Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/215

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l’une qui dissipe et l’autre qui travaille ; l’une qui soutient les monopoles et les profusions gouvernementales, l’autre qui les combat ; l’une qui s’appelle oligarchie, l’autre qui s’appelle peuple.

Or, ce sont précisément les mêmes hommes qui, il y a deux ans, se mettaient en frais d’éloquence pour maintenir la restriction, les prohibitions, les priviléges, les monopoles ; ce sont précisément ces mêmes hommes qui demandent aujourd’hui qu’on augmente le nombre des vaisseaux et des régiments et le chiffre des impôts. Pourquoi ? parce que les impôts sont leur patrimoine, comme l’étaient les monopoles.

Et ce sont les mêmes hommes qui combattaient contre le monopole qui combattent aujourd’hui contre les armements. (V. tome III, pages 459 et suiv.)

Quels étaient, il y a deux ans, les chefs de la croisade protectionniste ? c’étaient bien MM. Bentinck, Sibthorp, et le Morning-Post.

Quels étaient les chefs de la ligue ? c’étaient bien Cobden, Bright, Villiers, Thompson, Fox, Wilson, Hume.

En Angleterre, les journaux publient les noms des membres du Parlement qui votent pour ou contre une mesure.

Nous saurons donc bientôt qui veut les armements et qui ne les veut pas.

Et si nous trouvons dans le parti belliqueux les nobles lords, les Bentinck, les Sibthorp, les Stanley et le Morning-Post ; si nous retrouvons dans le parti de la paix les Cobden, les Bright, les Villiers, les Fox, etc., que devrons-nous en conclure ?

Qu’il y a donc une connexité de fait, comme il y a une connexité en théorie, entre la liberté du commerce, la paix des nations et la modicité des taxes publiques.

Et qu’il y a aussi une connexité de fait, comme il y a une