Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/57

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Mais ― tandis qu’au loin sa narine avide
Quête les parfums du saint encensoir ―
Il songe, en son âme infidèle et vide,
Qu’il est beau, tenant ainsi l’ostensoir ;

Que, sur son manteau de pourpre, rutile
Une gloire large et de divers ors,
Comme un soleil que le soir mutile
Luit sur le charnier des nuages morts.

Il songe qu’un peuple obscur le contemple,
Qu’au fond d’un brouillard lourd de senteurs, l’œil
Voit uniquement dans la nuit du temple
L’Évêque splendide en son rouge orgueil.

Et, les yeux emplis d’ivresse extatique,
Le prêtre, usurpant au Christ défié
L’hommage royal du dévot cantique,
Sur l’autel qu’il sert s’est déifié.


***


Chère, je t’ai dit des messes hautaines,
Sans y croire, ainsi qu’un prêtre mauvais,
Pour que le regard des foules lointaines
Me trouvât très beau lorsque je levais