ANNÉE 1840.
LETTRE ONZIÈME.
Voici le printemps revenu avec tous ses charmes et tous ses inconvénients ; on l’accueille assez mal, non parce qu’il arrive trop tôt, mais parce qu’il arrive trop vite, et qu’on n’a pas eu le temps de se préparer à le recevoir. Il y a deux jours à peine, le froid était horrible, il fallait s’envelopper de fourrures ; et puis soudain le soleil se montre si chaud et si brillant, que les robes d’hiver sont ridicules et qu’on n’ose plus les porter. Le velours est impossible, le satin seul est encore admis ; d’ailleurs, depuis que nous suivons à Paris les modes anglaises, le satin se porte même l’été, ce qui est un tort grave, selon nous. À Londres, c’est l’usage, nous dit-on ; — sans doute, et cet usage est fort sensé, car à Londres, la belle saison, la saison des bals, des concerts, des routs, c’est l’été : il est donc naturel