Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/20

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si vous aviez moins d’orgueil d’une part, et de l’autre plus de véritable admiration pour La Fontaine.

Comment ! repris-je d’un ton presque fâché, quelle plus grande preuve de modestie puis-je donner que de brûler un ouvrage qui m’a coûté des années de travail ? et quel plus grand hommage peut recevoir de moi l’admirable modèle dont je ne puis jamais approcher ?

Monsieur le fabuliste, me dit le vieiIlard en souriant, notre conversation pourra vous fournir deux bonnes fables, l’une sur l’amour-propre, l’autre sur la colère. En attendant, permettez-moi de vous faire une question que je veux aussi habiller en apologue.

Si la plus belle des femmes, Hélène par exemple, régnoit encore à Lacédémone, et que tous les Grecs, tous les étrangers, fussent ravis d’admiration en la voyant paroître dans les jeux publics, ornée d’abord de ses attraits enchanteurs, de sa grâce, de sa beauté divine, et puis encore