Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/198

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132 ŒUVRES

gnent de mon opinion, ses premières difficultez sont <[ue cet espace ne peutestre autre chose qu'un corps, puisqu'il soutient et transmet la lumière, et qu'il re- tarde le mouvement d'un autre corps. Mais je croyois luy avoir assez monstre, dans ma lettre, le peu de force de ces mesmes objections que sa première con- tenoit ; car je luy ay dit en termes assez clairs, qu'en- core que des corps tombent avec le temps dans cet espace, et que la lumière le pénètre, on ne doit pas attribuer ces effets à une matière qui le remplisse nécessairement, puisqu'ils peuvent appartenir à la nature du mouvement et de la lumière, et que, tant que nous demeurerons dans l'ignorance où nous sommes de la nature de ces choses, nous n'en de- vons tirer aucune conséquence ; puisqu'elle ne se- roit appuyée que sur l'incertitude ; et que comme le P.Noël conclud de l'apparence de ces effets qu'une matière remjDlit cet espace qui soutient la lumière ^t cause ce retardement, on peut, avec autant de raison, conclure de ces mesmes effets que la lumière se soutient dans le vuide, et que le mouvement s'y fait avec le temps ; veu que tant d'autres choses favo- rlsoient cette dernière opinion, qu'elle estoit, au ju- gement des sçavans, sans comparaison plus vray sem- blable que l'autre, avant mesme qu'elle receust les forces que ces expériences lui ont apportées.

Mais s'il a marqué en cela d'avoir peu remarqué cette partie de ma lettre, il tesmoigne n'en avoir pas entendu une autre, par la seconde des choses qui le choquent dans mon sentiment ; car il m'impute

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