Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/154

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« Or, voyez les résultats financiers… D’année en année le progrès est sensible et doublement satisfaisant : les frais diminuent, les recettes augmentent ;… la masse de la population est soulagée,… etc.

Les résultats économiques ne sont pas moins significatifs. De grandes industries ont été fondées ; de nombreux emplois ont été créés pour les facultés physiques et pour l’intelligence des classes pauvres ; d’abondantes sources de salaires se sont ouvertes ; la population s’est accrue ; la valeur de la propriété foncière s’est élevée ; etc.

Enfin, les résultats politiques se manifestent à tous les yeux,… etc. »

Après ce dithyrambe, la conclusion ne pouvait être douteuse.

« L’ensemble des faits acquis prouve que la pensée du Zollverein a été une pensée éminemment féconde ;… que la combinaison des tarifs adoptés par le Zollverein a été favorable au développement de la prospérité intérieure. Nous en concluons que les principes qui ont présidé à l’organisation du Zollverein ne sont pas près d’être répudiés ; qu’ils ne peuvent au contraire qu’exercer une influence contagieuse sur les autres parties du continent européen, et que, par conséquent, les doctrines de la Ligue anglaise risquent de rencontrer, dans le mouvement des esprits au dehors, des obstacles de plus en plus insurmontables… »

Nous ferons observer que la Presse a tort de parler de la pensée du Zollverein, car le Zollverein n’a pas eu qu’une pensée, il en a eu deux, et, qui plus est, deux pensées contradictoires : une pensée de liberté et une pensée de restriction. Il a entravé les relations des Allemands avec le reste des hommes, mais il a affranchi les relations des Allemands entre eux. Il a exhaussé la grande barrière qui ceint l’Association, mais il a détruit les innombrables barrières qui circonscrivaient chacun des associés. Tel État, par exemple,