Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/450

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HIPPIAS

Qu’entends-tu par là ?

SOCRATE

C’est que, s’il a par hasard un bâton à la main et si je ne fuis pas assez vite pour lui échapper, il essayera de m’administrer une bonne correction.

HIPPIAS

Que dis-tu là ? Cet homme est-il ton maître ? et peut-il te traiter ainsi sans être traîné en justice et puni ? N’y a-t-il pas de justice dans votre ville ? Et y laisse-t-on les citoyens se frapper injustement les uns les autres ?

SOCRATE

Non, pas du tout.

HIPPIAS

Il sera donc puni, s’il te frappe injustement.

SOCRATE

Ce ne serait pas injustement, Hippias, non, je ne le crois pas ; si je lui faisais cette réponse, il en aurait le droit, à mon avis.

HIPPIAS

Je veux bien le croire aussi, puisque tu le crois toi-même.

SOCRATE

Ne veux-tu pas que je te dise aussi pourquoi je crois moi-même qu’il serait en droit de me battre si je faisais cette réponse ? ou me battras-tu toi-même sans m’entendre ? ou consens-tu à m’écouter ?

HIPPIAS

Ce serait un étrange procédé de ma part de refuser. Quelles raisons as-tu à donner ?

SOCRATE

XV. — Je vais te les dire, en me mettant, comme tout à l’heure, à la place de cet homme, afin de ne pas t’adresser, à toi, des paroles désagréables et choquantes comme celles qu’il me dira, à moi ; car voici, je le garantis, ce qu’il va dire. « Réponds, Socrate : penses-tu que j’aur