Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/213

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le régime protecteur n’a les sympathies de personne ; que l’immense majorité des citoyens, soit en dedans, soit en dehors du pouvoir, possède assez de connaissances économiques pour apercevoir tout ce qu’il y a d’injustice et de déception dans ce système ; nier les faits, en un mot, avocasser.

Mais alors comment expliquer notre Association ? Si nous étions sûrs que l’opinion publique est parfaitement éclairée, qu’elle est pour nous, qu’elle n’a plus rien à apprendre, pourquoi nous serions-nous associés ?

Dussions-nous fournir encore souvent au Moniteur industriel l’occasion de se réjouir de nos aveux, nous continuerons à exposer devant nos lecteurs tous les faits qui intéressent notre cause, aussi bien ceux qui peuvent retarder que ceux qui doivent hâter son succès.

Car nous avons foi dans la puissance de la vérité ; et lorsque les temps sont arrivés, il n’y a rien qui ne concoure à son triomphe, même les obstacles apparents.

C’est ce qui arrivera certainement à l’occasion des fameux armements britanniques. Si, comme nous en avons la ferme espérance, l’opinion du peuple, un moment surprise, vient à se raviser, si elle s’oppose à un nouveau développement de forces brutales, si elle en demande même la réduction, ne sera-ce pas la plus forte preuve de la connexité qui existe entre la cause de la liberté commerciale et celle de la stabilité de la paix ?

Le Moniteur industriel, par cela même qu’il soutient une mauvaise cause, ne peut, lui, rien laisser passer dans ses colonnes de ce qui ressemble à des aveux. Aussi s’en garde-t-il bien. Demandez-lui qu’il imprime le message du président ou le rapport du ministre des finances des États-Unis ; demandez-lui qu’il rende compte des nombreux meetings où les hommes de la classe industrielle, chefs et ouvriers, combattent en Angleterre les desseins belliqueux de l’oli-