Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/136

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ENNODIUS A FAUSTUS

Mauricellus, avocat du Fisc en Ligurie, avait fait le malheur de cette province. Il était mort et des gens cupides mettaient tout en œuvre pour obtenir cette charge. La nomination dépendait de Faustus. A la demande de l’évêque de Milan, Ennodius lui écrit pour exposer la situation et prévenir cette calamité.

N’est-ce pas le comble des vœux d’un ami que de vous écrire pour subvenir aux nécessités d’autrui? Pour ma part, si la charité ne me l’interdisait, je souhaiterais que l’occasion s’en présentât souvent et me fournit le moyen, tout en prêtant mon aide à l’infortune, de vous adresser le témoignage de mon inaltérable affection. C’est sur l’ordre de mon seigneur votre Père que je vous écris. Son grand cœur uniquement préoccupé de la sécurité de son peuple, lui sacrifie généreusement son propre repos, car il voit que la mort de Mauricellus n’a point mis fin aux maux de la Ligurie, et c’est pour lui le sujet de grandes inquiétudes. Notre province, en effet, comme si le susdit ne fut pas couché au tombeau, est menacée de nouveaux malheurs. Des gens qui briguent la charge d’avocat du fisc et mettent en œuvre pour l’obtenir l’influence d’hommes pervers, laissent assez voir par avance les projets qu’ils