Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-21

La bibliothèque libre.
Librairie Saint-Joseph (p. 171-172).

21e abbé

Guillaume de Montbard, 1330-1340

Guillaume reçut la bénédiction abbatiale de l’évêque d’Autun, Pierre Ier, cardinal, Bertrand de Boulieu près Annonay, sans avoir subi l’examen ordinaire. Aussi l’année suivante cet abbé et ses religieux écrivirent au successeur de Pierre, Jean d’Arcy, 66e évêque d’Autun, que cette exception personnelle ne porterait aucun préjudice au droit du siège épiscopal, que les évêques dans la suite pourraient examiner les futurs abbés[1].

Guillaume soutint un procès contre l’évêque d’Autun et le Duc de Bourgogne, pour faire définir à qui appartenait la justice sur le Jailly. Trente-quatre témoins déposèrent que les jugements des Ducs avaient toujours été affichés au Jailly sans réclamation, ni opposition de l’évêque et de l’abbé. En conséquence, le Parlement prononça en faveur des Ducs[2].

Malgré cette contestation, il était en grande estime à la cour des Ducs où il exerçait les fonctions de trésorier pour faire rendre les comptes ; il recevait même cinquante sous pour ses jours de séance. Les Ducs Eudes et Robert l’autorisèrent à prendre seize livres sur leur vigne de Grignon afin de dire une messe du Saint-Esprit pendant leur vie, et une messe de mort, quand ils seraient trépassés[3].

Béatrix, demoiselle du Fain, en 1333, avait donné à Fontenay la ferme du Pressoir[4]. Pour y aller depuis l’abbaye, il fallait passer entre le parc du Château et le petit bois du Chaignot ; le successeur de Béatrix, Messire André de Cuisseney s’y opposa. Il fallut un procès qui fut tranché en faveur de l’abbé, et pendant plusieurs années, le passage ne fut pas disputé. Les arbitres avaient été Dom Guy de Touillon, grand cellérier de Fontenay et André de Cuisseney.

Illustris Fonteneti pastor vixit, in medio choro sepultus est.

  1. Arch. d’Autun. — Gal. christ.
  2. Arch. d’Autun.
  3. Gal. christ. Cart. Grignon.
  4. Cart. du Fain, 208, 290.