Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 6.djvu/225

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« Il y a deux sortes de richesse pour une nation, dit-il. Si l’on considère seulement les produits utiles sous le rapport de la quantité, de l’abondance, on s’occupe d’une richesse qui procure des jouissances à la société, et que j’appellerai Richesse de jouissance.

Si l’on considère les produits sous le rapport de leur Valeur échangeable ou simplement de leur valeur, l’on s’occupe d’une Richesse qui procure des valeurs à la société, et que je nomme Richesse de valeur.

C’est de la richesse de valeur que s’occupe spécialement l’Économie politique ; c’est celle-là surtout dont peut s’occuper le Gouvernement. »

Ceci posé, que peuvent l’économie politique et le gouvernement ? L’une, indiquer les moyens d’accroître cette Richesse de valeur ; l’autre, mettre ces moyens en œuvre.

Mais la richesse de Valeur est proportionnelle aux efforts, et les efforts sont proportionnels aux obstacles. L’Économie politique doit donc enseigner, et le Gouvernement s’ingénier à multiplier les obstacles. M. de Saint-Chamans ne recule en aucune façon devant cette conséquence.

L’Échange facilite-t-il aux hommes les moyens d’acquérir plus de Richesse de jouissance avec moins de Richesse de valeur ? — Il faut contrarier l’échange (page 438).

Y a-t-il quelque part de l’Utilité gratuite qu’on pourrait remplacer par de l’Utilité onéreuse, par exemple en supprimant un outil ou une machine ? Il n’y faut pas manquer : car il est bien évident, dit-il, que si les machines augmentent la Richesse de jouissance, elles diminuent la Richesse de valeur. « Bénissons les obstacles que la cherté du combustible oppose chez nous à la multiplicité des machines à vapeur » (page 263).

La nature nous a-t-elle favorisés en quoi que ce soit ? c’est pour notre malheur, car, par là, elle nous a ôté une occasion de travailler. « J’avoue qu’il est fort possible pour moi