Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/520

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RÉPONSE DE Mr PASCAL LE FILS A MONSIEUR
DE RIBEYRE

de Paris, ce 8 aoust 1651.
Monsieur,
Je me sens tellement honoré de la lettre qu’il vous a plu m’escrire, que, bien loin de conserver quelque reste de déplaisir de l’occasion qui m’a procuré cet honneur, je souhaiterois, au contraire, qu’il s’en offrit souvent de pareilles, pourveu qu’elles fussent suivies d’un succez aussy favorable. Je vous proteste, Monsieur, que le seul regret que j’en ay, après celuy de la peine que vous en avez reçeüe est de veoir que l’affaire devienne plus publique que vous n’auriez desiré, et que M. Perier et moy en soyons cause, sans toutefois que ny l’un ny l’autre ayons eu le moindre dessein de manquer au respect et obéissance que nous vous devons. Aussy, Monsieur, il ne me sera pas difficile d’excuser envers vous l’un et l’autre ; et c’est ce que je vous prie d’agréer que je fasse par cette lettre.

Avant toutes choses, je vous suplie tres-humblement, Monsieur, de tenir pour constant qu’il n’y a personne au monde qui puisse vous honorer plus parfaitement que nous faisons, et qu’il faudroit que nous eussions perdu tout respect pour Mr mon père, contre l’exemple et l’instruction qu’il nous en a toujours donnée, si nous manquions jamais à ce devoir.

Sur ce fondement, je vous conjure. Monsieur, de considérer, pour ce qui me regarde, que parmi toutes