Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/62

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s'agit de plus graves intérêts, décrète et ne calcule pas. Du reste, l'expression de ma gratitude à ce sujet sera plus éloquente quand les résultats de votre munificence auront été plus entiers : et je vous promets, nobles sénateurs, illustres citoyens, dignes amis, je vous promets, à l'occasion de la dédicace prochaine de ma statue, l'hommage d'une oeuvre littéraire, où je suivrai avec plus d'abandon l'élan de ma reconnaissance ; et ce livre ira dans toutes les provinces, dans tout l'univers, dans l'immensité des temps, immortaliser à jamais et chez tous les peuples comme dans tous les âges la gloire de votre bienfait.

Chapitre 17

XVII. Laissons ceux qui ont l'habitude de fatiguer de leur personne les loisirs des proconsuls, laissons-les chercher à recommander leur esprit par l'intempérance de leur langue, et se glorifier de votre prétendue affection pour eux : ce sont là, Scipion Orfitus, deux travers également éloignés de moi. Car, si médiocre que soit mon mérite, les hommes le connaissent depuis assez longtemps pour ce qu'il peut être sans qu'il ait besoin d'un relief nouveau ; et d'un autre côté, votre bienveillance, celle des personnages qui vous ressemblent, est plutôt un but pour mon ambition qu'un texte pour ma vanité. Je tiens plus à posséder une amitié si haute qu'à m'en glorifier ; parce qu'on ne peut la désirer que si on l'apprécie comme elle le mérite, tandis que tout le monde peut