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LA CONFESSION DE THÉODULE SABOT


Quand Sabot entrait dans le cabaret de Martinville, on riait d’avance. Ce bougre de Sabot était-il donc farce ! En voilà un qui n’aimait pas les curés, par exemple ! Ah ! mais non ! ah ! mais non ! Il en mangeait, le gaillard.

Sabot (Théodule), maître menuisier, représentait le parti avancé à Martinville. C’était un grand homme maigre, à l’œil gris et sournois, aux cheveux collés sur les tempes, à la bouche mince. Quand il disait : « Notre saint père le paf » d’une certaine façon, tout le monde se tordait. Il avait soin de travailler le dimanche pendant la messe. Il tuait son cochon tous les ans le lundi de la semaine sainte pour avoir du boudin jusqu’à Pâques, et quand passait le curé il disait toujours,