Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/560

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S40 ŒUVRES

considérons cet accident, non pas dans luy mesme et hors de Dieu, mais hors de luy mesme et dans* l'in- time de la volonté de Dieu, dans la justice de^ son arrest, dans l'ordre de sa Providence, qui en est la véritable cause, sans qui il ne fust pas arrivé, par qui^ seul il est arrivé, et de la manière dont il est arrivé ; nous adorerons dans un humble silence la hauteur impénétrable de ses secrets ; nous * vénére- rons la sainteté de ses arrests, nous bénirons la con- duite de Sa Providence ; et unissant nostre volonté à celle de Dieu ^ mesme, nous voudrons avec luy, en luy, et pour luy, la chose qu'il a voulue en nous et pour nous de toute éternité.

^Considérons la donc de la sorte, et pratiquons cet enseignement que j'ay appris d'un grand homme dans le temps de notre plus grande affliction, qu'il n'y a de consolation qu'en la vérité' seule. Il est sans doute que^ Seneque et Socrate n'ont rien^ de persuasif en cette occasion. Ils ont esté sous l'er- reur qui a aveuglé tous les hommes dans le premier : ils ont tous pris la mort'*^ comme naturelle à

��1. G l'intimité; 1670 : « la volonté mesme de Dieu. »

2. G ses arrêts.

3. 1670: « seule. » ^. O révérerons.

5. Mesme manque dans G.

6. Port-Royal réduit cette phrase à : « Il n'y a de consolation qu'en la vérité mesme. w

7. F seulement,

8. F Socrate et Seneque.

9. 1670 : « qui nous puisse persuader et consoler dans ces occa- sions. »

10. G pour.

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