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LETTRE DÉTIENNE PASCAL AU P. NOËL 257

discours si desobligeans, et, qui plus est, si injurieux, qu'il a creu ne pouvoir y repartir, et vous addresser sa repartie, sinon, ou en repoussant vos injures non atten- dues par des discours de mesnie catégorie, ou en pratic- quant le précepte de TEvangile, de faire nostre plainte et correction fraternelle à ceux la mesmes qui nous en don- nent subject. Et voyant que la première de ces deux manières estoit tout à fait contraire à son inclination, et reconnoissant aussy que la seconde pouvoit estre accusée de présomption en sa personne, eu esgard à la disparité de votre aage et du sien, il a estimé plus à propos d'a- dresser à cet amy sa repartie toute simple et toute naifve^ et sans tesmoignage d'avoir aucun ressentiment de ce que vous avez escript, de me supplier, comme il a faict, de prendre la peine de pratiquer moy mesme ce précepte de de l'Evangile, vous faire entendre sa juste plainte de l'avoir, sans occasion quelconque, provoqué, et le peu de convenance qu'il y a entre le genre d'escrire dont vous avez usé, et la condition que vous professez, jugeant que vous recepvrez cela avec plus d'aggrement de ma part que de la sienne. Mais surtout il me prie de vous faire com- paroir le peu d'estime qu'il pourroit espérer de vous, s'il avoit esté si crédule que d'adjoutter foy au compliment^ de saison que vous lui avez envoyé faire, par lequel vous avez voulu luy persuader que les paroles insérées dans ce livret, qui paroissent aigres et inutiles, n'estoient pas pour luy, mais bien pour le Père Vallerianus Magnus, ca- pucin. Par la fin de sa lettre, iP promet de me faire tenir dans peu vostre livret avec les coppies de vostre réplique ou seconde lettre, et la repartie qu'il y a faict dans la let-

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