Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/320

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scours ?

SOCRATE

Au discours qui nous invite à montrer de la fermeté. Si donc tu le veux bien, persistons avec fermeté dans notre recherche, afin que le courage lui-même ne nous raille pas de le chercher si peu courageusement, s’il est vrai que parfois la fermeté se confond avec le courage.

LACHÈS

Pour ma part, Socrate, je suis disposé à persévérer, quoique je n’aie pas l’habitude de tels discours. Mais l’envie de disputer sur cette question m’a saisi et je sens une véritable impatience d’être si impuissant à exprimer ce que je pense. Il me semble que je conçois bien ce qu’est le courage ; mais je ne sais comment il s’est fait tout à l’heure que l’idée m’en est échappée, au point que je n’ai pu ni la formuler ni la définir.

SOCRATE

Eh bien, mon cher, un bon chasseur ne doit-il pas poursuivre sans lâcher prise ?

LACHÈS

Assurément.

SOCRATE

Veux-tu que nous appelions Nicias à prendre part à la chasse ? Peut-être aura-t-il plus d’idée que nous.

LACHÈS

Si je le veux ? mais certainement.

SOCRATE

XXII. — Allons, Nicias, tes amis sont en proie aux flots agités de la discussion et ne savent plus de quel côté se tourner : viens à leur secours, si tu en as quelque moyen. Tu vois dans quel embarras nous sommes. Dis-nous ce que tu crois qu’est le courage et du même coup délivre-nous de notre embarras et affermis toi-même ta pensée en l’exprimant par la parole.

NICIAS

Il me semble depuis un moment, Socrate, que vous ne définissez pas comme il convient le courage, pa