Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/147

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dans une étrange méprise. Son erreur vient d’une confusion que j’ai vraiment peine à m’expliquer.

Il y a, monsieur, trois choses : La question de la protection, celle des douanes et celle de la liberté des échanges.

Dans le passage cité de ma brochure, je montre de mon mieux la nécessité d’un système de protection, et j’indique à quelles conditions, à mon tour, ce système peut être bon. Je cherche à prouver que le système douanier est un détestable procédé de protection ; j’expose enfin un système de protection directe qui remplacerait très-avantageusement, suivant moi, celui des douanes. Ce système, dont l’auteur de l’avis charitable « laisse à part la définition, » tout en protégeant les industries qui, toujours suivant moi, doivent être protégées, satisfait à toutes les conditions de la liberté des échanges, puisqu’il enlève toute entrave à l’introduction des produits étrangers.

Nous reconnaissons donc :

1o La nécessité de protéger le développement de beaucoup d’industries nationales, que la concurrence étrangère anéantirait dans leur marche au travail net ;

2o La barbarie du système douanier, au moyen duquel cette protection s’exerce aujourd’hui ;

3o L’excellence du système qui protégerait efficacement et directement les industries qu’il convient de soutenir, sans arrêter par des entraves de douane à la frontière les produits étrangers.

Vous, monsieur, vous ne voulez pas de protection, et vous ne vous élevez pas contre le système douanier. Vous acceptez les douanes, seulement vous voulez qu’elles fonctionnent comme instrument fiscal jusqu’à 20 p. 100, mais non comme instrument protecteur. Nous, nous voulons la protection ; mais nous ne la voulons pas par des douanes.

Tant que l’on n’entrera pas dans le système de protection directe, nous admettons la douane, en vue de la protection