Monographie de l’abbaye de Fontenay/Chapitre 14

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Librairie Saint-Joseph (p. 88-91).

CHAPITRE XIV

Des Églises et chapelles dépendantes de Fontenay


Les églises de Fontaines-les-Séches, de Planay, de Fresne, d’Éringes, de Courcelles-sous-Grignon, de la Villeneuve-les-Convers, d’Étormay, de Corpoyer-la-Chapelle, de Poiseul-la-Grange, de Saint—Aignan prés Saulieu, de Marmagne, dépendaient de Fontenay comme étant seigneur et gros décimateur de ces pays.

La nef de l’église de Fontaines-les-Séches a été bâtie par la communauté en 1582, le chœur plus ancien est dû aux moines de Fontenay.

Celle de Planay a été construite par les religieux de Fontenay.

La nef de l’église de Fresne a été faite par la commune, le chœur par les moines au xve siècle, la chapelle de la Sainte-Vierge par les habitants en 1786, avec l’autorisation de Mgr de Vogue, évêque de Dijon et seigneur du pays en qualité d’abbé commendataire de Fontenay.

En 1271, Raoul II, abbé de Fontenay, obtint de Gérard de la Roche, 60B évêque d’Autun, la permission de bâtir in territorio Novillomontis, une église aux conditions suivantes : l’abbé et ses successeurs auront le droit de Patronage, de présenter le chapelain à la nomination de l’évêque, de percevoir toutes dîmes selon l’usage dans les autres églises, de toucher 20 sous viennois le jour de Pâques, de donner 15 livres viennoises au chapelain pour l’aider à vivre jusqu’à ce que ses revenus paroissiaux puissent s’élever à cette somme. Dans ces conditions, l’église fut bâtie dans le cimetière actuel, et transférée là où elle était en 1749 par la permission de Mgr de Vogue, évêque de Dijon et seigneur de la Villeneuve, en qualité d’abbé commendataire de Fontenay. (Charmasse, Cart. évêché d’Autun page 283.)

Celle d’Éringes a été l’ouvrage des moines, elle était primitivement la chapelle grangiale de l’abbaye, qui a fait quelques difficultés pour y nommer un vicaire. Les archives de Fresne contiennent le procès intenté par le curé de Fresne pour obliger le couvent a nommer un chapelain à Éringes.

Celle de Poiseul-la-Grange construite par les moines a été abandonnée en 1666 aux habitants, à condition que toutes les charges seraient supportées par la commune, et que, pour perpétuer le souvenir de cette concession gracieuse, ils mettraient dans le chœur une plaque commémorative sur laquelle seraient gravés les noms de l’abbé et des religieux, c’est-à-dire, Charles Ferrières de Sauvebeuf, abbé commendataire, Geunuchon, prieur, Dufraisne, cellérier, Balois, Robert, Carré, Edmond Paris, et Claude Duprey. (Cart. Font.)

Celle de Corpoyer-la-Chapelle fut consacrée en 1533, le 28 juillet, par Philibert de Beaujeu, évêque de Bethléem. Bethléem était une église de Clamecy, bâtie par Guillaume, comte d’Auxerre, afin d’offrir un asile à l’évêque de la véritable Bethléem, si les Sarrasins venaient à l’expulser de la Terre-Sainte. L’église de Corpoyer était mère de celle de la Villeneuve. (Courtépée, IVe vol.)

Le chœur de l’église de Courcelles a été construit au xive siècle par les moines, et la nef plus tard par la commune. Celle de Saint-Aignan fut cédée en 1740 par le comte Zaleusky, abbé commendataire de Fontenay à un Chartraire de Montigny, trésorier de Bourgogne sans rendre de comptes ; elle était à charge à l’abbaye, les revenus de la terre suffisaient à peine à l’entretien de la sacristie, et aux 300 livres de portion congrue fournies au curé. Celui-ci ne perdit pas en changeant de maître. La famille de Chartraire qui jouissait de plus de 400.000 francs de rentes lui donna 2000 livres pour une messe à perpétuité et à condition que chaque dimanche il proclamerait au prône le nom de Chartraire, afin qu’il ne fût pas oublié. (Papiers personnels.)

À Marmagne, le couvent comme gros décimateur était seulement chargé de fournir des ornements. Au mois d’avril 1790, il donna encore les ornements que les habitants réclamaient depuis longtemps. (Registre comm.)

Outre ces églises, Fontenay avait encore les chapelles des châteaux de Saint-Remy, de Cessey, du Pressoir, de Flacey, du Petit-Jailly, de Saint-Georges, de Lucenay-le-Duc, de Moutiers, d’Étormay, de Saint-Philibert, de Villaines-les-Prévotes, où était le noviciat de la maison, du Petit-Fontenay de Tonnerre, dans la rue de Rougemont, en face de la Poste actuelle. (Dormois.)

D’après la coutume, l’abbaye n’était pas seulement obligée d’entretenir le chœur et la sacristie des églises où elle recevait les grasses dîmes, mais elle devait encore la portion congrue aux curés. Cette portion n’était pas la même pour tous les curés ou vicaires, elle devait 300 livres à Jours et Ampilly, 400 à Saint-Remy, 200 à Marmagne, 200 a Poiseul-la-Grange, 66 à Courcelles et 55 à Grignon. Cette portion était proportionnée aux revenus.

Chaque année l’abbaye payait 1600 livres en portions congrues. (Comptes généraux de Font.)


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