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III

DES BESOINS DE L’HOMME


Il est peut-être impossible, et, en tout cas, il ne serait pas fort utile de présenter une nomenclature complète et méthodique des besoins de l’homme. Presque tous ceux qui ont une importance réelle sont compris dans l’énumération suivante :

Respiration (je maintiens ici ce besoin comme marquant la limite où commence la transmission du travail ou l’échange des services). — Alimentation. — Vêtement. — Logement. — Conservation et rétablissement de la santé. — Locomotion. — Sécurité. — Instruction. — Diversion. — Sensation du beau.

Les besoins existent. C’est un fait. Il serait puéril de rechercher s’il vaudrait mieux qu’ils n’existassent pas et pourquoi Dieu nous y a assujettis.

Il est certain que l’homme souffre et même qu’il meurt lorsqu’il ne peut satisfaire aux besoins qu’il tient de son organisation. Il est certain qu’il souffre et même qu’il peut mourir lorsqu’il satisfait avec excès à certains d’entre eux.

Nous ne pouvons satisfaire la plupart de nos besoins qu’à la condition de nous donner une peine, laquelle peut être considérée comme une souffrance. Il en est de même de l’acte par lequel, exerçant un noble empire sur nos appétits, nous nous imposons une privation.