Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/427

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EXTRAITS DES LETTRES DE M. DESCARTES
A MONSIEUR DE CARCAVI


A Monsieur de Carcavi[1]. Le 11 juin 1649.

Je vous suis tres-obligé de l’offre qu’il vous a plu me faire de l’honneur de vostre correspondance, touchant ce qui concerne les bonnes Lettres ; et je la reçoy comme une faveur que je tascheray de mériter par tous les services que je seray capable de vous rendre. J’avois cet advantage, pendant la vie du bon Pere Mersenne, que bien que je ne m’enquisse jamais d’aucune chose, je ne laissois pas d’estre adverty soigneusement de tout ce qui se passoit entre les doctes ; en sorte que s’il me faisoit quelquefois des questions, il m’en payoit fort libéralement les réponses, en me donnant advis de toutes les expériences que luy ou d’autres avoient faites, de toutes les rares inventions qu’on avoit trouvées ou cherchées, de tous les Livres nouveaux qui estoient en quelque estime, et enfin de toutes les controverses qui estoient entre les sçavans. Je craindrois de me rendre importun, si je vous demandois toutes ces choses ensemble ; mais je me promets que vous n’aurez pas desagréable, que je vous prie de m’apprendre le succez d’une expérience qu’on m’a dit que Monsieur Pascal avoit faite ou fait faire sur les montagnes d’Auvergne, pour sçavoir si le Vif-argent monte plus haut dans le tuyau estant au pied de la montagne,

  1. La lettre à laquelle répond Descartes n’a pas été retrouvée.