Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/319

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lit. Pollicerer lamen Cartesium ea omnia suis Physicis prin- cipis... [1] quem ex Hollandla quotidie expectamus. Si quid ea de re scripserit, ad le mitli curabo. » (^Bibl. Nat., nouv. acq. lat. i64o, fol. laS-iaZi ; cf. Copie, f. lat. io347, ^°^- ^7^’ 172.)

Pour raconter le séjour de Descaries, Baillel a eu recours à Adrien Auzoull, « qui avoit vu Descartes à Paris et qui luy envoya », par l’intermédiaire de l’abbé Nicaise « ce que la mémoire peut lui suggérer » (^Lettre écrite de Rome le 8 août 1689). Voici comment Baillet s’exprime : « Ce fut le jour de la réconciliation des deux Philosophes [Descartes et Gassendi] que M. de Roberval entreprit pour la première fois de démontrer l’impossibilité du mouvement sans le Vuide. M. Descartes à qui s’addressoient personnellement les prétentions de ce Mathématicien, ne fit point difficulté de répondre d’abord à toutes ses objections. Mais il la fit avec tous les égards qui étaient dûs à la présence de M. l’Abbé d’Estrées et de sa compagnie, sans changer la face d’une conversation honnête et paisible. L’humeur de M. de Roberval, qui avoit partout besoin de l’indulgence de ceux à qui il avoit affaire, ne s’accommodoit pas assez du flegme qui accompagnoit ordinairement les discours de M. Descartes. Aussi ne fut-il pas long-têms sans chauffer. Ni la considération du respect dû à M. l’Abbé d’Estrées, ni la modération de M . Descartes ne purent éteindre ou rallentir ce feu.

« Il en fit ressentir les effets en d’autres occasions à M. Descartes, pendant le reste de son séjour à Paris. Les Mathématiciens de la Ville s’assembloient souvent, ou chez l’abbé Picot son hôte, ou aux Minimes de la Place Royale, jusqu’au fort de la maladie du P. Mersenne, pour avoir la satisfaction de conférer avec luy, ou pour faire leurs observations en sa présence. [De tous ces sçavants, ajoute Baillet en marge, il ne reste plus que M. Auzout et M. Bouilliaud qui soient vivans.]

  1. Un mot illisible dans l’original, un blanc dans la copie.