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ŒUVRES


Section troisième.


De la regle des variations qui arrivent à ces effets par la varieté des temps.

Comme les variations de ces effets procedent des variations qui arrivent dans le temperament de l’Air, et que celles de l’Air sont très bizarres, et presque sans regle, aussi celles qui arrivent à ces effets sont si étranges qu’il est difficile d’y en assigner. Nous remarquerons neanmoins tout ce que nous y avons trouvé de plus certain et de plus constant, en nous expliquans de tous ces effets par un seul à l’ordinaire comme par celuy de la suspension du mercure dans un tuyau bouché par en haut, dont nous nous sommes servis ordinairement.

1. Il y a un certain degré de hauteur, et un certain degré de bassesse que le mercure n’outrepasse quasi jamais, parce qu’il y a de certaines bornes dans la charge de l’Air, qui ne sont quasi jamais outrepassées, et qu’il y a des temps où l’air est si serain, qu’on ne voit jamais de plus grande serenité, et d’autres où l’air est si chargé, qu’il ne peut quasi l’estre davantage. Ce n’est pas qu’il ne puisse arriver tel accident en l’Air, qui le rendroit plus chargé que jamais ; et en ce cas, le mercure monteroit plus haut que jamais ; mais cela est si rare, qu’on n’en doit pas faire de regle.

2. On voit rarement le mercure à l’un ou à l’autre