Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/66

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Je confessais que les Printemps et les Automnes
Passent en vain le seuil sacré des horizons,
Car mon âme est pareille aux déserts monotones
Assoupis dans l’oubli stérile des saisons.

Paris dormait ; avec un grave bruit de cuivre,
Des horloges sonnant les heures à la fois
Proclamaient dans la nuit la vanité de vivre,
Et vos rires semblaient complices de leurs voix.

Ainsi vous terrassiez mon rude orgueil d’artiste,
Et j’ai vu mon néant à la chère clarté
De vos regards ; et j’ai par vous la gloire triste
De la honte pieuse et de l’humilité.