tsin-yang ; il n’y avait que trois pan (293) des remparts qui n’étaient pas immergés. (Au moment où) Tche po faisait avancer les eaux, Wei Hoan-tse était son cocher et Han K’ang-tse était l’homme qui était à côté de lui sur le char. Tche po dit :

— Je ne savais pas auparavant que l’on pût détruire le royaume d’un homme ; maintenant je le sais ; la rivière Fen peut servir à inonder Ngan-i (294) et la rivière Kiang (295) p.175 peut servir à inonder P’ing-yang (296).

Wei Hoan-tse poussa du coude Han K’ang-tse et Han K’ang-tse mit son pied sur celui de Wei Hoan-tse (297) ; les coudes et les pieds s’étant ainsi touchés sur le char, c’est à la suite de cela que le territoire du chef de la famille Tche fut divisé, que lui-même périt, que son royaume fut anéanti et qu’il devint la risée de l’empire. Maintenant, quoique les forces militaires de Ts’in soient grandes, elles ne peuvent surpasser celle du chef de la famille Tche ; quoique Han et Wei soient affaiblis, ils sont encore plus sages qu’ils ne l’étaient sous les murs de Tsin-yang. Or voici précisément le moment où ils font usage du pied et du coude (298) ; je désire que Votre Majesté se garde de les traiter à la légère.]

Alors le roi de Ts’in eut peur.

p.176 [(299) Ts’i et Tch’ou se concertèrent pour attaquer Wei ; Wei envoya des émissaires demander du secours à Ts’in ; (ces envoyés) voyaient de loin les bonnets officiels et les dais les uns des autres (300). Cependant les secours de Ts’in n’arrivaient pas. Parmi les gens de Wei, il y avait un certain T’ang Soei qui était âgé de plus de quatre-vingt-dix ans. Il dit au roi de Wei :

— Votre vieux sujet vous de mande la permission d’aller à l’ouest donner des conseils à Ts’in et obtenir que ses soldats sortent avant votre sujet (301).

Le roi de Wei s’inclina à deux reprises devant lui ; il fit atteler aussitôt des chars et l’envoya. Quand T’ang Soei fut arrivé et vint rendre visite au roi de Ts’in, le roi de Ts’in lui dit :

— Vieillard, vous avez l’air accablé de fatigue (302) et vous êtes venu de loin, ce qui a dû être fort pénible. Or nombreux sont les envoyés de Wei qui sont déjà venus demander des secours ; le danger où se trouve Wei m’est chose connue (303).

T’ang Soei répondit :

— Si, ô grand roi, vous connaissiez le danger où se trouve Wei et que vous n’ayez pas envoyé de secours, j’estime que les ministres qui préparent les plans à votre usage ne sont pas capables de remplir leur charge. En effet Wei est un royaume qui possède dix mille chars de p.177 guerre ; si cependant il se tourne vers l’ouest pour servir Ts’in, s’il se dit sa barrière orientale (304), s’il revoit de lui les bonnets et les ceintures (officiels) (305), et s’il sacrifie pour lui au printemps et en automne, c’est parce qu’il estime que la puissance de Ts’in est telle qu’il vaut la peine de l’avoir pour allié. Or maintenant les soldats de Ts’i et de Tchou sont déjà réunis dans la banlieue de Wei et néanmoins les secours de Ts’in ne sont pas partis ; de son côté (Wei), peut compter qu’il n’est pas encore en danger pressant (306). A supposer en effet que le danger fût pressant pour lui, il livrerait aussitôt une partie de son territoire (307) et se rattacherait à la ligue tsong (308). Quel besoin y aurait-il que vous, ô roi, le secouriez ? Si donc vous attendez qu’il soit en danger pressant pour le secourir, vous perdrez Wei qui est votre unique barrière orientale et vous fortifierez Ts’i et Tch’ou qui sont vos deux ennemis. Quel avantage en retirerez-vous, ô roi ?

Alors le roi Tchao, de Ts’in, se hâta d’envoyer des soldats au secours de Wei et la famille princière de Wei fut de nouveau raffermie].

[(309) (Le roi de) Tchao envoya un homme dire au roi de p.178 Wei :

— Faites-moi le plaisir de tuer Fan Ts’o et je vous demanderai la permission de vous offrir un territoire de soixante-dix li.

Le roi de Wei dit :

— C’est bien.

et envoya des officiers arrêter (Fan Ts’o) ; ils l’avaient cerné mais ne l’avaient pas encore tué, lorsque (Fan Ts’o) monta sur sa maison, et, à cheval sur le faîte (310), dit, aux envoyés :

— Plutôt que de faire un marché avec Ts’o mort, il vaudrait mieux faire un marché avec Ts’o vivant, car une fois que Ts’o sera mort, Tchao ne donnera pas au roi le territoire (qu’il lui a promis) ; que pourra faire alors le roi ? Le mieux serait donc de décider au préalable la cession du territoire et de tuer ensuite Ts’o.

Le roi de Wei approuva ces paroles. (Fan Ts’o) adressa alors au prince de Sin-ling (311) une lettre où il lui disait :

— Moi, (Fan) Ts’o, je suis un ancien conseiller de Wei, qui ai donné ma démission (312). Quand Tchao, par l’offre d’un p.179 territoire, m’aura fait mettre à mort et que le roi de Wei y aura consenti, s’il arrive que le puissant Ts’in à son tour veuille imiter Tchao dans ses désirs, que pourrez-vous faire, ô prince ?

Le prince de Sin-ling rapporta cela au roi et on relâcha (Fan Ts’o)].

[(313) Le roi de Wei, à cause du secours que lui avait donné Ts’in, désirait entretenir des rapports d’amitié avec Ts’in et attaquer Han pour lui redemander le territoire qui lui avait autrefois appartenu. Ou-ki (314) dit au roi de Wei :

— (Le roi de) Ts’in (315) a les mêmes mœurs que (les barbares) Jong et Ti ; il a un cœur de tigre et de loup. Il est avide et cruel ; il aime son intérêt et est déloyal ; il ne connaît ni les rites, ni la justice, ni la conduite vertueuse. Si vraiment il y trouve son avantage, il ne tient plus aucun compte de ses parents et de ses frères ; il est semblable à une bête sauvage ; c’est là ce que sait le monde entier ; jamais il n’a répandu de grands bienfaits ni accumulé des actes vertueux. C’est ainsi que la reine douairière (316), quoiqu’elle fût sa mère, est morte de chagrin ; le marquis de Jang (317), quoiqu’il fût son oncle maternel et que personne n’eût rendu plus de services signalés que lui, a été en définitive banni ; ses deux frères cadets (318) p.180 n’avaient commis aucun crime et furent tous deux dépouillés de leur fiefs. Si telle est sa conduite envers ses parents, quelle ne sera pas celle qu’il tiendra à l’égard d’un royaume ennemi ? Si maintenant, ô roi, vous vous alliez à Ts’in pour attaquer avec lui Han, vous rapprochez davantage de vous les malheurs dont vous menace Ts’in. Je considère cela comme une grave erreur, et si, ô roi, vous ne le comprenez pas, c’est que vous n’y voyez pas clair. Parmi tous vos sujets, il n’en est aucun qui vous ait informé à ce sujet, mais c’est là manque de loyalisme. Maintenant la maison princière de Han est représentée par un souverain enfant qui est confié à une femme (319) ; à l’intérieur (ce royaume) est fort troublé ; si au dehors, il se trouve aux prises avec les soldats des puissants (États de) T’s’in et de Wei, pensez-vous, ô roi, qu’il puisse éviter d’être détruit ? Lorsque Han aura été détruit, Ts’in prendra le territoire de Tcheng et sera voisin de Ta-Leang (320) ; pensez-vous, ô roi, que vous serez tranquille ? Vous désirez recouvrer votre ancien territoire et maintenant vous vous confiez (321) dans l’amitié du puissant p.181 Ts’in ; mais pensez-vous, ô roi, que ce soit avantageux pour vous ? Ts’in n’est pas un royaume qui reste inactif ; quand Han aura été détruit, il se disposera certainement à tenter une autre entreprise ; quand il tentera une autre entreprise, il ne manquera pas de se porter vers ce qui est à la fois facile et profitable ; pour se porter vers ce qui est à la fois facile et profitable, ce n’est ni Tch’ou ni Tchao qu’il attaquera. Pourquoi cela ? S’il faut passer des montagnes, franchir des fleuves et traverser le Chang-tang, territoire de Han, pour aller attaquer le puissant Tchao, ce serait une réédition de l’affaire de Yen-yu (322), et Ts’in certainement ne le tentera pas. S’il faut aller par le Ho-nei, tourner le dos (aux villes de) Ye et Tchao-ko (323) et couper les (digues des) rivières Tchang et Fou (324), pour livrer une bataille décisive aux soldats de Tchao dans la banlieue de Han-tan (325), c’est (s’exposer à) l’infortune de Tche po (326) ; cela non plus, Ts’in ne l’osera pas. Pour ce qui est d’attaquer Tch’ou, s’il faut passer par les gorges montagneuses qu’on traverse (327) et parcourir trois mille p.182 li pour attaquer la barrière de Meng-ngo (328), la marche est p.183 fort longue et l’attaque très difficile ; cela encore, Ts’in p.184 ne le fera pas (329). S’il faut passer par le Ho-wai, tourner le dos à Ta-leang (330), laisser Ts’ai à sa droite et Chao-ling à sa gauche (331), pour aller livrer une bataille décisive aux soldats de Tch’ou dans la banlieue de Tch’en (332), cela aussi, Ts’in ne s’y risquera pas. C’est pourquoi je dis : Ts’in certainement n’attaquera ni Tch’ou ni Tchao. En outre, il n’attaquera ni Wei [b] ni Ts’i. Ainsi, après que Han aura été détruit, le jour où les soldats de Ts’in entreront p.185 en campagne ils n’attaqueront personne d’autre que Wei. Ts’in possédant déjà (333) les places de Hoai (334), Mao (335) et Hing-k’ieou (336) et ayant élevé un rempart à Koei-tsin (337) pour surveiller le Ho-nei, (vos villes de) Kong et Ki (338) dans le Ho-nei p.186 seront certainement en péril. (D’autre part, Ts’in), étant en possession du territoire de Tcheng (339), s’emparera de Yuen-yong (340) et ouvrira une brèche à la rivière Yong-tse (341) pour inonder Ta-leang ; la ruine de Ta-leang sera alors certaine. O roi, votre envoyé est parti, ce qui est une (première) faute (342) ; mais (en outre), il a mal parlé (du prince) de Ngan-ling (343) à Ts’in, alors que Ts’in désirait depuis p.187 longtemps le faire périr ; Che-yang et Koen-yang (344), (villes) de Ts’in, sont voisines de Ou-yang ; en permettant que votre envoyé parle mal (du prince de Ngan-ling), vous abandonnez ce dernier à sa perte ; (quand cette perte sera consommée), Ts’in contournera Ou-yang (345) par le nord pour s’approcher de Hiu (346) vers l’est (347), et le Nan-kouo (348) sera certainement en danger ; ne sera-ce pas fort mauvais pour votre royaume (349) ? Sans doute, il vous est p.188 permis de haïr Han et de ne pas aimer (350) (le prince de) Ngan-ling, mais non de ne pas vous inquiéter de ce que Ts’in n’aime pas le Nan-kouo (351). Autrefois, Ts’in se trouvait dans le Ho-si (352), et (la capitale du) royaume de Tsin (353) était à mille li de Leang (354) ; il y avait (entre Ts’in et Tsin) le Fleuve et les montagnes pour faire une barrière, Tcheou et Han pour les séparer ; (cependant), à partir du moment où les armées vinrent à Lin-Hiang (355), et jusqu’à maintenant Ts’in attaqua sept fois Wei ; cinq fois il entra dans vos jardins (356) ; vos villes de la frontière furent p.189 toutes prises ; la terrasse Wen (357) fut renversée ; (le temple) Tou à Tch’oei (358) fut incendié ; les arbres de vos forêts furent coupés ; vos grands cerfs furent tous détruits et votre capitale eut à subir une succession de sièges. Puis Ts’in est venu à grandes chevauchées au nord de Leang, et, vers l’est, il s’est avancé jusqu’aux banlieues de Tao et de Wei [b] (359), tandis qu’au nord il allait jusqu’à P’ing (360) p.190 et à Kien (361). Ce qui fut perdu par le fait de Ts’in (qui se l’annexa), ce fut le territoire au sud de la montagne et le territoire au nord de la montagne (362), le Ho-wai (363) et le Ho-nei (364), plusieurs dizaines de grandes préfectures, plusieurs centaines de places renommées. Tel a donc été le désastre, alors que Ts’in se trouvait (encore) dans le Ho-si, et que (la capitale de) Ts’in était à mille li de Ta-leang. A combien plus forte raison, lorsque vous aurez laissé Ts’in supprimer Han et posséder le territoire de Tcheng (365), lorsque vous n’aurez plus le Fleuve et les montagnes pour faire une barrière, ni Tcheou et Han pour vous séparer de lui, et lorsqu’il ne sera plus qu’à cent li de Ta-leang, le malheur viendra-t-il sûrement de là. Autrefois, si la ligue tsong ne réussit pas, c’est parce que Tch’ou et Wei se soupçonnaient et que Han ne put pas être gagné ; or maintenant Han souffre de la guerre depuis trois années ; Ts’in le harcèle (366) pour qu’il traite de la paix ; mais, p.191 comme (Han) sait que ce serait sa perte, il s’y refuse ; après avoir livré des otages à Tchao, il le prie de former l’empire comme un vol d’oies sauvages (367) et d’émousser le tranchant (de ses épées) (368) ; Tch’ou et Tchao ne manqueront pas de rassembler leurs soldats, car ils savent bien tous que les appétits de Ts’in n’ont pas de limites, et qu’il n’aura pas de cesse aussi longtemps qu’il n’aura pas entièrement supprimé les royaumes de l’empire et qu’il ne se sera pas asservi tout ce qui est à l’intérieur des mers ; c’est pourquoi je désire mettre la ligue tsong au service de Votre Majesté ; ô roi, hâtez-vous d’accepter le pacte que vous proposent Tch’ou et Tchao ; puisque Tchao tient entre ses mains les otages de Han, si vous réclamez (à Han) votre ancien territoire en offrant à Han de le sauver, Han ne manquera pas de vous le remettre : de cette façon, sans que vos soldats ni votre peuple aient eu à endurer des fatigues, vous aurez recouvré votre ancien territoire ; ce sera un acte bien plus méritoire que de vous allier à Ts’in pour combattre Han avec lui, et surtout que d’avoir causé la calamité de faire du puissant Ts’in votre voisin. Pour sauver Han, assurer la tranquillité à Wei et être profitable à tout l’empire, il y a là d’ailleurs pour Votre Majesté une occasion qui lui est fournie par le Ciel. Mettez en communication le Chang-tang (369), qui appartient à Han, avec Kong (370) p.192 et Ning (371) et faites que le chemin aille à Ngan-tch’eng (372) ; à l’entrée et à la sortie (de cette route) imposez des taxes ; par ce moyen, Wei aura pris sur Han un gage important qui ne sera autre que son territoire de Chang-tang ; (en outre), dès maintenant les taxes suffiront à enrichir vos royaumes (373) ; Han ne manquera pas d’être reconnaissant envers Wei, d’aimer Wei, d’apprécier hautement Wei, de craindre Wei ; Han certainement n’osera pas se tourner contre Wei, et, de la sorte, Han sera comme une préfecture de Wei. Quand Wei aura réussi à faire de Han une de ses préfectures, Wei [b], Ta-leang et le Ho-wai jouiront assurément du calme. Si maintenant (au contraire) vous ne sauvez pas Han, les deux Tcheou et Ngan-ling seront nécessairement en péril ; Tch’ou et Tchao subiront de grandes défaites ; Wei [b] et Ts’i auront tout à craindre ; l’empire (alors) se tournera du côté de l’ouest et accourra vers Ts’in ; il ira lui rendre hommage et deviendra son sujet avant qu’il soit longtemps .]

p.193 La vingtième année (257), Ts’in assiégea Han-tan (374). Ou-ki, prince de Sin-ling, usant de fraude, enleva au général Tsin Pi ses soldats pour secourir Tchao (375). Tchao put ainsi être sauvé, et Ou-ki, à la suite de cela, resta dans le pays de Tchao. — La vingt-sixième année (251) (376), le roi Tchao, de Ts’in, mourut. — La trentième année (247), Ou-ki revint dans le pays de Wei. A la tête des soldats des cinq royaumes, il attaqua Ts’in, le battit dans le Ho-nei (377) et mit en fuite (son général) Mong Ngao. Tseng, héritier présomptif de Wei, se trouvait en otage dans le pays de Ts’in ; (le roi de) Ts’in, dans sa colère, p.194 voulut jeter en prison Tseng, héritier présomptif de Wei. Quelqu’un intercéda en faveur de Tseng auprès du roi de Ts’in en ces termes (378) :

— Kong-suen Hi a insisté auprès du conseiller de Wei en lui disant :

— Je vous demande de vous servir (des troupes) de Wei pour attaquer promptement Ts’in ; le roi de Ts’in sera irrité et ne manquera pas de jeter Tseng en prison ; le roi de Wei à son tour se fâchera ; il attaquera Ts’in et Ts’in certainement en souffrira.

Si donc maintenant, ô roi, vous emprisonnez Tseng, ce sera la réussite du plan de (Kong-suen) Hi ; par conséquent il vaut mieux traiter avec honneur Tseng et vous unir à Wei pour rendre ce dernier suspect à Ts’i et à Han.

(Le roi de) Ts’in renonça alors à (son projet d’emprisonner) Tseng. — La trente et unième année (246), le roi de Ts’in, Tcheng (379), monta sur le trône. — La trente-quatrième année (243), le roi Ngan-hi mourut. L’héritier présomptif Tseng prit le pouvoir ; ce fut le roi King-min. Ou-ki, prince de Sin-ling, mourut.

La première année (242) du roi King-min, Ts’in nous prit vingt villes qu’il annexa au royaume de Ts’in sous le nom de commanderie Tong (380). La deuxième année (241), Ts’in nous prit Tchao-ko (381) ; (le prince de) Wei [b] p.195 se transporta à Ye-wang (382). — La troisième année (240), Ts’in prit notre (ville de) Ki (383). — La cinquième année (238), Ts’in prit nos (villes de) Yuen (384), P’ou-yang (385) et Yen (386). — La quinzième année (228), le roi King-min mourut. Son fils, Kia, roi, prit le pouvoir.

La première année (227) de Kia, roi, l’héritier présomptif de Yen, Tan, chargea King K’o d’assassiner le roi de Ts’in (387) ; le roi de Ts’in s’aperçut (des intentions) de King K’o. La troisième année (225), Ts’in inonda Ta-Leang et fit prisonnier Kia, roi ; il anéantit alors (le royaume de) Wei dont il fit des commanderies et des préfectures.

Le duc grand astrologue dit : Je suis allé sur p.196 l’emplacement de l’antique Ta-leang. Les gens qui demeuraient sur cet emplacement me dirent : Lorsque Ts’in détruisit Leang, il amena une dérivation du Ho (388) et inonda Ta-leang ; au bout de trois mois les remparts s’effondrèrent ; le roi demanda à se soumettre et alors on anéantit (le royaume de) Wei. — Les discoureurs disent tous : C’est parce que Wei ne sut pas se servir du prince de Sin-ling (389) que son royaume fut amoindri et affaibli et finit par disparaître. Pour moi, je ne partage pas cette opinion ; le Ciel avait justement alors ordonné à Ts’in de conquérir (tout le pays compris à) l’intérieur des mers ; tant que sa tâche n’avait pas encore été entièrement exécutée, même l’appui d’un Ngo-heng (390), de quelle utilité aurait-il pu être à Wei ?

Notes

(101. ) La famille Wei tire son nom du fief de Wei (à 5 li au N. de la s.-p. de Joei-tch’eng, préf. sec. de Kie, prov. de Chan-si) qui fut conféré en 661 av. J.-C. à Pi Wan. — Une cinquantaine d’années plus tard, Wei Tao-tse transféra sa capitale à Houo (auj., préf. sec. de Houo, prov. de Chan-si). — Wei Kiang, fils de Wei Tao-tse, prit pour résidence la ville de Ngan-i que la tradition considère comme l’ancienne capitale de la dynastie Hia (à 15 li au N.-E. de la s.-p. de Hia, préf. sec. de Kiang, prov. de Chan-si). — En 403, le prince de Wei fut promu officiellement au rang de seigneur en même temps que les princes de Tchao et de Han.— En 340, les progrès faits par le royaume de Ts’in étant une menace perpétuelle pour la ville de Ngan-i, le roi de Wei transporta sa capitale à Ta-leang (auj. ville préfectorale de K’ai-fong, prov. de Ho-nan) ; à partir de ce moment, le royaume de Wei fut habituellement désigné sous le nom de Leang. Ce royaume fut anéanti en 225 av. J.-C. par Ts’in.

(102. ) La principauté de Pi correspond à la localité de Pi-yuen, à 5 li au N. de la s.-p. de Hien-yang (préf. de Si-ngan, prov. de Chàn-si) ; cf. H. T. K. K., chap. CCLIII, p. 8 r°. Ce duc de Pi est souvent mentionné à l’époque du roi Ou (cf. t. I, p. 223, 235, 237, 249, 250). D’après un texte du Tso tchoan (24e année du duc de Hi), il aurait été un des seize fils du roi Wen. Se-ma Ts’ien se borne à dire qu’il était de la famille royale des Tcheou.

(103. ) Le dernier souverain de la dynastie Yn.

(104. ) Cf. t. IV, p. 259, où le nom de Tchao Sou a été transcrit, par erreur, Tchao Wei. — Sur l’expression « l’homme de droite », cf. tome IV, n. 32.198 ; p. 259, n. 2 ; p. 278, n. 1 ; p. 299, n. 1,

(105. ) Cf. tome IV, notes 39.129, 39.130, 39.13.

(106. ) Telle est l’origine de la maison princière de Wei.

(107. ) Tso tchoan : 1e année du duc Min.

(108. ) En donnant à Pi Wan la terre de Wei, on a transformé son nom en Wei Wan, qui peut signifier « les myriades de Wei » et qui présage par conséquent que les descendants de Pi Wan seront des seigneurs.

(109. ) Tout ce passage, tiré du Tso tchoan, a déjà figuré dans le chap. XXXIX (cf. t. IV, p. 260-261).

(110. ) Cf. tome IV, n. 32.264.

(111. ) Je rétablis dans ma traduction le mot [] qui apparaît dans la citation de ce texte du Tso tchoan qui a déjà été faite au chap. XXXIX ; dans le Tso tchoan même, comme ici, ce mot est omis, mais le sens le suppose

(112. ) Ces quatre fils sont Hi-ts’i, que le duc Hien avait désigné comme son héritier, Tao-tse, qui, de même que Hi-ts’i, fut assassiné après quelques jours de règne, I-ou qui fut le duc Hoei, et Tch’ong-eul, qui fut le duc Wen ; cf. t. IV, p. 271 et suiv.

(113. ) D’après le Tso tchoan, le nom personnel de Ou-tse était Tch’eou. Cf. tome IV, p. 299 et note 40.246. .

(114. ) Cf. t. IV, p. 283, où Wei Ou-tse est mentionné parmi les compagnons de Tch’ong-eul.

(115. ) Aujourd’hui, préfecture secondaire de Houo, prov. de Chan-si.

(116. ) D’après le Tso tchoan (3e année du duc Siang), Wei Kiang mit à mort le cocher de Yang-kan ; cf. t. IV, p. 329.

(117. ) A la date de 569 et à la date de 540, les Tableaux chronologiques (chap. XIV) disent :

« Wei Kiang conseilla l’harmonie aux Jong-Ti : les Ti vinrent rendre hommage à Tsin.

La répétition de cette même mention à deux dates assez distantes l’une de l’autre semble prouver que ces événements sont assez mal localisés dans le temps. — Les Jong-Ti dont il est ici question sont vraisemblablement les Ti rouges, qui, d’après le Kouo ti tche (chap. III, p. 11 r°), occupaient autrefois l’arrondissement de Lou (auj., préfecture de Lou-ngan), au S. E. du Chan-si.

(118. ) Tout ce qui précède s’est déjà trouvé dans le chap. XXXIX (cf. t. IV, p. 329).

(119. ) Cf. n. 101.

(120. ) Au lieu de « étant vieux », le Tso tchoan (28e année du duc Tchao) donne la leçon « étant mort ».

(121. ) Cf. tome IV, n. 39.343.

(122. ) Le détail de ce partage se trouve indiqué dans le Tso tchoan (28e année du duc Tchao).

(123. ) Tchao Kien-tse = Tchao Yang ; Tchong-hang Wen-tse = Tchong-hang Yn (voyez index du t. IV) = Siun Yn ; Fan Hien-tse = Che-yang (cf. t. IV, p. 333, n. 2).

(124. ) Cf. tome IV, n. 39.346.

(125. ) Se-ma Tcheng identifie ce Wei Tch’e avec le personnage appelé Wei Man-to ou Wei Siang-tse dans le Tso tchoan (13e année du duc Ting). — Le Che pen mentionne, entre Wei Hien-tse et Wei Tch’e, un prince intermédiaire appelé Wei Ts’iu ou Wei Kien-tse ; mais il n’est pas possible de faire ici l’examen critique des généalogies du Che pen, ce qui serait une tâche fort longue et peu profitable ; nous ne nous astreindrons donc pas à signaler toutes les divergences qui peuvent se présenter entre le Che pen et les Mémoires historiques.

(126. ) D’après une note de Se-ma Tcheng aux Tableaux chronologiques, le nom personnel de Wei Hoan-tse était Kiu ; le même témoignage se trouve dans le Che pen.

(127. ) Han K’ang-tse avait pour nom personnel Hou ; Tchao Siang-tse avait pour nom personnel Ou-siu.

(128. ) Tche po, c’est-à-dire Tche l’aîné, avait pour nom personnel Yao ; aussi est-il appelé parfois Tche Yao. On le trouve aussi appelé Siun Yao car Siun était son nom de famille. Quant à Tche, c’était proprement le nom de la ville qui lui appartenait en fief ; elle se trouvait à 40 li au N.-O. de la s.-p. de Yu-Hiang (préf. sec. de P’ou, prov. de Chan-si),

(129. ) Les Tableaux chronologiques, d’accord avec le Che pen, donnent au marquis Wen le nom personnel Se.

(130. ) Cf. tome II, n. 05.249. En 617, Tsin avait pris à Ts’in la ville de Chao-leang qui échut ensuite en partage à la maison de Wei.

(131. ) Celui qui fut plus tard le marquis Ou.

(132. ) Localités non identifiées.

(133. ) Cf. tome II, n. 05.375.

(134. ) Cf. tome II, n. 05.328.

(135. ) Cf. tome II, n. 05.401.

(136. ) Cf. t. III, p. 489 : « Quitter mes femmes et mes enfants sera à mes yeux aussi facile que d’ôter une sandale. » Cf. aussi Tsin chou, chap. LXXXVI, où un homme dit qu’il quittera un certain endroit aussi aisément qu’il enlèverait un soulier.

(137. ) Dans le Han che wai tchoan (Chap. IX, p. 10 r°) de Han Yng (IIe siècle av. J.-C.), la même anecdote est rapportée sous une forme un peu différente :

« T’ien Tse-fang s’étant rendu dans le pays de Wei, l’héritier présomptif avec un cortège de cent chars, vint à sa rencontre dans la banlieue. L’héritier présomptif se prosterna à deux reprises et se présenta à T’ien Tse-fang; mais T’ien Tse-fang ne descendit pas de son char. L’héritier présomptif, mécontent, dit :

— J’ose vous demander comment il se fait que vous vous permettiez d’outrager autrui.

T’ien Tse-fang répliqua :

— J’ai appris qu’il s’est trouvé des hommes qui se sont perdus pour avoir, étant en possession de l’empire, outragé autrui. Si on considère cela, on constate qu’un homme pauvre et humble peut outrager autrui. En effet, si il déplaît, il n’a qu’à mettre (?) ses souliers et à se rendre dans le pays de Ts’in ou dans celui de Tch’ou ; en quel lieu ira-t-il où il ne puisse être pauvre et humble ?

Alors l’héritier présomptif se prosterna par deux fois et se retira en arrière. T’ien Tse-fang ne descendit donc pas de son char.

— Dans le Chouo-yuan de Lieou Hiang (chap. X, p. 8 r° de l’édition du Han Wei ts’ong chou), on raconte une autre entrevue de T’ien Tse-fang et du prince héritier :

T’ien Tse-fang était assis à côté du marquis Wen, de Wei. L’héritier présomptif, s’avançant rapidement, entra pour rendre visite (à son père). Les hôtes et les fonctionnaires se levèrent tous. T’ien Tse-fang seul ne se leva pas. Le marquis Wen eut l’air mécontent et il en fut de même de l’héritier présomptif. T’ien Tse-fang dit :

— Si je me lève en l’honneur du fils, je ne puis me justifier en ce qui concerne les rites ; si je ne me lève pas en l’honneur du fils, je ne puis m’excuser en ce qui concerne la faute. Je vous demande la permission de vous raconter, ô prince, l’histoire du roi Kong, de Tch’ou, au temps où il était héritier présomptif ; étant sorti dans l’intention de se rendre à Yun-mong, il rencontra le grand officier Kong Yn. Kong Yn se retira aussitôt précipitamment dans la maison d’un de ses serviteurs ; l’héritier présomptif descendit de son char, le suivit dans la maison du serviteur et lui dit :

— O grand officier, pourquoi vous conduisez-vous ainsi ? J’ai entendu dire que celui qui honore le père, ne réunit pas le fils dans les mêmes honneurs ; si quelqu’un réunit le fils dans les mêmes honneurs, il n’est pas de plus grand malheur. O grand officier, pourquoi vous conduisez-vous ainsi ?

Kong Yn lui dit :

— Naguère, j’ai vu de loin votre visage ; dorénavant je me rappellerai votre cœur.

Si vous examinez attentivement ce qui s’est passé alors, qu’en penserez-vous ?

Le marquis Wen dit :

— C’était fort bien agi.

L’héritier présomptif Ki, s’avança et répéta les paroles du roi Kong ; quand il les eut récitées trois fois, il demanda à les mettre en pratique.

(138. ) Lo-yn, ainsi nommée parce qu’elle se trouvait au S. de la rivière Lo du Chàn-si, était, d’après le Kouo ti tche (chap. II, p. 12 v°) à l’ouest de la préf. sec. de T’ong, prov. de Chàn-si. — Ho-yang est aujourd’hui encore la sous-préfecture de ce nom, qui dépend de la préf. sec. de T’ong.

(139. ) Yang-hou, dit le Kouo ti tche (chap. IV, p. 4, r°) était à 30 li au N.-E. de la s.-p. de Yuen-tch’eng (préf. de Ta ming, prov. de Tche-li).

(140. ) Tse-hia est le surnom de Pou Chang, disciple de Confucius, qui était de quarante-quatre ans plus jeune que son maître. Après la mort de Confucius, il s’établit dans le Si ho, c’est-à-dire dans la partie du Chan-si comprise entre la rivière Fen et le Hoang ho ; comme ce territoire appartenait alors à l’État de Wei, Pou Chang entra en relations avec le marquis Wen, de Wei, qui le traita comme son maître. Cf. Mém. hist., chap. LVII, p. 5 v°.

(141. ) Comme l’indique une note du T’ong kien tsi lan, Toan-kan est un nom de famille de deux caractères. C’est par erreur que certains auteurs coupent mal ce nom, en donnant Kan-mou comme le nom personnel. — Hoang-fou Mi (215-282 p. C.) dans son Kao che tchoan (chap. II, édition du Han Wei ts’ong chou), nous donne la notice suivante sur Toan-kan Mou :

« Toan-kan Mou était un homme du pays de Tsin ; dans sa jeunesse, il était pauvre et aussi de basse condition ; ses aspirations n’étaient pas satisfaites. Alors il mena une vie rigoureusement pure et s’en alla dans (la région du) Si-ho ; il prit pour maître et servit Pou Tse-hia. Ainsi que Tien Tse-fang, Li K’o, Ti Hoang et Ou K’i, il demeura dans le pays de Wei ; tous ces hommes devinrent généraux ; seul (Toan-)kan Mou s’attachait à la sagesse et n’exerçait aucune fonction publique. Le marquis Wen, de Wei, voulut le voir et se rendit à sa porte ; Toan-kan Mou passa par-dessus le mur pour éviter le marquis Wen. Le marquis Wen lui rendit les honneurs qu’on doit à un hôte. Étant sorti et passant devant sa demeure, il s’inclina sur la barre d’appui de son char. Son cocher lui demanda :

— (Toan-)kan Mou est un homme vêtu de toile (c.-à-d. un homme du commun peuple) ; Votre Altesse s’incline sur la barre d’appui de son char devant sa demeure ; n’est-ce pas excessif ?

Le marquis Wen répondit :

Toan-kan Mou est un sage. Il ne se remue pas pour obtenir le pouvoir ou les richesses ; il conserve en lui la sagesse de l’homme supérieur. Il demeure caché dans une ruelle écartée et sa renommée vole à mille li de distance. Comment pourrais-je ne pas m’incliner sur la barre d’appui de mon char ? (Toan-)kan Mou est au premier rang par la vertu ; moi, je suis au premier rang par la puissance. (Toan-)kan Mou est opulent en justice ; moi, je suis opulent en richesses. La puissance n’est pas aussi honorable que la vertu ; les richesses ne sont pas aussi hautes que la justice.

(Le marquis Wen) proposa en outre le titre de conseiller (à Toan-kan Mou), mais il le refusa. Plus tard, le marquis Wen, s’étant humilié lui-même et l’ayant prié avec instances, il le vit et s’entretint avec lui ; le marquis Wen resta debout jusqu’à en être fatigué et n’osait pas respirer.

Si la renommée du marquis Wen dépassa celle du duc Hoan, de Ts’i, c’est parce qu’il sut honorer Toan-kan Mou, respecter Pou Tse-hia et traiter comme un ami T’ien Tse-fang. »

(142. ) Lu Pou-Wei (d. 235 av. J.-C.) avait déjà raconté les mêmes anecdotes dans son Tch’oen-ts’ieou (chap. XXI, p. 4 v° et p. 6 r°-v°) ; la réponse du marquis Wen à son cocher est ici la suivante :

— N’est-ce pas là la demeure de Toan-kan Mou ? Or Toan-kan Mou est un sage : comment oserais-je ne pas m’incliner sur la barre d’appui de mon char ? J’ai en outre entendu dire que Toan-kan Mou ne voudrait pas changer sa condition contre la mienne : comment oserais-je me montrer arrogant envers lui ? Toan-kan Mou est glorieux par sa vertu ; moi, je suis glorieux par mon territoire. Toan-kan Mon est opulent en justice ; moi, je suis opulent en richesses.

Son cocher lui dit :

— S’il en est ainsi, ô prince, pourquoi ne le prenez-vous pas pour conseiller ?

Le prince lui proposa donc le titre de conseiller, mais Toan-kan Mou refusa de l’accepter. Le prince lui donna alors un traitement d’un million (de pièces de monnaie) et se rendit fréquemment dans sa demeure. Les gens du royaume étaient tous joyeux et chantaient entre eux :

— Notre prince aime la rectitude et la preuve en est qu’il respecte Toan-kan Mou ; notre prince aime la fidélité, et la preuve en est qu’il met à un haut rang Toan-kan Mou.

Peu de temps après, (le roi de) Ts’in leva des soldats dans l’intention d’attaquer Wei. Se-ma T’ang fit des remontrances au prince de Ts’in en lui disant :

Toan-kan Mou est un sage, et (le prince de) Wei l’honore. Dans le monde, il n’est personne qui n’en soit informé. Non certes, on ne peut lui faire la guerre.

Le prince de Ts’in approuva cet avis ; il renonça donc aux hostilités et n’osa pas attaquer (Wei).

Enfin on lit dans le Chouo yuan (chap. VIII, p. 15 v°, édit. du Han Wei ts’ong chou) de Lieou Hiang (86-15 av. J.-C.) :

« Le marquis Wen de Wei, ayant donné audience à Toan-kan Mou, se tint debout jusqu’à en être fatigué et n’osait pas respirer. Puis, quand il reçut Ti Hoang, il s’entretint avec lui en se tenant accroupi dans la salle. Comme Ti Hoang était mécontent, le marquis Wen lui dit :

Toan-kan Mou, quand je lui ai offert une charge publique, l’a refusée ; quand je lui ai donné un traitement, ne l’a pas accepté. Vous, au contraire, vous avez désiré une charge publique et avez obtenu le titre de conseiller ; vous avez désiré un traitement et vous avez reçu celui de haut dignitaire. Après avoir accepté mes bienfaits, n’est-il pas difficile que vous me fassiez des reproches au sujet des égards que je vous dois ?

(143. ) [] « barre d’appui d’un char » a ici le sens de « s’incliner sur la barre d’appui d’un char » (cf. commentaire du Tch’oen ts’ieou de Lu Pou-wei dans le texte cité plus haut, n. 142).

(144. ) Cf. tome III, p. 523, lignes 11-12 et note 29.114.  ; Mém. hist., chap. CXXVI.

(145. ) Ce qui suit se retrouve, avec des variantes notables, dans le Chouo-yuan de Lieou Hiang (chap. II, p. 4 v° et suiv.) et dans le Han che wai tchoan de Han Yng (chap. III, p. 3 r° et suiv.).

(146. ) C’est-à-dire : Wei Tch’eng-tse, frère cadet du marquis Wen, et Ti Hoang.

(147. ) Dans le texte du Chouo yuan, ce développement prend la forme suivante :

« Le gouverneur du Si-ho, c’est moi qui l’ai fait nommer ; le ki che nei che (il y a vraisemblablement une faute de texte ; il s’agit de Si-men Pao qui administra le Ho-nei), c’est moi qui l’ai fait nommer ; quand le roi a voulu attaquer le Tchong-chan, c’est moi qui ait recommandé Yo Yang ; il n’y avait personne qu’on pût charger du gouvernement, c’est moi qui vous ai recommandé ; il n’y avait personne qu’on pût charger d’être le précepteur du fils du roi, c’est moi qui ai recommandé K’iu-heou Fou.

— Dans un autre passage du Chouo yuan (chap. II, p. 6 r°), où se trouve relatée une conversation de T’ien Tse-fang avec Ti Hoang, ce dernier dit :

— Autrefois dans le Si-ho il n’y avait pas de gouverneur ; j’ai recommandé Ou K’i, et la région du Si-ho a joui du calme. (La ville de) Ye n’avait pas de préfet ; j’ai recommandé Si-men Pao, et Wei n’a plus eu à souffrir de Tchao. (La ville de) Soan-tsao n’avait pas de préfet ; j’ai recommandé Pei-men K’o ( ?) et Wei n’a plus été inquiété par Ts’i. (Le roi) de Wei a voulu attaquer le Tchong-chan ; j’ai recommandé Yo Yang et le Tchong-chan a été pris. (Le roi de) Wei n’avait aucun ministre qu’il pût charger du gouvernement ; j’ai recommandé Li K’o et le royaume de Wei a été bien gouverné.

— Le personnage appelé Yo Yang était un général qui avait le commandement des troupes de Wei chargées de réduire le prince de Tchong-chan ; le fils de Yo Yang se trouvait dans la ville de Tchong-chan ; on le tua, on le fit bouillir et on envoya le bouillon à son père dans l’espoir de l’effrayer ; Yo Yang s’assit tranquillement sur une natte et avala un plein bol de ce breuvage. Le prince de Tchong-chan alors fit sa soumission. (Cf. Tchan kouo ts’e, discours de Wei, chap. XXII, p. 1, r° et v° ; le Chouo yuan de Lieou Hiang, chap. V, p. 13 r° et v° ; Han Fei-tse, chap. VII, p. 13, r° ; Hoai-nan tse, chap. XVIII, p. 5, r° et v°).

(148. ) C’était une colline sur le bord du Hoang ho à 2 li à l’ouest de la préfecture secondaire de Chàn (prov. de Ho-nan) ; cf. Kouo ti tche, chap. IV, p. 14 r°.

(149. ) Cf. t. II, p. 104, n. 1.

(150. ) Tchou était à 15 li à l’O. de l’ancienne s.-p. de Leang (auj. préf. sec. de Jou, prov. de Ho-nan) ; cf. Kouo ti tche, chap. VII, p. 18 r°.

(151. ) Cf. tome IV, n. 40.305.

(152. ) Cf. tome II, n. 05.344, et tome V, n. 43.287.

(153. ) La ville de Ou, appelée aussi Ou-p’ing, était d’après le Kouo ti tche (chap. II, p. 12 r°), à 13 li au N.-E. de l’ancienne s.-p. de Tcheng, qui est aujourd’hui la préf. sec. de Hoa (préf. de T’ong-tcheou, prov. de Chàn-si).

(154. ) Cho, qui était fils du duc Ou, de Tchao, est appelé Tchao dans le chapitre sur Tchao (cf. p. 55, ligne 15), et dans les tableaux chronologiques.

(155. ) Ngan-i était encore alors la capitale de Wei.

(156. ) Wang-yuen, ainsi nommée parce qu’elle se trouvait près de la montagne Wang-ou (cf. tome I, n. 02.222), était à 20 li au N.-O. de l’ancienne s.-p. de Yuen qui était elle-même à 20 li à l’O. de la s.-p. actuelle de Yuen-k’iu (préf. sec. de Kiang, prov. de Chàn-si) ; cf. Kouo ti tche, chap. III, p. 7 v°.

(157. ) Sang-k’ieou était sur le territoire de l’ancienne sous-préfecture de Soei-tch’eng, laquelle se trouvait à 25 li à l’O. de la s.-p. actuelle de Ngan-sou (préf. de Pao-ting, prov. de Tche-li). Des indications contenues dans les tableaux chronologiques (chap. XV, p. 16, r°), il résulte que Sang-k’ieou était une ville de l’État de Yen qui, en 380, fut prise par Ts’i ; Wei, Han et Tchao vinrent alors au secours de Yen contre Ts’i, et arrivèrent jusqu’à Sang-k’ieou.

(158. ) La rivière Koai prend sa source au pied de la montagne Ou-ling, au sud de la s.-p. de I-tch’eng (préf. de P’ing-yang, prov. de Chàn-si) et se jette dans la rivière Fen sur le territoire de la préfecture secondaire de Kiang. — On voit par ce texte que, à cette époque, il y avait encore des tribus barbares dans le sud du Chan-si.

(159. ) Cf. note 43.244. .

(160. ) Cf. tome II, n. 05.302, où ce nom est transcrit par erreur Li-yang. En 383, le duc Hien avait élevé des remparts à Yo-yang ; il fit ensuite de cette ville sa capitale (cf. t. II, p. 63), et c’est vraisemblablement à cette occasion qu’il l’érigea en préfecture.

(161. ) Cf. note 43.256. . La ville de Lin était appelée septentrionale parce qu’elle se trouvait au N.-O. du pays de Tchao.

(162. ) Cf. tome IV, n. 40.300.

(163. ) Tchao et Han faisaient alors, comme on va le voir, cause commune contre Wei.

(164. ) Le marquis I, dont le nom personnel était Jo, était le fils du marquis Ngai qui régnait alors sur le pays de Han.

(165. ) Le roi Hoei, de Wei.

(166. ) D’après le Tchou chou ki nien, le marquis Ou, de Wei, en la première année de son règne (386), avait donné un fief au prince Hoan (=Kong-tchong Hoan). Il avait voulu ainsi l’éloigner de la capitale ; en 375, Hoan vint se réfugier à Han-tan, capitale de Tchao. Lorsque le marquis Ou mourut, en 371, Hoan dut apparemment faire valoir ses droits au trône de Wei et demander l’appui du prince de Tchao auprès duquel il avait cherché asile ; en même temps, Kong-suen K’i venait engager le prince de Han à secourir le prince de Tchao en lui montrant qu’il avait une belle occasion d’intervenir et de briser à jamais la puissance de Wei.

(167. ) Wang Ts’o ne resta pas longtemps au service du roi Hoei ; dès l’année suivante (369) en effet, « le grand officier de Wei, Wang Ts’o, sortit de son pays et se réfugia dans le royaume de Han » (Tchou chou ki nien).

(168. ) Le Chang-tang (Lou-ngan fou) était un territoire de Han.

(169. ) Cf. note 43.262. .

(170. ) Il fut assiégé dans sa capitale, Ngan-i.

(171. ) Song et Wei étaient de fort petites principautés.

(172. ) Cf. tome II, n. 05.339.

(173. ) Cf. tome II, n. 05.468.

(174. ) Koan correspond à la s.-p. actuelle de Koan-tch’eng (préf. de Ts’ao-tcheou, prov. de Chan-tong). — C’était autrefois une principauté qui passait pour avoir été l’apanage de Ou-koan, le plus jeune fils de l’empereur K’i, de la dynastie Hia (cf. Tchou chou ki nien, Legge, C. C. vol. III, prolég., p. 118).

(175. ) Tchai-yang, qu’on appelait aussi Pei-tchai, était à 17 li au S.-E. de la s.-p. de Yong-yang (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan). — Le Che ki luen wen place le point après le mot [a] ; mais, dans les Tableaux chronologiques (chap. XV, p. 18, r°), on lit :

« (le prince de Wei) eut une entrevue avec Han à Tchai-yang ; il éleva un rempart à Ou-tou.

Dans le chap. XLV, p. 2 r°, il est dit :

« (le prince de Han) eut une entrevue avec le roi Hoei de Wei, à Tchai-yang.

Il semble donc bien que le mot ne doive pas être rattaché au nom de Tchai-yang.

(176. ) Cf. n. 158.

(177. ) Cf. tome II, n. 05.176.

(178. ) Cf. t. II, p. 60. Les Tableaux chronologiques disent :

« On fit prisonnier notre héritier présomptif.

Cf. t. V, p. 59, dernière ligne.

(179. ) Localité non-identifiée.

(180. ) Cf.. note 43.271. , ad fin.

(181. ) Cf. tome IV, n. 34.151.

(182. ) Tcheng désigne ici l’État de Han qui, depuis l’année 375, avait transféré sa capitale à Tcheng. Cf. chap. XLV.

(183. ) Au lieu de Cho-p’ing, il faut lire Tou-p’ing, comme dans les Tableaux chronologiques (chap. XV, p. 19 v°) et dans les annales principales des Ts’in (cf. tome II, n. 05.327).

(184. ) Cf. tome IV, n. 31.218.

(185. ) Cf. tome II, n. 05.249.

(186. ) Suen Pin était un descendant de Suen Ou. On trouvera sa biographie dans le chap. LXV des Mém. hist.

(187. ) Au N.-E. de la s.-p. de Ko-tse (préf. de Ts’ao-tcheou, prov. de Chan-tong).

(188. ) Auj., s-p. de Siang-ling (préf. de P’ing-yang, prov. de Chan-si).

(189. ) Kou-yang était dans le pays d’Ourato, en dehors de l’angle oriental de la grande boucle du Hoang-ho (cf. Ta Ts’ing i t’ong tche, chap. CCCCVIII, 1e partie, p. 2 r°). La barrière de Kou-yang fut toujours une position stratégique importante pour les Chinois. Sous les Han occidentaux, Kou-yang faisait partie de la commanderie de Ou-yuen et était la résidence du commandant de la section orientale ; elle était le point de départ d’une route qui comptait les étapes suivantes : au nord de Kou-yang, on sortait par Che-men tchang et on atteignait Koang-lou tch’eng ; plus au N.-O., on arrivait à Tche-tsieou tch’eng ; plus au N.-O., à T’eou-man tch’eng ; plus au N.-O., à Hou-ho tch’eng ; plus à l’O., à Sou-lou tch’eng (Ts’ien Han chou, chap. XXVIII, b, p. 3 v°). — Sous les Han orientaux, en 89 ap. J.-C., le général Teng Hong sortit par la barrière de Kou-yang, livra bataille aux Hiong-nou auprès de la montagne Ki-lo et leur fit essuyer une grande défaite (Heou Han chou, chap. IV, p. 2 r°). — Sous les Wei, en 391 ap. J.-C., l’empereur T’ai-tsou érigea une stèle au N. de la barrière de Kou-yang pour rappeler ses exploits (Wei chou, chap. II, p. 2 v°).

D’après les indications de Tchang Cheou-tsie, le long mur construit par le roi de Wei en 352 av. J.-C. partait de Tcheng (auj., préf. sec. de Hoa, préf. Ta-t’ong, prov. de Chàn-si), longeait la rivière Lo du Chàn-si, puis se dirigeait vers le nord sur l’arrondissement de Yn (à 80 li au N.-O. de la s.-p. de Mi-tche, préf. sec. de Soei-, prov. de Chàn-si), et aboutissait enfin à Kou-yang, en dehors de l’angle oriental de la grande boucle du Hoang-ho.

(190. ) Cf. tome I, n. 02.126.

(191. ) L’emplacement de T’ong est indéterminé.

(192. ) L’auteur fait ici une confusion avec les événements de l’année 353 : à cette époque, Wei avait attaqué Tchao qui implora le secours de Ts’i ; mais, en 341, Wei s’était allié à Tchao pour combattre Han, et c’est en faveur de Han que se produisit l’intervention de Ts’i (cf. chap. LXV).

(193. ) Suen Pin : Cf. chap. LXV.

(194. ) Cf. tome II, n. 07.335. Wai-hoang se trouvait dans le pays de Song.

(195. ) Tchan kouo ts’e : section de Song ; chap. XXXII, p. 2, r° et v°.

(196. ) Kiu est aujourd’hui la préf. sec. de ce nom (préf. de I-tcheou, prov. de Chan-tong). Cette ville était à l’extrême sud-est de l’État de Ts’i ; pour un envahisseur venu de l’ouest, annexer Kiu c’était donc avoir conquis le pays de Ts’i tout entier.

(197. ) Si l’héritier présomptif est vaincu, il ne sera jamais roi de Wei. Ce sens est confirmé par la dernière phrase de ce texte dans le Tch’an houo t’se :

« Il combattit contre les gens de Ts’i et il trouva la mort : en définitive il n’obtint pas (de régner sur) Wei.

(198. ) C’est-à-dire ceux qui désirent la bataille dans l’espoir d’y acquérir quelque gloire et, par suite, quelque profit. Le Tchan kouo ts’e :

« Ceux qui ont avantage à ce que vous livriez bataille et qui désirent satisfaire leur ambition sont légion ».

(199. ) D’après Siu Koang, dont l’avis est suivi par les commentateurs du T’ong kien kang mou et du Tong kien tsi lan, Ma-ling était au S.-E. de la s.-p. de Yuen-tch’eng (préf. de Ta-ming, prov. de Tche-li). Tchang Cheou-tsie a longuement critiqué cette opinion, et, d’après lui, Ma-ling était à 60 li au N.-E. de l’ancienne sous-préfecture de Kiuen-tch’eng, laquelle se trouvait à 20 li à l’E. de la préf. sec. de P’ou (préf. de Ts’ao-tcheou, prov. de Chan-tong).

(200. ) Les progrès de Ts’in du côté de l’Orient avaient rendu Ngan-i intenable comme capitale ; le roi Hoei se transporta donc à Ta-leang (K’ai-fong fou). Le Tchou chou ki nien attribue ce transfert de capitale à la 4e année du roi Hien (365 av. J.-C,), en été, le 4e mois, le jour kia-yn (Legge, C. C., vol. III, proleg., p. 171).

(201. ) Comme l’indique P’ei Yn, il y avait, à l’époque des Han, une sous-préfecture de P’ing-ngo qui dépendait de la commanderie de P’ei ; mais cette ville, qui se trouvait à 60 li au S. de la s.-p. de Hoai-yuen (préf. de Fong-yang, prov. de Ngan- hoei), me paraît trop éloignée de l’État de Wei pour être la localité dont il est ici question.

(202. ) Sur ces trois personnages, dont le dernier n’est autre que le célèbre philosophe Mencius, voyez le chap. LXXIV des Mém. hist.

(203. ) Mencius, I, a, 1.

(204. ) Le texte de Mencius est notamment abrégé et modifié par Se-ma Ts’ien.

(205. ) On remarque ici une des divergences les plus notables entre la chronologie du Tchou chou ki nien et celle de Se-ma Ts’ien. D’après Se-ma Ts’ien, le roi Hoei règne 36 ans, de 370 à 335 ; il a pour successeur le roi Siang 334-319 ; puis vient le roi Ngai (318-296). D’après le Tchou chou ki nien, le roi Hoei-tch’eng, après avoir régné 36 ans de 370 à 335, commença un nouveau compte des années de son règne et mourut en 319 ; c’est donc un seul souverain qui fut sur le trône de 370 à 319 ; il eut pour successeur « le roi actuel », c’est-à-dire le roi à la mort duquel le Tchou chou ki nien s’interrompt, car cet ouvrage historique fut déposé dans la tombe de ce souverain où on le retrouva ; or le Tchou chou ki nien prend fin à l’année 299 ; c’est donc en cette année que serait mort « le roi actuel », c’est-à-dire le roi qui correspond au roi Ngai de Se-ma Ts’ien. Voyez l’appendice placé à la fin du présent volume.

(206. ) Cf. tome IV, n. 33.245.

(207. ) Ainsi le roi Hoei n’avait jamais pris de son vivant le titre de roi ; c’est après sa mort que son fils le lui conféra.

(208. ) D’après les Tableaux chronologiques, la bataille de Tiao-yn eut lieu en l’année 333 ; les Annales principales des Ts’in (t. II, p. 69) rapportent la défaite du général Long Kou à l’année 331. Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est que ce combat fut la cause qui fit tomber, en l’année 330, le territoire de Ho-si entre les mains de Ts’in.

(209. ) Tiao-yn était à 30 li au N. de la préf. sec. de Fou (prov. de Chàn-si). On voit que cette localité se trouvait à la limite entre le pays de T’sin et le territoire de Ho-si.

(210. ) Tsiao était dans le voisinage immédiat de la préfecture secondaire de Chàn (province de Ho-nan) ; cf. t. I, p. 238, n. 8 et tome II, n. 05.348. — K’iu-ou était à 300 li au S.-E. de cette même préfecture secondaire de Chàn. Il ne faut pas confondre cette localité avec la ville de même nom qui fut la capitale de Tsin (cf. tome IV, n. 32.215).

(211. ) Le Ho-si est le territoire compris entre le Hoang-ho et la rivière Lo du Chàn-si.

(212. ) Cf. tome II, n. 05.347.

(213. ) Cf. tome II, n. 05.345.

(214. ) Cf. tome II, n. 05.346.

(215. ) Cf. n. 210.

(216. ) Cf. tome IV, n. 40.304.

(217. ) Cf. tome II, n. 05.349.

(218. ) P’ou-yang, qui fut sous les Han la sous-préfecture de P’ou-fan, correspond à la préfecture de P’ou-tcheou (prov. de Chan-si). — La rédaction des Mémoires historiques est ici peu claire : en réalité, le roi de Ts’in avait commencé par s’emparer de la ville de P’ou-yang ; puis, sur le conseil de Tchang I, il la rendit à Wei : le roi de Wei, à son tour, cédant aux suggestions de Tchang I, reconnut la générosité de Ts’in en lui livrant la commanderie de Chang, qui était au nord du Ho-si. Par l’abandon du Ho-si en 330, et par celui de la commanderie de Chang en 328, Wei abandonna à Ts’in toutes ses possessions de la rive droite du Hoang ho.

(219. ) Cf. n. 210.

(220. ) Cf. tome IV, n. 40.305.

(221. ) C’est-à-dire les principaux ministres, et non les seigneurs eux-mêmes.

(222. ) Cf. tome II, n. 05.357.

(223. ) Cf. n. 210, à la fin.

(224. ) Cette localité était sur le territoire de la s.-p. de Kie-hieou (préf. de Fen-tcheou, prov. de Chan-si).

(225. ) Tch’ou, Tchao, Wei, Han, Yen.

(226. ) A 25 li au S.-E. de la s.-p. de Tsao-k’iang, préf. sec. de Ki, prov. de Tche-li.

(227. ) Cf. n. 210, à la fin.

(228. ) Kong-suen Yen, général de Wei. Cf. t. II, p. 68, n. 1,

(229. ) Cf. tome II, n. 05.368.

(230. ) Cf. tome II, n. 05.372.

(231. ) Les Tableaux chronologiques ajoutent : Il fit prisonnier Cheng-tse à P’ou.

(232. ) En 311, dit le Tchou chou ki nien, Ti Tchang attaqua Wei.

(233. ) Jou Eul était un grand officier du pays de Wei, dit Tchang Cheou-tsie ; mais le Tchan kouo ts’e (voyez plus loin, année 266) le considère comme un ministre du prince de Han ; lorsqu’il vit que le prince de Wei était en danger, il vint lui proposer de le sauver en jetant la discorde entre le prince de Wei et son conseiller, le prince de Tch’eng-ling.

(234. ) Le texte me paraît être altéré et je crois qu’il faut lire Ts’in au lieu de Wei. Cependant le chapitre concernant le royaume de Tchao ne rapporte qu’à l’année 270 le siège de la ville de Yen-yu par Ts’in (cf. p. 109) ; or le discours que nous traduisons en ce moment est censé être de l’année 311 ; il serait donc antérieur à cet événement et ne pourrait en parler comme d’un fait passé.

(235. ) Cf. n. 43.455. .

(236. ) Cf. n. 43.488. .

(237. ) Si la correction de texte que nous avons proposée plus haut (n. 234) est admise, la suite des idées est celle-ci : précédemment, lorsque Ts’in menaçait Tchao d’une destruction imminente, Wei, qui était le chef de la ligue du nord au sud, intervint en sa faveur ; maintenant Wei doit éviter que Ts’in ne secoure Wei [b] et ne lui rende le même service que Wei rendit jadis à Tchao ; Wei ne doit donc pas mettre Wei [b] en péril, car ce serait assurer à Ts’in un nouvel allié.

(238. ) En d’autres termes, au dire de Jou Eul, le prince de Wei [b] estime que le roi de Wei n’est pas le maître dans son royaume, que l’autorité réelle est exercée par quelque haut dignitaire de la cour et que c’est ce personnage qu’il faut gagner par des présents. Pour savoir qui est ce ministre, traître à son pays, le roi de Wei n’aura qu’à observer qui est celui qui, le premier lui conseillera de délivrer Wei [b] ; Jou Eul assurait ainsi la perte du prince de Tch’eng-ling qu’il avait auparavant décidé à intervenir en faveur de Wei [b].

(239. ) Cf. tome II, n. 05.372.

(240. ) Kong-suen Yen. — Sur Tchang I et Kong-suen Yen, cf. Mém. hist., chap. LXX, et Mencius, III, b, 2.

(241. ) Le gouverneur de Sie s’appelait T’ien Wen. Il était aussi surnommé « prince de Mong-tch’ang » .

(242. ) Tchan kouo ts’e : section de Wei ; chap. XXIII, p. 4, r° et v°.

(243. ) Sou Tai était le frère cadet, ou, suivant une autre tradition, le frère aîné, de Sou Ts’in. Cf. Mém. hist., chap. LXIX.

(244. ) Cet héritier présomptif fut plus tard le roi Tchao ; Se-ma Tcheng se trompe en disant que ce fut le roi Siang.

(245. ) C’est-à-dire dans le pays de Wei.

(246. ) C’est-à-dire le roi de Wei.

(247. ) Cf. tome II, n. 05.347.

(248. ) Cf. tome II, n. 05.346.

(249. ) A la mort du roi Ou, de Ts’in, survenue en 307, son épouse principale, qui était une fille de la maison princière de Wei, n’avait pas d’enfants ; le pouvoir fut donc donné au frère du roi Ou ; deux ans plus tard, des troubles éclatèrent et la reine, femme du roi Ou, fut obligée de se réfugier dans son pays natal (cf. t. II, p. 76-77).

(250. ) P’ou-fan est aujourd’hui la ville préfectorale de Fou-tcheou, dans la province de Chan-si, cf. p. 160, n. 8.

(251. ) Au lieu de Yang-tsin, il faut lire Tsin-yang comme dans les Tableaux chronologiques. Le Kouo ti tche place Tsin-yang à 35 li à l’O. de la s.-p. de Yu-Hiang (préf. de P’ou-tcheou, prov. de Chan-si). — Il ne faut pas confondre cette ville avec Yang-tsin, qui était une ville de Wei, et qui se trouvait à 37 li au N.-O. de l’ancienne s.-p. de Tch’eng-che (laquelle était au S.-O. de la s.-p. actuelle de Kiu-ye, préf. de Ts’ao-tcheou, prov. de Chan-tong).

(252. ) Fong-ling se trouvait aussi dans le voisinage de la préfecture de P’ou-tcheou.

(253. ) Cf. tome II, n. 05.372.

(254. ) Cf. n. 250.

(255. ) J’ai précédemment admis (tome II, n. 06.504), la transcription Hien-kou ; mais elle ne me paraît pas suffisamment justifiée et j’adopterai dorénavant la transcription Han-kou. — D’après le Ta Ts’ing i t’ong tche (chap. CLXXV, p. 5 r°), la passe de Han-kou, à l’époque des Ts’in, était à 12 li au S.-O. de la s.-p. de Ling-pao (préf. sec. de Chàn, prov. de Ho-nan). Ts’oei Hao (ibid., chap. CLXXV, p. 1 v°) est peut-être plus exact quand il dit que Han-kou était le nom général des parages montagneux et difficiles qui s’étendent depuis les collines Hiao à l’Est, jusqu’au gué de T’ong à l’Ouest ; les collines Hiao sont à 50 ou 60 li au N. de la s.-p. de Yong-ning (prov. de Ho-nan) ; quant à la passe T’ong, elle est le défilé qui se trouve au point où le Hoang ho, venant du nord, heurte les contreforts du Hoa chan et change brusquement de direction pour couler vers l’Est. Dans le texte que nous expliquons actuellement, les Tableaux chronologiques ajoutent que, après le combat qui se livra à Han-hou, « le Ho et le Wei eurent leur cours interrompu pendant un jour », sans doute à cause de la masse de cadavres qu’ils charriaient ; cette mention donne à supposer que la bataille de Han-kou eut lieu à l’extrémité occidentale de la passe T’ong, près du confluent de la rivière Wei et du Hoang ho ; ainsi se trouve confirmée l’opinion de Ts’oei Hao qui attribue un sens géographique assez large à l’expression « passe de Han-kou ». — Il est à remarquer enfin que, actuellement, le nom de « passe de Han-kou » est appliqué par les cartographes chinois à un défilé qui se trouve au N. de la s.-p. de Sin-ngan (préf. et prov. de Ho-nan), c’est-à-dire notablement plus à l’Orient.

(256. ) Le Ho-wai était un territoire au sud du Hoang-ho (cf. tome II, n. 05.509) ; mais c’est par erreur qu’il est mentionné ici ; les annales principales des Ts’in (t. II, p. 81) nous fournissent la leçon correcte qui est Ho-pei ; Ts’in restitua à Wei les villes de P’ou-fan et Tsin-yang situées au nord du Fleuve (Ho-pei), qu’il lui avait prises en l’année 303 (cf. p. 166, dernière ligne).

(257. ) Cf. n. 252.

(258. ) Il est à remarquer que le Tchou chou ki nien, qui fut déposé dans la tombe d’un roi, qui correspond au roi Ngai de Se-ma Ts’ien, se termine à la vingtième année de ce roi (299), d’où on peut conclure que le roi Ngai (en réalité, le roi Siang ; cf. l’Appendice) régna vingt ans, et non vingt-trois, comme le dit Se-ma Ts’ien. D’après Se-ma Tcheng il aurait en effet régné vingt ans, mais son successeur aurait observé avec une rigueur toute particulière le deuil de trois ans, et n’aurait daté la première année de son règne qu’en l’année 295.

(259. ) Cf. tome II, n. 07.136.

(260. ) I-k’iue, communément appelé Long-men, est un défilé dans lequel coule la rivière I ; il est à une trentaine de li au sud de la ville préfectorale de Ho-nan (cf. mon étude sur « le Défilé de Long-men », Journal Asiatique, juillet-août 1902, p. 133-158).

(261. ) Ce territoire était toute la partie du royaume de Wei qui était située au nord du Hoang ho ; il comprenait son ancienne capitale, Ngan-i, et la ville de P’ou-fan (cf. T’ong kien tsi lan, année 290).

(262. ) Mang Mao était un général de Wei (cf. t. II, p. 88).

(263. ) Kiu-yang était à 10 li à l’O. de la s.-p. de Tsi-yuen Osa (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan). — Sin-yuen devait être dans le voisinage de Kiu-yang, mais on n’en connaît pas l’emplacement exact.

(264. ) Auj., s.-p. de Wen (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan).

(265. ) Cf. t. IV, p. 145. — Lin-tse était la capitale de Ts’i.

(266. ) Les rois de Ts’in, Wei et Han eurent une entrevue dans la capitale, c’est-à-dire Lo-yang, et, disent le T’ong kien kang mou et le T’ong kien tsi lan, ils ne rendirent pas hommage au roi des Tcheou occidentaux.

(267. ) D’après le Kouo ti tche, Nan-tch’eng était à 17 li au S.-E, de l’ancienne sous-préf. de Jou-yang, laquelle se trouvait au N.-O. de la s.-p. actuelle de Chang-choei (préf. de Tch’en-tcheou, prov. de Ho-nan).

(268. ) K’ai-fong fou, capitale de Wei.

(269. ) Capitale de Tch’ou ; cf. t. IV, n. 40.102.

(270. ) Les Tableaux chronologiques ajoutent ici : « On conféra au kong tse Ou-ki, frère cadet (du roi Ngan-hi), le titre de « prince de Sin-ling ».

(271. ) Cf. n. 264.

(272. ) Le Tchan kouo ts’e appelle ce personnage Toan-kan Tch’ong.

(273. ) Cf. t. II, n. 05.460.

(274. ) Au lieu de Sou Tai, le Tchan kouo ts’e écrit Suen-tch’en.

(275. ) Tchan kouo ts’e : section de Wei ; chap. XXIV, p. 3 r°.

(276. ) Le Tchan kouo ts’e ouvre ce discours par le préambule suivant :

« Wei n’ayant pas, à la suite de sa défaite, détaché (une portion de son territoire pour la donner à Ts’in) on pouvait dire de lui qu’il avait bien usé de sa non-victoire ; d’autre part Ts’in n’ayant pas, à la suite de sa victoire, arraché (à Wei une partie de son territoire), on pouvait dire de lui qu’il n’avait pas su profiter de sa victoire. Maintenant, au bout d’un an révolu, si vous désirez détacher une portion de votre territoire (pour la livrer à Ts’in), c’est parce que vos officiers y trouvent leur intérêt privé, et que vous, ô roi, ne le savez pas.

En effet, l’orateur montre au roi que les négociations à ce sujet sont conduites entre Toan-kan Tch’ong et le roi de Ts’in ; or Toan-kan Tch’ong espère recevoir du roi de Ts’in un sceau, c’est-à-dire un apanage nobiliaire, et, par conséquent, il sera désireux de satisfaire le roi de Ts’in en lui livrant une portion du territoire de Wei.

(277. ) Tchan kouo ts’e :

« Celui qui désire un sceau, c’est Toan-kan tse ; or c’est précisément lui que Votre Majesté charge de détacher un territoire (pour le livrer à Ts’in) ; celui qui désire un territoire, c’est Ts’in, or Votre Majesté fait en sorte que ce soit lui qui ait à donner le sceau.

(278. ) C’est-à-dire que, si Wei livre une portion de son territoire à Ts’in, les exigences de Ts’in ne feront qu’augmenter, et ne cesseront pas aussi longtemps que Wei conservera encore quelque partie de son territoire. — Au lieu de cette phrase, le Tchan houo ts’e écrit :

« Dans ces conditions, la destruction totale de Wei est assurée. 

Il commence le développement suivant par la phrase :

« Des sujets pervers sont tous fermement désireux de rendre service à Ts’in en lui offrant un territoire. Or, rendre service à Ts’in en lui offrant un territoire, c’est comme... »

(279. ) [] signifie « apporter du secours en cas d’incendie ». Si, sous le prétexte d’apporter du secours en cas d’incendie, on prend une brassée de bois mort, on ne fait qu’alimenter le feu, au lieu de l’éteindre.

(280. ) Tchan kouo ts’e :

« ... le feu ne s’arrêtera pas ; maintenant le territoire de Votre Majesté n’est pas inépuisable et les exigences de Ts’in seront sans limites ; on peut leur appliquer ce qu’on dit du bois mort et du feu. »

(281. ) Le jeu dont il est ici question est le jeu des tablettes. Ces tablettes étaient au nombre de cinq et portaient les noms suivants : hiao (le hiao est une espèce de hibou qui, dit-on, mange sa mère), lou réchaud, tche faisan, tou veau, sai barrière (cf. commentaire du T’ong kien kang mou, année 273 av. J.-C.). Le joueur qui obtenait la tablette hiao, avait le droit, soit de manger, c’est-à-dire d’avancer sur l’échiquier, commentaire du Tchan kouo ts’e, édition de 1581), soit de rester stationnaire.

(282. ) Comme le joueur qui a la pièce hiao, le roi a le droit de choisir entre deux conduites : ou agir, ou s’abstenir.

(283. ) Cf. tome II, n. 05.468.

(284. ) Le nom de cette ville est écrit Hing-k’ieou dans les Annales principales des Ts’in ; cf. tome II, n. 05.468.

(285. ) Tchan kouo ts’e : section de Ts’in ; chap. VI, p. 1 v°.-2 r°.

(286. ) On retrouve ce texte, non seulement dans le Tchan kouo ts’e, mais encore dans le Chouo yuan de Lieou Hiang (chap. X, p. 9 v°-10 r°), et, d’après Se-ma Tcheng, dans Han Fei-tse et dans le Tch’oen ts’ieou heou yu publié sous les Tsin par K’ong Yen.

(287. ) Jou Eul était un ministre du roi de Han.

(288. ) Wei Ts’i était au service du roi de Wei.

(289. ) Sur T’ien Wen, prince de Mong-tch’ang, cf. chap. LXXV.

(290. ) Mang Mao est un général de Wei que nous avons déjà vu cité à différentes reprises ; cf. n. 262, et p. 171, ligne 2.

(291. ) Allusion au siège de Tsin-yang en 454 av. J.-C. ; cf. p. 48-49.

(292. ) Cf. n. 43.227. .

(293. ) Cf. n. 43.228. .

(294. ) Ngan-i était la ville de Wei Hoan-tse et fut plus tard la capitale de l’État de Wei ; cf. n. 101.

(295. ) Il ne peut être question ici de la rivière actuellement appelée rivière Kiang, qui prend sa source dans la montagne Kiang, sur le territoire de la préfecture de Kiang, et se jette dans la rivière Koai, affluent elle-même de la rivière Fen. — Quoique les commentateurs chinois ne donnent aucun éclaircissement sur ce passage, il est évident, d’autre part, que la rivière Fen ne pouvait pas servir à inonder Ngan-i qui était beaucoup trop au sud ; mais elle passait tout près de P’ing-yang et c’est pourquoi je pense qu’il faut corriger le texte et dire : « La rivière Fen peut servir à inonder P’ing-yang. » Cette correction doit en entraîner une autre et il faut admettre la phrase : « La rivière Kiang peut servir à inonder Ngan-i ». Mais la rivière Kiang actuelle ne peut pas plus inonder Ngan-i qui est trop au sud, que P’ing-yang qui est trop au nord. Il faut donc admettre que, sous le nom de rivière Kiang, le texte que nous étudions ici désigne la rivière Sou qui prend sa source sur le territoire de la préfecture secondaire de Kiang et passe au nord de Ngan-i.

(296. ) P’ing-yang était la ville où résidait Han K’ang-tse.

(297. ) Se sentant menacés par les paroles de Tche-po, Han et Wei conviennent tacitement de s’allier contre lui. Cf. n. 43.232. .

(298. ) En d’autres termes, il avertit le roi de Ts’in de prendre garde, car, en ce moment même, Han et Wei s’entendent sûrement pour s’unir contre lui.

(299. ) Tchan kouo ts’e : section de Wei ; chap. XXV, p. 4 r°.

(300. ) Nous avons ici une phrase qui revient souvent dans le style historique et qu’il est assez malaisé de traduire en français ; elle signifie que les envoyés se succédaient à de si courts intervalles que, sur la route, chacun d’eux pouvait voir de loin le bonnet officiel et le dais de celui qui l’avait précédé.

(301. ) T’ang Soei s’engage à ne pas quitter le pays de Ts’in avant que les soldats de Ts’in eux-mêmes soient sortis pour venir au secours de Wei.

(302. ) Le même sens du mot [] se retrouve dans Mencius, II a, II, 16.

(303. ) Il n’était donc pas nécessaire qu’un vieillard comme Tang Soei fit ce long voyage.

(304. ) C’est-à-dire s’il est comme son vassal prêt à défendre la frontière orientale de Ts’in.

(305. ) Cette phrase me paraît signifier que le roi de Wei reçoit l’investiture du roi de Ts’in.

(306. ) Il n’est pas en danger pressant, et c’est pourquoi il demande du secours ; si en effet, le péril était extrême il signerait la paix à tout prix avec ceux qui l’attaquent, et, dès lors, il n’aurait que faire de l’appui de Ts’in.

(307. ) Il céderait à Ts’i et à Tch’ou une partie de son territoire pour conclure la paix avec eux.

(308. ) La ligue tsong, ou ligue du Nord au Sud, était dirigée contre Ts’in.

(309. ) Tchan kouo ts’e : section de Wei.

Ce paragraphe se retrouve, avec des modifications importantes, dans l’édition de 1581 du Tchan kouo ts’e (chap. VII, p. 57 r°-58 r°) ; mais je n’en ai pas découvert trace dans la réimpression lithographique (Chang-hai, 1896) de l’édition de Ts’ien Ta-hin.

(310. ) Ce détail manque dans le Tchan kouo ts’e. — Si l’on s’en tient au texte de Se-ma Ts’ien, Fan Ts’o, menacé par les soldats envoyés à sa recherche, monte sur le toit de sa maison et menace de se jeter en bas et par conséquent de se tuer, si on cherche à le prendre ; en même temps il prouve à ses agresseurs que le roi de Wei aurait intérêt à le laisser vivre jusqu’à ce que Tchao lui ait livré le territoire promis ; en effet, une fois que Fan Ts’o sera mort, le roi de Tchao, qui aura obtenu ce qu’il désirait, pourra impunément violer son engagement et le roi de Wei deviendra, comme le dit le Tchan kouo ts’e, la risée de l’empire.

(311. ) Le prince de Sin-ling, Ou-ki, kong-tse de Wei (cf. Mém. hist., chap. LXXVII), avait succédé à Fan Ts’o dans le poste de conseiller du roi de Wei.

(312. ) Le texte du Tchan kouo ts’e est ici plus explicite : Fan Ts’o montre que c’est parce qu’il a été autrefois conseiller de Wei et parée qu’il a lutté à ce titre contre Tchao, que le roi de Tchao lui a voué une haine mortelle. Or maintenant, le prince de Sin-ling, conseiller de Wei, dirige les hostilités contre Ts’in ; ne le sacrifiera-t-on pas lui aussi si, plus tard, Ts’in s’avise d’imiter Tchao et de demander la tête du prince de Sin-ling au prix d’un territoire ?

(313. ) Tchan kouo ts’e : section de Wei ; chap. XXVI, p. 4 r°.

(314. ) Ou-ki n’est autre que le prince de Sin-ling, conseiller de Wei. — L’édition de 1581 du Tchan kouo ts’e donne, comme Se-ma Ts’ien, la leçon Ou-ki ; la réimpression de Chang-hai (1896) écrit Tchou Se.

(315. ) Le roi Tchao-siang.

(316. ) La reine-douairière Siuen, mère du roi Tchao-siang.

(317. ) Wei Jan, marquis de Jang et prince de Hoa-yang, était le frère cadet de la reine-douairière Siuen.

(318. ) Le prince de King-yang et le prince de Kao-ling étaient tous deux frères cadets du roi Tchao-siang et fils de la reine-douairière Siuen. — Les événements auxquels il est fait ici allusion se passèrent en 265 ; cf. t. II, p. 90, et Mém. hist., chap. LXXIX.

(319. ) Le royaume de Han avait alors à sa tête le roi Hoan-hoei (272-239), mais le che kia de Han (chap. XLV) ne nous apprend point que ce souverain fût monté jeune sur le trône, ni que sa mère eût exercé la régence.

(320. ) Tcheng (auj. s.-p. de Sin-tcheng, préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan) était, depuis 375, la capitale du royaume de Han ; cette ville était fort proche de Ta-leang (K’ai-fong fou), capitale de Wei.

(321. ) Dans le texte du Tchan kouo ts’e, il faut attribuer au mot [] le sens de « mettre un fardeau sur son dos » ; on traduira alors de la manière suivante :

« Vous désirez recouvrer votre ancien territoire, mais si vous vous mettez sur le dos le fléau du puissant Ts’in, pensez-vous, ô roi, que ce sera avantageux pour vous ?

(322. ) En 270, Ts’in, après avoir vaincu Han, avait assiégé la ville de Yen-yu, qui appartenait à Tchao ; mais il fut vaincu par Tchao Cho, général de Tchao. Cf. p. 109-110.

(323. ) Ye (préf. de Tchang- ) et Tchao-ko (s.-p. de Ki), toutes deux dans la partie de la province de Ho-nan située au nord du Hoang ho, étaient deux villes de l’État de Tchao.

(324. ) Cf. tome I, p. 106, n. 02.126, et n. 43.329. .

(325. ) Capitale de Tchao.

(326. ) Tche po causa sa perte en assiégeant en 454 la ville de Tsin-yang où s’était enfermé Tchao Siang-tse.

(327. ) Les « gorges montagneuses » sont celles du massif des monts Ts’in-ling ; voyez la note suivante.

(328. ) D’après Tchang Cheou-tsie, le caractère [] doit se prononcer ici comme le caractère [], c’est-à-dire meng. La passe Meng-ngo est citée dans le Tch’oen ts’ieou de Lu Pou-Wei au nombre des neuf barrières célèbres de l’empire (cf. tome II, n. 05.222). D’après le Kouo ti tche (chap. VII p. 11 r°), elle se trouvait dans la montagne Che-tch’eng, à 21 li au S.-E. de l’arrondissement de Chen (lequel se trouvait à 40 li au S. de la s.-p. actuelle de Sin-yang, préf. de Jou-ning, prov. de Ho-nan). Le commentaire de Li Tao-yuen au Choei king dit, de son côté, qu’on montrait la passe Meng-ngo dans la s.-p. de Meng (à 9 li au S.-O. de la s.-p. de Lo-chan, préf. de Jou-ning, prov. de Ho-nan). Ces deux indications, quoique légèrement différentes, s’accordent cependant à placer la passe Meng-ngo dans la chaîne des monts Hoai-yang qui séparent le bassin de la rivière Hoai de celui du Yang-tse, et qui forment la limite entre la province de Ho-nan et celle de Hou-pei.

— Maintenant, comment se rendait-on de Hien-yang (au nord de Si-ngan fou), capitale des Ts’in, jusqu’à la passe Meng-ngo ? L’hypothèse qui paraît d’abord la plus vraisemblable est qu’on suivait la route dite orientale qui longeait la rive droite du Hoang ho (ce qu’on appelait alors le territoire de Ho-Wai) jusqu’à Ho-nan fou, puis jusqu’à Tcheng tcheou, tournait alors vers le Sud pour passer à Hiu tcheou, puis à Sin-yang tcheou, traversait les monts Hoai-yang à la passe Ou-cheng (qui doit donc être pratiquement identique à la passe Meng-ngo), et aboutit à Han k’eou.

— Cependant le commentateur Lieou Po-tchoang, cité par Tchang Cheou-tsie croit qu’il s’agit ici, non de la route orientale, mais de la route occidentale, et il justifie son opinion par la présence dans le texte de Se-ma Ts’ien, des mots « si on passe par les gorges montagneuses qu’on traverse » ; d’ailleurs il ne sera question que plus loin de la route du Ho-wai, c’est-à-dire de la route orientale. C’est donc bien à la route occidentale qu’il est fait ici allusion ; mais, comme cette route n’aboutissait pas à la passe Meng-ngo, il est probable que le nom de ce défilé n’est introduit que par une faute du texte ; en effet, le Tchan kouo ts’e, au lieu de [] écrit [], ce qui substitue au terme « la passe Meng-ngo » l’expression vague « des défilés étroits et périlleux ».

Quoi qu’il en soit, nous allons chercher à déterminer exactement le tracé de la route dite occidentale, qui a joué un rôle important dans l’histoire de Chine : actuellement, pour aller de Si-ngan fou dans le sud du Chàn-si, on a le choix entre deux routes principales (voyez la carte de la Chine orientale au 1 : 1.000.000 publiée par la « Kartographische Abtheilung der Königl. Preuss. Landes-Aufnahme ») : la première va au S.-O. de Si-ngan fou jusqu’à la sous-préfecture de Tcheou-tche ; de là, elle tourne droit au Sud pour s’engager dans le massif des monts Ts’in-ling ; elle passe à Hei-choei yu k’eou, traverse la ligne de partage des eaux entre le bassin du Wei et celui du Han, et débouche sur le t’ing de Fou-p’ing ; de là, elle oblique vers l’O., et, à la passe Ou, elle est rejointe par la seconde route. Cette seconde route va à l’ouest de Si-ngan fou et passe par Fong-siang fou et la sous-préfecture de Pao-ki ; à partir de là, elle se dirige vers le sud pour franchir les Ts’in-ling ; ce chemin a été décrit en détail par Richthofen (China, vol. I, p. 563 et suiv.). Après la passe Ou, la route reste unique jusqu’au relais de Hoang-cha (à l’O. de la s.-p. de Pao-tch’eng) où elle se divise en deux branches, dont l’une se dirige vers le Se-tch’oan, et l’autre vers le Hou-pei. — Il résulte des indications données par Lieou Po-tchoang, et de celles qu’on peut relever dans les Mémoires historique eux-mêmes (cf. tome III, n. 29.136) que la route dite occidentale, dans l’antiquité, ne coïncidait exactement ni avec celle dont la tête de ligne est à Tcheou-tche, ni avec celle dont le point de départ est Pao-ki ; sans doute, elle devait, comme ces deux voies, aboutir à la passe Ou ; mais pour y parvenir, elle suivait une ligne intermédiaire ; son origine était près de la s.-p. de Mei (préf. de Fong-siang, prov. de Chàn-si) ; elle remontait la rivière Ye, traversait les Ts’in ling, et descendait le long de la rivière Pao, arrivant ainsi à la passe Ou, puis à la s.-p. de Pao-tch’eng.

(329. ) La route orientale passait sur la rive droite du Hoang ho par les défilés appelés « passe Han-kou » (cf. n. 255).

(330. ) A partir de Tcheng tcheou, la route, qui se dirigeait jusque là vers Ta-leang (K’ai-fong fou), obliquait brusquement vers le Sud ; on peut donc dire qu’elle tournait le dos à Ta-leang.

(331. ) Ts’ai était à 10 li au S.-O. de la s.-p. actuelle de Chang-ts’ai (préf. de Jou-ning, prov. de Ho-nan) ; Chao-ling était à 45 li à l’E. de la s.-p. actuelle de Yen-tcheng (préf. sec. de Hiu, prov. de Ho-nan). Le voyageur qui se rend de la préfecture secondaire de Tcheng à la préfecture de Tch’en-tcheou, laisse à sa droite ces deux anciennes localités de Ts’ai et de Chao-ling ; c’est donc par erreur que Se-ma Ts’ien écrit « laisser Ts’ai à sa droite et Chao-ling à sa gauche » ; i1 faut revenir à la leçon de Tchan kouo ts’e qui est : « laisser à sa droite Chang-ts’ai et Chao-ling »

(332. ) Tch’en (auj. ville préfectorale de Tch’en-tcheou) était, depuis l’année 278 av. J.-C., la capitale du royaume de Tch’ou (cf. tome IV, n. 40.413).

(333. ) Par le fait de la victoire supposée qui lui aurait livré le royaume de Han.

(334. ) Hoai était à 11 li à l’O. de la s.-p. de Ou-cho (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan) ; cf. Kouo ti tche, chap. III, p. 17 r°.

(335. ) Mao qui est la ville de Ts’oan-mao « de l’époque tch’oen-ts’ieou, correspond au village actuel de Ta-lou à 20 li au N. de la s.-p. de Sieou-ou » (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan) ; cf. H. T. K. K., chap. CCLII, p. 10 r°, et Tso-tchoan, 11e année du duc Hi, où les places de Hoai et de Ts’oan-mao sont mentionnées dans l’énumération des douze villes appartenant à Sou Fen-cheng.

(336. ) D’après le Kouo ti tche, chap. III, p. 16 r°, Hing-k’ieou est identique à l’ancienne ville de P’ing-kao ; or P’ing-kao qui fut une sous-préfecture à l’époque des Han et des Wei, se trouvait à 20 li à l’E. de la s.-p. de Wen (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan).

(337. ) Au lieu de Koei-tsin, Tchang Cheou-tsie propose de lire Yen-tsin ; la ville de Yen-tsin était, d’après le Kouo ti tche (chap. IV, p. 3 v°), à 26 li au S.-O. de la s.-p. de Ts’ing-k’i (auj. s.-p. de K’i, préf. de Wei-hoei, prov. de Ho-nan). — Le texte du Tchan kouo ts’e qui rattache le mot [], par le moyen de la particule [], au nom des villes de Hoai, Mao et Hing-k’ieou, me paraît inintelligible, car on ne sait alors de quoi dépend le terme « Koei-tsin ».

(338. ) Kong est aujourd’hui la s.-p. de Hoei, qui dépend de la préf. de Wei-hoei, et Ki est la s.-p. de ce nom qui fait partie intégrante de la ville préfectorale de Wei-hoei.

(339. ) Toujours dans l’hypothèse que Ts’in s’est annexé le royaume de Han dont la capitale était la ville de Tcheng.

(340. ) Le Kouo ti tche (chap. VI, p. 15 v°) place la ville de Yuen-yong à 7 li au N.-O. de la s.-p. de Yuen-ou (préf. de Hoa-k’ing, prov. de Ho-nan). La ville de Yuen-yong appartenait à l’État de Wei.

(341. ) Yong-tse est une sous-préfecture située à 140 li à l’O. de Kai-fong fou ; c’est là, semble-t-il, qu’une dérivation du Hoang-ho s’unissait à la rivière Pien qui prenait dès lors le nom de Hong-keou (cf. t. III, p. 522). Le Hong-keou passait immédiatement au nord de K’ai-fong fou et c’est sans doute de l’eau de ce canal que se servit en 235 av. J.-C. le général de Ts’in, Wang Pen, pour inonder Ta-leang, c’est-à-dire Kai-fong fou (cf. t. II, p. 121).

(342. ) L’envoyé du roi de Wei s’est rendu dans le pays de Ts’in pour convenir que Wei et Ts’in s’allieraient contre Han : c’est déjà là une première faute.

(343. ) A sa première faute, l’envoyé du roi de Wei en a ajouté une seconde qui a été de mal parler (du prince) de Ngan-ling. D’après le commentateur Li K’i, cité par le Kouo ti tche (chap. VI, p. 5 v°). la ville de Ngan-ling, à l’époque des six royaumes, est identique à l’ancienne ville de Yen-ling qui se trouvait à 15 li au N.-O. de la s.-p. actuelle de Yen-ling (préf. sec. de Hiu, prov. de Ho-nan).

(344. ) D’après le Kouo ti tche (chap. VI, p. 5 r°), Che-yang est identique à la s.-p. de Che de l’époque des T’ang (à 30 li au S. de la s.-p. actuelle de Che, préf. de Nan-yang, prov. de Ho-nan). — Koen-yang était à 25 li au N. de cette même s.-p. de Che.

(345. ) Au nom de Ou-yang, le Tchan kouo t’se ajoute celui de Kao-ling mais c’est sans doute par erreur. Le Kouo ti tche (chap. VI, p. 5 r°) place Ou-yang à 10 li à l’E. de la s.-p. de Che (voyez la note précédente). D’après le commentaire du Tchan kouo ts’e, Ou-yang appartenait au prince de Ngan-ling, et c’est parce que cette ville de Ou-yang était toute voisine de Che-yang et de Koen-yang, villes de Ts’in, que Ts’in haïssait le prince de Ngan-lin. — D’après Tchang Cheou-tsie, Ou-yang appartenait au royaume de Wei.

(346. ) Cf. la note précédente.

(347. ) D’après le Kouo ti tche (chap. VI, p. 4 v), l’ancienne ville de Hiu était à 30 li au S. de la s.-p. de Hiu-tch’ang (au N.-E. de la préf. sec. actuelle de Hiu, prov. de Ho-nan).

(348. ) Nan-kouo est une autre dénomination du territoire de Hiu (cf. la note précédente). La ville de Hiu appartenait au royaume de Han, et, comme elle se trouvait au sud du pays de Wei, on la désignait parfois sous le nom de Nan-kouo « le royaume méridional ».

(349. ) Hiu étant menacé par Ts’in, Ta-leang (Kai-fong fou) sera par là même en danger.

(350. ) Le Tchan kouo ts’e écrit « ne pas recevoir » ce qui signifie « de ne pas recevoir dans votre amitié ».

(351. ) En d’autres termes, les griefs que vous avez contre Han et le prince de Ngan-ling ne doivent pas vous engager à laisser l’animosité de Ts’in s’exercer contre les territoires qui leur appartiennent.

(352. ) A l’époque des Tcheou, le Ho-si, ou territoire à l’ouest du Fleuve, désigne la préfecture de T’ong-tcheou, dans le sud-est du Chàn-si. Quand le pays de Ts’in se bornait à occuper le Ho-si, il n’avait point encore commencé à inquiéter ses voisins par ses empiètements.

(353. ) La capitale de Tsin était la ville de Kiang qui est aujourd’hui la préfecture secondaire de ce nom, dans le Chan-si.

(354. ) Leang n’est autre que Ta-leang, c’est-à-dire K’ai-fong fou.

(355. ) Se-ma Tcheng identifie Lin-hiang avec la localité de Fei-lin ou Fei (qui est mentionnée par le Tso tchoan (12e année du duc Wen, 1e année du duc Siuen) comme une ville du royaume de Tcheng. En effet, Kiang Yong retrouve la localité de Fei-lin dans la ville de Lin-hiang, qui est à 25 li à l’E. de la s.-p. de Sin-tcheng (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan).

— Aucun texte n’indique à quelle époque exactement doivent être rapportées les hostilités qui eurent pour théâtre la localité de Lin-hiang.

(356. ) Le mot [] a le même sens que le mot [] ; aussi Se-ma Tcheng pense-t-il qu’il est fait allusion ici à la localité de Pou-t’ien, le Kouo ti tche (chap. VI, p. 14 r°) place les marais de Pou-t’ien à 3 li à l’E. de la s.-p. de Koan-tcheng (qui est aujourd’hui la préf. sec. de Tcheng, préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan).

(357. ) Le Kouo ti tche (chap. VI, p. 6 v°) place la terrasse Wen à 65 li au N.-O. de la s.-p. de Yuen-kiu (au S.-O. de la ville préfectorale de Ts’ao-tcheou, prov. de Chan-tong).

(358. ) D’après Se-ma Tcheng, Tou est le nom d’un temple funéraire qui se trouvait à Tch’oei, mais je n’ai pas pu identifier cette localité. La terrasse Wen et le temple Tou appartenaient à Wei.

(359. ) D’après Tchang Cheou-tsie, T’ao doit correspondre à la s.-p. actuelle de Ting t’ao (préf. de Ts’ao-tcheou, prov. de Chan-tong). — D’autre part, Wei désignerait la ville de Tch’ou-k’ieou (auj. s.-p de Hoa, préf. de Wei-hoei, prov. de Ho-nan), qui fut la capitale du duc Wen (659-635) de Wei (cf. tome IV, n. 37.101).

(360. ) P’ing était, sous les Han, une sous-préfecture qui se trouvait à l’E. de la s.-p. actuelle de Mong-tsin (préf. et prov. de Ho-nan).

(361. ) Au mot Kien il faut substituer la leçon K’an du Tchan kouo t’se. La même confusion entre ces deux caractères se retrouve plus loin, dans le che kia de Han, à propos du nom de K’an Tche. Siu Koang place la localité de K’an dans l’ancienne s.-p. de Siu-tch’ang (laquelle était à 15 li au N.-O. de la préf. sec. de Tong-p’ing, préf. de T’ai-ngan, prov. de Chan-tong).

(362. ) La montagne dont il est ici question est la montagne Hoa au S.-E. du Chàn-si. A l’époque des sept royaumes, avant les empiètements de Ts’in, Wei possédait les territoires qui étaient au nord de cette montagne, tandis qu’il partageait avec Han les territoires qui étaient au sud.

(363. ) Cf. n. 256.

(364. ) Cf. tome IV, n. 39.164.

(365. ) Cf. n. 182.

(366. ) Littéralement « le gratte ».

(367. ) C’est-à-dire de former une ligue où tous les royaumes se suivent les uns les autres comme les oies sauvages dans leur vol triangulaire.

(368. ) C’est-à-dire de livrer bataille.

(369. ) Le territoire de la préfecture de Lou-ngan, dans le Chan-si.

(370. ) D’après Tchang Cheou-tsie, Kong correspond à l’ancienne s.-p. de Kong-tcheng et qui est aujourd’hui la s.-p. de Hoei (préf. de Wei-hoei, prov. de Ho-nan).

(371. ) Ning correspond à la s.-p. de Sieou-ou (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan).

(372. ) Le Kouo ti tche (chap. VI, p. 15 v°) place l’ancienne ville de Ngan-tch’eng (nom écrit dans Se-ma Ts’ien) à 10 li au S.-E. de la s.-p. de Yuen-ou qui est aujourd’hui la s.-p. de Yang-ou (préf. de Hoai-k’ing, prov. de Ho-nan).

(373. ) Wei fera en même temps sa fortune et celle de Han.

(374. ) Capitale de Tchao.

(375. ) Sur les instances du roi de Tchao, le roi de Wei avait d’abord envoyé à son secours le général Tsin Pi ; mais ensuite, effrayé par les menaces du roi de Ts’in, il avait contremandé son ordre et avait exigé du général Tsin Pi qu’il s’arrêtât à Ye pour attendre les événements. Comment le prince de Sin-ling, Ou-ki, contrefit un ordre du roi de Wei pour enlever à Tsin Pi son commandement et aller au secours de Han-tan assiégée, c’est ce qu’on lira en détail dans le chap. LXXVII des Mém. hist. — D’après le Kouo ti tche, la localité où le prince de Sin-ling enleva à Tsin Pi son commandement, fut appelée en souvenir de cet événement, ville de Tsin-pi ou encore Wei- tch’eng, c’est-à-dire « ville de la vertu de Wei », le prince de Sin-ling appartenant à la famille royale de Wei. Cette ville était à 50 li au N. de l’ancien arrondissement de Wei, lequel se trouvait à 15 li au S.-O. de la s.-p. actuelle de Siun (préf. de Wei-hoei, prov. de Ho-nan).

(376. ) A la date de 256, les Tableaux chronologiques mentionnent que « Han, Wei et Tch’ou secoururent Sin-tchong (ville) de Tchao ».

(377. ) « Dans le Ho-wai », disent le T’ong kien kang mou et le T’ong kien tsi-lan, ce qui paraît plus conforme au texte des Annales principales des Ts’in ; cf. tome II, n. 05.509.

(378. ) D’après Se-ma Tcheng, ce texte figurerait dans le Tchan kouo-ts’e ; mais je n’ai pas su l’y retrouver.

(379. ) Le futur Ts’in Che-hoang-ti.

(380. ) « La commanderie orientale » ; le territoire de Wei était en effet à l’Est du pays de Ts’in.

(381. ) Tchao-ho, au N.-E. de la s.-p. de K’i, (préf. de Wei-hoei, prov. de Ho-nan), avait été autrefois la capitale de Wei (cf. tome IV, n. 37.101), mais elle était ensuite tombée au pouvoir du roi de Wei.

(382. ) A cette époque, la capitale du prince de Wei [b] était P’ou-yang (cf. tome IV, n. 37.101) ; cette ville fut prise, en même temps que Tchao-ko, par Ts’in ; le prince de Wei [b] se réfugia alors à Ye wang (cf. tome II, n. 06.126). D’après une note du T’ong kien tsi lan, le prince Yuen, de Wei, était le gendre du roi de Wei et devait à ce dernier son élévation au trône ; il dépendait entièrement de lui.

(383. ) Cf. tome II, n. 05.507.

(384. ) Yuen était à 20 li au N.-O. de la s.-p. de Yuen-k’iu (préf. sec. de Kiang, prov. de Chan-si).

(385. ) P’ou-yang, ainsi nommée parce qu’elle était au N. de la rivière P’ou, se trouvait à 45 li au S. de l’ancienne s.-p. de Si-tch’oan (auj. préf. sec. de Si, prov. de Chan-si).

(386. ) Yen se trouvait sur le territoire de la préf. sec. de Tcheng (préf. de K’ai-fong, prov. de Ho-nan).

(387. ) Cf. t. II, p. 120.

(388. ) Cf. n. 341.

(389. ) Ou-ki.

(390. ) Ngo-heng est le nom personnel de I Yn qui fut l’excellent conseiller de T’ang le vainqueur, fondateur de la dynastie Yn (cf. t. II, p. 178). — En d’autres termes, ce n’est pas un sage conseiller qui aurait pu sauver Wei, car le triomphe de Ts’in était voulu par le Ciel.