Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/129

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De quel droit, s’il vous plait, dans vos tristes querelles,
      Faut-il que l’on meure pour vous ?



FABLE XVI

Le Perroquet


Un gros perroquet gris, échappé de sa cage,
Vint s’établir dans un bocage :
Et là, prenant le ton de nos faux connoisseurs,
Jugeant tout, blâmant tout, d’un air de suffisance,
Au chant du rossignol il trouvoit des longueurs,
Critiquoit surtout sa cadence.
Le linot, selon lui, ne savoit pas chanter ;
La fauvette auroit fait quelque chose peut-être,
Si de bonne heure il eût été son maître
Et qu’elle eût voulu profiter.
Enfin aucun oiseau n’avoit l’art de lui plaire ;
Et dès qu’ils commençoient leurs joyeuses chansons,
Par des coups de sifflet répondant à leurs sons,
Le perroquet les faisoit taire.
Lassés de tant d’affronts, tous les oiseaux du bois
Viennent lui dire un jour : mais parlez donc, beau sire,
Vous qui sifflez toujours, faites qu’on vous admire ;