Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 2.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’État te prend six pains, il en mange deux, et exige ton travail pour t’en rendre quatre. Si, maintenant, tu lui demandes huit pains, il ne peut faire autre chose que ceci : t’en prendre douze, en manger quatre, et te faire gagner le reste.

Peuple, sois plus avisé ; fait comme les républicains d’Amérique : donne à l’État le strict nécessaire et garde le reste pour toi.

Demande la suppression des fonctions inutiles, la réduction des gros traitements, l’abolition des priviléges, monopoles et entraves, la simplification des rouages administratifs.

Au moyen de ces économies, exige la suppression de l’octroi, celle de l’impôt du sel, celle de la taxe sur les bestiaux et le blé.

Ainsi la vie sera à meilleur marché, et, étant à meilleur marché, chacun aura un petit reliquat sur son salaire actuel ; — et au moyen de ce petit reliquat multiplié par trente-six millions d’habitants, chacun pourra aborder et payer une consommation nouvelle ; — et chacun consommant un peu plus, nous nous procurerons tous un peu plus de travail les uns aux autres ; — et puisque le travail sera plus demandé dans le pays, les salaires hausseront ; — et alors, peuple, tu auras résolu le problème : gagner plus de sous et obtenir plus de choses pour chaque sou.

Ce n’est pas si brillant que la prétendue urne de Cana du Luxembourg, mais c’est sûr, solide, praticable, immédiat et juste.


II


funeste remède.


Quand notre frère souffre, il faut le soulager.

Mais ce n’est pas la bonté de l’intention qui fait la bonté