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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/138

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attendris : mais je me sentois une émotion extraordinaire ; c’est ainsi, ma chère, que tout ce qui me ramène vers toi, m’affecte à-la-fois de plaisir et de peine. Alors, cette jolie romance de Clémence Isaure, que tu m’avois apprise, et que nous appellions notre Noël, me revint : les douces inflexions de ta voix, qu’elle me rappelle, plus qu’aucune autre, me remettent tout de suite au temps heureux où je te l’entendois chanter ; je respire l’air qui t’environne, et je crois qu’il me seroit pénible de l’entendre d’un autre, elle me sembleroit profanée ; je la chantai pourtant ; mon cœur étoit tout avec toi ; ce nom de Clémence, que je n’avois prononcé depuis si long-temps, donnoit, sans doute, à ma voix, une expression bien touchante, car je m’apperçus que tous