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CORRESPONDANCE DE PASCAL ET DE M. DE RIBEYRE

à vous[1] marquer dans ce discours, au moins ne passa telle pas fort avant, et que ny le Maistre ni l’Ecolier n’apportèrent aucune aigreur dans la suite. Et je pense, pour vous dire le vray, que ce bon Pere ne fut porté à étaler cette proposition que par une démangeaison qu’il avoit de produire quelques expériences qu’il nous dit, après que l’assemblée fut levée, avoir imaginées, par lesquelles il pretendoit destruire les vostres. Mais il fut bien trompé ; car, aiant exposé à la veuë des assistants un tableau qui contenoit quelques figures de ses expériences, et aiant, tant par le tableau que par l’argument de cette action, fait un espèce de défit sur cette matière, il arriva que personne ne l’attaqua sur ce sujet, et qu’il luy fallut garder ce coup de pistolet qu’il avoit préparé, pour en faire la descharge en quelqu’autre rencontre. Neantmoins, monsieur, j’asseurerois qu’il n’a eu aucun dessein malicieux, et cela m’a paru par son ingénuité, lors que je le suis allé veoir après la reception de la vostre, où il m’a asseuré qu’il n’avoit rien fait dans cette action par un dessein prémédité de vous attaquer ; qu’il ne vous avoit point accusé d’aucune affectation que vous eussiez eue de vous aproprier la gloire d’une invention qui fut d’un autre ; qu’il estoit prest d’en faire telle declaration que vous désireriez, et qu’au contraire, lors qu’il avoit donné des escrits à des Ecoliers sut cette matière, il avoit parlé de vous fort honorablement en ces termes, comme il me fit voir sur-le-champ : quam rem multum auxit et illastravit cum suis amicis dominus Pascalius Claromontensis, ut patet ex libellis[2] hanc in rem ab eo editis, etc. Et, pour vous dire le vray, je ne remarquay pas, dans ce Preambule qu’il vous accusast d’intro-

  1. Bossut imprime manquer.
  2. L’Abrégé de 1647 et le Récit de 1648.
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