Nobiliaire et armorial de Bretagne/Origine et formation des noms de famille

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J. PLIHON ET L. HERVE (3p. 241-273).


Le nom patronymique, nom de famille ou surnom, est un nom commun à tous les descendants d’une même race et transmis par son auteur ; il se continue de père en fils dans la même famille et appartient à toutes ses branches. Le nom propre, nom de baptême ou prénom, est celui qui précède le nom de famille, et il est l’appellation distinctive de chaque individu de la même famille.

On voit par la généalogie de Jésus-Christ que les Hébreux ne connaissaient pas les noms de familles héréditaires. Les Grecs n’en firent pas non plus usage, et, à l’exemple des Hébreux, ils indiquaient le nom de leur père après le leur, pour se distinguer entre eux. La pluralité des noms n’est donc pas antérieure aux Romains qui, suivant Tite-Live, appelaient le nom général qui se donne à toute la race Nomen gentilitium, et le nom personnel Prœnomen. À ces deux noms ils en ajoutèrent par succession de temps un troisième qu’ils appellèrent Cognomen, et qui servait à désigner à quelle branche d’une même famille on appartenait. Enfin, ils faisaient quelquefois usage d’un quatrième nom Agnomen ; mais ce dernier, qui se donnait généralement en mémoire d’une action éclatante, était personnel et non transmissible. De cette dernière espèce étaient le nom d’Africanus pris par l’un des Scipion, d’Asiaticus pris par l’autre, et celui de Torquatus donné à Manlius.

L’empereur César s’appelait Caïus-Julius-César. Caïus était le nom personnel, prœnomen ; Julius était le nom de sa famille, nomen, et César le nom particulier de sa branche, cognomen.

Publius-Cornelius-Scipio-Africanus réunit le prœnomen, le nomen, le cognomen et agnomen.

Les Barbares qui renversèrent l’empire romain, et les Bretons, lors de leur établissement dans l’Armorique, ne portaient, ainsi que les plus anciens peuples, qu’un seul nom propre et individuel ; mais comme les Hébreux et les Grecs, ils énonçaient à la suite de leurs noms celui de leur père, comme Hervé fils de Josselin, Robert fils de Guéthenoc, Raoul fils de Judicaël. On voit par les actes donnés par D. Morice, que cet usage se conserva dans les diocèses de Léon et de Cornouaille jusqu’à la fin du xie siècle. Ainsi une donation de 1069, faite à l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, a pour témoins :

Kadou mab (en breton, fils) David. Derian mab Tanguy,
Killœ mab Gusfred, Kadoret mab Huelin,
Saliou mab Gulchuen, Even mab Edern,
Guen mab Gualc’h, Iungomarc’h mab Gurgaraël[1].
Lancelin mab Budoëre,

Dans les autres diocèses, les nobles commencèrent dès le xie siècle à prendre des surnoms qu’ils tirèrent soit de leurs terres, soit de quelque sobriquet. À leur exemple, les individus des classes inférieures qui furent successivement affranchis ou qui conquirent une personnalité plus distincte, au lieu d’être uniquement désignés par leur nom de baptême et celui de leur père, prirent ou reçurent de nouveaux noms, car la plupart leur furent sans doute imposés. Quoi qu’il en soit, toutes ces variétés de noms sembleraient pouvoir se diviser en cinq classes distinctes :

1o Les noms de lieux, soit qu’ils proviennent de provinces, de villes, de paroisses, de chapelles, de seigneuries ou de simples domaines tenus et manœuvrés par des vassaux.

2o Les noms de baptême transmis héréditairement par les pères aux enfants.

3o Les noms de dignités ecclésiastiques ou féodales, fonctions, offices, professions ou métiers ; ceux indiquant la condition et les degrés de parents.

4o Les noms des bonnes ou mauvaises qualités physiques ou morales, auxquels on peut joindre les noms d’animaux, parce que la plupart n’ont été donnés qu’à cause de quelque similitude.

5o Enfin la foule des noms qui ne sont relatifs ni à la terre, ni aux fonctions ou à l’industrie, ni aux qualités ou défauts saillants, mais qu’on a empruntés aux plantes, aux fleurs ou aux fruits ; aux meubles, aux instruments, aux habits ; aux saisons, aux mois ou aux jours de la semaine ; aux éléments, aux astres, aux métaux. En un mot, l’on peut rejeter dans la même catégorie la plupart des sobriquets de tout genre.

De ces cinq variétés de noms, aucune ne peut être attribuée exclusivement aux familles nobles, car les simples tenanciers ont souvent adoptés le nom de leur tenue, les bâtards celui de leur paroisse, et les sobriquets même les plus grotesques étaient portés par les nobles dès le xiie siècle. On peut seulement présumer que les familles le plus anciennement illustrées n’ont jamais dû porter de nom de métiers, et que les familles qui portent ces derniers noms ont eu pour auteur un individu qui exerçait l’industrie rappelée par le nom patronymique.

La coutume des sobriquets s’est conserve dans la classe populaire, comme elle règne dans les écoles parmi les enfants, et l’on voit des jeunes gens qui finissent par s’en accommoder jusqu’à les joindre à leur vrai nom, même dans les actes publics. Les sobriquets sont donc souvent devenus des noms de famille ; cependant ils paraissent avoir été inconnus dans les Gaules sous les Mérovingiens, et sous les Carlovingiens ils n’étaient pas encore héréditaires[2].

Les princes bretons portant souvent le même nom propre, on employa des surnoms particuliers pour les distinguer entre eux pendant les viiie, ixe, xe et xie siècles. Ainsi, on trouve dans cette période de notre histoire :

Grallon Meur (grand), Budic Meur, Daniel Dremruz (face rouge),
Grallon Plam (brillant), Budic Castellin, Daniel Unva,
Alain Rébras (trop grand), Alain Barbetorte, Alain Fergent,
Alain Caignard, Alain le Noir,

Il n’est pas certain que ces surnoms leur aient été donnés de leur vivant ; du moins sur les chartes ils ne signent que leur nom de baptême, qui est effectivement le vrai nom de la personne, et, à l’exemple des princes, les évêques ont retenu cette ancienne coutume.

Plusieurs siècles après l’adoption héréditaire des noms de famille, les femmes n’avaient encore que leur nom de baptême, et l’adoption d’un nom de famille n’a pas été générale en Bretagne avant la fin du xive siècle ; sans cela on n’y trouverait pas autant de familles de paysans qui portent les noms de Blois ou de Montfort, sans doute parce que leur auteur s’était trouvé dans les armées de l’un ou de l’autre de ces deux compétiteurs au duché de Bretagne.

Beaucoup de noms primitifs ont été changés par vanité, et parce qu’ils avaient une signification ridicule en français[3], et les familles y ont souvent substitué des noms des terre, ce qui explique pourquoi un si grand nombre de noms patronymiques sont aujourd’hui perdus. D’autres familles ont traduit leur nom du breton en français, comme les Penfeunteniou, les Penhoat, les Iaouancq, les Roué, les Coat, les Traon, qu’on appelle souvent maintenant : Cheffontaines, Chef-du-Bois, le Jeune, le Roi, du Bois, du Val ; d’autres enfin en ont fait des noms hybrides, comme Châteaufur, Chateaumen, Dounval, la Villéllio, au lieu de Castelfur, Castelmen, Traondoun, Kerillio.

Nous avons dit que beaucoup de noms de baptême étaient devenus des noms de famille ; souvent ils ont été précédés d’un radical breton comme Ker, mot qui correspond à celui de ville dans les autres provinces de France. Ainsi les Tanguy, Salaun, Morvan, Roignant, Jean, Pierre, Pol, Derrien, sont devenus des Kertanguy, Kersalaun, Kermorvan, Kerroignant, Kerjean, Kerber, Kerbol, Kerderrien.

Les Châteaubriant, Goasbriant, Guébriant, Kerbriant, Trobriant se nommaient Briant. Les premiers appelèrent château leur habitation ; les suivants élevèrent la leur, soit sur le bord d’un ruisseau (Goas), sur un gué (Gué) ou dans un vallon (Traon ou Tro). Les noms de lieux se sont formés non-seulement par l’adjonction a un nom de baptême des radicaux Castel, Goas, Gué, Guern, Ker, Les, Land, Loc, Plou, Roc’h, Tref, et autres dont nous donnerons en même temps que de ceux-ci la signification ; mais ils ont été appelés de leur position topographique, du voisinage de quelque pierre, montagne, arbre, etc., et tous ont une signification.

Dans la Haute-Bretagne, les noms de lieux se sont souvent composés d’un nom patronymique suivi des désinences aye, aie ou ais, et ière ou , qui deviennent ey et y en Normandie et sont synonymes d’ac en Gascogne.

Ainsi on trouve des :

Le Bel de la Bellière, Leziart de la Leziardière,
Belin de la Belinaye, Mancel de la Mancelière,
Bidé de la Bidière, Martin de la Martinière,
Bigot de Bigotière, Morin de la Morinaye,
Blanchard de la Blanchardaye, Morice de la Moricière,
Breton de la Bretonnière, Piron de la Pironais.
Le Duc de la Ducheté, Provost de la Provostaye ou Provosté,
Le Fer de la Ferrière, Réau de la Réauté,
Ferron de la Ferronnaye, Robin de la Robinaye,
Hersart de la Hersardaye, Vincent de la Vincendière.

Ces desinences doivent être prises dans le sens du pluriel : ainsi la Bellière, la Martinière, la Vincendière, ne signifient pas la demeure d’un le Bel, d’un Martin, d’un Vincent, mais plutôt des le Bel, des Martin, des Vincent.

Les noms de saints rappellent une chapelle ou un ermitage sous le vocable de ce saint ou habité anciennement par lui. Cependant quelques-uns ne sont pas des noms de lieux, mais des enseignes de marchands au moyen âge, dont ces marchands se sont fait des noms de famille ; c’est pour cela que nous avons tant de Sainte- Croix, Sainte-Marie, Saint-Pierre, Saint-Paul, Saint-Jean, etc.

Les noms ou surnoms tirés de la forme du caractère, des qualités ou des défauts des individus, du mois de leur naissance ; les noms d’animaux et même les surnoms les plus grotesques peuvent appartenir à des familles d’ancienne extraction noble, aussi bien que les noms rappelant la patrie, comme le Gall, Gallois, le François, l’Anglois, le Normand, l’Angevin, Mancel, Picart, Bourgoing, Gascoing, le Valois Poilevin, Lionnais, Lallemand, Lombart ; mais on comprend que ces dernières familles ne sont pas originaires de Bretagne.

Les familles le Bret, Bretagne, le Breton, Larvor (l’armoricain) ont sans doute une origine bretonne, mais il a fallu qu’elles eussent émigré dans d’autres provinces, lorsqu’elles ont reçu leur appellation.

Beaucoup de noms sont des adjectifs en breton, composés d’un substantif suivi de l’augmentatif ec, euc, oc ou ac, suivant les dialectes, ou du diminutif ic. Le français a pareillement des augmentatifs qui sont ard, eau et u, et des diminutifs et, in, ot.

Ainsi le Guen, le Blanc, devient Guennec ou Guennoc, c’est-à-dire Blancart, Blanchard.
Scouarn, oreille, devient Scouarnec, c’est-à-dire oreillard.
Penn, tête, devient Pennec, c’est-à-dire Têtard ou Têtu.
Pav, patte, devient Pavec, c’est-à-dire Pattu.
Gar, jambe, devient Garec, c’est-à-dire Jambu.
Corn, come, devient Cornec, c’est-à-dire Cornard ou Cornu.
Boc’h, joue ; augmentatif Boc’hec, joufflu ; diminutif Boc’hic.
Goz, vieil ; augmentatif Cozec, vieillard ; diminutif Cozic.

Richard est l’augmentatif de Riche, dont Richelet est le diminutif. Coignet, Grandet, Jolivet, Noblet, Robinet, Roitelet, Jardinet sont les diminutifs de Coing, Grand, Jolif, Noble, Robin, Roi, Jardin. Une autre terminaison des noms bretons est le pluriel ; nous en citerons plusieurs exemples, et nous ferons observer que l’usage de donner une terminaison plurielle a un nom de famille, pour designer collectivement les individus qui composent cette famille, continue toujours à être suivi. On sait qu’en Italie les noms de famille se mettent aussi au pluriel, et en Pologne au féminin.

Nous répéterons que les noms de profession ou de métier n’ont vraisemblablement pas appartenu dans le principe à des nobles, car il est probable que ces professions ou métiers ont été exercés par les premiers auteurs de ces familles, qui en ont gardé le nom. On pourrait en conclure que les familles qui ne portent qu’un nom de terre sont plus anciennes que les autres ; toutefois, on ne doit rien avancer à cet égard d’une manière absolue, car, d’une part, on rencontre des noms de métier portes par des seigneurs des le xii siècle, et d’un autre côté, on sait qu’un grand nombre de noms patronymiques sont aujourd’hui perdus. Un nom de métier n’implique donc pas toujours l’existence d’un ancêtre qui a exercé cette profession. Si le Connétable de Clisson eût vécu plus tôt, son surnom de Boucher eut pu passer à sa race. On appelle tous les jours Maçon celui qui fait beaucoup bâtir, sans pour cela tenir la truelle, et une famille Boulanger a été ainsi nommée pour avoir nourri a ses dépens toute une ville, pendant une disette.

On trouve aussi, dès le temps de la formation des noms, un très grand nombre de roturiers qui ont pris des noms de lieux ; mais le plus souvent ces noms, à la différence de ceux des familles nobles, ne se rattachent pas à un domaine particulier. On s’appelait du Bois, sans dire de quel bois ; de la Vigne, du Pré, sans designer quelle vigne ou quel pré, et de même du Champ et des Champs, de la Cour, du Pour, du Val, de la Porte, de la Planche, de la Rue, de la Croix, du Chemin, de la Pierre, du Portail, etc. Ces noms sont excessivement communs en breton et en français, et un grand nombre, sans qu’il y ait encore ici rien d’absolu à affirmer, ont été donnés dans le principe à des bâtards, en raison des circonstances dans lesquelles ils ont été recueillis[4].

Dans les deux derniers siècles, tous les bourgeois vivant noblement, c’est-à-dire ne faisant pas le commerce, dès qu’ils étaient possesseurs d’un petit quartier de terre en prenaient le nom, et quittaient même souvent leur ancien nom de famille pour celui de leur domaine, vanité que Molière a ridiculisée dans ces vers de L’École des Femmes :

Quel abus de quitter le vrai nom de ses pères Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimères ! De la plupart des gens c’est la démangeaison ; Et sans vous embrasser dans la comparaison, Je sais un paysan qu’on appelait Gros-Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit à tout l’entour faire un fossé bourbeux, Et de Monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.

Nous ignorons si c’est avant d’avoir fait ces vers ou après, que Jean-Baptiste Poquelin devint M. de Molière (du Moulin), mais il paraît que la mode fut contagieuse, même pour lui.

« Plusieurs suppriment leurs noms, dit aussi la Bruyère, qu’ils pourraient conserver sans honte, pour en adopter de plus beaux ou ils n’ont qu’à perdre, par la comparaison que l’on fait toujours deux qui les portent, avec les grands hommes qui les ont portés. » Il s’en trouve enfin qui, nés à l’ombre d’un clocher de Léon et de Cornouaille, allongent leur nom d’une terminaison étrangère, croyant se rendre des personnages plus importants.

Tout le monde connaît de ces individus cosmopolites qui répondaient dans leur enfance au nom de Martin, par exemple, et qui, suivant la province ou le pays dont ils ont intérêt à se dire originaires, deviennent des Kermartin en Basse-Bretagne, des la Martinière dans la haute, des Martinville en Normandie, des Martincourt en Picardie, des Martinbourg en Flandre, des O’Martin en Irlande, des Mac Martin en Écosse, des Fitz Martin ou Martinson en Angleterre, des Martinski en Pologne, des Martinowitz ou Martinoff en Russie, des Martini, Martinelli, Marlinosi, Martinengo en Italie, des Martineng en Dauphiné, des Martignac en Gascogne, des Martinez en Espagne, et qui en passant par Montmartin et Martigny, finissent par mourir Martineau.

Court de Gébelin, dans son Monde primitif analysté[5], traitant de l’origine des noms de famille, rapporte à son tour les métamorphoses que M. Trottin faisait subir à son nom dans ses voyages, où il devenait Trottincourt en Picardie, Trottinville en Normandie, Trottigneuc dans le Perche, Trottinguer en Bretagne, Trottinifere en Poitou, Trottignac en Périgord, Trottinargue en Languedoc, Trottinoz en Franche-Comté, Trottini en Italie, Trottinski en Pologne, Trottimbach en Allemagne, etc.

Mais ce n’est point un traité des usurpateurs de noms que nous faisons ici ; nous n’avons voulu qu’indiquer seulement la formation et l’origine des noms. Pour trouver nos exemples, nous n’avons eu qu’à compulser les registres de l’état-civil dans un certain nombre de communes, et souvent même qu’à nous promener dans les rues d’une grande ville, en prenant note des noms des marchands sur les enseignes. Ces noms formeraient un vaste glossaire, dont nous sommes loin d’avoir épuisé la liste que d’autres continueront.

Nous terminerons ce préambule en faisant remarquer que si la connaissance de la langue romane et du breton eût été plus répandue, bien des gens auraient sans doute évité le non sens grammatical d’accoler la particule de à des épithètes adjectives ou à des prénoms, à des noms de métiers ou même à des noms d’animaux, ce qui se voit souvent.


PREMIÈRE CLASSE


NOMS DE FAMILLE TIRÉS DES NOMS DE LIEUX[6]


Principaux radicaux bretons et noms qui en dérivent.


AOT.

Aot, rivage, nom de famille correspondant ou synonyme en français de : la Rive, du Rivage.

AVAL.

Aval, pomme, pluriel Avalou, Avaleuc et Avalot, lieu abondant en pommes, la Pommeraye.

BALAN.

Balan, genêt, Balanan, Balanec, Kerbalanec, la Genêtaye.

BEG.

Bec, pointe, du Bec, des Pointes, Becmeur, grande pointe.

BÉVEN.

Béven, bouleau, Bévenec, la Boulaye.

BEUZ.
Beuz, Beuzit, buis, pluriel Beuzidou, la Boëssière, la Boissière ou la Boixière.
bot.
Bot ou Bod, en construction : le Vot, buisson, du Bos, du Bosc, du Busc, du Buisson, Boquet, du Bouchet, la Barte, la Brosse, la Brousse, la Touche, les Touches.

Bot-glazec et Bollazec, buisson de verdure. Bot-deru ou derff, — de chêne. Bod-illio, — de lierre. Bod-illy, — de cormier. Bot-garz, buisson de la haie. Bot-meur, — grand. Bot-Quénal, nom propre. Bot-Miliau, idem. Bod-Igneau, idem. Bod-ros, — de roses ou du tertre. Bod-ivin, buisson d’if. Bot-loré, — de laurier. Bod-onn, — de frêne. Bot-sco, — de sureau. Bod-énes, buisson de l’île. Bod-illis, — de l’église. Bot-cudon, — du ramier. Bot-orel, — de la bille. Bot-téo, — épais. Bot-quéau, — creux. Les noms des paroisses de Bobital, Bodivit, Bothoa, Botlézan, Boquen et Botsorhel ont le même radical.

bran.
Bran, Bré, en gallois, Braidd, (mons, collis), d’où les noms de paroisses ou de familles de Brains, Brélès, Brandérion, Bréal, Brécé, Brech, Bréhant, Bréhat, Bréhoat, Brélévenez, Brélidy, Bréteuil, Bréventec, Brenilis, Branbuan, Brangays, Brangolo, Brémeur, Bréhonic, Brenolou, Brézal, Brescanvel, Bréneuc, Brénéen, Branseuc, Brambeat, Bresséan, Brenéol.
bruc.

Bruc, bruyère, des Brieux, la Brière.

castel.

Castel, chateau, du Chastel, Castel.

coat.
Coat ou Coet, bois ; diminutif Coadic, Couëdic, Petit-Bois, Broël, Breil, du Breuil, la Touche, des Touches.

Coat ou Coët-Arel, nom propre et nom de famille. Coat-ar roch, bois de la Roche. Coat-an Rouz, nom de famille. Coat-an scour, — de la branche. Coat-ar Moal, nom de famille. Coat-bihan, — petit. Coat-an garz, bois de la haie. Coat-Inisan, nom propre et nom de famille. Coat-Ivy, idem. Coat-losquet, — brûlé. Coat-men, — de la pierre. Coat-ménec’h, — des moines. Coat-meur, — grand. Coat-doun, — profond. Coat-dreuz, de travers. Coat-lédan, — large. Coat-Congar, nom propre et nom de famille. Coat-élez, — des anges. Coat-an-fao, — du hêtre. Coat-quelven, — des noisettes. Coat-quéau, — de la caverne. Coat-griziou, — des racines. Coat-saout, — du bétail. Coat an empren, du rayon de roue. Coat-Morvan, nom propre et nom de famille. Coat-cren, — du tremble, la Tremblaye.

cleuz.
Cleuz, fosse, pluriel Cleuziou, la Fosse, des Fosses, Clezmeur, grand fossé.
combot.
Combot, étage, terrasse, de l’Estrade.
creac’h.
Creac’h, Crec’h ou Quénec’h, mont, du Mont (voyez Ménez, Ros et Run).

Creac’h-quérault, mont du hgrault. Creac’h-Morvan, nom propre et nom de famille. Creac’h-Miquel, idem. Creac’h-grizien, de la racine. Creac’h-Riou, nom propre et nom de famille. Creac’h-meur. — mont grand. Creac’h-ménec, — pierreux. Quénech-quiv-illy, — de la souche du cormier.

corn.
Corn, pluriel Cornou ; diminutif Cornic, du Coin, Coignet, Le Corgne.
cribin.
Cribin, Cribinec, Côte, de la Coste, de la Grée, des Grées.
déroff.
Déroff, chêne, Dervec, Dervenec, — lieu abondant en chênes, la Chesnaye, du Chesne, des Chesnes, de Caine, du Quesne, du Chesnoy, du Quesnoy, Chesnel, du Rouvre, du Rouvray, du Rouvroy.
dour.
Dour, diminutif Dourio, eau, de l’Aigue, — Dourven, — eau blanche, Dourduff, — eau noire.
dor.
Dor, porte, de la Porte, Delporte, des Portes, Portail.
dren.
Dren, épine, Kerdren ou Kerdrain, — l’Epinaye.
drez.
Drez, ronce, Drézec, Drézenec, lieu abondant en ronces, Ronsard, la Roncière.
énez.
Enez, île, pluriel Inizi, — de l’Isle, des Isles, Énez-gaër, — Belle-isle.
faven.
Faven, pluriel Fao, hêtre, du Fay, du Faou, Kerfaven, Favec, Favenec, Faouëd, et son diminutif Faouëdic, lieu abondant en hêtres, La Charmoye.
frost.
Frost, lieu inculte, désert, Gastine, la Gastinais.
garz.
Garz, haie, des Hayes, des Essarts, Brou, de la Brosse, des Brosses.
goaz.
Goaz, pluriel Goaziou, ruisseau, de la Noue, de la Noë, du Chanel.
Goazel, pluriel Gouazellou,

Goaz-Moal, nom de famille. Goaz-Briant, idem. Goaz-glas, ruisseau vert. Goaz-ven ou guen, — blanc. Goaz-duff, — noir. Goaz-ruz, — rouge. Goaz-lin, ruisseau du lin. Goaz-quélen, — du houx. Goaz-caër, — beau. Goaz-ien, — froid. Goaz-clin, — du coude[7].

gouez.
Gouez, arbre, Guézennec, Guéhenneuc, lieu abondant en arbres.
govel.
Govel, pluriel Gouvello, forge, des Forges, de la Forge, de la Ferronaye, de la Farge.
gué.
  • Gué, gué, Gué-Briant, nom propre et nom de famille.
  • Gué-Madeuc, nom de famille.
  • Gué-méné, gué de la mon­ta­gne.
guern.
Guern, en construction : le Vern, diminutif Guernic ; pluriel Guernigou, aulne, marais, de Launay, des Aulnayes, de la Vergne, de Vernède, des Maretz, du Vernay, du Vernoy.
  • Guern-ar-c’han, marais du canal.
  • Guern-élez, — des anges.
  • Guern-Isac, nom propre.
  • Guern-Even, idem.
guic.
Guic (vicus), bourg, du Bourg, Guinévès, — Neuf bourg et Bourgneuf (voyez Ploë).
guini.
Guini, des vignes, du Vignau, Vignon.
illy.
Illy,[8] cormier, Corn-illy, Treff-illy, Trécévilly, Traonrivilly, Mesilly.
halec.
Halec, Haléguen, saule, Haléguec, lieu abondant en saules, la Sauldraye, la Soraye, la Saussaye.
ker.
Ker ou Quer, en construction : Guer, diminutif Keric, pluriel Kerigou ; ville, lieu, maison, du Mas, du Mesnil, de la Case, du Hamel (voyez aussi Ti). Gorré-quer, Hauteville ; Gouëlet-quer, Basse-ville.
  • Ker-gos, ville vieille ; Cos-quer, Vieuville.
  • Ker-duff, ville noire.
  • Ker-c’hoent, Belleville et Beaulieu.
  • Ker-madec, Richelieu ; Madec est aussi un nom de famille.
  • Ker-a-dreuz, — de travers.
  • Ker-an-draon, — du vallon ; Vaucel.
  • Ker-aér, Ker-aëret, — de la couleuvre, des couleuvres.
  • Ker-Alain, nom propre et nom de famille
  • Ker-névez, — ville neuve.
  • Ker-ven, — blanche.
  • Ker-nec’h, — d’en haut.
  • Ker-an-garz, — de la haie.
  • Ker-an-Gal, nom de famille.
  • Ker-an-Guen, Ker-Guen, idem.
  • Ker-Ranou, idem.
  • Ker-an-tour, — de la tour.
  • Ker-aot, — du rivage.
  • Ker-Audren, nom propre et nom de famille.
  • Ker-am-barz, — du barde.
  • Ker-an-manac’h, — du moine.
  • Ker-am-bellec, — du prêtre.
  • Ker-am-Borgne, nom de famille.
  • Ker-am-puil, — abondant.
  • Ker-an-flec’h, — des ecuyers.
  • Ker-an-forest, — de la fordt.
  • Ker-losquet, — brûlé.
  • Ker-Derien, nom de famille.
  • Ker-faven, — du hêtre.
  • Ker-Gadiou (Cadiou), nom de famille.
  • Ker-Gallic, idem.
  • Ker-Garadec, nom propre et nom de famille.
  • Ker-Gariou (Cariou), idem.
  • Ker-goat, — du bois,
  • Ker-goff, — du forgeron.
  • Ker-Gongar, nom propre.
  • Ker-gour-na-dec’h, ville de l’homme qui ne fuit pas.
  • Ker-Grist, — du Christ.
  • Ker-groaz, — de la croix.
  • Ker-guélen, — du houx.
  • Ker-guern, — du marais.
  • Ker-guz, — de la cachette.
  • Ker-Hamon, nom propre et nom de famille.
  • Ker-illy, — du cormier.
  • Ker-illio, — du lierre.
  • Ker-Ynizan, nom de famille.
  • Ker-Jagu, idem.
  • Ker-iar, — de la poule.
  • Ker-Jan, nom propre et nom de famille.
  • Ker-Geffroy, idem.
  • Ker-Josse, idem.
  • Ker-léan, — du moine.
  • Ker-Marec, — du chevalier, et nom de famille.
  • Ker-Menguy, nom propre et nom de famille.
  • Ker-men, Ker-menou, — de la pierre, ou des pierres.
  • Ker-Autret, nom propre et nom de famille.
  • Ker-balanec, — du genêt.
  • Ker-bihan, — petit.
  • Ker-Biriou (Piriou), nom de famille.
  • Ker-brat, — du pré.
  • Ker-buzic, — du buis.
  • Ker-Daniel, nom propre et nom de ou des pierres.
  • Ker-merc’hou, — des filles.
  • Ker-mérien, — des fourmis.
  • Ker-meur, grand lieu, Grand­ville, Magneville.
  • Ker-Morvan, nom propre et nom de famille.
  • Ker-Moysan, idem.
  • Ker-Roignant, idem.
  • Ker-Roudault, idem.
  • Ker-Pezdron, idem.
  • Ker-Prigent, idem.
  • Ker-radenec, — de la fougère.
  • Ker-Raoul, nom propre et nom de famille.
  • Ker-Riou, idem.
  • Ker-Rivoal, idem.
  • Ker-roz, — du tertre.
  • Ker-Saint-Gilly, nom de famille.
  • Ker-Salaun, nom propre et nom de famille.
  • Ker-Saux, Ker-Sauzon, — du Saxon, des Saxons.
  • Ker-scaven, et Ker-scao, ville du sureau.
  • Ker-vasdoué (ou goasdoué), — du vassal de Dieu.
  • Ker-vastard, — du bâtard.
  • Ker-véguen (ou Guéguen), nom propre et nom de famille.
  • Ker-yvin, — de l’if.
  • Ker-Yvon (ou Ker-Éosen), nom propre et nom de famille.
Lann.
Lann, lande, Lannec, pluriel Lannegou, lieu abondant en landes, des Landes, Landais, de la Landelle, Lanmeur, — grande lande, Lanven, — blanche lande.
Lan.
Lan, territoire, n’est plus connu que dans la composition des noms de lieux.
  • Lan-Derneau, territoire de Saint-Ternec.
  • Lan-Dujan, — de Saint-Tujan.
  • Lan-Ilis, — de l’Église.
  • Lan-Jamet, — de Jamet,
  • Lan-Loup, — de Saint-Loup.
  • Lan-Houarneau, — de Saint-Hervé.
  • Lann-Ion, — d’Ion ou Huon.
  • Lan-Edern, — de Saint-Edern.
  • Lan-ascol, — du chardon.
  • Lan-ros, — du tertre.
  • Lan-Sulien, — de Saint-Julien.
  • Lan-Tivy, — de Saint-Divy.
  • Lan-Ildut, — de Saint-Ildut.
  • Lan-Divisiau, territoire de St-Tiviziau.
  • Lam-Bol, — de Saint-Pol.
  • Lam-Ber, — de Saint-Pierre.
  • Lam-prat, — du pré.
  • Lan-Urien, — de Saint-Urien.
  • Lam-Billy, — de Saint-Billy.
  • Lan-iffern, — de l’enfer.
  • Lan-Goueznou, — de Saint-Goueznou.
  • Lan-Guénan, — de Saint-Quénan.
  • Lan-Déleau, — de Saint-Téléau.
  • Lan-dévenec, — des falaises.
  • Lan-goat, — du bois.
  • Lan-Modez, — de Saint-Modez.
Les.
Les, juridiction (aula, curia), Cour, de la Cour, la Court, de la Barre, des Barres, et dans d’autres cas, lisière, marche, frontière (voyez Marz), de la Marche, la Marque, du Bordage, de la Borde, des Bordes.
  • Les-coat, la cour alias la lisière du bois.
  • Les-Guen, — de Blanche, nom propre.
  • Les-guern, — du marais.
  • Les-melchen, — du trèfle,
  • Les-neven, — d’Even, nom propre.
  • Les-ongar, — de Congar, idem.
  • Les-louc’h, la lisière de la mare.
  • Les-quélen, — du houx.
  • Les-quifflou, — des souches.
  • Les-Moal, — de Moal, nom de famille.
  • Les-ar-Drieux, — du Trieux (rivière).
  • Les-mez, — de la plaine.

Le village le plus éloigné du bourg dans une paroisse, se nomme souvent Les, suivi du nom de la paroisse, et dans ce cas Les signifie lisière, frontière, marche, comme en France Le Plessis-lès-Tours et tant d’autres lieux. Nous trouvons en Bretagne des :

  • Les-Ergué.
  • Les-Plouénan.
  • Les-Oulien, paroisse de Goulien.
  • Les-Plougoulm.
  • Les-Cast.
  • Les-Plogoff.
  • Les-Guiel, paroisse de Plouguiel.
  • Les-Ivy, paroisse de Saint-Divy.
liors.
Liors, pluriel Liorsou, diminutif Liorsic, jardin, Gardin, Jardin, Jardinet.
log.
Log (locus), pluriel Lojou, loge, ermitage, des Loges, Cotin, de la Celle, de la Chambre, la Cambe, Delcambre, de la Grange, de la Baume, la Cabane, la Bauche, du Buron.
  • Loc-Christ, ermitage du Christ.
  • Loc-Maria, — de Marie,
  • Loc-Ronan, — de Saint-Ronan.
  • Loc-Ildut, — de Saint-Ildut.
  • Loc Majan, ermitage de Saint-Majan.
  • Loc-Eguiner, — de Saint-Eguiner.
  • Loc-Kirec, — de Saint-Kirec.
  • Loc-Harn, — de Saint-Hemin.
loug’h.
Loug’h, pluriel Lohou, mare, étang, lac, de la Marre, des Marres, du Marois, des Maretz (voyez Guern, Poul et Stang).
marz.
Marz, pluriel Marziou, marche, des Marches, de la Marque, (voyez Les).
men.
Men, pierre, pluriel Méno, Ménou. Ménec, — lieu abondant en pierres, la Perrière, des Perrières, Mengleuz, — la Carrière.
ménez.
Ménez, montagne, du Mont, des Monts, du Molard, du Moncel, du Monceaux (voyez Creach, Ros et Run).
mez.
Mez, pluriel Méziou et Mézou, campagne, champ sans culture, plaine, des Champs, de Camp ( voyez Parc).
  • Mez-Grall, nom propre et nom de famille.
  • Mez-an-run, champ ou plaine du tertre.
  • Mez-an-ven, — des pierres.
  • Mez-cam, — courbe, aliàs Clinchamps.
  • Mez-noalet, — du foyer.
  • Mez-hir, — long, aliàs Longchamps.
  • Mez-meur, — grand champ.
  • Mez-caër, — beau champ.
  • Mez-guen, — champ blanc.
  • Mez-Caradec, nom propre et nom de famille
  • Mez-gouëz, — de l’arbre.
  • Mez-naot, — du rivage.
  • Mez-guéo, — du creux.
  • Mez-ros, — du tertre.
  • Mez-illy, — du cormier.
minic’hi.
Miniq’hi, contraction de ménec’h-ti (maison de moines), Asile, Refuge.
milin.
Milin, moulin, des Moulins, de Molière, Molines, Mellinet.
mouden.
Mouden, manoir bâti sur éminence, la Motte, de la Mothe, du Mottay, de la Mottaye.
moguer.
Moguer, mur, du Mur, pluriel Moguérou, Moguériec, — lieu abondant en murs.
  • Ker-Moguer, — maison du mur.
  • Portz-Moguer, — cour du mur.
  • Plou-Moguer, — peuplade du mur.
  • Tré-moguer, — passage du mur.
mouster.
Mouster, monastère, du Moustier, du Moustoir.
onn.
Onn, frêne, Onnec, lieu planté de frênes, du Fresne, de la Fresnaye, du Fresnoy.
paluden.
Paluden, Palud, diminutif Paludic, pluriel Paludou, palus, la Palue.
parc.
  • Parc, parc, champ, (voyez Mez).
  • Parc-coz, — vieux champ.
  • Parc-scau, — champ du su­reau.
  • Parc-an-Prévost, — nom de famille.
pen.
Pen, tête, olim Teste, Chef, Cap.
  • Pen-an-coat, contraction Pen-hoat, chef du bois.
  • Pen-hoadic, — du petit bois.
  • Pen-an-dreff, — de la barrière.
  • Pen-an-ros, Pen-ros, — du tertre.
  • Pen-ar-rue, — de la rue.
  • Pen-ar-pont, — du pont.
  • Pen-aot, — chef du rivage.
  • Pen-guilly, — du revers (de la montagne).
  • Pen-al-lan, — de la lande.
  • Pen-marc’h, — du cheval.
  • Pen-an-nec’h, — de la mon­tagne.
  • Pen-poullou, — des mares.
  • Pen-quer, — chef de ville.
  • Pen-Thièvre, — du Trieux (rivière),
  • Pen-feunteniou, — des fon­tai­nes,
  • Pen-guern, Pen-an-vern, — du marais.
  • Pen-treff, — de la trève.
  • Pen-trez, — de la grève.
ploe
Ploe, peuplade, village, bourg, Vieux-bourg, Neuf-bourg, Bourg-neuf, Bourg-blanc, Riche-bourg.

Ce mot, dont on fait plou, pleu, plé et plu, et qui a pour sinonyme latin plebs, entre dans la composition de la plupart des noms de paroisses, et par suite des noms de familles.

  • Plou-Ian, — peuplade de Saint-Jean.
  • Plou-névez, — Bourg-Neuf.
  • Pleu-meur, — Grand-Bourg.
  • Pleu-bihan, — Petit-Bourg.
  • Plou-Edern, peuplade de Saint-Edern.
  • Plo-Ermel, — de Saint-Armel,
  • Plu-squellec, — peuplade é­che­lon­née.
  • Plou-Fragan, — de Saint-Fragan.
  • Plu-Maudan, — de Saint-Maudan.
  • Plou-Goulm, — de Saint-Colomban.
  • Plou-Guen, — de Sainte-Guen.
  • Plu-Dual, — de Saint-Tugdual.

Le mot Ploë s’entendait anciennement de tout le territoire d’une paroisse occupé par la plèbe ou menu peuple (plouiziz), et Guic (latin vicus) du bourg seul, c’est-à-dire du chef-lieu de la paroisse. On voit dans des titres du xvie siècle les paroissiens de :

Ploë-gaznou,
Ploë-miliau,
Ploë-rin,
Ploë-lan,
Ploë-gastel,
assemblés aux bourgs de Guic-caznou.
Guic-miliau.
Guic-rin.
Guic-lan.
Guic-castel.
porz.
Porz, pluriel Porziou et Porzou, diminutif Porzic (cors, cortis), cour, et aussi port de mer et portail.
  • Porz-sal, cour de la salle.
  • Porz-meur, — grande.
  • Porz-an-parc, Courchamp.
  • Porz-Jézégou nom de famille.
  • Porz-moquer, cour de la muraille.
  • Porz-poder, — du potier.
  • Cos-porzou, — vieilles cours.
poul.
Poul, pluriel Poulou, diminutif Poulic, mare, de la Marre, des Marres, Bellemarre (voyez Guern et Louc’h).
  • Poul-fanc, mare de fange.
  • Poul-pri, — de boue.
  • Poul-dour, — d’eau.
  • Poul-duff, — noire.
  • Poul-tousec, — du crapaud.
  • Poul-piquet, mare des pies.
  • Poul-broc’h, — du blaireau.
  • Poulic-guen, contraction Pouliguen, petite mare blanche.
  • Poul-ranet, — des grenouilles.
Pont.
Pont, pluriel Pontou, du Pont, du Ponceau, du Ponchel.
péren.
Péren, pluriel Pérenou, poire, Poirier, du Perrier, des Perriers.
Prat.
Prat, diminutif Pradic, pluriel Pradigou, prairie, du Pré, des Prez, des Préaux.
Quenquiz.
Quenquiz, pluriel Quenquizou, maison de plaisance, du Plessix, de la Plesse, du Plexis.
Quélen.
Quélen, houx, Quélénec, Kerguélenen, Kerguélen, — du Houx, de la Houssaye.
Quillien.
Quillien, pluriel Quilli, Quillio, Quilliou, crête, aliàs, revers, croupe, en parlant d’une montagne ; et suivant Le Pelletier, locus recedendi.
  • Quilli-douarec, — crête ter­reu­se.
  • Quilli-madec, — fertile.
  • Quilli-venec, — crête pier­reu­se.
Quinvi.
Quinvi, Quinviec, mousse, de la Moussaye.
Quilvid.
Quilvid, lieu planté de noisetiers, la Coudraye, du Coudrai, la Couldre.
quistinid.
quistinid, la Chateigneraye, de Chasteigner.
Quérizec.
Quérizec, Quérizit, Cerisier, la Cerisaye.
Raden.
Raden, fougère, Radenec, Kerradenec, lieu abondant en fougères, du Fougeray, des Fougerets.
Rest.
Rest, bois, forêt, diminutif Restic, pluriel Restou, Restigou, — de la Forest, Selve, (silva) voyez Coat.
  • Penanrest, — chef du bois.
  • Rest-meur, grand bois.
  • Ker-Rest, maison du bois.
Roc’hel et Roc’h.
Roc’hel, pluriel Roc’helou ; Roc’h, pluriel Roc’hou, Roche, la Roque, du Rocher, des Roches, des Rochettes, du Roc, de la Roquette, Roquel.
  • Roc’h-caër, — Belle roche.
  • Roc’h-Congar, nom propre et nom de famille.
  • Roc’h-fort, — Rochefort.
  • Roc’h-Huon, nom propre et nom de famille.
  • Roc’h-Jagu, idem.
  • Roc’h-Derrien, idem.
  • Roc’h-Morvan, nom propre et nom de famille.
  • Roc’h-Moysan, idem.
  • Roc’h-Périou, idem.
  • Roc’h-mélen, — Roquebrune.
  • Roc’h-duff, — Roche-noire.
  • Roc’h-glas, — Roquevert.
Ros, Run.
Ros, Rosec, Run, pluriel Runiou, tertre, du Tertre, des Tertres, du Mont, de la Bigne (voyez aussi Creac’h et Ménez).
  • Ros-coat, le tertre du bois.
  • Ros-erff, — du sillon.
  • Ros-ervo, — des sillons.
  • Ros-coff, — du forgeron.
  • Ros-illy, — du cormier.
  • Ros-logot, — de la souris.
  • Ros-madec, Richemont. Madec est aussi un nom de famille.
  • Ros-marc’h, — du cheval.
  • Ros-marec, — du chevalier. Marec est aussi un nom de famille.
  • Ros-nivinen, — le tertre de l’if.
  • Ros-trenen, — le tertre des épines.
  • Ros-vern, — du marais.
  • Ros-am-poul, — de la mare.
  • Ros-cam, — courbe.
  • Ros-lan, — de la lande.
  • Run-meur, — grand.
  • Run-vezit, — du buis.
  • Run-fao, — du hêtre.
  • Run-vezret, — du cimetière.
  • Run-Hervé, nom propre et nom de famille.
sal.
Sal, pluriel Saliou et Salou, Salle, Saliot, de la Salle, des Salles, Kersaliou, — la maison des Salles.
streat.
Streat, chemin, du Chemin, de la Rue, de la Ruelle, de la Chaussée (stratus), de Lestrat, Kerstrat, — la maison du chemin.
scour.

Scour, branche, Malbranche.

stang.
Stang, étang (voyez Louc’h), de l’Estang.
ster.

Ster et Stir, rivière, de la Rivière.

téven.
Téven, Tévennec, Landévenec, dune, falaise.
ti.
Ti, maison (latin mansio) du Mas, de Machaud, du Mesnil, des Masures, de Sesmaisons (voyez aussi Ker).
  • Ti-névez, — maison neuve.
  • Ti-meur Grand maison.
    et
    Meurdi. Grand mesnil.
  • Ti-great, — maison faite.
  • Ti-losquet, — maison brûlée.
  • Ti-men et Mendi, — de pierre.
  • Ti-duff, — noire.
  • Ti-soul, — de chaume, Chaumette, du Chaume.
toul.
Toul, trou, pertuis, Maupertuis ; en langue romane, Bodin ou Boudin.
Toulgoat ou Toulencoat, — le trou du Bois, — Toulalan, — le trou de la lande.
trézel.
Trézel, barrière de la Barre, de Bar, de Barras.
traon.
Traon, Tro, pluriel Troniou, en construction, Droniou, val, vallon, vallée, des Vaux, de Vaux, la Valette, la Combe.
  • Traon-doun, — val profond.
  • Traon-Elorn, nom propre et nom de rivière.
  • Traon-tossen. — de la butte.
  • Traon’névez, — neuf.
  • Tro-Guindy, — de la rivière de Guindy.
  • Traon-vilin ou Tro-melin, — dumoulin.
  • Traon-maner, val du manoir.
  • Tro-feunteniou, — des fontaines.
  • Tro-logot, — de la souris.
  • Traon-Mériadec, nom propre et nom de famille.
  • Traon-Gall, nom de famille.
  • Trogoff, — du forgeron.
  • Traon-gouez, — des arbres.
  • Tro-ménec, — pierreux.
  • Tro-griffon, — du griffon.
  • Traon-bihan, — petit, la Valette.
  • Tro-morbihan, — de la petite mer.
  • Traon-len, — de l’étang.
  • Tro-long, — du navire.
  • Tro-Eon, nom propre et nom de famille.
  • Tro-meur, — grand val.
  • Tron-son, — escarpé.
  • Tro-bodec, — buissonneux.
  • Tro-gouër, — du ruisseau.

On trouve en outre dans la Haute-Bretagne, des Vauvert, Vauclair, Vaucouleurs, Vaudoré, Vaufleury, Vaucel et Vaucelle (valli cella).

treff.

Tref et Trev, pluriel Tréhou, Trévou, trève, tribu, succursale, en construction : Tré et Trem.

Ce mot entre dans la composition d’un grand nombre de noms de chapelles et de familles.

  • Tré-Anna, tribu de Sainte-Anne.
  • Tré-dern, — de Saint-Edern.
  • Treff-illis, — de l’Eglise.
  • Treff-Lévénez, — de Sainte-Lévénez ou de la Joie.
  • Tré-Maria, — de Sainte-Marie.
  • Tré-Majan, — de Saint-Majan.
  • Tré-Léon, de Saint-Léon.
  • Tré-Pompé, tribu de Sainte-Pompée.
  • Tré-Babu, — de Saint-Pabu.
  • Treff-iagat, — de Saint-Riagat.
  • Treff-Laouénan, — de Saint-Laouénan
  • Tré-Méloir, — de Saint-Méloir.
  • Tré-Ouergat, — de Saint-Ergat.
  • Tré-Maudan, — de Saint-Maudan.
  • Trem-Edern, — de Saint-Edern.

À l’exception de Treffilis {succursale de l’Eglise), tous les autres exemples sont des noms de saints précédés du mot treff et donnés à des lieux.

treiz ou tré.

Treiz, en construction Tré, passage, pas, du Pas.

  • Tré-gastel, — passage du château.
  • Tré-gouët, — du bois.
  • Tré-goazel, — du ruisseau.
  • Tré-guer, — de la ville.
  • Tré-men, Tré-menec, Tré-veneuc, — pierreux.
  • Tré-lan, — de la lande.
  • Tré-ouret, — passage des cochons.
  • Tré-meur, — grand.
  • Tré-biquet, — des pies.
  • Tré-mel, — du mail.
  • Tré-bodennic, — du petit buisson.
  • Tré-flec’h, — des écuyers.
  • Tré-sev-illy, — où pousse le Cormier.

Tré est aussi une proposition qui entre dans la formation de quelques noms composés, et correspond au latin trans, ultra, propé.

Les noms propres de saints ou d’hommes imposes à beaucoup de lieux, et portés ensuite par des familles comme noms patronymiques, sont ainsi que nous l’avons fait remarquer, précédés d’un radical breton, tel que Bot, Bré, Ker, Coat, Lan, Loc, Guic, Plouë, Traon, Treff. Un très grand nombre font précéder le nom propre de la

qualification exclusive de saint. Ainsi on trouve en Bretagne les familles de :
  • Saint-Allouarn.
  • Saint-Amadour.
  • Saint-Aubin.
  • Saint-Bihy.
  • Saint-Brice.
  • Saint-Brieuc.
  • Saint-Carré.
  • Saint-Cast.
  • Saint-Denis.
  • Saint-Denoual.
  • Saint-Didier.
  • Saint-Eesn.
  • Saint-Eloy.
  • Saint-Etienne.
  • Saint-Eve.
  • Saint-Georges.
  • Saint-Gilles.
  • Saint-Goueznou.
  • Saint-Guédas.
  • Saint-Hilaire.
  • Saint-Hugeon.
  • Saint-Jean.
  • Saint-Illan.
  • Saint-Jouan.
  • Saint-Lanvoa.
  • Saint-Laurens.
  • Saint-Léon.
  • Saint-MaIon.
  • Saint-Marc.
  • Saint-Martin.
  • Saint-Marzault.
  • Saint-Méen.
  • Saint-Meleuc.
  • Saint-Meloir.
  • Saint-Memin.
  • Saint-Nouay.
  • Saint-Pezran.
  • Saint-Père.
  • Saint-Paul.
  • Saint-Pern.
  • Saint-Potan.
  • Saint-Riou.

Aux noms de lieux se rattachent encore les noms qui indiquent la plus ancienne patrie, comme :

L’Arvor (l’Armoricain), l’Anglois (le Saos), l’Angevin, l’Allemand, le Berruyer, le Bret, le Breton, Bretagne, le Bourgoing, Crozon, Cuzon, Champagne, le Flamand, France, le Frangois, le Gall, Gallo, Gallou, Gallais, le Gallois, Galliot, le Gascoing, le Juif, Léon, Leonard, LSonais, le Lamballays, Lombart, Mancel, Montfort, Morin, le Normand, le Norois, Paris, le Parisy, le Picart, Pleiber, Plougoulm, Pondaven, le Poitevin, Quemper, Querné (Cornouaille), le Saux (le Saxon, l’anglais), Sibiril, le Spagnol, Tréguier.


DEUXIÈME CLASSE

noms de baptême transmis héréditairement comme noms de famille.

Voici les principaux en Bretagne :

  • Armel ou Arzel.
  • L’Arzur (Artur).
  • Alan, diminutif Alanic, pluriel Aleno (Alain).
  • Auffret, Auffray, Autret.
  • Aubert.
  • Audren.
  • Banéat (Benoît).
  • Bernez (Bernard).
  • Bertel (Barthélémy).
  • Bizien.
  • Briant.
  • Caradec.
  • Cadiou.
  • Cariou.
  • Charles, Charlot, Charlet.
  • Colas, Colin, Colart, Nicol, Nicolas, Nicolazic, Colet.
  • Conan.
  • Coulm (Colomban).
  • Daniel, pluriel Daniélou.
  • Davy, Divy, (David).
  • Denoual.
  • Denez (Denis).
  • Derrien.
  • Dider (Didier).
  • Elard (voyez Hélar).
  • Edern.
  • Even, pluriel Eveno, Euzen, pluriel Euzénou (Yves, Yon).
  • Félep (Philippe).
  • Fransez (Frangois).
  • Gildas.
  • Grail (Grallon).
  • Guillerm, diminutif Guillermic, pluriel Guillermo, Guillot, Guillou, Guillotou, Guillouzou, Guillaume, Guillotin, Guillemin, Guillemet, Guilleminot, Guillemot, Guillouet).
  • Goualder (Gaultier, Vautier).
  • Gestin.
  • Guéganton.
  • Guéran, diminutif Guéranic (Guérin, Garin).
  • Gugguen, pluriel Guéguénou.
  • Guénégan.
  • Guy, diminutif Guyet, Guyon, Goyon, Gouéon, Gouyon, Gougeon, Goion.
  • Guyomar’ch, Guimar, Guivarc’h, pluriel Guimarho.
  • Hamon, pluriel Hamonou.
  • Herry (Henri).
  • Hervé, pluriel Hervéou.
  • Hélar, Hélary, Elard (Eloy).
  • Hue, Huon, Hugues, Huguet, Hugo, Hugon, Hugonet :
  • Jaffrez, diminutif Jaffrezic, pluriel Jaffrézou (Geoffroi, Godefroy).
  • Jagu, Jégu, diminutif Jéguic, pluriel Jégo, Jégou.
  • Jaoua, Jaouen, Jouvin, Jouhan, dimi­nutif Jouhannic, Jouhanneau.
  • Jan, diminutif Janic, pluriel Janou (Jenn, Jehannot, Janin).
  • Jalm (Jacques), Jacq, Jacob, Jaquet, Ja­quinot, Jamin, Jaquot, Jamet.
  • Jégaden, pluriel Jégadou.
  • Jord (Georges).
  • Judicaël, Jézéquel, Jézégou, Gicquel, Gicqueau.
  • Judoc (Josse).
  • Kerrien ou Querrien.
  • Laurans (Laurent).
  • Léier (Léger).
  • Loiz (Louis).
  • Lucas (Luc).
  • Mahé, Macé, Mazé, Mao (Mathieu).
  • Marc, Marcot.
  • Marzin (Martin, Martinet, Martinel, Martineau).
  • Marie.
  • Mériadec.
  • Menguy.
  • Michel, Michelet, Michelot, Michaud, Michelin.
  • Morvan, diminutif Morvanic (Morice, Moricet).
  • Moysan (Moise).
  • Nédélec (Noël, Nouel).
  • Nic, pluriel Nicou (Nicaise).
  • Olier (Olivier).
  • Paol, Pol (Paul, Paulin, Paulet.)
  • Per, pluriel Périou, Pierre, Pezron, Perrot, Pitre, Peronnet, Perrin, Per­rotin, Perrinet.
  • Prigent.
  • Querrien ou Kerrien.
  • Rannou (René).
  • Révérand.
  • Rio, Riou.
  • Rivoal, Rivoalan (Raoul).
  • Rolland.
  • Rouault, Roudault, Rouzault,
  • Ropartz (Robert).
  • Salaun (Salomon).
  • Sané.
  • Sillau.
  • Stéphan (Etienne, Estiennot).
  • Tanguy.
  • Thomas, diminutif Thomasic, Tho­mas­set, Thomassin.
  • Tugdual, Tudal.
  • Tépod (Thibaut, Thépault).
  • Urien.
  • Viau.
  • Vidal.
  • Ynizan, pluriel Ynizano.

À cette catégorie se rattachent les noms de baptême précédés du mot ab, contraction de mab, fils (voyez D. Le Pelletier et Le Gonidec, verbis ab et mab). Cet usage le plus ancien de tous, puisque, ainsi que nous l’avons fait observer, il fut employé par les Hébreux et les Grecs, est toujours suivi par les Arabes, et a été connu des peuples du Nord.

Le plus célèbre de ces noms en Bretagne est celui de Pierre Ab-Élard, et on y trouve des :

  • Ab-Alain,
  • Ab-Arnou,
  • Ab-ar-Riou,
  • Ab-al-léa,
  • Ab-Grall,
  • Ab-Éosen,
  • Ab-Éguilé,
  • Ab-Guillerm,
  • Ab-Hervé,
  • Ab-Jan,
  • Ab-Iven,
  • Ab-Ernault,
  • Ab-Hamon, Ab-Olier,
  • Ab-Autret,
  • Per-Ab-Eosen,
  • Ab-Morvan.

D’après ce qui précède, Jacques, flls de Robert, se traduit par Jalm-ab-Ropartz, qui devient dans le royaume-uni de la Grande-Bretagne et d’Irlande, James Robertzon, Mac Robert, Fitz Robert, ou O’Robert.


TROISIÈME CLASSE


Les noms de dignités ecclésiastiques ou féodales, fonctions, offices, professions ou métiers ; ceux indiquant la condition et les degrés de parenté.

§ 1er. Dignités ou fonctions ecclésiastiques.
  • Pape, Pabic.
  • Cardinal.
  • Escop (l’évêque), l’Escobic.
  • Ariagon, Diagon, (archidiacre, dia­cre).
  • Chaloni (chanoine).
  • Person (recteur).
  • Abbat, abbé, l’Abbey, Aubé.
  • Bélec, diminutif Béléguic, pluriel Bélé­gou, prêtre, le Prestre.
  • Chapelain.
  • Cloarec, Clec’h, Clerec, le Clerc (on trouve aussi des Beau­clerc et des Mauclerc).
  • Cloc’her, clocheteur, sonneur.
  • Bédel et Bidéo, Bedeau, Robin, Robinet,
  • Robineau, Robichon.
  • Priol, prieur.
  • Manac’h, moine, le Moenne, Monge, Rendu, Dimanac’h, Maumoine.
  • Léan, ermite, l’Hermite.
  • Déan, doyen.
  • Jacobin.
  • Pirc’hirin, Pèlerin, Romieu, c’est-à-dire qui a fait le voyage de Rome.
  • Déauguer, collecteur, dlmeur, Massart
  • L’official.
§ 2e. Dignités féodales, fonctions municipales, condition.
  • Impalaër, empereur, l’Em­pé­riè­re, l’Em­pereur.
  • Roué, le Roi.
  • Dauphin.
  • Prince.
  • Duc.
  • Marquis.
  • Comte.
  • Bescont, le Vicomte,
  • Bar, Baron.
  • L’Autrou, le Seigneur.
  • Marc’hec, Marec, Chevalier.
  • Bachelier, Bachelot.
  • Le Floc’h, le Flo, l’écuyer.
  • Le Campion, Champion.
  • Bellour, Beller, guerrier.
  • Mirer, Gouverneur, Châtelain, Gardeur.
  • Le Goaréguer, l’Archer.
  • Le Page, Pagic.
  • Sénéchal.
  • Le Mear, Merret, Merrot, le Maire.
  • Provost, Provostic, prévôt, le Provost.
  • Béli, ou le Véli, le Baillif, le Bailly, Bailleul.
  • Barner, le Juge.
  • Berder, avocat, l’Advocat.
  • Noble, Noblet, le noble.
  • Bourc’his, Bourgeois.
  • Prud’homme.
  • Sergent et Mesnier.
  • Barz, diminutif Barzic, pluriel Barjou, le barde.
  • Mézec, médecin, le Mire.
  • Borel, le bourreau.
  • Goas, Vassal, le Vasseur, le Vavasseur, Chazé, Foy, id est, homme de foi.
  • Goas Doué, le vassal de Dieu.
  • Capitaine.
§ 3e. Les degrés de consanguinité et le rang dans la famille.
  • Le Mestr, diminutif Mestric, le Maître.
  • L’Ozach, le Marié.
  • Le Tiec, le Ménager.
  • Le Coz, diminutif Cozic, pluriel Cozou, vieux, Goascoz, Cosanet, vieillard, Villar, Viel, Vial, le Sesne, Veuillot.
  • Le Hénaff, aîné, Laisné.
  • Le laouancq, le Jeune.
  • Le Tad, diminutif Tadic, le père.
  • Le Jaouer, cadet, Maigné.
  • L’Intaon, le veuf.
  • L’Emzivat, l’orphelin.
  • Le Ni, neveu, le Nepveu, le Neveu.
  • Le Car, Parent.
  • Le Guével, Jumeau, Gémeau, Besson, Bisson.
  • Buguel, pluriel Bugalé et ses dérivés,
  • l’Enfant, Bon enfant, Malenfant, Mal­filastre, Enfantin.
  • Le Fillor, le filleul.
  • Le Maguer, le nourrissier.
  • Le Divézat, le Tardif.
  • Amézec, Voisin.
  • Le Douaren, le petit-fils.
  • Le Gudver, le Gendre, Gendrot, Gen­dron, Beaugendre, Mau­gen­dre.
  • Le Deun, beau-fils, Filastre. (On trouve aussi des Bonfils et des Malfilastre).
  • Penher, le fils unique, chef héritier.
  • Hérou, pluriel de Her, héritier.
  • Quenderf, Cousin, Maucousin.
  • Dogan, Cocu.
  • Bastard, batard.
  • Le Goarant, le tuteur.
§ 4e. Professions ou métiers.
  • L’Arc’her, huchier.
  • L’Areur, Laboureur, Chartier, Charton, Carton.
  • Barazer, Tonnelier.
  • Barver, Barbier.
  • Bolser, ouvrier en voules.
  • Calvès, Charpentier, Carpentier, Cartier, Chapuis.
  • Carrer et Carrour, Charron, Car­ron, Ro­dier, Royer,
  • Cloc’her, clocheteur, fondeur de cloches.
  • C’hoalenner, Saulnier.
  • Colleter, collecteur.
  • Comm, Foulon,
  • Couër, paysan.
  • Courrézer, corroyeur, Corvoisier.
  • Coroller, corroyeur, et aussi danseur.
  • Le Digarc’her, le défricheur.
  • Le Doubierer, Napier.
  • Forestour, Forestier, Fortier, Verdier.
  • Falc’her, Faucheur, Faucheux, Faucher,
  • Goasteller, pâtissier.
  • Le Gonidec, Laboureur, le Gaig­neur, Tascher, Poignant.
  • Le Goff, diminutif Govic, Ma­ré­chal, Marchal, Fabre, Favre, le Fébure, le Fèvre, Ferron, Ferrand, Ferrier, Mintier, Taillandier.
  • Guiader, Tisserand, Tixier, Tessier, le Tellier (du latin tela).
  • Guinaër, Veneur.
  • Guilc’her, Faucheur, Faucheux, Faucher.
  • L’Hostis, hôtelier, l’Hoste, Ta­ver­nier.
  • Magnouner, chaudronnier, Mag­nan, Maignan, Magnin.
  • Marc’hadour, marchand.
  • Massouner, masson, le Maczon.
  • Matez, pluriel Matezou, ser­vante, An­celle, (ancilla) Ancelot.
  • Méder, moissonneur, Messier.
  • Mérer, métayer, Masurier, Mélivier, Bordier.
  • Mével, valet, Varlet, valeton, Beauva­let, Naquet, Meschin, Meschinot, Maschinet.
  • Mézer, berger, Bergier, Bouvier, Boyer.
  • Millour et Miller, meunier, le Monnier, Musnier, Moulnier, Mounier, Mog­nier, Molinier.
  • Minter, chaudronnier, Mintier.
  • Mocaër, porcher.
  • Neuder, fileur, le Tellier.
  • Pastezer, Pâtissier.
  • Pastour, Pasteur, Pastoret.
  • Pélier, l’écorcheur.
  • Poder et Podeur, Potier, Pothier.
  • Pelleter, Pelletier.
  • Priser, l’expert.
  • Quiviger, tanneur, Mégissier.
  • Quéméneur, tailleur, Cousturier, Par­mentier.
  • Quéré, cordonnier, le Sueur.
  • Quidelleur, faiseur de filets.
  • Quéguiner et Coquin, cuisinier, le Queux (coquinus).
  • Queneuder, bûcheron, Bos­quil­lon.
  • Quiguer, Boucher, Mazilier, Viandier.
  • Rideller, Tamisier.
  • Sanquer, piqueur, piocheur.
  • Souner, Ménestrier.
  • Sparler, faiseur de palissades.
  • Sieller et Siellour, scelleur.
  • Le Tiec, Ménager.
  • Tocquer, chapelier, le Chapelier, Feutrier.

QUATRIÈME CLASSE


Les noms des bonnes ou mauvaises qualités physiques ou morales, auxquels on peut joindre les noms d’animaux, parce que la plupart n’ont été donnés qu’à cause de quelque similitude.

§ 1er. — Qualités ou vices physiques ; la forme du corps.
  • Le Bras. Le Grand, Gran­din, Grandet.
    Le Meur, di­mi­nu­tif le Meuric.
  • Le Bihan, Bihanic, petit, le Petit, Petitot.
  • Le Hir, le long.
  • Le Téo, le gros.
  • Le Quéau, le creux.
  • Le Bolzec, le Courbe.
  • Le Lédan, le large.
  • Le Corvec, le corpulent.
  • Corfmad, bon corps.
  • Le Maguet, nourri, Nourry, Maunoury.
  • Le Bouëdec, idem.
  • Le Treut, maigre, le Maingre.
  • Le Lard, le gras, le Dru, di­mi­nu­tif Lardic, Grasset.
  • Le Tano, Tanav. Le mince, Menu
    Le Moan, pluriel Moanou.
  • Le Scaff, léger, Ligier.
  • Le Croum, Le Crom, le courbé, Le Tort.
  • L’Astennet, l’allongé.
  • Le Den, diminutif le Denic, l’homme, le petit homme, Belhomme, Belhommet.
  • Blanchecoste.
  • Gourden, l’homme court.
  • Gourvil, l’homme laid.
  • Crenn, gros et court, le Fort, Fortin, Fortier.
  • Le Ber, le Beric, le court, Courtin.
  • Le Lous. vilain, le Hideux, le Lay.
    Le vil.
  • Le Coant, beau, le Baud, le Cointe, le Gentil, Beauvis (bellus visus), Beau­regard.
  • Le Caër, Godin, Joly, Joliff, Jolivet.
  • Le Corre, pluriel Corret, di­mi­nu­tif Corric, nain.
  • Bude, diminutif Budic, Boudic, pluriel Boudigou, le nain.
  • Sioc’han, l’avorton, Ragaud, Ragot, Ragotteau.
  • Pen, Pennec, tête, Teste, Testard,
  • Penors, tête de maillet, Martel.
  • Penoignon, tête d’oignon.
  • Penduff, tête noire.
  • Pengam, tête de côté.
  • Cornec, cornu.
  • Tallec, qui a un grand front, Frontin.
  • Talgorn, front cornu.
  • Taldgas, front soucieux.
  • Talarmein, front de pierre.
  • Clorennec, qui a un grand crâne.
  • Moal, diminutif Moalic, chauve, le Chauff, Chauveau, Chauvel, Chauvelot, Chauvin, Chenu, Canu, Chef pelé, Chauvelin.
  • Le Rodellec, le frisé, Crespel, Peigné.
  • Le Tous, tondu.
  • Barvec barbu, Barbé, Barbot.
    et
    Barvet,
  • Goadec, Sanguin.
  • Corréoc, coriace.
  • Cras, le Sec.
  • Blévec, Poileux, Poillevé, Beaupoil, Poilvilain.
  • Bail, marqué au front, Baillet.
  • Le Minec, mine allongée.
  • Mingam,
    Becam,
    } mine de travers (os dis­tor­tum. D. le Pelletier), Torcol.
  • Le Boulc’h (mot à mot : entamure), Bec de lièvre.
  • Muzellec,
    Laviec.
    } qui a de grosses lèvres, Bouchard, Bécard.
  • Dantec, Dentu.
  • Téodec, qui a la langue épaisse.
  • Diguer, muet.
  • Le Gac, le Bègue, Bégaignon, Bricart.
  • Boc’het, diminutif Boc’hic, Bochet, joufflu, longue joue.
  • Lagadec, qui a de grands yeux, Bizeul, Longueil, œil de bœuf.
  • Lagatu, yeux noirs.
  • Bourvellec, qui a de gros yeux.
  • Malvennec, qui a de grands cils, Cillart.
  • Guilc’her, clignoteur, louche.
  • Le Dall, l’aveugle.
  • Le Born diminutif Bonic, le Borgne.
  • Monclus, nazillard.
  • Le Tougn, le Camus.
  • Scouarnec, l’oreillard.
  • Choquer,
    Gouguec,
    } qui a un gros cou, Coulon.
  • Queinec, qui a un large dos.
  • Torrec, pansu.
  • Corfdenmad, corps de bonbomme.
  • Covec, Covic, ventru.
  • L’ésélec, Léséleuc, Le Ellec, membru.
  • Tersec, fessu, Fessard.
  • Bronnec,
    Godec,
    } mamelu.
  • Bouzellec, tripier.
  • Toullec, percé.
  • Dornec, diminutif Dornic, qui a de grandes ou de petites mains, Mainard, Bonnemains, Malmains.
  • Cozanet, pourri, Gasté.
  • Gloanec, crépu.
  • Blévennec, chevelu.
  • Meudec, diminutif Meudic, qui a de grands ou de petits pouces, Poucet.
  • Boz, Bozec, qui a de forts poignets, Paulmier.
  • Ivinec, qui a de grands ongles.
  • Beguivin, pointe d’ongle.
  • Bizec, qui a de grands doigts.
  • Moign, manchot.
  • Troadec, qui a de grands pieds.
  • Douguédroat, porte pied.
  • Douguézorn, porte main.
  • Glinec, diminutif Glinic, genouillard, Courtgenouil.
  • Garec, diminutif Garic, Jambu, Gambier.
  • Fustec, qui a de grandes quilles.
  • Postec, diminutif Postic, qui a de forts ou de faibles piliers, Postel.
  • Le Cam, boiteux.
  • Gargam, cagnard.
  • Pentézec, bout de pis de vache.
  • Pogam, pied bot.
  • Pavec, diminutif Pavic, pattu.
  • Branellec,
    Flahec,
    } béquillard.
  • Quellec, Couillard.
  • Le Guerc’h, le vierge.
  • Diverc’hez, sans pucelage.
  • Le Bervet, le bouilli.
  • Diquélou, châtré.
  • Croguennoc, qui a la peau épaisse.
  • Plantec, pied plat.
  • Le Huitellec, le siffleur.
  • Le Pladec, l’applati.
  • Le Danet, le rôti, Flambart, Brulart, Ardent.
  • Le Guisquet, le vêtu.
  • Le Scotet, l’échaudé.
  • Daouben, deux têtes, Grossetête.
Les couleurs.
  • Le Guen,
    Gourguen,
    Guennec,
    Guennoc,
    Guenaff,
    le Blanc, Tout blanc, Blancart, Blanchard, Blanchet.
    Le Can, di­mi­nutif Cannic.
  • Le Boulloc, le clair.
  • Le Livec, le coloré.
  • Le Louët, Le Gris.
  • Louédoc, moisi.
  • Le Duff, diminutif Duïc, pluriel Duïgou, Le Noir, Moreau, Moureau, Morel, Nègre, Négrier, Moirel, Moirot.
  • Le Rouz, diminutif Rouzic, Le Roux, Rouxeau, Rousseau, Rouxel, Russel, Rousselet, Rousselot.
  • Le Ruz, Le Rouge, Ruffault, Ruffier.
  • Le Briz, Brisec, Brizeuc, tacheté, Bigarré, Barré, Le Brun, Brunet, Brunel, Peschart, Beausen.
  • Le Glaz, le pâle, le vert, Reverdy.
  • Mélen, Gourmélen, Gourmélon, Le Blond, Blondin, Blondel, Blondeau.
  • Digouédec (de di, privatif, et Gouëdec, sanguin).
  • Le Naour, Le Doré.
  • L’Arc’hantec, l’argenté.
  • Le Brun, Brunet, Bruni, Bruneau, Brunot
  • Le Splan, le clair.
  • Le Moguédec, l’enfumé.
§ 2e. — Qualités morales, caractères ; on y joint les noms d’animaux, parce que la plupart n’ont été donnés qu’à cause de quelque similitude.
  • Le Sant, diminutif Santic, le Saint, le Bigot.
  • L’Enoret, l’honoré.
  • Le Mat, Le Bon, Bonin, Boin, Débon­naire.
  • Denmat, Bonhomme ; on trouve aussi des Bonfils, Bonamy, Bongard, Bon­enfant, Boniface.
  • Dencuff,
    Gourcuff,
    } homme doux.
  • Habasq, doux, Doulcet.
  • Le Fur, diminutif Furic, Le Sage, Séné.
  • Le Badezet, Le Baptisé.
  • Séven, pluriel Sévéno, Sévénet, l’ave­nant, le Courtois.
  • Léal, loyal, le preux.
  • Galloudec, le puissant, le Fort.
  • Guiriec, le Franc.
  • Calonnec, le Vaillant, Cœuret.
  • Balc’h, le fier.
  • Madec,
    Pinvidic,
    } Richard, Riche, Richer, Richelet, Richelot.
  • Tourter, qui se bat à coup de tête.
  • Blonser, le meurtrisseur, Blonsard.
  • Dilasser, celui qui dénoue les lacets.
  • Quentrec, Quentric, l’éperonné.
  • Le Divézat, Tardif,
  • Stoquer, le frappeur.
  • Garo,
    Gouez,
    } Sauvage, Sauvageau, Sau­vaget.
    Saillour, Sailler, le sauteur.
    Lamour, Lamer,
  • Lamendour, celui qui saute dans l’eau.
  • Le Clévéder, l’auditeur.
  • L’aviec, l’envieux.
    Gourvennec,
  • Gaouier, le menteur.
  • Foll, pluriel Follet, le Fou.
  • Diraison, sans raison.
  • Diot,
    Jaodréer,
    } l’idiot, le sot, Estut (Stultus).
    Blot,
    Pédel,
    } le tendre, le mou.
  • Laënnec, lettré.
  • Gorrec, paresseux, Tardif.
  • Lonquer, goulu, l’Engoulvent.
  • Le Dibréder, sans souci.
  • Gourlaouen, l’homme joyeux.
  • Le Dréo,
    Le Mao,
    Mavec,
    Le Gai, Baude, c’est-à-dire qui s’é­bau­dit, Joyant.
  • Cosmao, vieux réjoui.
  • Mignon, Tami, Laimé, Amyot, Mignot, Mignard.
  • Pennec, le têtu.
  • Le Doujet, le redouté.
  • Le Buanec, le colore (de buan, prompt.
  • Le Braouézec, l’emporté.
  • Le Froter,
    Cadour,
    Brouster,
    Le batailleur.
  • Le Stourm, Bataille.
  • Goular, fade.
  • Put, âcre.
  • Le Huérou, l’amer.
  • Dogan, cocu.
  • Cudennec, morne.
  • Cousquer, dormeur.
  • Gourvez, le couché.
  • Crop,
    Bavet,
    } l’engourdi.
  • Le Leizour, humide.
  • Scournet, glacé.
  • Rivet, refroidi.
  • Beryet, le bouilli.
  • Dinac’het, désavoué.
  • Fallégan, mal né.
  • Fournis, parfait.
Noms d’animaux.
  • Le Bleis, le loup, Le Leu, Louvel, Vis­delou (visus lupi).
  • Le Noan, l’agneau.
  • Le Maout, le mouton.
  • Cabioc’h,
    Talbioc’h,
    } tête ou front de vache.
  • Le Taro, le taureau.
  • Cojan, le Bœuf, Bouvillon, Bouvet.
  • Le Saout, Saoutic, bétail.
    Chatal,
  • Le Moc’h, le Porc, Pourceau, Pourcel, Porcelet, Cochon, Bacon.
  • Cosléou, vieux veau, stupide.
  • Milbéo, bête vivante.
  • Le Lous, blaireau, Tassel.
  • Garoff, le Cerf, Chevrel, Chevreuil.
  • Dem, Daim.
  • Le Gad, diminutif Gadic, pluriel Gui­don, le Lièvre, Frigat, Becdelièvre.
  • Louarn, renard, Regnard, Goupil.
  • Quéfellec, bécasse, Bégasson, Bé­gas­soux.
  • Laouënan, roitelet.
  • Labous, oiseau, l’Oisel, Loison, Loizeau, Loaizel.
  • Le Iar, la poule, Poulart.
  • L’Eubeul, poulain.
  • Puzé, chien courant, le Quien.
  • Quillec, le coq, Visdecoq (visus galli).
  • Poncin, le Poussin.
  • L’Estic, rossignol.
  • Cohan, Cohanec, chat-huant, chouette, la Choue, Cavan, Chouan[9].
  • Sparfel, l’Epervier, l’Escouble.
  • Emery, Hémery.
  • Danvad, mouton.
  • Canaber, chardonneret.
  • Moullec, pluvier.
  • Cudon,
    Dubé,
    } pigeon, Pichon.
  • Coulm, colombe, Colombel, Colombeau.
  • Mélenec, verdier.
  • Moualc’h, merle, Merlot, Merlet.
  • Couail, la caille, Cailleteau.
  • Bran, corneille, Corbel, Corbin, Corbi­neau.
  • Par, mâle, le Masle.
  • Balaven, papillon.
  • Merrien, fourmis.
  • Brézel, maquereau.
  • Lenvec, lieu (poisson).
  • Quélien, mouche, la mouche, Mouche­ron, Bourdon, Freslon.
  • Falc’hun, faucon.

CINQUIÈME ET DERNIÈRE CLASSE.


Les noms qui ne sont relatifs ni à la terre, ni aux fonctions ou à l’industrie, ni aux qualités ou défauts saillants, mais qu’on a empruntés aux plantes, aux fleurs ou aux fruits, aux meubles, aux instruments, aux habits, aux saisons, aux mois ou aux jours de la semaine, aux éléments, aux astres, aux métaux, en un mot l’on peut rejeter dans la même catégorie la plupart des sobriquets de tout genre.

§ 1er. — Noms de plantes, fleurs, fruits.
  • Plouzen, brin de paille,
  • Pellen, brin de balle d’avoine.
  • Ségalen, brin de seigle.
  • Colober, courte paille.
  • Louzaouen, brin d’herbe.
  • Colcanap, chanvre en feuilles.

On trouve dans la Haute-Bretagne des :

  • Péren, pluriel Pérennou, poirier, La Peyre,
  • Brindejonc,
  • Grain d’Orge,
  • Boucquet,
  • Pepin,
  • Malherbe,
  • Malesherbe,
  • Malespine,
  • Malortie,
  • Blaru,
  • Froment,
  • La Palme,
  • Orange,
  • Rosier,
  • Pommier,
  • Prunier,
  • L’Epine,
  • De l’Orme,
  • Du Lys,
  • La Luzerne, Cerisier,
  • Meslier, (Néflier).

Nous devons faire observer que plusieurs de ces noms français sont aussi des noms de lieux.
§ 2e. — Noms de meubles, instruments, habits.
  • Charette,
  • La Chaise,
  • Bouëste,
  • Harpe d’asne,
  • L’Epée, Longuépée,
  • Carrel,
    Garat,
    } la fléche.
  • Harnois, Beauharnais,
  • La Selle,
  • L’Eperon,
  • Du Heaume,
  • Capelle, Chaperon,
  • Bonnet, Bonnetbeau,
  • Cotelle (petit manteau),
  • Pélisson (surtout fourré),
  • Chappe de laine,
  • Stoquer (le) Trébuchet.
  • Grise laine,
  • Brassart,
  • Courtemanche et Malmanche
  • Courte braie.
  • Gourte heuse,
  • Le Digouris (sans ceinture),
  • Martel, Hachette,
  • Bervas (court bâton),
  • Bâton, Jarry,
  • Bourdon,
  • La Massue,
  • Foulon,
  • Pot et du Houle (Olla),
  • Chauderon,
  • Bonnescuelle,
  • Nau (vaisseau),
  • Boisselle, Boisseau, Muide­bled,
  • Palévars, Cartier,
  • Le Peigne,
  • Heuzé et Botte,
  • Sabot,
  • Soulier,
  • Chauczon, Chausse blanche.
  • Le Bas,
  • Porte mule,
  • Beaudrap,
  • Gousset,
  • L’Ecu, Malécu, Fortécu,
  • Beaumortier,
  • L’aiguillon,
  • Gigault.
§ 3e. — Noms de saisons, mois, jours, éléments, astres, métaux.
  • Bonjour,
  • Printemps,
  • Bontemps,
  • Hyver,
  • Janvier (Guenveur),
  • Féburier,
  • Mars,
  • Apuril (Ebrélec),
  • May,
  • Juin,
  • Han (le) (l’été),
  • L’Eost (août),
  • Pasquier et Pascal,
  • Nouël (Nédélec),
  • Toussaint,
  • L’Air ou Lair (Le Néar),
  • De l’Aigue,
  • Bonneau,
  • Fontaine,
  • D’outre l’eau,
  • Mortemer,
  • Rivière,
  • Taniou (du feu), Tison,
  • Fumée,
  • Soleil,
  • L’Etoile,
  • Le Fer,
  • Le Naour, l’or, Doré.
  • L’Arc’hantec, l’argenté.

Ces deux derniers noms figurent déjà parmi ceux empruntés aux couleurs ; Fontaine et Rivière se trouvent aussi dans les noms de lieux.

§ 4e. — Les sobriquets de tout genre.

Le Dieu et ses dérivés :

  • Amour de Dieu,
  • Amondieu,
  • Dieu avant,
  • Dieudonné,
  • Dieu le veult,
  • Dieulengarde,
  • Donadieu,
  • Espèrendieu,
  • Enfandieu (l’),
  • Baillehache,
  • Bonnechose.
  • Beauchel,
  • Beaujeu,
  • Barbechat.
  • Bonnefoy,
  • Beausire,
  • Boncompagnon,
  • Bonneserre,
  • Bonenfant,
  • Bienassis ou Malassis,
  • Bienvenu,
  • Beauxhostes,
  • Barbe d’or,
  • Bonaventure,
  • Brise acier, Duracier,
  • Brisebarre,
  • Briselance,
  • Brisécu,
  • Boilève ou Boileau,
  • Boisvin,
  • Bras de fer,
  • Chante clerc,
  • Chantoiseau,
  • Chante prime,
  • Chante grue,
  • Chanteloup,
  • Chantepie,
  • Chantemerle,
  • Chefdanne,
  • Chef de mail,
  • Cinquante hommes,
  • Cordebœuf et Couillibœuf,
  • Coppequesne,
  • Gouldebouc,
  • Coupechoux,
  • Couppegorge,
  • Coupvent,
  • Crochebec,
  • Courapied,
  • Disnematin,
  • L’Ecot et Malescot,
  • Aux Épaules,
  • Eveillechien,
  • Gastebled,
  • Gatechair,
  • Grattecuisse,
  • Grosse tête,
  • Guetteliepvre,
  • Lasbleis (tue loup),
  • Machefer,
  • Machegland,
  • Malarmé
  • Malarroi,
  • Malitorne,
  • Malmouche,
  • Malterre,
  • Maleteste,
  • Malgaignant,
  • Malhoste,
  • Malemains,
  • Malestroit,
  • Malmuse,
  • Mauchevalier,
  • Maubec,
  • Maugiron,
  • Maulévrier,
  • Mauregard et Beauregard,
  • Mauconduit et Mauduit,
  • Mauny (malus nidus),
  • Mauconvenant,
  • Maunoury,
  • Mausabré,
  • Mauvilain,
  • Naturel,
  • D’Oultre en outre,
  • Passavant,
  • Painenbouche,
  • Paindavoine,
  • Pardessus,
  • Paix de cœur,
  • Perceval et Parcevaux.
  • Piedlevé,
  • Piedru,
  • Piedefer.
  • Pied’oie,
  • Piedelou,
  • Patenostre,
  • Pied-tord,
  • Piederat,
  • Piedevache,
  • Pillavoine,
  • Poildegrue,
  • Portenseigne,
  • Quatrebarbes,
  • Quatresols,
  • Rougebec,
  • Sacquespée,
  • Sans avoir,
  • Sauvegrain,
  • Sixdeniers,
  • Taillecol,
  • Taillefer,
  • Taillepied,
  • Taillevent,
  • Tranchevent,
  • Tirecoq,
  • Toraval (casse pomme),
  • Tournebœuf,
  • Tournemouche,
  • Tournemine,
  • Touchefeu,
  • Tout en outre,
  • Tranchelion,
  • Tranchemer,
  • Tranchant,
  • Trousse bâcon (Porc),
  • Trousse bœuf,
  • Tubœuf,
  • Vieille tête,
  • Voisin et ses dérivés :
  • Appel voisin,
  • Bon voisin,
  • Mauvoisin,
  • Rechignevoisin, Pillevoisin, etc., etc.

Tous les noms ci-dessus sont tirés des Preuves de l’Histoire de Bretagne, de dom Morice, du Traité de la Noblesse, de la Roque, et du Nobiliaire de Bretagne.

Ils ont été pour la plupart portés par des familles d’ancienne extraction noble dont plusieurs existent encore.

Toutefois, on peut remarquer que les noms de la dernière classe ont rarement leurs synonymes en breton ; cependant ils appartiennent comme les autres à notre province, mais particulièrement à la Haute-Bretagne.

D’après ce qui précède, il nous semble superflu de chercher à démontrer que les noms n’ont pas pu être formés par une combinaison fortuite de voyelles et de consonnes, mais qu’ils ont été pris dans la langue parlée et ont dû nécessairement avoir un sens.

Si aujourd’hui l’interprétation de beaucoup d’entre eux est perdue, c’est que d’une part l’orthographe a subi de grandes altérations dans le cours des siècles ; et de l’autre que le même individu ne peut pas posséder tous les idiomes, patois ou dialectes auxquels ces noms ont été empruntés. Un travail complet sur la matière demanderait donc le concours des érudits de tous les pays ; mais nous en avons dit assez pour exposer la marche à suivre dans des recherches de cette nature.

Un nom est une propriété dont les révolutions sociales n’ont jamais pu détruire le prestige, et aussi longtemps que la famille subsistera, toutes les formules égalitaires seront impuissantes à empêcher l’autorité d’un nom.

Il est vrai que quelques utopistes malfaisants n’ont pas craint de proposer la suppression de la famille, et, sous prétexte de progrès, de nous faire rétrograder jusqu’aux siècles les plus barbares ; mais cette monstrueuse conception a rencontré peu de partisans. Nous recommanderons aux réformateurs de cette école d’ajouter à leur programme le remplacement des noms de famille par des numéros d’ordre, pour obtenir un classement, ou mieux un déclassement plus complet de l’espèce humaine ; mais jusqu’à ce que ce changement radical soit opéré, les familles comme les nations auront une histoire qu’elles tiendront à conserver. Les possesseurs légitimes de noms déjà illustrés comprendront les devoirs que cet avantage leur impose ; ceux dont les noms sont plus obscurs s’en consoleront en songeant que :

Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aieux !
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  1. Cartulaire de Quimperlé, apud D. Morice, t. I, Preuves, col. 432.
  2. D. de Vaines, Dictionnaire Diplomatique.
  3. De nos jours même, la famille Poilvilain a pris lettres à la chancellerie pour s’appeler dorénavant Soivilain.
  4. À ce sujet, nous ne voyons pas pourquoi on ne donne plus aux bâtards de noms qui leur permissent, une fois devenus hommes, de se confondre avec les autres familles sans que leur origine soit indiquée par leur nom. Nous avons vu la même semaine trois enfants naturels nés à Morlaix, auxquels on avait imposé les noms de Dièze, Bémol et Bécarre. N’était-il pas plus simple de leur donner un nom en conformité de leur signalement ou du lieu ou ils étaient exposés ? Et par exemple, si l’un avait de grands yeux, de le nommer Lagadec, ou Garec s’il avait de fortes jambes, ou Scouarnec s’il avait de longues oreilles. Ces noms, porte"s par une infinité de familles, ne sont point ridicules comme ceux qu’on a infligés a ces malheureux. Nous recommandons cette observation aux maires ou a leurs secrétaires, qui ont de trop fréquentes occasions de la mettre en usage.
  5. 9 vol. in-4e Paris 1775-1784.
  6. Dans les exemples suivants entrent un grand nombre de noms de terres, domaines ou seigneuries ajoutés par les failles à leur nom patronymique.
  7. Le château du Goazclin ou Guesclin, berceau de la famille du connétable, et situé dans la paroisse de Saint-Coulomb, avait pris ce nom de sa position sur un rocher dans la mer, à l’embouchure d’un ruisseau qui formait un coude ou repli. Ce château fut aussi appelé Guarplic, mot à peu près synonyme du précédent, le premier signifiant ruisseau du coude, et le second anse sinueuse (sinus arcuatus.)
  8. Ajout manuscrit dans cet exemplaire : « pluriel illizi »
  9. Ce dernier nom a été donné aux insurgés du Maine en 1793, parce qu’ils contrefaisaient le cri de la chouette pour se reconnaître dans les bois pendant la nuit. Leurs premiers chefs furent les frères Cottereau, qui tiraient de leur côté leur nom des Cottereaux (cultarelli), paysans révoltés du xiie siècle, ainsi appelés parce qu’ils étaient armés de courtes dagues, ou couteaux.