Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/221

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entrée, elle vit Armentaria étendue sur le sol, à la renverse, les bras ouverts. Et par la volonté de Dieu, le léger crucifix de bois sculpté devant qui priait l’agonisante était tombé sur la poitrine de la morte, pieusement.

Il y eut dans la maison un grand tumulte. Des serviteurs, en toute hâte, allèrent chercher Florentius, le jeune époux d’Armentaria. Car il se trouvait absent, étant allé, ce soir, assister un pauvre qui se mourait. Les serviteurs vinrent à la cabane du pauvre et ils dirent : « Maître ! Maître ! voici que ta femme est morte. » Florentius jeta un grand cri et s’enfuit vers sa maison.

Déjà les jeunes filles du voisinage étaient accourues. Elles avaient porté Armentaria sur son lit nuptial. Les unes cherchaient dans les coffres des vêtements blancs pour parer celle qui ne se parerait plus. D’autres redescendaient vers les jardins qui sont en cette saison tristes et défleuris dans le pays de Neustrie. Mais quelques précieuses fleurs y subsistaient, parce que des vierges qui devaient être épousées avant le printemps les gardaient jalousement pour le matin des noces. Et chaque jour elles les visitaient avec amour. Cependant, sans