Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/444

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Amédée posant les papiers sur le poêle, à part, en passant à droite.

Tenons-nous bien, cet homme est très-fin. (Haut.) Êtes-vous bien fatigué, monsieur Robineau ?

Le Portier.

Oui… pour ?…

Amédée.

Pour une petite course ; mais si vous êtes trop las…

Le Portier descendant.

Est-ce quelque chose d’important ?

Amédée.

Non, c’est ce coquin d’horloger qui ne vient pas.

Le Portier.

Vous avez cassé quelque montre ?

Amédée.

Moi ! non, je ne casse jamais rien… Je ne sais pas comment je fais, mais jamais je ne casse rien.

Le Portier.

C’est que vous êtes adroit.

Amédée.

Non, ce n’est pas ça…

Le Portier.

Eh bien, qu’est-ce que vous lui voulez donc, à votre horloger ?

Amédée cherchant.

Ah ! voilà… c’est une surprise… J’ai un cadeau de noces à faire à un de mes amis… qui vient de perdre sa femme… (À part.) Qu’est-ce que je dis donc ! (Haut.) J’aurais l’intention de lui offrir une montre en argent.

Le Portier.

Je le pense bien, vous ne lui en offririez pas une en or.

Amédée.

Pourquoi pas, si j’en trouvais une en or pour le même prix ?… Oh ! je n’y regarderais pas.

Le Portier.

Mais ce n’est pas probable.

Amédée.

Oh ! une vieille qui ne serait presque plus en or.

Le Portier.

Vous m’en direz tant…