Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, I.djvu/405

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La Palférine, un des lions les plus entreprenants du Paris actuel. La Palférine comprit combien la conquête d’une femme gardée par une Chimère était difficile, il compta sur une surprise et sur le dévouement d’une femme un peu jalouse de Clémentine pour entraîner cette charmante femme.

Incapable, malgré tout son esprit, de soupçonner une trahison pareille, la comtesse Laginska commit l’imprudence d’aller avec cette femme au bal masqué de l’Opéra. Vers trois heures du matin, entraînée par l’ivresse du bal, Clémentine, pour qui La Palférine avait déployé toutes ses séductions, consentit à souper et allait monter dans la voiture de cette fausse amie. En ce moment critique, elle fut prise par un bras vigoureux, et, malgré ses cris, portée dans sa propre voiture, dont la portière était ouverte, et qu’elle ne savait pas là.

— Il n’a pas quitté Paris, s’écria-t-elle en reconnaissant Thaddée, qui se sauva quand il vit la voiture emportant la comtesse.

Jamais femme eut-elle un pareil roman dans sa vie ? À toute heure, Clémentine espère revoir Paz.


Paris, janvier 1842.