Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/105

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ENNODIUS A OLYBRIUS

Il remercie l’éloquent avocat d’une composition littéraire où est célébrée leur commune amitié et l’invite à répudier définitivement, dans une sage mesure, les fables de l’antiquité.

Le miel n’est pas plus doux que votre parole et, pareil à l’abeille dans ses cellules de cire, vous composez le nectar de vos discours. Ainsi votre relation du combat d’Hercule et des chutes triomphales d’Antée, fut à mes lèvres comme un luxueux régal d’une saveur tout à fait inusitée. Tant est vif l’éclat dont brillent les exercices auxquels l’on se livre dans les écoles de littérature! Tant les membres qui furent imprégnés de l’huile des études, s’assouplissent aux artifices de l’art oratoire! Mais, je ne voudrais pas, je l’avoue, que l’on me fit la malicieuse application des circonstances de ce prétendu combat. La vieille fable raconte qu’Antée, craignant d’être vaincu en se laissant renverser, perdit l’assistance de sa mère dès qu’il cessa de tomber: Par une ruse de son artificieux ennemi, c’est en restant debout qu’il fut terrassé et c’est en soutenant la lutte qu’il expira. C’est sans doute une chose curieuse à raconter mais indigne d’être présentée comme l’image des amitiés. Je n’ai point oublié, il est vrai, qu’entre nous est engagée la lutte