Page:Érasme, Bonneau - La Civilité puérile, 1877.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

traités de savants, les prêtres et les moines de révérends pères, tes camarades de frères et d'amis ; tous ceux ou toutes celles que tu ne connais pas de seigneurs et de dames.

Dans la bouche d'un enfant, un jurement paraît toujours déshonnête, qu'on le prononce par manière de plaisanterie ou sérieusement. Qu'y a-t-il de plus vilain que cette coutume, en vigueur dans plusieurs pays, qui fait que même des jeunes filles ne peuvent dire trois mots sans jurer par le pain, par le vin, par la chandelle, par quoi encore ?

Un enfant bien né ne doit jamais salir sa langue de paroles obscènes ni leur prêter l'oreille. Les noms des choses qui souillent le regard souillent la bouche. S'il est absolument besoin de désigner quelqu'une des parties honteuses, qu'il emploie une périphrase honnête. S'il est forcé de parler d'une chose qui pourrait provoquer le dégoût, par exemple de vomissements, de latrines ou d'excréments quelconques, il doit s'excuser auparavant.