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LETTRE DE BLAISE PASCAL 549

sçavons que les corps ^ des Saints sont habitez par le Saint Espritjusquesàla résurrection, qui se fera par la vertu de cet Esprit qui réside en eux pour cet effet. C'est le sentiment des Peres^ C'est pour cette raison que nous honorons les rehques des morts, et c'est sur ce vray principe que l'on donnoit autre- fois l'Eucharistie dans la bouche des morts, parce que, comme on sçavoit qu'ils estoient le temple du Saint Esprit, on croyoit qu'ils meritoient d'estre aussy unis à ce Saint Sacrement. Mais l'Eglise^ a changé cette coutume ; non pas ' pour ce que ces corps ne soyent pas saints, mais par cette ^ raison que l'Eucharistie estant le pain de la vie et des vi- vans^ il ne doit pas estre donné aux morts.

Ne considérons plus ^ un homme comme ayant cessé de vivre, quoy que la nature suggère ; mais comme commençant à vivre, comme la vérité l'as- sure. Ne considérons plus son ame comme ^ perie et reduitte au néant, mais comme vivifiée et unie au

��1. F saints.

2. Nous suivons la leçon du recueil de M"« P<5rier qui est aussi celle de Port-Royal. Le recueil de M. Gazier écrit: c'est la foy de l'Église. La leçon de P est aussi celle de Port-Royal.

3. G condamné.

4- 1670 (c qu'elle croye que ces corps... »

5. G seule.

6. Joh., VI, 48 : Ego sum panis vitx. — Ernest Havet signale un concile d'Auxerre, tenu en 58 1, qui, dans son douzième canon, dé- fend de donner la communion aux morts.

7. 1670: «lesfidelles qui sont morts en la grâce de Dieu comme ayant cessé de vivre, quoyque la nature le suggère. »

8. Perie et manque dans G.

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