Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/134

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mêmes, et la cause la plus efficace du progrès en est certainement neutralisée[1].

Si ces idées se rapprochent de celles que l’Atelier a développées dans l’article que nous avons en vue, nous ne devons pas être peu surpris du ton d’irritation avec lequel il persiste à s’exprimer sur la liberté du commerce et ce qu’il nomme l’école économique anglaise.

L’Atelier est plein de douceur pour les communistes, qu’il vient de combattre et même de terrasser, mais il conserve envers nous les allures les plus hostiles. C’est une inconséquence que nous ne nous chargeons pas d’expliquer, car il est évidemment beaucoup plus loin du communisme que de la liberté du travail et de l’échange. L’Atelier croit la protection plus nécessaire que la liberté à la prospérité nationale. Nous croyons le contraire, et il conviendra du moins que les doctrines sur la propriété et la liberté, qu’il a opposées aux communistes, mettent la présomption de notre côté. Si la propriété est un droit, si la liberté d’en disposer en est la conséquence, la tâche de prouver la supériorité des restrictions, l’onus probandi, incombe exclusivement à celui qui les réclame.

Nous n’abandonnerons pas le sujet du communisme sans adresser quelques réflexions aux classes qui tiennent de notre constitution le pouvoir législatif, c’est-à-dire aux classes riches.

Le communisme, il ne faut pas se le dissimuler, c’est la guerre de ceux qui ne possèdent pas, ou le grand nombre, contre ceux qui possèdent ou le petit nombre. Partant, les idées communistes sont toujours un danger social pour tout le monde, et surtout pour les classes aisées.

Or ces classes ne jettent-elles pas de nouveaux aliments à la flamme communiste quand elles font en leur propre fa-

  1. V. Harmonies, chap. xx et xxi. (Note de l’éditeur.)